Barbey d'Aurevilly - Les Diaboliques

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« Si ses parents n’ont pas de soupçon, – me disais-je encore, – si c’est le hasard qui a fait ce changement de couvert à table, demain je me retrouverai auprès d’elle… » Mais le lendemain, ni les autres jours, je ne fus placé auprès de Mlle Alberte, qui continua d’avoir la même incompréhensible physionomie et le même incroyable ton dégagé pour dire les riens et les choses communes qu’on avait l’habitude de dire à cette table de petits bourgeois. Vous devinez bien que je l’observais comme un homme intéressé à la chose. Elle avait l’air aussi peu contrarié que possible, quand je l’étais horriblement, moi ! quand je l’étais jusqu’à la colère, – une colère à me fendre en deux et qu’il fallait cacher ! Et cet air, qu’elle ne perdait jamais, me mettait encore plus loin d’elle que ce tour de table interposé entre nous ! J’étais si violemment exaspéré, que je finissais par ne plus craindre de la compromettre en la regardant, en lui appuyant sur ses grands yeux impénétrables, et qui restaient glacés, la pesanteur menaçante et enflammée des miens ! Etait-ce un manège que sa conduite ? Etait-ce coquetterie ? N’était-ce qu’un caprice après un autre caprice,… ou simplement stupidité ? J’ai connu, depuis, de ces femmes tout d’abord soulèvement de sens, puis après, tout stupidité ! « Si on savait le moment ! » disait Ninon. Le moment de Ninon était-il déjà passé ? Cependant, j’attendais toujours… quoi ? un mot, un signe, un rien risqué, à voix basse, en se levant de table dans le bruit des chaises qu’on dérange, et comme cela ne venait pas, je me jetais aux idées folles, à tout ce qu’il y avait au monde de plus absurde. Je me fourrai dans la tête qu’avec toutes les impossibilités dont nous étions entourés au logis, elle m’écrirait par la poste ; – qu’elle serait assez fine, quand elle sortirait avec sa mère, pour glisser un billet dans la boîte aux lettres, et, sous l’empire de cette idée, je me mangeais le sang régulièrement deux fois par jour, une heure avant que le facteur passât par la maison… Dans cette heure-là je disais dix fois à la vieille Olive, d’une voix étranglée : « Y a-t-il des lettres pour moi, Olive ? » laquelle me répondait imperturbablement toujours : « Non, Monsieur, il n’y en a pas. » Ah ! l’agacement finit par être trop aigu ! Le désir trompé devint de la haine. Je me mis à haïr cette Alberte, et, par haine de désir trompé, à expliquer sa conduite avec moi par les motifs qui pouvaient le plus me la faire mépriser, car la haine a soif de mépris. Le mépris, c’est son nectar, à la haine ! « Coquine lâche, qui a peur d’une lettre ! » me disais-je. Vous le voyez, j’en venais aux gros mots. Je l’insultais dans ma pensée, ne croyant pas en l’insultant la calomnier. Je m’efforçai même de ne plus penser à elle que je criblais des épithètes les plus militaires, quand j’en parlais à Louis de Meung, car je lui en parlais ! car l’outrance où elle m’avait jeté avait éteint en moi toute espèce de chevalerie, – et j’avais raconté toute mon aventure à mon brave Louis, qui s’était tirebouchonné sa longue moustache blonde en m’écoutant, et qui m’avait dit, sans se gêner, car nous n’étions pas des moralistes dans le 27e :

– Fais comme moi ! Un clou chasse l’autre. Prends pour maîtresse une petite cousette de la ville, et ne pense plus à cette sacrée fille-là !

« Mais je ne suivis point le conseil de Louis. Pour cela, j’étais trop piqué au jeu. Si elle avait su que je prenais une maîtresse, j’en aurais peut-être pris une pour lui fouetter le cœur ou la vanité par la jalousie. Mais elle ne le saurait pas. Comment pourrait-elle le savoir ?… En amenant, si je l’avais fait, une maîtresse chez moi, comme Louis, à son hôtel de la Poste, c’était rompre avec les bonnes gens chez qui j’habitais, et qui m’auraient immédiatement prié d’aller chercher un autre logement que le leur ; et je ne voulais pas renoncer, si je ne pouvais avoir que cela, à la possibilité de retrouver la main ou le pied de cette damnante Alberte qui après ce qu’elle avait osé, restait toujours la grande Mademoiselle Impassible.

– Dis plutôt impossible ! » – disait Louis, qui se moquait de moi.

« Un mois tout entier se passa, et malgré mes résolutions de me montrer aussi oublieux qu’Alberte et aussi indifférent qu’elle, d’opposer marbre à marbre et froideur à froideur, je ne vécus plus que de la vie tendue de l’affût, – de l’affût que je déteste, même à la chasse ! Oui, Monsieur, ce ne fut plus qu’affût perpétuel dans mes journées ! Affût quand je descendais à dîner, et que j’espérais la trouver seule dans la salle à manger comme la première fois ! Affût au dîner, où mon regard ajustait de face ou de côté le sien qu’il rencontrait net et infernalement calme et qui n’évitait pas plus le mien qu’il n’y répondait ! Affût après le dîner, car je restais maintenant un peu après dîner voir ces dames reprendre leur ouvrage, dans leur embrasure de croisée, guettant si elle ne laisserait pas tomber quelque chose, son dé, ses ciseaux, un chiffon, que je pourrais ramasser, et en les lui rendant toucher sa main, – cette main que j’avais maintenant à travers la cervelle ! Affût chez moi, quand j’étais remonté dans ma chambre, y croyant toujours entendre le long du corridor ce pied qui avait piétiné sur le mien, avec une volonté si absolue. Affût jusque dans l’escalier, où je croyais pouvoir la rencontrer, et où la vieille Olive me surprit un jour, à ma grande confusion, en sentinelle ! Affût à ma fenêtre – cette fenêtre que vous voyez – où je me plantais quand elle devait sortir avec sa mère, et d’où je ne bougeais pas avant qu’elle fût rentrée, mais tout cela aussi vainement que le reste ! Lorsqu’elle sortait, tortillée dans son châle de jeune fille, – un châle à raies rouges et blanches : je n’ai rien oublié ! semé de fleurs noires et jaunes sur les deux raies, elle ne retournait pas son torse insolent une seule fois, et lorsqu’elle rentrait, toujours aux côtés de sa mère, elle ne levait ni la tête ni les yeux vers la fenêtre où je l’attendais ! Tels étaient les misérables exercices auxquels elle m’avait condamné ! Certes, je sais bien que les femmes nous font tous plus ou moins valeter, mais dans ces proportions-là ! ! Le vieux fat qui devrait être mort en moi s’en révolte encore ! Ah ! je ne pensais plus au bonheur de mon uniforme ! Quand j’avais fait le service de la journée, – après l’exercice ou la revue, – je rentrais vite, mais non plus pour lire des piles de mémoires ou de romans, mes seules lectures dans ce temps-là. Je n’allais plus chez Louis de Meung. Je ne touchais plus à mes fleurets. Je n’avais pas la ressource du tabac qui engourdit l’activité quand elle vous dévore, et que vous avez, vous autres jeunes gens qui m’avez suivi dans la vie ! On ne fumait pas alors au 27e, si ce n’est entre soldats, au corps de garde, quand on jouait la partie de brisque sur le tambour… Je restais donc oisif de corps, à me ronger… je ne sais pas si c’était le cœur, sur ce canapé qui ne me faisait plus le bon froid que j’aimais dans ces six pieds carrés de chambre, où je m’agitais comme un lionceau dans sa cage, quand il sent la chair fraîche à côté.

« Et si c’était ainsi le jour, c’était aussi de même une grande partie de la nuit. Je me couchais tard. Je ne dormais plus. Elle me tenait éveillé, cette Alberte d’enfer, qui me l’avait allumé dans les veines, puis qui s’était éloignée comme l’incendiaire qui ne retourne pas même la tête pour voir son feu flamber derrière lui ! Je baissais, comme le voilà, ce soir », – ici le vicomte passa son gant sur la glace de la voiture placée devant lui, pour essuyer la vapeur qui commençait d’y perler, « – ce même rideau cramoisi, à cette même fenêtre, qui n’avait pas plus de persiennes qu’elle n’en a maintenant, afin que les voisins, plus curieux en province qu’ailleurs, ne dévisageassent pas le fond de ma chambre. C’était une chambre de ce temps-là, – une chambre de l’Empire, parquetée en point de Hongrie, sans tapis, où le bronze plaquait partout le merisier, d’abord en tête de sphinx aux quatre coins du lit, et en pattes de lion sous ses quatre pieds, puis, sur tous les tiroirs de la commode et du secrétaire, en camées de faces de lion, avec des anneaux de cuivre pendant de leurs gueules verdâtres, et par lesquels on les tirait quand on voulait les ouvrir. Une table carrée, d’un merisier plus rosâtre que le reste de l’ameublement, à dessus de marbre gris, grillagée de cuivre, était en face du lit, contre le mur, entre la fenêtre et la porte d’un grand cabinet de toilette ; et, vis-à-vis de la cheminée, le grand canapé de maroquin bleu dont je vous ai déjà tant parlé… A tous les angles de cette chambre d’une grande élévation et d’un large espace, il y avait des encoignures en faux laque de Chine, et sur l’une d’elles on voyait, mystérieux et blanc, dans le noir du coin, un vieux buste de Niobé d’après l’antique, qui étonnait là, chez ces bourgeois vulgaires. Mais est-ce que cette incompréhensible Alberte n’étonnait pas bien plus ? Les murs lambrissés, et peints à l’huile, d’un blanc jaune, n’avaient ni tableaux, ni gravures. J’y avais seulement mis mes armes, couchées sur de longues pattes-fiches en cuivre doré. Quand j’avais loué cette grande calebasse d’appartement, – comme disait élégamment le lieutenant Louis de Meung, qui ne poétisait pas les choses, – j’avais fait placer au milieu une grande table ronde que je couvrais de cartes militaires, de livres et de papiers : c’était mon bureau. J’y écrivais quand j’avais à écrire… Eh bien ! un soir, ou plutôt une nuit, j’avais roulé le canapé auprès de cette grande table, et j’y dessinais à la lampe, non pas pour me distraire de l’unique pensée qui me submergeait depuis un mois, mais pour m’y plonger davantage, car c’était la tête de cette énigmatique Alberte que je dessinais, c’était le visage de cette diablesse de femme dont j’étais possédé, comme les dévots disent qu’on l’est du diable. Il était tard. La rue, – où passaient chaque nuit deux diligences en sens inverse, – comme aujourd’hui, – l’une à minuit trois quarts et l’autre à deux heures et demie du matin, et qui toutes deux s’arrêtaient à l’hôtel de la Poste pour relayer, – la rue était silencieuse comme le fond d’un puits. J’aurais entendu voler une mouche ; mais si, par hasard, il y en avait une dans ma chambre, elle devait dormir dans quelque coin de vitre ou dans un des plis cannelés de ce rideau, d’une forte étoffe de soie croisée, que j’avais ôté de sa patère et qui tombait devant la fenêtre, perpendiculaire et immobile. Le seul bruit qu’il y eût alors autour de moi, dans ce profond et complet silence, c’était moi qui le faisais avec mon crayon et mon estompe. Oui, c’était elle que je dessinais, et Dieu sait avec quelle caresse de main et quelle préoccupation enflammée ! Tout à coup, sans aucun bruit de serrure qui m’aurait averti, ma porte s’entr’ouvrit en flûtant ce son des portes dont les gonds sont secs, et resta à moitié entrebâillée, comme si elle avait eu peur du son qu’elle avait jeté ! Je relevai les yeux, croyant avoir mal fermé cette porte qui, d’elle-même, inopinément, s’ouvrait en filant ce son plaintif, capable de faire tressaillir dans la nuit ceux qui veillent et de réveiller ceux qui dorment. Je me levai de ma table pour aller la fermer ; mais la porte entr’ouverte s’ouvrit plus grande et très doucement toujours, mais en recommençant le son aigu qui traîna comme un gémissement dans la maison silencieuse, et je vis, quand elle se fut ouverte de toute sa grandeur, Alberte ! – Alberte qui, malgré les précautions d’une peur qui devait être immense, n’avait pu empêcher cette porte maudite de crier !

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