Paul Bourget - L'eau profonde; Les pas dans les pas
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Les conséquences de cette volte-face dans son appréciation sur le caractère de sa cousine s'approfondirent durant les quelques jours de séparation qui suivirent ce rendez-vous. Pourtant, elle ne put qu'essayer de plusieurs côtés, en interrogeant adroitement tantôt l'un, tantôt l'autre, la plus infructueuse des investigations sur le mystère dont elle avait surpris la trace. Associait-on le nom d'un personnage quelconque de leur société à celui de M mede Chaligny, et s'en taisait-on devant-elle, – ceux-ci parce qu'elle était une proche parente, ceux-là parce qu'elle était une rivale de la jolie marquise? Elle voulut le savoir à tout prix, et elle ne parvint à recueillir d'autres échos que ceux des éloges, qu'elle connaissait trop, pour en avoir déjà tant souffert. Passant elle-même en revue les hôtes habituels du salon de la rue de Varenne, elle n'arriva pas davantage à fixer son soupçon sur un seul. Tous, sans une exception, depuis les séducteurs sur le retour, comme Casal, comme Vardes, jusqu'aux jeunes «beaux» de la nouvelle génération, un Pierre d'Eyssène, un Maxime de Portille, observaient, à l'égard de M mede Chaligny, cette attitude de respect involontaire, qui ne s'imite pas, qui ne se joue pas. Elle émane de tout l'être, et se traduit par des façons de regarder une femme, de s'en approcher, de lui parler, à laquelle une autre femme se trompe d'autant moins que les mêmes individus l'abordent, elle, avec d'autres manières. Imperceptible nuance! Mais toutes la sentent. Non, il n'y avait pas dans l'entourage entier de Valentine un seul homme dont Jeanne pût se dire: «Mais c'est lui!..» avec une ombre de vraisemblance. Quand elle se retrouva en face des Chaligny, à leur retour de Pont-sur-Yonne, elle n'était donc pas plus renseignée sur le secret de sa rivale qu'à la seconde où elle avait vu les ailes grises du chapeau disparaître dans le fiacre, au milieu de la rue Saint-Honoré, et la gêne de son amant à les revoir, toutes deux, s'embrassant, se tutoyant, se prodiguant des mots d'amitié, n'avait pas non plus diminué. Un seul point s'était modifié: cette semaine de solitude et de méditation avait définitivement entamé, sinon détruit le scrupule qui avait rendu odieuse à Jeanne l'idée d'une dénonciation au mari. Les âcres rancœurs de son amour-propre, ulcéré tant d'années par une comparaison toujours renouvelée, toujours blessante, s'étaient ramassées dans un sentiment qu'elle aurait formulé ainsi de la sorte, – si elle avait eu tout le courage de ses vrais désirs – elle ne se prononçait nettement que la dernière phrase:
– «Tant pis pour elle si je prends ma revanche. J'y ai droit après qu'elle a eu de telles chances dans la vie, et moi rien… Il y a une justice tout de même! »
La plus hideuse des scélératesses qui puissent se commettre entre femmes était déjà enveloppée dans cet appel à l'équité. Qu'il s'agisse de l'ordre social ou de l'ordre sentimental, ce mot de justice, si solennel à prononcer, ne sert le plus souvent qu'à nous absoudre devant nos propres yeux de notre haine pour le bonheur d'autrui. Il est toujours opportun de répéter cette vérité élémentaire à une époque qui excelle à parer de phraséologie idéaliste les plus abjectes passions et les moins généreuses! Cette petite femme du monde, d'un si pervers égoïsme, ne raisonnait pas pour son propre compte autrement que les fauteurs de révolutions. Son sophisme était seulement moins dangereux, quoique son appétit de nuire fût aussi fort.
Si les volontés très décidées réussissent le plus souvent dans leurs entreprises, c'est qu'elles supposent une tension fixe de la pensée à l'aguet du moindre événement, et qui ne perd aucune occasion d'agir. Après avoir discuté mentalement les divers procédés d'espionnage possibles, Jeanne s'arrêta au plus simple. C'était aussi celui qui, tôt ou tard, donnerait immanquablement le résultat passionnément désiré. Il fallait profiter du voisinage et de l'intimité pour surprendre Valentine chez elle, à toutes les heures: sa perspicacité de femme saurait bien découvrir, une fois, quelque signe qui lui permît d'essayer une action précise. Sa propre expérience lui avait appris qu'une liaison qui dure s'organise naturellement en habitudes d'une régularité quasi-bourgeoise. La plupart des amants se fixent des rendez-vous presque exactement périodiques, obligés qu'ils sont d'accommoder leurs bonheurs clandestins au train correct de leur existence avouée. Quand, au contraire, ces rendez-vous sont irréguliers, la raison en vient toujours de la maîtresse. C'est que ses instants de liberté sont eux-mêmes irrégulièrement placés; et, cette fois, comme cette liberté dépend de la présence ou de l'absence du mari, la vie de ce mari donne le secret de celle de la femme. Celle dont le maître et seigneur chasse plusieurs jours par semaine choisira plutôt une de ces après-midi où elle se croit sûre de n'être pas surveillée. Ce n'était pas le cas ici. Valentine surveillée? Elle l'était si peu! Elle aurait pu être imprudente à n'importe quelle heure, en pleine sécurité. Mais, pratiquant la dissimulation à la profondeur qu'une intrigue supposait, de sa part, avec ces attitudes, elle devait être prudente, en tout état de cause, et par principe. Les vrais hypocrites sont ainsi. Un de leurs traits habituels est l'égalité absolue d'humeur et de façons. Jamais M mede Chaligny ne condamnait sa porte, comme quelqu'un qui n'a rien à dissimuler dans son existence. Jeanne compta aussitôt sur cette particularité. Elle se fit ce raisonnement simple, mais fort: parmi les indices qui l'avaient décidée, quand elle allait aborder sa cousine dans le grand magasin, à se retenir et à la suivre de loin, le plus décisif avait été un certain caractère de toilette. Elle avait cru y discerner une intention de passer inaperçue. Elle se dit que le jour où Valentine se hasarderait de nouveau à cette mystérieuse expédition, elle s'habillerait, de nouveau, dès son lever, sinon avec la même robe, à coup sûr dans les mêmes nuances d'effacement. Une autre semaine ne s'était pas écoulée depuis le retour des Chaligny, et elle éprouvait que son génie d'induction féminine lui avait suggéré la bonne méthode. Il n'y fallait que la patience. L'envie, qui est par nature une passion silencieuse et nourrie de longues impressions, en manque rarement. Jeanne n'eut même pas à user de la sienne.
Elle était donc venue rue de Varenne, ce matin-là, qui était un lundi, vers les onze heures, soi-disant pour embrasser la «chère cousine» avant le déjeuner et combiner avec elle leurs courses de l'après-midi. Il y avait exactement treize jours qu'à la même heure, et cette fois-là bien par hasard, elle avait posé à Valentine la même question: «Veux-tu que nous sortions ensemble?» et que celle-ci lui avait répondu: «Je ne peux pas», en donnant comme prétexte une corvée de visites. Dès son entrée dans le petit salon, attenant à la chambre à coucher, où M mede Chaligny vaquait avant le déjeuner à sa correspondance, Jeanne demeura saisie d'un pressentiment. Sa cousine portait exactement la même toilette que cet autre jour. L'émotion de l'espionne fut si vive que sa voix tremblait pour formuler sa simple demande. Elle était sûre d'avance du «Je ne peux pas…» de la réponse, et quand elle l'eut entendu, à peine si elle eut la force de prononcer ces quelques mots d'insistance: «Pourquoi? Qu'as-tu donc à faire?..» auxquels Valentine opposa une explication plus vague:
– «Non, vraiment, je ne peux pas; j'ai deux ou trois rendez-vous que je ne saurais remettre…»
Jeanne n'essaya pas de l'interroger davantage, de peur d'éveiller une méfiance qui eût déjoué le plan conçu dans son esprit pour le moment où elle verrait le joint à une enquête plus active. Ce plan consistait, le jour où elle aurait saisi les signes espérés, à se poster brutalement dans une voiture aux rideaux baissés, à l'angle du boulevard des Invalides et de la rue de Varenne, et à suivre l'équipage de M mede Chaligny quand celle-ci sortirait. L'envieuse avait bien pensé, dans sa frénésie de savoir enfin, à employer ce moyen abject sans attendre le signe et chaque jour, jusqu'à la réussite. Son bon sens lui avait démontré qu'une pareille opération n'avait de chance d'être efficace que si elle ne se renouvelait pas trop souvent. Un fiacre qui suit un coupé de maître n'est pas remarqué une première fois. A la troisième, à la quatrième, la personne qui est dans le coupé s'aperçoit de la poursuite, ou bien c'est le cocher, le valet de pied. Mais le jour en question, ayant surpris sa rivale dans une toilette, significative pour elle jusqu'à la certitude, comment Jeanne eût-elle hésité? Elle avait quitté Valentine à onze heures et demie. Elle savait que celle-ci déjeunait à midi un quart, et qu'elle commandait d'habitude sa voiture pour deux heures et demie. Dès une heure trois quarts, elle se tenait au poste d'observation qu'elle s'était fixé, ayant eu le courage, car c'en était un pour une femme de son rang, de passer avec un cocher un de ces pactes qui établissent entre la personne qui l'offre et celle qui l'accepte une si avilissante complicité:
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