Paul d'Ivoi - Les cinq sous de Lavarède

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La table est présidée par le capitaine. Les officiers du bord sont en fréquentation quotidienne avec les passagers et les passagères; et rien n’est plus agréable que ces relations mondaines et rapides avec nos courtois marins.

À Lavarède, on donnait du «Bouvreuil» chaque fois qu’on lui parlait. Pour tout le monde, à bord, il était M. Bouvreuil, titulaire de la cabine n° 10. Et il avait fait à ce nom une excellente réputation. Plein d’esprit, la répartie toujours vive, la riposte alerte et point mordante, la mémoire bourrée de faits piquants et d’anecdotes intéressantes, il avait plu à tous. C’est d’un aimable sourire que le commandant et son second saluaient, deux fois par jour, l’apparition de Lavarède à la table commune.

– Quel joyeux compagnon vous êtes! lui dit une fois le second de la Lorraine. Quand je pense que vous avez failli manquer le départ à Bordeaux!

– Ah! le fait est que, si j’étais arrivé cinq minutes plus tard, le bateau partait sans moi. Mais aussi qui pouvait prévoir?

– Et la cause de ce retard, monsieur Bouvreuil, est-il indiscret de la demander?

– Pas le moins du monde, et je vais vous la dire.

Alors, avec son merveilleux aplomb qui faisait sourire miss Aurett et son grave père, Lavarède fit le petit récit et le gros mensonge suivant:

– Imaginez-vous que je suis poursuivi à Paris, et cela depuis assez longtemps, par une espèce de toqué, un journaliste, ou du moins se disant tel, du nom de Lavarède, je crois, qui a la manie de se faire passer pour moi.

– La manie?…

– Oui. C’est au point qu’il est arrivé à se convaincre que sa folie est devenue la raison. Il est persuadé que Bouvreuil est lui-même. C’est une forme particulière de l’aliénation mentale. Au demeurant, pour tout le monde, sa folie est douce, et il n’est pas nécessaire de l’enfermer. Après tout, cela ne gêne que moi, et j’en ai pris mon parti.

– Mais cela doit vous causer maints désagréments?

– Oh! peu de chose jusqu’ici, et m’en voilà débarrassé pour ce voyage. Seulement, lorsqu’il me voit, lorsque je maintiens que je suis bien, moi, Bouvreuil, et qu’il est, lui, Lavarède, il entre quelquefois dans des colères très vives. Une simple douche, d’ailleurs, et quelques jours de repos viennent facilement à bout de ces violents accès. Au surplus, devant ces rages folles, je ne me suis jamais départi de mon calme.

– C’est la seule conduite qu’un homme sensé puisse tenir en présence d’un malheureux dont les idées sont déséquilibrées.

– N’est-ce pas?… telle est bien mon opinion. Mon individu m’a relancé jusqu’à Bordeaux et j’ai eu beaucoup de peine à m’en défaire. Sans quelques douaniers et employés de la ligne, je n’aurais pu m’en débarrasser à temps pour embarquer… Mais c’est assez parler de ces choses, tristes malgré leur apparence plaisante. Où se dirige la Lorraine pour le moment? Vers Lisbonne?

– Non, Lisbonne est l’escale des Messageries; notre première escale, à nous, est Santander.

– Est-ce que nous prendrons des passagers là?

– Oh! non, il n’y a plus de cabines. Une seule est disponible, mais elle a été retenue télégraphiquement par un voyageur qui nous attend aux îles Açores, où nous toucherons après avoir vu le Portugal.

– Ce voyageur est-il Français? Est-ce un compatriote?

– Je ne le pense pas… du moins à en juger par son nom, ou plutôt par ses noms Don José de Courramazas y Miraflor.

– Oh! oh! cela sent en effet son hidalgo.

La traversée se poursuivit sans encombre; le surlendemain du départ, on était en vue de la côte d’Espagne; on atterrissait à Santander, où l’on devait rester un jour, et nos amis débarquèrent.

La belle floraison de ce pays, le ciel d’un limpide azur n’étaient pas ce qui les étonna le plus. C’est en visitant la cathédrale-mayor de Santander qu’ils trouvèrent leur plus curieuse impression de voyage.

Moyennant un franc vingt-cinq, Murlyton acheta au bedeau une indulgence, portant absolution pour le crime d’assassinat. Il avait le droit de tuer un homme et d’aller au ciel tout de même, mais à la condition de ne pas quitter Santander; hors du diocèse, l’indulgence n’est plus valable.

Lavarède s’en amusait fort en revenant de visiter la ville pour se rembarquer avec les deux Anglais. Mais au moment où la Lorraine, accostée à quai, allait virer vers la pleine mer, un incident se produisit, qui ne laissa pas de l’inquiéter et de lui faire oublier la pittoresque acquisition.

Une voiture du pays, basse, avec de grandes roues, accourait à fond de train. Elle contenait un voyageur à l’œil hagard, à l’air égaré, aux cheveux en désordre, à qui sa barbe, poussée depuis trois ou quatre jours, donnait une singulière apparence. On eût dit un fou ou un malfaiteur.

C’était Bouvreuil.

Il sauta de voiture, s’élança sur la planche, et parut sur le pont du paquebot, en criant:

– Le capitaine?… Où est le commandant?

– Le commandant est encore à terre, dit un matelot, il fait signer les papiers par le correspondant. On démarre dès qu’il sera rentré à bord.

– Mais je veux parler à une autorité.

– Eh bien, voici le second. Adressez-vous à lui.

Lavarède causait précisément avec cet officier.

– C’est mon fou, fit-il à voix basse.

– Comment?… Il est venu jusqu’ici?…

Mais Bouvreuil s’étant approché du second, sans voir encore Lavarède, s’écria aussitôt:

– Monsieur, je suis Bouvreuil!

L’autre lui rit au nez.

– Connu, mon pauvre homme. M. Bouvreuil est à bord depuis Bordeaux.

– Dans la cabine n° 10, sans doute?

– Naturellement, puisque c’est la sienne.

– Ah! c’est trop fort… Mais la cabine est à moi, mais je suis Bouvreuil de Paris, moi!

– Alors, dit le second d’un air goguenard, lui, notre passager, qui est-il?

– Est-ce que je sais!…

– Lavarède, peut-être?

Bouvreuil bondit; il avait vraiment l’aspect d’un fou.

– Lavarède! cria-t-il, le brigand… C’est lui. Ah! je le retrouve… Au voleur!

Il fallut le calmer. Deux marins le tinrent solidement.

– Mais j’ai mes papiers! hurlait-il.

L’officier se tourna vers Lavarède et les autres passagers que le bruit avait attirés, parmi eux sir Murlyton et sa fille.

– Il a un accès, dit l’officier. Je vais le faire doucher.

– Non, intercéda Lavarède, laissez-moi lui parler.

– Comme il vous plaira. Mais la douche vaudrait mieux.

Pendant que s’échangeaient ces mots, Bouvreuil venait d’apercevoir l’Anglais.

– Ah! Voici du moins quelqu’un qui me connaît et pourra affirmer si je suis ou non un imposteur.

Miss Aurett se pencha vers son père et, rapidement, à voix basse:

– Papa, vous ne pouvez rien dire… vous ne devez pas prendre parti contre M. Lavarède… question d’honneur.

– Mais, cependant…

– Ou bien, rappelez-vous que vous perdez vos droits aux quatre millions.

– C’est juste.

Bouvreuil s’adressa à sir Murlyton:

– Voyons, monsieur, dites-leur donc qui je suis.

– Moi… mais je ne vous connais pas.

Un cri de rage lui répondit, lancé par Bouvreuil.

– Mais c’est à devenir fou! cria-t-il.

– Hélas! c’est fait depuis longtemps, mon bonhomme, riposta le second du bord.

À ce moment, l’ange de Lavarède, sa Providence, comme il appelait miss Aurett, eut une idée précieuse.

Lavarède se tenait à côté de l’officier.

Se tournant vers le jeune homme:

– Monsieur Bouvreuil, lui dit-elle, tâchez donc de savoir comment ce pauvre homme a fait pour arriver à Santander. Cela peut être intéressant, ajouta-t-elle avec intention.

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