Pétrus Borel - Champavert

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Recevez, Monsieur, avec mes sincères remercîmens, l’assurance de ma considération et du plus vif intérêt.

BÉRANGER.

16 février 1832.

A PÉTRUS BOREL

Brave Pierre, pourquoi cette mélancolie
Qui règne dans tes vers; pourquoi sur l’avenir
Ce regard douloureux suivi d’un long soupir,
Pourquoi ce dégoût de la vie?

Elle est belle pourtant: regarde l’horizon
Qui s’ouvre devant nous, éclatant de lumières…
Va, nous saurons franchir ces débiles barrières
Qui nous tiennent comme en prison.

Ou’importe un peu de peine au matin de la vie,
Ou, le nuage obscur errant à ton zénith?
Le nom qu’on a gravé sur le rude granit
Échappe à l’ongle de l’envie.

Et quand viendra le soir, nous aurons le repos,
Nous trouverons la gloire au bout de la carrière,
Et l’amour sera là, séduisante chimère!
Versant son baume sur nos maux.

Regarde autour de nous ces masses immobiles
Ignorant de l’amour les doux embrassemens,
Ou de l’ambition les beaux emportemens,
Êtres incomplets et débiles!

N’ont-ils pas plus que nous droit d’accuser le ciel,
Ceux qui, jetés tous nus sur cette route aride,
De leurs lèvres de feu, pressent la coupe vide,
Ou n’y rencontrent que du fiel?

Et toi, tu te plaindrais (quand, tout plein de jeunesse,
Tu bondis libre et fort comme un brave coursier),
De quelques jours de deuil que te font oublier
Les doux baisers d’une maîtresse.

Que veux-tu donc de plus demander pour ta part?
Amour, gloire, amitié, t’échoiront en partage,
N’est-ce donc pas assez pour charmer le voyage?
La fortune viendra plus tard!

En avant, en avant! courage brave Pierre!
Porte ta lourde croix par les vilains chemins,
Sans montrer aux regards tes genoux et tes mains,
Meurtris sur les angles de pierre.

Car la gloire est marâtre à ses pauvres enfans!..
Devant les lauréats le monde entier s’incline;
Mais il ne doit pas voir la couronne d’épine
Qui déchire leurs fronts brûlans.

Ces vers portent la signature d’un grand artiste dont s’honore la France, nous aurions bien voulu pouvoir la livrer à la publicité, mais nous avons craint d’effaroucher sa modestie, et de paraître par trop indiscret en décelant la source d’une poésie naïve, toute d’intimité, d’intimité confidentielle.

En faisant deux parts, l’une des aboiemens et l’autre des nobles et amitieux conseils, on verra, en ce cas, comme en tous, que ce n’est que du bas étage que sort la sale critique.

Voici tout ce que nous avons pu recueillir sur la vie matérielle de Champavert: quant à l’histoire de son âme, elle est tout entière dans ses écrits; nous renverrons, d’abord, à ce présent livre de contes, et puis aux Rapsodies dont la seconde édition va paraître incessamment.

Enfin, pour des détails sur son dégoût de la vie et son suicide, nous renverrons à la narration intitulée Champavert qui termine cet ouvrage.

M. Jean-Louis, son inconsolable ami, a bien voulu nous confier pour les mettre en ordre, tous les manuscrits et petits papiers de Champavert, dont il était possesseur; et il a bien voulu aussi nous autoriser à en publier ce que bon nous semblerait; nous avons d’abord choisi et recueilli entre beaucoup d’autres ces nouvelles inédites.

Si le monde leur faisait un bon accueil, nous les publierions toutes successivement, ainsi que plusieurs romans et plusieurs drames que nous avons également entre les mains.

La mort prématurée de ce jeune écrivain est-elle une perte réelle et regrettable pour la France? Nous ne pouvons répondre, nous, c’est à la France à le juger, c’est à la France à assigner son rang, c’est à Lyon, sa patrie, à revendiquer et à faire l’apothéose de son jeune et trop infortuné poète.

Mais nous croyons qu’il est de notre politesse de prévenir les lecteurs, qui cherchent et aiment la littérature lymphatique , de refermer ce livre et de passer outre. Si, cependant, ils désiraient avoir quelques notions sur l’allure d’esprit de Champavert, il leur suffirait de lire ce qui suit.

A la réception de la lettre où Champavert le prévenait de son extrême détermination, M. Jean-Louis partit sur l’heure, espérant arriver assez à temps pour le détourner de son funeste projet; il était trop tard. Sitôt à Paris, il se présenta au domicile de Champavert, on lui affirma qu’il était allé faire un voyage de long cours. Dans la ville, il ne put obtenir aucun renseignement. Mais, le soir, parcourant la Tribune , au café Procope, il en rencontra de cruels et de positifs. Le lendemain il fit enlever le cadavre de son ami, exposé à la morgue depuis trois jours, et le fit enterrer au cimetière du Mont-Louis; près du tombeau d’Héloïse et d’Abélard, vous pourrez voir encore une pierre brisée, moussue, sur laquelle, se penchant, on lit avec peine ces mots: A Champavert, Jean-Louis.

Vivement ému par le suicide de ce jeune cœur, et des larmes m’étant échappées pendant le récit que M. Jean-Louis en fit au café, touché, il s’approcha de moi et me dit: – L’auriez-vous connu? – Non, Monsieur, si je l’avais connu nous serions morts ensemble. – Je conquis son amitié, et ce brave jeune homme, avant de retourner à Lachapelle en Vaudragon, me fit don du portefeuille trouvé sur Champavert.

Voici à peu près tout ce qu’il contenait: quelques notes, quelques boutades, griffonnées sans ordre à la sanguine, et presque totalement illisibles, quelques vers et des lettres.

D’abord, je déchiffrai sur la peau d’âne ces pensées.

On recommande toujours aux hommes de ne rien faire d’inutile, d’accord; mais autant vaudrait leur dire de se tuer, car, de bonne foi, à quoi bon vivre?.. Est-il rien plus inutile que la vie? une chose utile, c’est une chose dont le but est connu; une chose utile doit être avantageuse par le fait et le résultat, doit servir ou servira, enfin c’est une chose bonne. La vie remplit-elle une seule de ces conditions?.. le but en est ignoré, elle n’est ni avantageuse par le fait, ni par le résultat; elle ne sert pas, elle ne servira pas, enfin, elle est nuisible; que quelqu’un me prouve l’utilité de la vie, la nécessité de vivre, je vivrai…

Pour moi, je suis convaincu du contraire, et je redis souvent avec Pétrarca:

Che più d’un giorno é la vita mortale
Nubilo, breve, freddo e pien di noja;
Che può bella parer, ma nulla vale.

Le penser qui m’a toujours poursuivi amèrement, et jeté le plus de dégoût en mon cœur, c’est celui-ci:

Qu’on ne cesse d’être honnête homme, seulement que du jour où le crime est découvert: que les plus infâmes scélérats, dont les atrocités restent cachées, sont des hommes honorables, qui hautement jouissent de la faveur et de l’estime. Que d’hommes doivent rire sourdement dans leur poitrine, quand ils s’entendent traités de bons, de justes, de loyaux, de sérénissimes, d’altesses!

Oh! ce penser est déchirant!..

Aussi, je répugne à donner des poignées de main à d’autres qu’à des intimes; je frissonne involontairement à cette idée qui ne manque jamais de m’assaillir, que je presse peut-être une main infidèle, traîtresse, parricide!

Quand je vois un homme, malgré moi mon œil le toise et le sonde, et je demande en mon cœur, celui-là est-ce bien un probe, en vérité? ou un brigand heureux dont les concussions, les dilapidations, les crimes sont ignorés, et le seront à tout jamais? Indigné, navré, le mépris sur la lèvre, je suis tenté de lui tourner le dos.

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