Jules Verne - Le Château des Carpathes

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Et pourtant, fera-t-on observer, il y a un maître d'école et un juge à Werst? Oui, sans doute. Mais le magister Hermod n'est capable d'enseigner que ce qu'il sait, c'est-à-dire un peu à lire, un peu à écrire, un peu à compter. Son instruction personnelle ne va pas au-delà. En fait de science, d'histoire, de géographie, de littérature, il ne connaît que les chants populaires et les légendes du pays environnant. Là-dessus, sa mémoire le sert avec une rare abondance. Il est très fort en matière de fantastique, et les quelques écoliers du village tirent grand profit de ses leçons.

Quant au juge, il convient de s'entendre sur cette qualification donnée au premier magistrat de Werst.

Le biró, maître Koltz, était un petit homme de cinquante-cinq à soixante ans, Roumain d'origine, les cheveux ras et grisonnants, la moustache noire encore, les yeux plus doux que vifs. Solidement bâti comme un montagnard, il portait le vaste feutre sur la tête, la haute ceinture à boucle historiée sur le ventre, la veste sans manches sur le torse, la culotte courte et demi-bouffante, engagée dans les hautes bottes de cuir. Plutôt maire que juge, bien que ses fonctions l'obligeassent à intervenir dans les multiples difficultés de voisin à voisin, il s'occupait surtout d'administrer son village autoritairement et non sans quelque agrément pour sa bourse. En effet, toutes les transactions, achats ou ventes, étaient frappées d'un droit à son profit— sans parler de la taxe de péage que les étrangers, touristes ou trafiquants, s'empressaient de verser dans sa poche.

Cette situation lucrative avait valu à maître Koltz une certaine aisance. Si la plupart des paysans du comitat sont rongés par l'usure, qui ne tardera pas à faire des prêteurs israélites les véritables propriétaires du sol, le biró avait su échapper à leur rapacité. Son bien, libre d'hypothèques, «d'intabulations», comme on dit en cette contrée, ne devait rien à personne. Il eût plutôt prêté qu'emprunté, et l'aurait certainement fait sans écorcher le pauvre monde. Il possédait plusieurs pâtis, de bons herbages pour ses troupeaux, des cultures assez convenablement entretenues, quoiqu'il fût réfractaire aux nouvelles méthodes, des vignes qui flattaient sa vanité, lorsqu'il se promenait le long des ceps chargés de grappes, et dont il vendait fructueusement la récolte— exception faite, et dans une proportion notable, de ce que nécessitait sa consommation particulière.

Il va sans dire que la maison de maître Koltz est la plus belle maison du village, à l'angle de la terrasse que traverse la longue rue montante. Une maison en pierre, s'il vous plaît, avec sa façade en retour sur le jardin, sa porte entre la troisième et la quatrième fenêtre, les festons de verdure qui ourlent le chéneau de leurs brindilles chevelues, les deux grands hêtres dont la fourche se ramifie au-dessus de son chaume en fleurs. Derrière, un beau verger aligne ses plants de légumes en damier, et ses rangs d'arbres à fruits qui débordent sur le talus du col. A l'intérieur de la maison, il y a de belles pièces bien propres, les unes où l'on mange, les autres où l'on dort, avec leurs meubles peinturlurés, tables, lits, bancs et escabeaux, leurs dressoirs où brillent les pots et les plats, les poutrelles apparentes du plafond, d'où pendent des vases enrubannés et des étoffes aux vives couleurs, leurs lourds coffres recouverts de housses et de courtepointes, qui servent de bahuts et d'armoires; puis, aux murs blancs, les portraits violemment enluminés des patriotes roumains,– entre autres le populaire héros du XV esiècle, le voïvode Vayda-Hunyad.

Voilà une charmante habitation, qui eût été trop grande pour un homme seul. Mais il n'était pas seul, maître Koltz. Veuf depuis une dizaine d'années, il avait une fille, la belle Miriota, très admirée de Werst jusqu'à Vulkan et même au-delà. Elle aurait pu s'appeler d'un de ces bizarres noms païens, Florica, Daïna, Dauritia, qui sont fort en honneur dans les familles valaques. Non! c'était Miriota, c'est-à-dire «petite brebis». Mais elle avait grandi, la petite brebis. C'était maintenant une gracieuse fille de vingt ans, blonde avec des yeux bruns, d'un regard très doux, charmante de traits et d'une agréable tournure. En vérité, il y avait de sérieuses raisons pour qu'elle parût on ne peut plus séduisante avec sa chemisette brodée de fil rouge au collet, aux poignets et aux épaules, sa jupe serrée par une ceinture à fermoirs d'argent, son «catrinza», double tablier à raies bleues et rouges, noué à sa taille, ses petites bottes en cuir jaune, le léger mouchoir jeté sur sa tête, le flottement de ses longs cheveux dont la natte est ornée d'un ruban ou d'une piécette de métal.

Oui! une belle fille, Miriota Koltz, et— ce qui ne gâte rien— riche pour ce village perdu au fond des Carpathes. Bonne ménagère?… Sans doute, puisqu'elle dirige intelligemment la maison de son père. Instruite?… Dame! à l'école du magister Hermod elle a appris à lire, à écrire, à calculer; et elle calcule, écrit, lit correctement,-mais elle n'a pas été poussée plus loin— et pour cause. En revanche, on ne lui en remontrerait pas sur tout ce qui tient aux fables et aux sagas transylvaines. Elle en sait autant que son maître. Elle connaît la légende de Leany-Kö, le Rocher de la Vierge, où une jeune princesse quelque peu fantastique échappe aux poursuites des Tartares; la légende de la grotte du Dragon, dans la vallée de la «Montée du Roi»; la légende de la forteresse de Deva, qui fut construite «au temps des Fées»; la légende de la Detunata, la «Frappée du tonnerre», cette célèbre montagne basaltique, semblable à un gigantesque violon de pierre, et dont le diable joue pendant les nuits d'orage; la légende du Retyezat avec sa cime rasée par une sorcière; la légende du défilé de Thorda, que fendit d'un grand coup l'épée de saint Ladislas. Nous avouerons que Miriota ajoutait foi à toutes ces fictions, mais ce n'en était pas moins une charmante et aimable fille.

Bien des garçons du pays la trouvaient à leur gré, même sans trop se rappeler qu'elle était l'unique héritière du biró, maître Koltz, le premier magistrat de Werst. Inutile de la courtiser, d'ailleurs. N'était-elle pas déjà fiancée à Nicolas Deck?

Un beau type, de Roumain, ce Nicolas ou plutôt Nic Deck: vingt-cinq ans, haute taille, constitution vigoureuse, tête fièrement portée, chevelure noire que recouvre le kolpak blanc, regard franc, attitude dégagée sous sa veste de peau d'agneau brodée aux coutures, bien campé sur ses jambes fines, des jambes de cerf, un air de résolution dans sa démarche et ses gestes. Il était forestier de son état, c'est-à-dire presque autant militaire que civil. Comme il possédait quelques cultures dans les environs de Werst, il plaisait au père, et comme il se présentait en gars aimable et de fière tournure, il ne déplaisait point à la fille qu'il n'aurait pas fallu lui disputer ni même regarder de trop près. Au surplus, personne n'y songeait.

Le mariage de Nic Deck et de Miriota Koltz devait être célébré— encore une quinzaine de jours— vers le milieu du mois prochain. A cette occasion, le village se mettrait en fête. Maître Koltz ferait convenablement les choses. Il n'était point avare. S'il aimait à gagner de l'argent, il ne refusait pas de le dépenser à l'occasion. Puis, la cérémonie achevée, Nic Deck élirait domicile dans la maison de famille qui devait lui revenir après le biró, et lorsque Miriota le sentirait près d'elle, peut-être n'aurait-elle plus peur, en entendant le gémissement d'une porte ou le craquement d'un meuble durant les longues nuits d'hiver, de voir apparaître quelque fantôme échappé de ses légendes favorites.

Pour compléter la liste des notables de Werst, il convient d'en citer deux encore, et non des moins importants, le magister et le médecin.

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