Victor Hugo - L'homme qui rit

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Puis le docleur dit:

– Capgaroupe.

– Présent, dit le provençal.

– Tu as la gourde de Hardquanonne?

– Oui.

– Donne-la moi.

Capgaroupe but la dernière gorgée d’eau-de-vie et tendit la gourde au docteur.

La crue intérieure du flot s’aggravait. L’épave entrait de plus en plus dans la mer.

Les bords du pont en plan incliné étaient couverts d’une mince lame rongeante, qui grandissait.

Tous s’étaient groupés sur la tonture du navire.

Le docteur sécha l’encre des signatures au feu de la torche, plia le parchemin à plis plus étroits que le diamètre du goulot, et l’introduisit dans la gourde. Il cria:

– Le bouchon.

– Je ne sais où il est, dit Capgaroupe.

– Voici un bout de funin, dit Jacques Quatourze.

Le docteur boucha la gourde avec ce funin, et dît:

– Du goudron.

Galdeazun alla de l’avant, appuya un étouffoir d’étoupe sur la grenade à brûlot qui s’éteignait, la décrocha de l’étrave et l’apporta au docteur, à demi pleine de goudron bouillant.

Le docteur plongea le goulot de la gourde dans le goudron, et l’en retira. La gourde, qui contenait le parchemin signé de tous, était bouchée et goudronnée.

– C’est fait, dit le docteur.

Et de toutes ces bouches sortit, vaguement bégayé en toutes langues, le brouhaha lugubre dos catacombes.

– Ainsi soit-il!

– Mea culpa!

– Asi sea![8]

– Aro raï![9]

– Amen!

On eût cru entendre se disperser dans les ténèbres, devant l’effrayant refus céleste de les entendre, les sombres voix de Babel.

Le docteur tourna le dos à ses compagnons de crime et de détresse, et fit quelques pas vers le bordage. Arrivé au bord de l’épave, il regarda dans l’infini, et dit avec un accent profond:

– Bist du bei mir?[10]

Il parlait probablement à quelque spectre.

L’épave s’enfonçait.

Derrière le docteur tous songeaient. La prière est une force majeure. Ils ne se courbaient pas, ils ployaient. Il y avait de l’involontaire dans leur contrition. Ils fléchissaient comme se flétrit une voile à qui la brise manque, et ce groupe hagard prenait peu à peu, par la jonction des mains et par rabattement des fronts, l’attitude, diverse, mais accablée, de la confiance désespérée en Dieu. On ne sait quel reflet vénérable, venu de l’abîme, s’ébauchait sur ces faces scélérates.

Le docteur revint vers eux.

Quel que fût son passé, ce vieillard était grand en présence du dénoûment. La vaste réticence environnante le préoccupait sans le déconcerter. C’était l’homme qui n’est pas pris au dépourvu. Il y avait sur lui de l’horreur tranquille. La majesté de Dieu compris était sur son visage.

Ce bandit vieilli et pensif avait, sans s’en douter, la posture pontificale.

Il dit:

– Faites attention.

Il considéra un moment l’étendue et ajouta:

– Maintenant nous allons mourir.

Puis il prit la torche des mains d’Ave-Maria, et la secoua.

Une flamme s’en détacha, et s’envola dans la nuit.

Et le docteur jeta la torche à la mer.

La torche s’éteignit. Toute clarté s’évanouit. Il n’y eut plus que l’immense ombre inconnue. Ce fut quelque chose comme la tombe se fermant.

Dans cette éclipse on entendit le docteur qui disait:

– Prions.

Tous se mirent à genoux.

Ce n’était déjà plus dans la neige, c’était dans l’eau qu’ils s’agenouillaient.

Ils n’avaient plus que quelques minutes.

Le docteur seul était resté debout. Les flocons de neige, en s’arrêtant sur lui, l’étoilaient de larmes blanches, et le faisaient visible sur ce fond d’obscurité. On eût dit la statue parlante des ténèbres.

Le docteur fit un signe de croix, et éleva la voix pendant que sous ses pieds commençait cette oscillation presque indistincte qui annonce l’instant où une épave va plonger. Il dit:

– Pater noster qui es in coelis.

Le provençal répéta en français:

– Notre père qui êtes aux cieux.

L’irlandaise reprit en langue galloise, comprise de la femme basque:

– Ar nathair ala ar neamh.

Le docteur continua:

– Sanctificetur nomen tuum.

– Que votre nom soit sanctifié, dit le provençal.

– Naomhthar hainm, dit l’irlandaise.

– Adveniat regnum tuum, poursuivit le docteur.

– Que votre règne arrive, dit le provençal.

– Tigeadh do rioghachd, dit l’irlandaise.

Les agenouillés avaient de l’eau jusqu’aux épaules. Le docteur reprit:

– Fiat voluntas tua.

– Que votre volonté soit faite, balbutia le provençal.

Et l’irlandaise et la basquaise jetèrent ce cri:

– Deuntar do thoil ar an Hhalàmb!

– Sicut in coelo, et in terra, dit le docteur.

Aucune voix ne lui répondit.

Il baissa les yeux. Toutes les têtes étaient sous l’eau. Pas un ne s’était levé. Ils s’étaient laissé noyer à genoux.

Le docteur prit dans sa main droite la gourde qu’il avait déposée sur le capot, et l’éleva au-dessus de sa tête.

L’épave coulait.

Tout en enfonçant, le docteur murmurait le reste de la prière.

Son buste fut hors de l’eau un moment, puis sa tête, puis il n’y eut plus que son bras tenant la gourde, comme s’il la montrait l’infini.

Ce bras disparu. La profonde mer n’eut pas plus de pli qu’une tonne d’huile. La neige continuait de tomber.

Quelque chose surnagea, et s’en alla sur le flot dans l’ombre. C’était la gourde goudronnée que son enveloppe d’osier soutenait.

LIVRE TROISIÈME. L’ENFANT DANS L’OMBRE

I. LE CHESS-HILL

La tempête n’était pas moins intense sur terre que sur mer.

Le même déchaînement farouche s’était fait autour de l’enfant abandonné. Le faible et l’innocent deviennent ce qu’ils peuvent dans la dépense de colère inconsciente que font les forces aveugles; l’ombre ne discerne pas; et les choses n’ont point les clémences qu’on leur suppose.

Il y avait sur terre très peu de vent; le froid avait on ne sait quoi d’immobile. Aucun grêlon. L’épaisseur de la neige tombante était épouvantable.

Les grêlons frappent, harcèlent, meurtrissent, assourdissent, écrasent; les flocons sont pires. Le flocon inexorable et doux fait son oeuvre en silence. Si on le louche, il fond. Il est pur comme l’hypocrite est candide. C’est par des blancheurs lentement superposées que le flocon arrive à l’avalanche et le fourbe au crime.

L’enfant avait continué d’avancer dans le brouillard. Le brouillard est un obstacle mou; de là des périls; il cède et persiste; le brouillard, comme la neige, est plein de trahison. L’enfant, étrange lutteur au milieu de tous ces risques, avait réussi à atteindre le bas de la descente, et s’était engagé dans le Chess-Hill. Il était, sans le savoir, sur un isthme, ayant des deux côtés l’océan, et ne pouvant faire fausse route, dans cette brume, dans cette neige et dans cette nuit, sans tomber, droite dans l’eau profonde du golfe, à gauche dans la vague violente de la haute mer. Il marchait, ignorant, entre deux abîmes.

L’isthme de Portland était à cette époque singulièrement âpre et rude. Il n’a plus rien aujourd’hui de sa configuration d’alors. Depuis qu’on a eu l’idée d’exploiter la pierre de Portland en ciment romain, toute la roche a subi un remaniement qui a supprimé l’aspect primitif. On y trouve encore le calcaire lias, le schiste, et le trapp sortant des bancs de conglomérat comme la dent de la gencive; mais la pioche a tronqué et nivelé tous ces pilons hérissés et scabreux où venaient se percher hideusement les ossifrages. Il n’y a plus de cimes où puissent se donner rendez-vous les labbes et les stercoraires qui, comme les envieux, aiment à souiller les sommets. On chercherait en vain le haut monolithe nommé Godolphin, vieux mot gallois qui signifie aigle blanche. On cueille encore, l’été, dans ces terrains forés et troués comme l’éponge, du romarin, du pouliot, de l’hysope sauvage, du fenouil de mer qui, infusé, donne un bon cordial, et cette herbe pleine de noeuds qui sort du sable et dont on fait de la natte; mais on n’y ramasse plus ni ambre gris, ni étain noir, ni cette triple espèce d’ardoise, l’une verte, l’autre bleue, l’autre couleur de feuilles de sauge. Les renards, les blaireaux, les loutres, les martres, s’en sont allés; il y avait dans ces escarpements de Portland, comme à la pointe de Cornouailles, des chamois; il n’y en a plus. On pêche encore, dans de certains creux, des plies et des pilchards, mais les saumons, effarouchés, ne remontent plus la Wey entre la Saint-Michel et la Noël pour y pondre leurs oeufs. On ne voit plus là, comme au temps d’Elisabeth, de ces vieux oiseaux inconnus, gros comme des éperviers, qui coupaient une pomme en deux et n’en mangeaient que le pépin. On n’y voit plus de ces corneilles à bec jaune, cornish chough en anglais, pyrrocarax en latin, qui avaient la malice de jeter sur les toits de chaume des sarments allumés. On n’y voit plus l’oiseau sorcier fulmar, émigré de l’archipel d’Ecosse, et jetant par le bec une huile que les insulaires brûlaient dans leurs lampes. On n’y rencontre plus le soir, dans les ruissellements du jusant, l’antique neitse légendaire aux pieds de porc et au cri de veau. La marée n’échoue plus sur ces sables l’otarie moustachue, aux oreilles enroulées, aux mâchelières pointues, se traînant sur ses pattes sans ongles. Dans ce Portland aujourd’hui méconnaissable, il n’y a jamais eu de rossignols, à cause du manque de forêts, mais les faucons, les cygnes et les oies de mer se sont envolés. Les moutons de Portland d’à présent ont la chair grasse et la laine fine; les rares brebis qui paissaient il y a deux siècles cette herbe salée étaient petites et coriaces et avaient la toison bourrue, comme il sied à des troupeaux celtes menés jadis par des bergers mangeurs d’ail qui vivaient cent ans et qui, à un demi-mille de distance, perçaient des cuirasses avec leur flèche d’une aune de long. Terre inculte fait laine rude. Le Chess-Hill d’aujourd’hui ne ressemble en rien au Chess-Hill d’autrefois, tant il a été bouleversé par l’homme, et par ces furieux vents des Sorlingues qui rongent jusqu’aux pierres.

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