Barbey d'Aurevilly - Les Diaboliques
Здесь есть возможность читать онлайн «Barbey d'Aurevilly - Les Diaboliques» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Издательство: Array Иностранный паблик, Жанр: foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Les Diaboliques
- Автор:
- Издательство:Array Иностранный паблик
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Les Diaboliques: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les Diaboliques»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Les Diaboliques — читать онлайн ознакомительный отрывок
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les Diaboliques», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Leur fille ! Il était impossible d’être moins la fille de gens comme eux que cette fille-là ! Non pas que les plus belles filles du monde ne puissent naître de toute espèce de gens. J’en ai connu… et vous aussi, n’est-ce pas ? Physiologiquement, l’être le plus laid peut produire l’être le plus beau. Mais elle ! entre elle et eux, il y avait l’abîme d’une race… D’ailleurs, physiologiquement, puisque je me permets ce grand mot pédant, qui est de votre temps, non du mien, on ne pouvait la remarquer que pour l’air qu’elle avait, et qui était singulier dans une jeune fille aussi jeune qu’elle, car c’était une espèce d’air impassible, très difficile à caractériser. Elle ne l’aurait pas eu qu’on aurait dit : « Voilà une belle fille ! » et on n’y aurait pas plus pensé qu’à toutes les belles filles qu’on rencontre par hasard ; et dont on dit cela, pour n’y plus penser jamais après. Mais cet air… qui la séparait, non pas seulement de ses parents, mais de tous les autres, dont elle semblait n’avoir ni les passions, ni les sentiments, vous clouait… de surprise, sur place… L’Infante à l’épagneul, de Velasquez, pourrait, si vous la connaissez, vous donner une idée de cet air-là, qui n’était ni fier, ni méprisant, ni dédaigneux, non ! mais tout simplement impassible, car l’air fier, méprisant, dédaigneux, dit aux gens qu’ils existent, puisqu’on prend la peine de les dédaigner ou de les mépriser, tandis que cet air-ci dit tranquillement : « Pour moi, vous n’existez même pas. » J’avoue que cette physionomie me fit faire, ce premier jour et bien d’autres, la question qui pour moi est encore aujourd’hui insoluble : comment cette grande fille-là était-elle sortie de ce gros bonhomme en redingote jaune vert et à gilet blanc, qui avait une figure couleur des confitures de sa femme, une loupe sur la nuque, laquelle débordait sa cravate de mousseline brodée, et qui bredouillait ?… Et si le mari n’embarrassait pas, car le mari n’embarrasse jamais dans ces sortes de questions, la mère me paraissait tout aussi impossible à expliquer. Mlle Albertine (c’était le nom de cette archiduchesse d’altitude, tombée du ciel chez ces bourgeois comme si le ciel avait voulu se moquer d’eux), Mlle Albertine, que ses parents appelaient Alberte pour s’épargner la longueur du nom, mais ce qui allait parfaitement mieux à sa figure et à toute sa personne, ne semblait pas plus la fille de l’un que de l’autre… A ce premier dîner, comme à ceux qui suivirent, elle me parut une jeune fille bien élevée, sans affectation, habituellement silencieuse, qui, quand elle parlait, disait en bons termes ce qu’elle avait à dire, mais qui n’outrepassait jamais cette ligne-là… Au reste, elle aurait eu tout l’esprit que j’ignorais qu’elle eût, qu’elle n’aurait guère trouvé l’occasion de le montrer dans les dîners que nous faisions. La présence de leur fille avait nécessairement modifié les commérages des deux vieilles gens. Ils avaient supprimé les petits scandales de la ville. Littéralement, on ne parlait plus à cette table que de choses aussi intéressantes que la pluie et le beau temps. Aussi Mlle Albertine ou Alberte, qui m’avait tant frappé d’abord par son air impassible, n’ayant absolument que cela à m’offrir, me blasa bientôt sur cet air-là… Si je l’avais rencontrée dans le monde pour lequel j’étais fait, et que j’aurais dû voir, cette impassibilité m’aurait très certainement piqué au vif… Mais, pour moi, elle n’était pas une fille à qui je puisse faire la cour… même des yeux. Ma position vis-à-vis d’elle, à moi en pension chez ses parents, était délicate, et un rien pouvait la fausser… Elle n’était pas assez près ou assez loin de moi dans la vie pour qu’elle pût m’être quelque chose… et j’eus bientôt répondu naturellement, et sans intention d’aucune sorte, par la plus complète indifférence, à son impassibilité.
Et cela ne se démentit jamais, ni de son côté ni du mien. Il n’y eut entre nous que la politesse la plus froide, la plus sobre de paroles. Elle n’était pour moi qu’une image qu’à peine je voyais ; et moi, pour elle, qu’est-ce que j’étais ?… A table, – nous ne nous rencontrions jamais que là, – elle regardait plus le bouchon de la carafe ou le sucrier que ma personne… Ce qu’elle y disait, très correct, toujours fort bien dit, mais insignifiant, ne me donnait aucune clé du caractère qu’elle pouvait avoir. Et puis, d’ailleurs, que m’importait ?… J’aurais passé toute ma vie sans songer seulement à regarder dans cette calme et insolente fille, à l’air si déplacé d’Infante… Pour cela, il fallait la circonstance que je m’en vais vous dire, et qui m’atteignit comme la foudre, comme la foudre qui tombe, sans qu’il ait tonné !
Un soir, il y avait à peu près un mois que Mlle Alberte était revenue à la maison, et nous nous mettions à table pour souper. Je l’avais à côté de moi, et je faisais si peu d’attention à elle que je n’avais pas encore pris garde à ce détail de tous les jours qui aurait dû me frapper : qu’elle fût à table auprès de moi au lieu d’être entre sa mère et son père, quand, au moment où je dépliais ma serviette sur mes genoux… non, jamais je ne pourrai vous donner l’idée de cette sensation et de cet étonnement ! je sentis une main qui prenait hardiment la mienne par-dessous la table. Je crus rêver… ou plutôt je ne crus rien du tout… Je n’eus que l’incroyable sensation de cette main audacieuse, qui venait chercher la mienne jusque sous ma serviette ! Et ce fut inouï autant qu’inattendu ! Tout mon sang, allumé sous cette prise, se précipita de mon cœur dans cette main, comme soutiré par elle, puis remonta furieusement, comme chassé par une pompe, dans mon cœur ! Je vis bleu… mes oreilles tintèrent. Je dus devenir d’une pâleur affreuse. Je crus que j’allais m’évanouir… que j’allais me dissoudre dans l’indicible volupté causée par la chair tassée de cette main, un peu grande, et forte comme celle d’un jeune garçon, qui s’était fermée sur la mienne. – Et, comme, vous le savez, dans ce premier âge de la vie, la volupté a son épouvante, je fis un mouvement pour retirer ma main de cette folle main qui l’avait saisie, mais qui, me la serrant alors avec l’ascendant du plaisir qu’elle avait conscience de me verser, la garda d’autorité, vaincue comme ma volonté, et dans l’enveloppement le plus chaud, délicieusement étouffée… Il y a trente-cinq ans de cela, et vous me ferez bien l’honneur de croire que ma main s’est un peu blasée sur l’étreinte de la main des femmes ; mais j’ai encore là, quand j’y pense, l’impression de celle-ci étreignant la mienne avec un despotisme si insensément passionné ! En proie aux mille frissonnements que cette enveloppante main dardait à mon corps tout entier, je craignais de trahir ce que j’éprouvais devant ce père et cette mère, dont la fille, sous leurs yeux, osait… Honteux pourtant d’être moins homme que cette fille hardie qui s’exposait à se perdre, et dont un incroyable sang-froid couvrait l’égarement, je mordis ma lèvre au sang dans un effort surhumain, pour arrêter le tremblement du désir, qui pouvait tout révéler à ces pauvres gens sans défiance, et c’est alors que mes yeux cherchèrent l’autre de ces deux mains que je n’avais jamais remarquées, et qui, dans ce périlleux moment, tournait froidement le bouton d’une lampe qu’on venait de mettre sur la table, car le jour commençait de tomber… Je la regardai… C’était donc là la sœur de cette main que je sentais pénétrant la mienne, comme un foyer d’où rayonnaient et s’étendaient le long de mes veines d’immenses lames de feu ! Cette main, un peu épaisse, mais aux doigts longs et bien tournés, au bout desquels la lumière de la lampe, qui tombait d’aplomb sur elle, allumait des transparences roses, ne tremblait pas et faisait son petit travail d’arrangement de la lampe, pour la faire aller, avec une fermeté, une aisance et une gracieuse langueur de mouvement incomparables ! Cependant nous ne pouvions pas rester ainsi… Nous avions besoin de nos mains pour dîner… Celle de Mlle Alberte quitta donc la mienne ; mais au moment où elle la quitta, son pied, aussi expressif que sa main, s’appuya avec le même aplomb, la même passion, la même souveraineté, sur mon pied, et y resta tout le temps que dura ce dîner trop court, lequel me donna la sensation d’un de ces bains insupportablement brûlants d’abord, mais auxquels on s’accoutume, et dans lesquels on finit par se trouver si bien, qu’on croirait volontiers qu’un jour les damnés pourraient se trouver fraîchement et suavement dans les brasiers de leur enfer, comme les poissons dans leur eau !… Je vous laisse à penser si je dînai ce jour-là, et si je me mêlai beaucoup aux menus propos de mes honnêtes hôtes, qui ne se doutaient pas, dans leur placidité, du drame mystérieux et terrible qui se jouait alors sous la table. Ils ne s’aperçurent de rien ; mais ils pouvaient s’apercevoir de quelque chose, et positivement je m’inquiétais pour eux… pour eux, bien plus que pour moi et pour elle. J’avais l’honnêteté et la commisération de mes dix-sept ans… Je me disais :» Est-elle effrontée ? Est-elle folle ? » Et je la regardais du coin de l’œil, cette folle qui ne perdait pas une seule fois, durant le dîner, son air de Princesse en cérémonie, et dont le visage resta aussi calme que si son pied n’avait pas dit et fait toutes les folies que peut dire et faire un pied, – sur le mien ! J’avoue que j’étais encore plus surpris de son aplomb que de sa folie. J’avais beaucoup lu de ces livres légers où la femme n’est pas ménagée. J’avais reçu une éducation d’école militaire. Utopiquement du moins, j’étais le Lovelace de fatuité que sont plus ou moins tous les très jeunes gens qui se croient de jolis garçons, et qui ont pâturé des bottes de baisers derrière les portes et dans les escaliers, sur les lèvres des femmes de chambre de leurs mères. Mais ceci déconcertait mon petit aplomb de Lovelace de dix-sept ans. Ceci me paraissait plus fort que ce que j’avais lu, que tout ce que j’avais entendu dire sur le naturel dans le mensonge attribué aux femmes, – sur la force de masque qu’elles peuvent mettre à leurs plus violentes ou leurs plus profondes émotions. Songez donc ! elle avait dix-huit ans ! Les avait-elle même ?… Elle sortait d’une pension que je n’avais aucune raison pour suspecter, avec la moralité et la piété de la mère qui l’avait choisie pour son enfant. Cette absence de tout embarras, disons le mot, ce manque absolu de pudeur, cette domination aisée sur soi-même en faisant les choses les plus imprudentes, les plus dangereuses pour une jeune fille, chez laquelle pas un geste, pas un regard n’avait prévenu l’homme auquel elle se livrait par une si monstrueuse avance, tout cela me montait au cerveau et apparaissait nettement à mon esprit, malgré le bouleversement de mes sensations… Mais ni dans ce moment, ni plus tard, je ne m’arrêtai à philosopher là-dessus. Je ne me donnai pas d’horreur factice pour la conduite de cette fille d’une si effrayante précocité dans le mal. D’ailleurs, ce n’est pas à l’âge que j’avais, ni même beaucoup plus tard, qu’on croit dépravée la femme qui – au premier coup d’œil – se jette à vous ! On est presque disposé à trouver cela tout simple, au contraire, et si on dit : « La pauvre femme ! » c’est déjà beaucoup de modestie que cette pitié ! Enfin, si j’étais timide, je ne voulais pas être un niais ! La grande raison française pour faire sans remords tout ce qu’il y a de pis. Je savais, certes, à n’en pas douter, que ce que cette fille éprouvait pour moi n’était pas de l’amour. L’amour ne procède pas avec cette impudeur et cette impudence, et je savais parfaitement aussi que ce qu’elle me faisait éprouver n’en était pas non plus. Mais, amour ou non… ce que c’était, je le voulais !… Quand je me levai de table, j’étais résolu… La main de cette Alberte, à laquelle je ne pensais pas une minute avant qu’elle eût saisi la mienne, m’avait laissé, jusqu’au fond de mon être, le désir de m’enlacer tout entier à elle tout entière, comme sa main s’était enlacée à ma main !
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Les Diaboliques»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les Diaboliques» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Les Diaboliques» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.