Victor Hugo - Han d'Islande

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– Seigneur comte, dit Ordener en saluant, je vous dirai demain s'il a été assassiné.

Schumacker, sans répondre, suivit Ordener qui sortait, d'un regard où se peignait le calme du désespoir, plus effrayant que le calme de la mort.

Ordener était dans l'antichambre solitaire du prisonnier, sans savoir de quel côté se diriger. La soirée était avancée et la salle obscure; il ouvrit une porte au hasard et se trouva dans un immense corridor, éclairé seulement par la lune, qui courait rapidement à travers de pâles nuées. Ses lueurs nébuleuses tombaient par intervalles sur les vitraux étroits et élevés, et dessinaient sur la muraille opposée comme une longue procession de fantômes, qui apparaissait et disparaissait simultanément dans les profondeurs de la galerie. Le jeune homme se signa lentement, et marcha vers une lumière rougeâtre qui brillait faiblement à l'extrémité du corridor.

Une porte était entr'ouverte; une jeune fille agenouillée dans un oratoire gothique, au pied d'un simple autel, récitait à demi-voix les litanies de la Vierge; oraison simple et sublime où l'âme qui s'élève vers la Mère des Sept-Douleurs ne la prie que de prier.

Cette jeune fille était vêtue de crêpe noir et de gaze blanche, comme pour faire deviner en quelque sorte, au premier aspect, que ses jours s'étaient enfuis jusqu'alors dans la tristesse et dans l'innocence. Même en cette attitude modeste, elle portait dans tout son être l'empreinte d'une nature singulière. Ses yeux et ses longs cheveux étaient noirs, beauté très rare dans le Nord; son regard élevé vers la voûte paraissait plutôt enflammé par l'extase qu'éteint par le recueillement. Enfin, on eût dit une vierge des rives de Chypre ou des campagnes de Tibur, revêtue des voiles fantastiques d'Ossian, et prosternée devant la croix de bois et l'autel de pierre de Jésus.

Ordener tressaillit et fut prêt à défaillir, car il reconnut celle qui priait.

Elle pria pour son père, pour le puissant tombé, pour le vieux captif abandonné, et elle récita à haute voix le psaume de la délivrance.

Elle pria encore pour un autre; mais Ordener n'entendit pas le nom de celui pour qui elle priait; il ne l'entendit pas, car elle ne le prononça pas; seulement elle récita le cantique de la sulamite, l'épouse qui attend l'époux, et le retour du bien-aimé.

Ordener s'éloigna dans la galerie; il respecta cette vierge qui s'entretenait avec le ciel; la prière est un grand mystère, et son coeur s'était rempli, malgré lui, d'un ravissement inconnu, mais profane.

La porte de l'oratoire se ferma doucement. Bientôt une lumière, et une femme blanche dans les ténèbres, vinrent de son côté. Il s'arrêta, car il éprouvait une des plus violentes émotions de la vie; il s'adossa à l'obscure muraille; son corps était faible, et les os de ses membres s'entre-choquaient dans leurs jointures, et, dans le silence de tout son être, les battements de son coeur retentissaient à son oreille.

Quand la jeune fille passa, elle entendit le froissement d'un manteau, et une haleine brusque et précipitée.

– Dieu! cria-t-elle.

Ordener s'élança; d'un bras il la soutint, de l'autre il chercha vainement à retenir la lampe, qu'elle avait laissée échapper, et qui s'éteignit.

– C'est moi, dit-il doucement.

– C'est Ordener! dit la jeune fille, car le dernier retentissement de cette voix, qu'elle n'avait pas entendue depuis un an, était encore dans son oreille.

Et la lune qui passait éclaira la joie de sa charmante figure; puis elle reprit, timide et confuse, et se dégageant des bras du jeune homme:

– C'est le seigneur Ordener.

– C'est lui, comtesse Éthel.

– Pourquoi m'appelez-vous comtesse?

– Pourquoi m'appelez-vous seigneur?

La jeune fille se tut et sourit; le jeune homme se tut et soupira. Elle rompit la première le silence:

– Comment donc êtes-vous ici?

– Faites-moi merci, si ma présence vous afflige. J'étais venu pour parler au comte votre père.

– Ainsi, dit Éthel d'une voix altérée, vous n'êtes venu que pour mon père. Le jeune homme baissa la tête, car ces paroles lui semblaient bien injustes.

– Il y a sans doute déjà longtemps, continua la jeune fille d'un ton de reproche, il y a sans doute déjà longtemps que vous êtes à Drontheim? Votre absence de ce château n'a pu vous paraître longue, à vous.

Ordener, profondément blessé, ne répondit pas.

– Je vous approuve, dit la prisonnière d'une voix tremblante de douleur et de colère; mais, ajouta-t-elle d'un ton fier, j'espère, seigneur Ordener, que vous ne m'avez pas entendue prier?

– Comtesse, répondit enfin le jeune homme, je vous ai entendue.

– Ah! seigneur Ordener, il n'est point courtois d'écouter ainsi.

– Je ne vous ai pas écoutée, noble comtesse, dit faiblement Ordener; je vous ai entendue.

– J'ai prié pour mon père, reprit la jeune fille en le regardant fixement, et comme attendant une réponse à cette parole toute simple.

Ordener garda le silence.

– J'ai aussi prié, continua-t-elle, inquiète et paraissant attentive à l'effet que ces paroles allaient produire sur lui, j'ai aussi prié pour quelqu'un qui porte votre nom, pour le fils du vice-roi, du comte de Guldenlew. Car il faut prier pour tout le monde, même pour ses persécuteurs.

Et la jeune fille rougit, car elle pensait mentir; mais elle était piquée contre le jeune homme, et elle croyait l'avoir nommé pendant sa prière; elle ne l'avait nommé que dans son coeur.

– Ordener Guldenlew est bien malheureux, noble dame, si vous le comptez au nombre de vos persécuteurs; il est bien heureux cependant d'occuper une place dans vos prières.

– Oh! non, dit Éthel troublée et effrayée de l'air froid du jeune homme, non, je ne priais pas pour lui. J'ignore ce que j'ai fait, ce que je fais. Quant au fils du vice-roi, je le déteste, je ne le connais pas. Ne me regardez pas de cet oeil sévère; vous ai-je offensé? ne pouvez-vous rien pardonner à une pauvre prisonnière, vous qui passez vos jours près de quelque belle et noble dame libre et heureuse comme vous!

– Moi, comtesse! s'écria Ordener.

Éthel versait des larmes; le jeune homme se précipita à ses pieds.

– Ne m'avez-vous pas dit, continua-t-elle souriant à travers ses pleurs, que votre absence vous avait semblé courte?

– Qui, moi, comtesse?

– Ne m'appelez pas ainsi, dit-elle doucement, je ne suis plus comtesse pour personne, et surtout pour vous.

Le jeune homme se leva violemment, et ne put s'empêcher de la presser sur son coeur dans un ravissement convulsif.

– Eh bien! mon Éthel adorée, nomme-moi ton Ordener.– Dis-moi,– et il attacha un regard brûlant sur ses yeux mouillés de larmes,– dis-moi, tu m'aimes donc? Ce que dit la jeune fille ne fut pas entendu, car Ordener, hors de lui, avait ravi sur ses lèvres avec sa réponse cette première faveur, ce baiser sacré qui suffit aux yeux de Dieu pour changer deux amants en époux.

Tous deux restèrent sans paroles, parce qu'ils étaient dans un de ces moments solennels, si rares et si courts sur la terre, où l'âme semble éprouver quelque chose de la félicité des cieux. Ce sont des instants indéfinissables que ceux où deux âmes s'entretiennent ainsi dans un langage qui ne peut être compris que d'elles; alors tout ce qu'il y a d'humain se tait, et les deux êtres immatériels s'unissent mystérieusement pour la vie de ce monde et l'éternité de l'autre.

Éthel s'était lentement retirée des bras d'Ordener, et, aux lueurs de la lune, ils se regardaient avec ivresse; seulement, l'oeil de flamme du jeune homme respirait un mâle orgueil et un courage de lion, tandis que le regard demi-voilé de la jeune fille était empreint de cette pudeur, honte angélique, qui, dans le coeur d'une vierge, se mêle à toutes les joies de l'amour.

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