Octave Feuillet - Histoire de Sibylle
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– Sans doute, madame, dit le marquis. Il ne faut pas que le malheur nous rende injustes. Miss O'Neil n'est encore que soupçonnée; mais je conviens qu'une matière aussi grave veut être éclaircie sans délai. Venez avec moi, l'abbé.
M. de Férias, en sortant du salon, rencontra un domestique qui avait laissé mademoiselle Sibylle et miss O'Neil au carrefour du vieux chêne. Le marquis et l'abbé se dirigèrent de ce côté. Ils convinrent, chemin faisant, que ce n'était pas l'heure d'écouter de vains scrupules, et que le seul moyen de connaître la vérité était de surprendre l'entretien de miss O'Neil et de son élève. Ils s'approchèrent donc avec précaution à travers le fourré, et parvinrent à gagner, sans être aperçus, la frange épaisse d'arbres et de buissons qui bordait la clairière. Miss O'Neil, assise sur la table druidique, tenait une sphère céleste; elle en expliquait le mécanisme à Sibylle, agenouillée près d'elle sur un coussin, et levait de temps à autre la main vers les différents points de l'horizon, comme pour appliquer sur le firmament ses démonstrations théoriques. Cette leçon du reste touchait à sa fin, car l'Irlandaise déposa la sphère, et après quelques mots insignifiants sur la beauté de la journée, elle détacha du tronc du vieux chêne quelques brins de mousse qu'elle mit dans la main de son élève attentive. Miss O'Neil fit admirer d'abord à Sibylle la structure délicate et compliquée de ces fleurettes innombrables dont elle lui analysait chaque détail avec précision; puis découvrant dans ce nid velouté toute une tribu de petits insectes ailés, elle lui nomma cette peuplade microscopique et lui en décrivit les moeurs particulières.
– Vous ne sauriez croire, ma chère enfant, ajouta miss O'Neil, combien j'aime à descendre dans ces mondes mystérieux et dédaignés, et à y retrouver la main du Créateur présente, prévoyante et paternelle comme dans l'ensemble grandiose de l'univers. Cela me fait du bien à l'âme. S'il m'arrive quelquefois de craindre qu'une humble créature comme moi, que sa vie obscure et sa faible prière ne puissent prétendre à l'intérêt du Dieu qui règne au milieu des étoiles, je regarde un de ces brins de mousse où sa providence est aussi visible que dans le soleil même, et je me rassure.
– J'aime bien Dieu, dit Sibylle.
– Et il vous aime, ma chère.
– Je n'en sais rien, dit l'enfant .
Miss O'Neil la regarda fixement.
– Vous avez de tristes pensées depuis quelque temps, Sibylle.
– Très-tristes, miss O'Neil.
Et deux larmes glissèrent sur les joues un peu pâlies de la pauvre petite.
– Et vous ne me les confiez pas, mon enfant?
– Vous m'avez défendu de vous parler de religion, dit timidement Sibylle.
– Sans doute, mon enfant. Il y a à la vérité quelques grandes notions religieuses communes à tous les êtres pensants et au-dessus de toute controverse humaine, comme celle d'un Dieu créateur, qu'il doit m'être permis de mêler sans cesse à mon enseignement, puisqu'elles sont mêlées à tout ce qui en fait l'objet; mais entrer avec vous dans des questions de doctrine, dans la discussion de points de foi particuliers, ce serait manquer odieusement à tous les devoirs que la reconnaissance, la délicatesse, la plus vulgaire probité, m'imposent vis-à-vis de vos parents et vis-à-vis de ma conscience. Je ne le ferai jamais. Ne parlons donc plus de vos tristesses, puisqu'elles se rapportent à la religion. Permettez-moi seulement de vous dire que je ne les conçois pas. Je crains réellement, Sibylle, que vous n'apportiez point dans ces matières assez de simplicité de coeur et d'humilité d'esprit. Il est si facile et si naturel d'adopter avec confiance la religion de ses parents, et surtout de parents comme les vôtres.
Sibylle baissa les yeux et ne répondit pas.
Miss O'Neil se leva.
– Venez courir dans les bois, dit-elle.
Et elle ajouta en souriant:
– Cela sied mieux à votre âge, ma chère, que de faire l'esprit fort.
Sibylle l'embrassa, lui prit le bras, et toutes deux disparurent dans une allée.
Les deux témoins invisibles de cette scène se dégagèrent alors du fourré.
– Eh bien, l'abbé? dit M. de Férias, se posant les bras croisés, et non sans un certain air victorieux, en face de son compagnon.
– Eh bien, monsieur le marquis, il est clair que nos embarras ne nous viennent point de ce côté.
– Mais au contraire, l'abbé: vous voyez que miss O'Neil nous seconderait plutôt. Quoi de plus sain, quoi de plus édifiant même que le ton de son enseignement? Avouez avec moi qu'après un tel éclaircissement, renvoyer cette jeune femme serait le comble de l'iniquité!
– Assurément, monsieur le marquis. C'est mon insuffisance seule, je le vois trop, qui nous suscite ces difficultés.
– Non, mon ami, non, ce n'est pas cela. Il n'y a là qu'une lubie d'enfant qui passera. Venez, allons retrouver ces dames.
Madame de Beaumesnil accueillit avec étonnement d'abord, puis avec un sourire de fine incrédulité le double témoignage de M. de Férias et du curé à la décharge de miss O'Neil. – Tout cela était fort beau sans doute; mais miss O'Neil, avertie par quelque indice de la présence des deux observateurs, n'avait-elle pu déjouer leur surveillance par une adroite comédie? C'était la question que madame de Beaumesnil se posait dans l'amertume de son coeur, car il lui en coûtait d'accuser son prochain, fût-il Turc; mais enfin la résistance de Sibylle aux instructions du curé était une singularité qu'il fallait bien expliquer, qui évidemment ne pouvait provenir du fait de l'enfant elle-même, qui lui était donc suggérée par quelque inspiration étrangère; et quelle pouvait être cette inspiration, sinon celle de miss O'Neil?
Encore tout pénétrés de l'accent de sincérité dont le langage de l'institutrice avait été si clairement empreint, le marquis et le curé ne pouvaient être que faiblement ébranlés par la dialectique venimeuse de madame de Beaumesnil; mais la marquise s'y montra plus sensible: c'était un soulagement pour elle que de pouvoir attribuer à une cause connue, positive et facile à écarter, les angoisses qui déchiraient son coeur et sa conscience. Toutefois, connaissant l'inflexible fermeté de son mari dans les voies de la justice, elle n'osa lui demander le renvoi de miss O'Neil: elle le supplia seulement de permettre que Sibylle allât passer quelques semaines en retraite chez les Beaumesnil, où le curé lui continuerait ses leçons, loin de toute influence suspecte. M. de Férias, cédant aux larmes de la marquise, accepta cet amendement, fruit des insinuations de madame de Beaumesnil. On prit pour prétexte, aux yeux de miss O'Neil et de Sibylle, quelques fièvres qui s'étaient déclarées parmi les enfants de la ferme, et qu'on affecta de croire contagieuses. On prépara à la hâte le trousseau de Sibylle, et deux heures plus tard madame de Beaumesnil, pleine de gloire, emmenait sa proie.
Le moindre événement qui vient agiter un instant la torpeur monotone de certaines existences provinciales, y est reçu comme une bénédiction. L'arrivée et l'installation de Sibylle sous le toit pointu des Beaumesnil eurent ce caractère. Une allégresse infinie se répandit aussitôt comme un feu de joie dans toute la maison, depuis le salon chinois, où une cinquantaine de mandarins souriaient éternellement à M. de Beaumesnil, qui éternellement souriait aux mandarins, jusqu'à la cuisine, où mademoiselle Constance courut commenter la nouvelle aussi vite que le lui permit son embonpoint. Quant au chevalier Théodore, son premier mouvement en cette grande conjoncture fut de descendre à la cave, et le second d'en rapporter deux bouteilles de vin vieux, afin de faire honneur à mademoiselle de Férias, tout en se faisant plaisir à lui-même. On se mit à table au milieu de cette agréable excitation, qui, doucement entretenue par les fumées du repas, se traduisit par un déchaînement de verbeux commérages. Les voisins et les voisines, leurs habitudes, leurs opinions politiques, leur toilette du dernier dimanche, furent tour à tour passés en revue par la maîtresse du logis, qui généralement blâma les uns et n'approuva pas les autres. – N'oubliant pas toutefois le but moral de la fête, madame de Beaumesnil entremêlait çà et là sa charitable chronique de quelques anecdotes instructives qu'elle accompagnait de clins d'oeil adressés à Sibylle. Tantôt c'était une petite fille qui, pour avoir mal fait sa prière, avait été tirée par les pieds pendant la nuit; tantôt c'était un petit garçon qui, pour avoir eu des distractions pendant le catéchisme, avait reçu le fouet d'une main invisible. Ces effrayantes légendes parurent malheureusement affecter M. de Beaumesnil beaucoup plus que Sibylle. Lui-même n'avait-il pas fait la nuit dernière un rêve bien digne de figurer parmi ces sinistres miracles? Il avait rêvé qu'il était mouton et qu'il bêlait tristement sur le sommet d'une haute montagne. M. de Beaumesnil, pour donner plus de couleur à son récit, voulut bien l'appuyer de quelques bêlements imitatifs qui eurent le privilège d'amener sur les lèvres de Sibylle son premier sourire de la soirée. – Au dessert enfin, le chevalier Théodore chanta quelques refrains de ses pères, dont tout ce que Sibylle put comprendre fut que le chevalier aimait à danser sur la fougère avec les bergères, ce qui effectivement lui arrivait quelquefois après vêpres. Puis le chevalier, qui était alors au comble de l'exaltation, saisissant d'une main la pauvre Sibylle et entraînant de l'autre l'épaisse Constance, commença à travers la salle une vive farandole, qui se termina brusquement par l'effraction d'une pile d'assiettes et par l'interpellation de stupide animal que sa tendre soeur ne lui fit pas attendre.
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