Pétrus Borel - Champavert
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Les grands panneaux des lambris étaient couverts de peintures de nature morte digne de Venninx, mais d’une main inconnue; et les impostes de pastorales d’opéra, de fêtes galantes, de bergères-camargo de l’immortel et délicieux Watteau. Les compositions en étaient gracieuses et délicates, le coloris suave et cristallin, suivant l’usage de ce grand maître que la France ignare et ingrate doit réhabiliter et revendiquer comme une de ses plus belles gloires. Gloire donc à Watteau! gloire à Lancret! gloire à Carle Vanloo! gloire à Lenôtre!.. gloire à Hyacinthe Rigault! gloire à Boucher! gloire à Edelinck!.. gloire à Oudry!..
Et, s’il faut tout dire, j’avouerai que j’éprouve une sensation presque aussi rêveuse, un plaisir aussi à l’aise, dans ces vastes logis du dix-septième et dix-huitième siècles que dans une salle capitulaire bizantine, ou dans un cloître roman. Tout ce qui fait ressouvenir de nos pères à nous, de nos aïeux trépassés sur notre France, jette dans le cœur une religieuse mélancolie. Honte à celui qui n’a pas tressailli, dont la poitrine n’a pas palpité en entrant dans une vieille habitation, dans un manoir délabré, dans une église veuve!
Autour de la table qui portait la bougie deux hommes étaient assis.
Le plus jeune tenait baissée une figure blême, sur laquelle pleuvaient des cheveux roux; ses yeux étaient caverneux et faux, son nez long et en fer de lance; vous dire que ses favoris étaient taillés carrément sur ses joues comme des sous-pieds, c’est vous dire que la scène se passait sous l’empire, aux abords de 1810.
Le plus âgé, trapu, était le prototype des Francs-Comtois de la plaine; sa chevelure, moisson épaisse, était suspendue, comme les jardins de Babylone, sur sa face large et plate en oiseau de nuit.
Ils étaient goulument penchés sur la table, semblant deux loups se disputant une carcasse; mais leurs interlocutions sourdes et brouillées par la sonorité de la salle contrefaisaient les grognements d’un porc.
L’un était moins qu’un loup, c’était un accusateur public. L’autre plus qu’un porc, c’était un préfet.
Le préfet venait de recevoir sa nomination pour un chef-lieu de province, et partait le lendemain. L’accusateur exerçait depuis assez long-temps cette fonction à la cour d’assises de Paris; et, joyeux, avait offert un dîner d’adieu à son ami.
Tous deux, vêtus de noir, portaient comme les médecins, le deuil de leurs assassinats.
Comme ils parlaient assez bas, et souvent la bouche pleine, le nègre qui se tenait à l’entrée, – car le jeune accusateur de l’Argentière faisait nègre et jouait l’aristocrate rentré, – ne put attraper au vol que quelques lambeaux de phrases dans ce genre-ci.
– Mon cher Bertholin, que j’ai fait hier un bon dîner chez notre ami Arnauld de Royaumont!.. De son appartement, qui donne sur la Grève, j’ai vu exécuter ces sept conspirateurs que nous avions condamnés il y a quelques jours: quel délicieux repas! à chaque bouchée, j’allais voir tomber une tête!..
– Pauvres béjaunes! croire encore à la patrie! ces messieurs voulaient faire les Brutus! les Hempden!..
– N’ont-ils pas eu l’effronterie de vouloir parler au peuple du haut de l’échafaud; morbleu! comme on leur a vite coupé la parole et la tête! ce qui ne les as pas empêchés préliminairement de hurler à tout rompre: Vive la patrie! vive la France! mort au tyran!.. mort au tyran!.. Pauvres bêtes!.. Il ne faut pas de ménagement avec ces brigands; zeste! il faut expédier ça au bourreau: sans cela, mais, corbleu! sa majesté l’empereur ne pourrait dormir tranquille une seule nuit.
A en juger par ces bribes, la conversation n’aurait pas laissé que d’être très édifiante, et il est bien regrettable pour l’honneur de la magistrature que ce maudit nègre n’ait pu en recueillir davantage.
Mais, au dessert, le vin de Corse ayant remonté d’une tierce la gamme de la conversation devenue bruyante et rieuse à pleine gorge, il eût été facile de sténographier ce qui suit:
– A propos, mon cher l’Argentière, habile en subterfuges et en échappatoires, comment te tirerais-tu de cette perplexité? Je dois partir absolument demain matin, et j’ai pour demain soir un rendez-vous très-alléchant.
– Le cas est simple, mon ami, je partirais sans aller au rendez-vous, ou j’irais au rendez-vous et je ne partirais pas.
– Mauvaise robinerie.
– Si tu veux du plus grave: à priori, renseigne-moi mieux que cela sur la matière. Quel est ce rendez-vous? est-il du genre masculin ou féminin? est-ce pour affaires commerciales ou paillardes?
– Du féminin et tournant au paillard.
– Tonnerre du père Duchêne! si tu ne tiens à l’unité de lieu aristotélique, le problême est facile à résoudre. J’emmenerais avec moi la princesse , et, demain soir, je serais au rendez-vous à Auxerre.
– Et si la bégueule faisait la Lucrèce?
– Ventrebleu! Je ferais le petit Jupiter et de bon ou de maugré je forcerais la belle Europe à me suivre.
– Et le lendemain qu’en ferais-tu?
– Je n’en ferais rien: je la laisserais à Auxerre pleine de mon souvenir!
– Et, à son tour, que ferait cette malheureuse?
– Malheureuse!.. bienheureuse au contraire que je lui aie créé une industrie!.. Elle n’aurait qu’à prendre le coche et venir ici chercher des nourrissons.
– L’Argentière, tu fais le roué!.. Non, mon ami, non, ce n’est point une fille digne d’un traitement aussi hussard, c’est une jeune enfant infortunée!
– Allons, de la sensiblerie; c’est cela, vite une scène de mouchoir.
– C’est un prestige qui éblouit, une hamadryade, un lutin dont le charme entraîne …
– Au précipice.
– Je le suivrai … qui l’a vue l’aime, qui la verra l’aimera.
– Peste soit de l’amoureux transi!
– Tu aurais beau te forger un cœur de fer, il serait bientôt bossué.
– Dans quel cimetière, vieil ours, as-tu déterré cette chair fraîche? Mais comment diable as-tu pu gagner les faveurs de cette curiosité?
– Quant à ses faveurs, je ne me suis jamais vanté de cela, je mentirais: et quant à la trouvaille, elle est sans mérite.
Depuis long-temps cette pauvre Apolline habite la même maison que moi; je l’ai connue toute petite; elle me faisait la révérence avec tant de gracieuseté, quand elle me rencontrait; sa mise était toujours riche et soignée. Que sa vue me mit souvent du sombre dans l’âme! Je maudissais mon célibat et mon isolement; j’enviais toute la joie d’un père, possesseur d’une aussi belle créature; alors la paternité, comme dans ma jeunesse, ne se présentait plus à mon esprit sous un aspect comique. Son père, en ce temps-là, sous le consulat, occupait un assez haut emploi qui versait l’abondance dans cette petite famille; mais, s’étant, je ne sais comment, trouvé compromis dans quelque machination, quelque prétendue conjuration, un beau matin, la police du consul vint l’éveiller, et, sans autre jugement, depuis cette fois il est claquemuré comme prisonnier d’État. Sa majesté l’Empereur est rancunière. L’opulence de la maison tomba avec le père. Apolline grandissait chaque année en misère et en beauté; arrivée à l’âge où la coquetterie et le besoin de parure se fait sentir vivement, elle n’avait plus pour s’attifer que quelques lambeaux de toilette, dorures effacées, lambris en ruines; mais il lui restait quelque chose de royal, une erre impérieuse. Hélas! que c’était triste de voir une si belle personne, honteuse et fuyant le jour, enveloppée dans un cachemire troué et des savates aux pieds, descendre acheter de grossiers légumes au marché voisin! Mon cœur en a souvent saigné! Quoi de plus poignant et de plus amer?
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