Paul Bourget - L'eau profonde; Les pas dans les pas

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L'eau profonde; Les pas dans les pas: краткое содержание, описание и аннотация

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– «Je n'ai rien prétendu du tout», répondit-elle. «Votre terreur de troubler le repos de cette chère Valentine vous égare. Vous me forcez de vous répéter encore une fois qu'il eût été plus sage d'y penser auparavant, oui, plus sage… et plus charitable, pour moi. J'ai voulu dire tout simplement qu'elle n'est pas sotte et qu'elle sait probablement la vérité sur nos sentiments. Ce qui prouve que son amitié pour vous n'est pas ce que votre fatuité imagine, et qu'elle ne tient peut-être pas à vous autant que vous croyez. Voilà tout… Il y a longtemps que je vous le répète, et que votre terreur n'est qu'une chimère… Nos sentiments», ajouta-t-elle, «c'est les miens que je devrais dire. Vous n'avez, vous, d'émotions que pour elle… Je ne le supporterai pas toujours…»

Elle s'éventait, en lançant cette menace de rupture, avec un sourire de défi. Les rapides allées et venues des blanches et souples plumes d'autruche faisaient flotter autour d'elle un subtil effluve du parfum dont sa lingerie la plus secrète était pénétrée. Elle se sentait en beauté, et elle hochait sa petite tête d'un geste qui dessinait mieux la blanche attache de son cou. Ses yeux bruns clignaient à demi, et leur regard provoquant allait chercher au fond des prunelles de Chaligny la pensée fuyante. Cet homme, passionné et complexe, qui, pendant le dîner, n'avait été préoccupé que de sa femme, et qui, si souvent, désirait d'en finir avec une liaison, criminelle pour sa conscience, éprouva soudain, – comme si souvent encore, – un de ces passages de désir qui jettent leur victime dans un désarroi de toutes les énergies raisonnables. Il répondit d'une voix plus basse:

– «Tu sais trop bien que je n'aime que toi. Mais c'est vrai que nous nous voyons trop peu en ce moment, et alors je me fais des idées noires… Cette semaine, je dois encore aller à Pont-sur-Yonne pour trois jours. Veux-tu venir chez nous avant? Veux-tu demain?..»

– «Oui», dit-elle, à voix basse aussi et en changeant tout à coup de ton, comme si l'émotion contagieuse de son amant la gagnait, «à quatre heures… Je vais me dégager de Valentine», ajouta-t-elle à haute voix, en prononçant cette fin de phrase avec assez de force pour que M mede Chaligny, qui était assise à quelques pas d'eux, sans que son mari l'eût remarquée, retournât la tête, et, désireuse de se débarrasser d'un pénible entretien avec le maître du logis, le pesant Sarliève, elle interpella sa cousine:

– «Vous parlez de Valentine», demanda-t-elle, «qu'en disiez-vous?..»

– «Beaucoup de mal…» répondit l'impudique Jeanne. Elle vint s'asseoir à côté de celle qu'elle trahissait abominablement depuis une année, et qu'elle se préparait à perdre sans retour quand elle posséderait tout le secret dont elle avait seulement surpris des indices. – Mais quels indices! – Et elle se pencha, comme pour examiner un des bracelets que sa rivale portait au bras, de façon que leurs deux têtes fussent tout auprès l'une de l'autre, et alors elle regarda Chaligny. Elle aimait à se prouver son pouvoir sur lui en le forçant d'assister à des scènes d'intimité qui le dégradaient. Elle devinait qu'en ces moments-là il se méprisait. Elle croyait, et non sans logique, qu'elle désarmait ainsi sa résistance. On est très faible quand on a cessé de s'estimer, et il lui fallait cet homme faible, plus faible encore, pour des combinaisons qu'elle avait toujours entrevues comme si lointaines, comme impossibles… Voici que l'événement de cette après-midi, corroboré par le mensonge indiscutable de M mede Chaligny ce soir, les précisait pour la première fois.

IV

CERTITUDES

Ces combinaisons, – ou, plus justement, cette combinaison, – c'était le divorce de Chaligny. Avec la nature suggestionnable que Jeanne lui connaissait, comment n'eût-elle pas été conduite presque aussitôt sur cette route? Le hasard venait de placer dans ses mains une telle arme! Comment n'être pas tentée de l'utiliser? On a vu déjà que parmi les rêves qui hantaient ses amertumes de demi-déclassée, le plus chimérique, mais aussi le plus familier était celui d'un nouveau mariage. Pour cela, il était nécessaire qu'elle fût libre. On a vu encore qu'elle comptait, pour cette liberté, sur l'initiative de son mari, et d'après quel article du code, plus ou moins exactement interprété. Mais elle s'était dit souvent qu'au besoin elle prendrait elle-même cette initiative, si jamais elle tenait à sa portée l'occasion de ce second mariage. Cette occasion, la destinée ne semblait-elle pas la lui offrir? Elle était la maîtresse de Chaligny. Elle avait le droit, d'après le code féminin, de prétendre qu'il l'avait séduite, n'ayant jamais eu d'autre amant que lui, et qu'il lui devait de l'épouser, si jamais elle et lui devenaient libres… – Libres?.. – Ce mot, toujours le même, l'obsédait comme un refrain d'espérance. Libre? Elle pouvait l'être, avec une démarche judiciaire. Libre? Chaligny pouvait l'être, si vraiment sa femme le trompait et qu'il en tînt la preuve. Par qui l'aurait-il, cette preuve? Serait-ce par elle, Jeanne?.. La tentation de dénoncer le secret surpris avait effleuré l'envieuse, on se le rappelle, dès les premières minutes. Elle l'avait repoussée, et puis elle y avait tout de même cédé un peu: témoin la petite question énigmatique, scélératement jetée dès le début du dîner chez les Sarliève. Le sursaut d'honneur qui lui avait fait ensuite rattraper ses propres paroles, en les interprétant dans un sens anodin, durerait-il? Elle l'eût affirmé avec la plus sincère énergie, si on l'eût interrogée dans la voiture qui la ramenait de cette soirée, – sur une promesse de rendez-vous avec le mari de sa cousine. Mais déjà, couchée dans son lit et repassant en esprit tant de menus incidents riches de conséquences, elle en était à s'objecter qu'après tout plusieurs voies pouvaient mener à la vérité. Pourquoi le hasard qui l'avait mise, elle, sur la piste de l'intrigue de Valentine, ne se reproduirait-il pas pour un autre? Pourquoi cet autre ne serait-il pas le mari? Une femme qui cache une aventure dans sa vie commet des imprudences. C'en avait été une que ce changement de voiture, cette après-midi, dans ces conditions; une autre, que cette réponse sur son emploi de journée, qui équivalait au pire aveu.

– «Que Norbert découvre tout par lui-même, je n'aurai rien à me reprocher, et Valentine ne devra pas se plaindre si je prends une place qui ne sera plus la sienne… Mais qu'y a-t-il à découvrir? A-t-elle un amant? Qui est-ce?.. Elle quitte Paris cette semaine, je ne saurai rien. Tant mieux, elle se défiera moins de moi. Ce sera pour son retour… En tout cas, demain, je ne laisserai pas Norbert me prononcer seulement son nom… Ma dignité l'exige. Non. Il ne saura rien par moi…»

Si la dangereuse et féline créature était descendue jusqu'au fond de cette résolution, sur laquelle elle s'endormit, – en s'en estimant! – elle se serait rendu compte qu'il y entrait beaucoup de prudence et très peu de magnanimité. Communiquer au mari des indices si incomplets, n'était-ce pas avertir la femme? Elle n'eut donc pas grand mérite à tenir la parole qu'elle s'était donnée, le lendemain, dans ce rendez-vous à l'appartement clandestin que son amant avait désigné par ce terme équivoque de «chez nous». Il ne se douta pas que l'ambition d'appeler ainsi le magnifique hôtel de la rue de Varenne était pour beaucoup dans la grâce enivrante que sa maîtresse sut déployer pour lui cette après-midi-là. Elle voulait que la griserie de ses caresses le suivît à Pont-sur-Yonne, auprès de Valentine, et empêchât entre eux cette reprise d'intimité conjugale, crainte permanente de la maîtresse d'un homme marié. Jeanne en avait été exempte jusqu'ici, tant qu'elle avait considéré Valentine comme une femme froide, de tous points étrangère aux choses de l'amour. Son opinion venait de changer brusquement.

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