Paul Bourget - L'eau profonde; Les pas dans les pas
Здесь есть возможность читать онлайн «Paul Bourget - L'eau profonde; Les pas dans les pas» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Издательство: Иностранный паблик, Жанр: foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:L'eau profonde; Les pas dans les pas
- Автор:
- Издательство:Иностранный паблик
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
L'eau profonde; Les pas dans les pas: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «L'eau profonde; Les pas dans les pas»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
L'eau profonde; Les pas dans les pas — читать онлайн ознакомительный отрывок
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «L'eau profonde; Les pas dans les pas», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
– «Que vous raconte donc Chaligny, madame, qui vous amuse tant?»
– «Oh! rien», fit-elle, «une histoire de mari. Elles sont toujours drôles.»
Et elle se remit à rire, mais plus gaiement, de l'énormité de son insolence. Elle n'avait pensé qu'à l'effet à produire sur Chaligny, et le voisin à qui elle s'adressait en ces termes n'était autre que Paul Moraines, le mari le plus «mari» de toute leur société. Pis que cela. N'est-il pas de notoriété publique que le luxe de sa femme a été payé d'abord par le vieux Desforges, puis par un autre des Mosé, le comte Abraham? Mais Moraines ne s'est jamais plus douté des galanteries vénales de sa Suzanne que des autres – de son aventure avec le beau Casal, par exemple, ou de sa liaison avec le poète René Vincy. L'héritage inespéré d'une demoiselle de Bois-Dauffin, – petite-cousine éloignée de Suzanne Moraines, – est venu apporter deux millions au ménage juste au moment où les Desforges et les Mosé allaient commencer à faire défaut. L'âge arrivait, avec son fatal cortège: les points d'or dans le sourire, les fausses nattes dans le chignon et les corsets réparateurs! Paul Moraines avait la manie de raconter cette fortune subite, et force détails à l'appui. Il ajoutait régulièrement: «Voyez ce que c'est que d'avoir une femme entendue. A peine nous sommes-nous aperçus que nous avions soixante mille livres de rentes de plus, tant elle tenait bien sa maison!..» Aussi pas un nuage ne passa-t-il sur le visage ouvert de l'excellent homme lorsque M mede La Node eut manqué si gravement devant lui au classique proverbe: «Il ne faut pas parler de corde…» – et la suite… – Au contraire, il insista:
– «Si c'est un potin, vous allez me le dire, que je le répète à Suzanne. Elle n'a pas pu venir, à cause d'une migraine… Quand je rentre, je lui raconte tout…»
Un nouveau coup d'œil à Chaligny, où Jeanne n'eut pas besoin d'empreindre une nouvelle ironie – il avait entendu la phrase de Moraines – et elle commençait avec celui-ci, sous le prétexte de se débattre contre sa question, un de ces caquetages de grand dîner parisien qui justifient l'éloignement des hommes supérieurs pour le monde. L'antithèse est trop choquante entre ces pauvretés et les splendeurs du décor. Cette vaste salle à manger de l'hôtel Sarliève montrait sur ses hauts murs, entièrement tendus, de merveilleuses tapisseries d'après Boucher, et qui s'accordaient à la richesse de son ameublement Louis XVI. Tous les détails y étaient exquis, depuis le délicat surtout de Saxe, parmi l'éclat plus vif de l'argenterie et des cristaux, jusqu'au choix des fleurs, d'une nuance attendrie. L'ensemble réalisait un rêve vivant d'opulence fine. Les six femmes assises à cette table, entre les huit habits noirs, étaient toutes jolies, et la plus âgée, Emmeline de Sarliève, n'avait pas trente-sept ans. C'étaient, outre l'élégante Jeanne et la gracieuse Valentine, cette froide mais si fine M mePierre de Bonnivet, et ces deux Greuze vivants qui sont l'exquise M mede Monniot et son amie, la jeune M mede Croix-Firmin. Et si un phonographe eût recueilli les phrases échangées entre ces princesses de la mode et les hommes qui les encadraient, c'eût été une misère d'esprit et d'idées – à en pleurer… Mais non. Ce qui se dit dans le monde est si peu l'image de la pensée! La vérité de l'existence parisienne ne réside pas dans les mots. Elle est dans des situations auxquelles ces «vaines palabres» – pour prendre l'amusante locution provençale – servent de commentaire indifférent. Entre ces quatorze personnes, plusieurs étaient peut-être, vis-à-vis les unes des autres dans des rapports aussi compliqués que ceux de Jeanne avec le ménage Chaligny. Quand des intérêts de cet ordre vous occupent l'âme, la causerie n'est plus qu'un alibi, où la suprême affaire est de ne rien trahir du drame intérieur.
Pour M mede La Node, c'était bien un drame que de suivre sur la physionomie de son amant le va-et-vient d'une pensée que son insinuation perfide de tout à l'heure avait aussitôt troublée. Pour la première fois elle avait osé, non pas critiquer Valentine auprès de son mari, – elle s'y était hasardée souvent, – mais l'attaquer presque directement dans son rôle d'épouse légitime. Cet: «En êtes-vous bien sûr?..» lui avait échappé, sans qu'elle en calculât la portée, comme un écho des phrases qu'elle s'était prononcées tout bas après la découverte étonnante de cette après-midi. Son instinct de maîtresse avait touché Chaligny, juste au point où un mot pouvait lui faire du mal. Elle le connaissait si bien! La physionomie tourmentée et changeante de cet homme l'indiquait, le trait principal de son caractère était l'incertitude. C'était un garçon rongé de timidité, avec des attitudes volontiers cassantes. Cette passion, – car c'en est une, au sens profond du terme, qu'une timidité véritable, – déconcerte la plus subtile analyse. A demi physique, à demi morale, elle tient à cette fibre la plus intime de l'être, où se consomme l'union de nos deux natures, l'animale et l'autre. Son effet le plus constant est une vacillation de l'intelligence à la fois et de la volonté, l'une ne sachant pas affirmer avec certitude, l'autre ne sachant pas agir avec décision. Chose étrange! Cette défiance de soi joue parfois la supériorité. Les succès de Chaligny dans ses affaires en dérivaient. Il s'était appliqué à rester toujours derrière ceux qu'il voyait réussir, avec un bon sens que les résultats proclamaient une force; ce n'était en réalité qu'une faiblesse. Il avait été le même dans le mariage, faible, toujours faible, ne se livrant pas, n'osant pas se livrer, paralysé par sa femme et la paralysant, elle si sensible aussi. Il n'y a pas de disposition plus propice aux malentendus de l'existence commune que l'excès d'impressionnabilité. Quand la cohabitation quotidienne n'a pas raison de la timidité, elle l'exaspère. Cette espèce d'effarouchement moral, encore aggravé par la réserve de Valentine, que ce mari gauche et susceptible prenait pour de la froideur, avait empêché qu'il n'éprouvât avec sa femme cette sensation de l'amour partagé, sans laquelle aucune union n'est complète. C'était par les appétits de sensualités, demeurés insatisfaits dans la vie conjugale, que Jeanne l'avait attiré et qu'elle le retenait. Elle le savait, et elle savait aussi qu'en gardant à sa femme une estime inentamée cet hésitant restait vis-à-vis de son propre ménage à l'état d'incertitude. Il ne comprenait pas Valentine tout entière, et, par instants, il en avait peur. Jeanne en eut la preuve, d'abord durant le dîner qu'il passa dans le mutisme d'un homme qu'une idée préoccupe, – ne lui parlant à elle et ne parlant à son autre voisine, qui était la peu indulgente M mede Bonnivet, que juste autant qu'il fallait pour ne pas paraître grossier. Puis, lorsque levés de table, il put enfin se trouver seul à seule avec Jeanne dans un angle du salon, ce fut par une allusion à l'énigmatique petite phrase qu'il reprit l'entretien interrompu dès le premier service:
– «Vous avez été bien peu gracieuse avec moi», lui dit-il de cette voix rentrée qui ne veut pas qu'une seule syllabe arrive à d'autres oreilles, et que tant d'amants ont la naïveté d'adopter pour leurs aparté du monde! – «Oui, bien peu… Je ne m'y attendais guère, d'une amie qui regardait comme un bonheur de passer une heure ensemble. Est-ce de m'avoir peiné que vous m'en voulez?»
– «Moi?» fit-elle. «Je vous ai peiné? Et comment?..»
– «Vous le demandez?..» répondit-il. «Comment?» insista-t-il. «Mais vous savez que je souffre de nos relations avec Valentine, et l'on croirait que vous faites exprès de me rendre ces relations plus difficiles, en m'inquiétant à leur sujet. Qu'avez-vous prétendu quand vous m'avez dit à propos du chagrin que j'appréhendais pour elle, si jamais elle soupçonnait nos rapports: En êtes-vous bien sur?.. Et le reste…»
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «L'eau profonde; Les pas dans les pas»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «L'eau profonde; Les pas dans les pas» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «L'eau profonde; Les pas dans les pas» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.