Paul Bourget - L'Écuyère

Здесь есть возможность читать онлайн «Paul Bourget - L'Écuyère» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Издательство: Иностранный паблик, Жанр: foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

L'Écuyère: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «L'Écuyère»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

L'Écuyère — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «L'Écuyère», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Quand Jules était tout petit, son père l'avait souvent amené là, pour lui montrer ces soi-disant trophées de la bravoure de leur lignée. En sa qualité de descendant d'une noble race, jeté, par la destinée, hors des traditions militaires, la seule qu'il eût su maintenir, le jeune homme transposait étrangement la leçon d'audace donnée par ces reliques. «Passe avant, Maligny!», se disait-il, «et ne pensons qu'à vaincre… L'amour, c'est une guerre. Nous allons en reconnaissance et nous hésitons! Monsieur Jules de Maligny, vous allez vous donner votre parole de savoir qui est votre inconnue, aujourd'hui même, – et vous la tiendrez…»

C'est dans ces dispositions d'enquête immédiate et vivement poussée que ce frivole héritier d'un grand nom débouchait de la rue de Longchamp. Tout à coup, au tournant de celle de Pomereu, où il avait vu disparaître la milady du milord , – comme disait le docteur Graux, en bon Gallo-Romain rebelle à toute connaissance exacte du parler anglais, – un tableau très inattendu l'immobilisa de surprise. Un groupe se tenait devant la porte de l'établissement dont l'enseigne portait toujours le sacramentel: R. Campbell, horse dealer . Quatre personnes le composaient. Un gros homme court d'abord, aux favoris coupés à la hauteur des ailes du nez, flegmatique et grave dans un complet d'une de ces laines aux couleurs brouillées où les Ecossais retrouvent toutes les nuances, à la fois vives et fondues, de leurs moors : – le brun du sol, le vert du feuillage de la bruyère, le rose de ses bouquets, le gris de la pierre affleurante. A côté de Bob Campbell, son neveu, l'homme au front scalpé et aux interminables jambes, l'osseux et jaune Jack Corbin, tenait un fouet qu'il se préparait à faire claquer. Un monsieur et une dame, mis avec la correction un peu cherchée de deux Parisiens de haute vie, restaient debout sur la margelle du trottoir. Les uns et les autres suivaient les évolutions d'un grand cheval cap de maure, que manœuvrait, dans l'étroite rue, une jeune femme, ferme sur sa selle, le front barré d'une raie volontaire, les yeux attentifs aux mouvements des oreilles de la bête, la bouche serrée dans un pli d'intense résolution. C'était Hilda. Elle présentait à des acheteurs un animal importé de la veille et que l'audacieuse enfant ne connaissait pas. Ces gens avaient remarqué, dans l'écurie, la belle robe gris-ardoise de cet Irlandais d'un galbe très pur. Il s'agissait, pour le gros Bob, de trois mille francs à gagner du coup, sans frais. La bête lui en coûtait, rendue chez lui, deux mille et il en demandait cinq. Il avait dit à Corbin, – car c'était la dame qui voulait le cheval pour son usage: – «Jack, mettez-lui une selle de femme…», et à sa fille: – «Montez-le, Hilda…» Et la jeune fille était là, qui calmait l'animal, étonné. Avait-il jamais senti une jupe frôler son flanc? A le voir se grandir chaque fois que l'écuyère le touchait de la jambe, il semblait bien que non. Pourtant, après quelques essais de révolte, il s'était mis à trotter d'une manière à peu près réglée, la tête haute, frémissant, la narine crispée, mais dompté par la légère et juste pression du filet… Tout d'un coup, et au moment où Hilda, après l'avoir fait tourner sur lui-même, puis reculer, comme au manège, le mettait au galop doucement, elle aperçut, debout à l'autre extrémité de la rue, Jules de Maligny qui la regardait. Son saisissement fut tel qu'un flot de sang lui monta au visage et qu'une contraction lui secoua le bras. Le cheval sentit, dans sa bouche, le contre-coup meurtrissant de ce choc nerveux. Il secoua sa tête noire et se détendit en deux sauts de mouton pour se débarrasser de celle qui venait de lui faire ce mal. Mais Hilda avait déjà repris son sang-froid et la présentation de l'animal continua sans qu'aucun accident eût gâté le charmant spectacle de tant de grâce unie à tant de courage. Le cheval et son écuyère disparurent derrière la porte de l'écurie Campbell, et les quatre spectateurs de cette dangereuse expérience, si heureusement finie, suivirent à leur tour.

– «Elle veut acheter une nouvelle bête?..», s'était dit Maligny. «Et quelle bête! Le milord est plus généreux encore que je ne croyais… Mais pourquoi ne fait-il pas essayer par un professionnel les chevaux qu'il donne à sa petite amie? Celui-là ne savait rien de rien, et cabochard , avec cela? J'ai bien cru qu'il la déposait… Décidément, elle monte comme une centauresse…» Et riant à sa propre pensée: «Ce qui est bien, entre parenthèses, la plus sotte des comparaisons, car c'est justement la chose qu'un personnage, mâle ou femelle, de l'espèce centaure ne peut pas faire, de monter à cheval. Il en est un lui-même…» Puis, résolu: «Vous ne me sèmerez pas une seconde fois, belle dame, puisque, en dépit des augures du morticole Graux, notre seconde entrevue paraît devoir marcher si bien…» Songeur: «Mais, a-t-elle rougi de me reconnaître! A-t-elle rougi!.. Ça bichera, pourvu que je suive la méthode de l'ancêtre: France! France! En avant! Vieilleville! … Fichtre! Elle en vaut la peine. Est-elle jolie! Lequel de ces trois hommes était le milord? Le gros devait être le marchand. Le maigre, l'écuyer de la maison. Reste l'autre, qui n'avait pas l'air d'un Anglais… Et la dame?.. Ce sera une camarade. D'ailleurs, qui m'a dit que le monsieur de cette petite est un Anglais? L'individu qui venait prendre de mes nouvelles, de sa part, ne pourrait-il pas être un groom , tout comme ce grand faraud avec son fouet?..»

Sur ce monologue, aussi peu perspicace qu'il était peu édifiant, l'aimable étourdi pénétrait dans la cour, pavée, sablée et entourée de box, au centre de laquelle le marché se continuait. Bob Campbell et sa fille semblaient n'y prendre aucune part. Celle-ci flattait de la main, distraitement, l'encolure du cheval cap de maure, dont Corbin faisait, maintenant, les honneurs. Il ouvrait de force la bouche de la bête, écartait la langue et montrait les dents, signe de l'âge. – Il lui relevait les jambes de devant l'une après l'autre pour constater la qualité de la corne et l'état des soles. On entendait les phrases classiques, gutturalement jetées par l'Anglais: – «Sain et net… Pas de seimes. Pas de bleimes. Pas de mollettes.» Le monsieur et la dame assistaient à cette démonstration de l'excellence de la bête avec cette attention de demi-connaisseurs qui fait, d'une vente et d'un achat de cette sorte, un aussi sérieux et aussi comique débat qu'un entretien entre deux diplomates dont l'un garde en poche, à l'insu de l'autre, un télégramme réglant la question en litige… L'arrivée de Maligny fut un coup de théâtre qui interrompit soudain le brocantage. Hilda Campbell le vit la première. Sa distraction était grande, depuis qu'elle avait remis pied à terre, et ses beaux yeux bleus ne quittaient guère la porte grande ouverte. Le jeune homme resterait-il à l'attendre dans la rue? Se déciderait-il à passer sur le seuil?.. C'était lui!.. De nouveau, l'émotion de la pauvre enfant fut si forte que l'ondée de son sang pur colora ses joues minces d'une pourpre brûlante. Ses doigts se crispèrent autour de sa cravache. Oui, qu'elle était jolie ainsi, debout, sa taille fine serrée dans le corsage de son amazone gris de fer! La jupe, taillée en deux morceaux séparés, à la plus récente mode d'alors, affinait encore l'élégante sveltesse de sa silhouette. Les pans relevés, pour lui permettre de marcher, laissaient voir ses fines bottes en cuir jaune dont la gauche portait un éperon. Ses cheveux, que Maligny n'avait vus qu'ébouriffés par le désordre de la lutte avec le chemineau, serraient, maintenant, leurs nattes fauves sous le chapeau rond. La netteté de cette toilette, si sobre et si professionnelle, frappa aussitôt le visiteur d'un étonnement que l'attitude de la jeune fille augmenta encore. On se souvient qu'il l'avait quittée farouche et presque irritée de sa poursuite. Peut-être, si la blessure de sa main ne l'avait pas arrêté d'abord dans son entreprise, l'aurait-il en revenant rue de Pomereu l'après-midi ou le lendemain de leur aventure, retrouvée tendue dans la même sauvage humeur. Dix jours avaient passé, durant lesquels l'emprisonnement de Jules à la chambre et sa totale ignorance du nom de son inconnue l'avaient plus servi que n'eût fait la plus savante manœuvre de rouerie. Hilda s'était habituée à penser à lui sans se défendre contre les images attirantes que lui représentait sa mémoire émue: des yeux câlins, une pâleur patricienne, un sourire fin sous le voile léger de la moustache, une fière tournure de hardi cavalier – et cette blessure reçue pour elle! La virginale enfant s'était apprivoisée sans le savoir, suspendue au bulletin de santé dont le brave Corbin s'instituait le rapporteur quotidien.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «L'Écuyère»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «L'Écuyère» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «L'Écuyère»

Обсуждение, отзывы о книге «L'Écuyère» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x