Reinhart Dozy - Histoire des Musulmans d'Espagne, t. 2

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Histoire des Musulmans d'Espagne, t. 2: краткое содержание, описание и аннотация

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Parfaitement rassuré par ces paroles, Tâlout dormit cette nuit-là du sommeil du juste. Il était loin de soupçonner que son hôte, qui l’avait accueilli avec tant de bienveillance et qui lui avait fait les promesses les plus propres à le tranquilliser sur l’avenir, eût conçu l’idée de le trahir et de le livrer au prince. Telle était pourtant l’intention que nourrissait cet homme dissimulé et perfide, lorsqu’il se rendit au palais le lendemain matin, après avoir pris les mesures nécessaires afin de rendre impossible l’évasion du faqui. «Que pensez-vous, dit-il au prince avec un malin sourire, d’un bélier gras qui n’aurait pas quitté le ratelier depuis un an?» Ne cherchant pas de finesse à ce que le vizir venait de dire, Hacam lui répondit gravement: «La viande gavée est lourde; je trouve plus légère et plus succulente celle d’un animal qu’on a laissé paître en liberté. – Ce n’est pas là ce que je veux dire, continua le vizir; je tiens Tâlout dans ma maison. – Vraiment! et par quel moyen est-il tombé en ton pouvoir? – Par quelques paroles bienveillantes.»

Alors Hacam donna l’ordre qu’on amenât Tâlout. Celui-ci, au moment où il entra dans la salle où se tenait le monarque, tremblait de peur. Pourtant Hacam n’avait pas l’air courroucé, quand il lui dit d’un ton de doux reproche: «Sois de bonne foi, Tâlout; si ton père ou ton fils avaient été assis sur le trône que j’occupe, t’auraient-ils accordé autant d’honneurs, autant de faveurs que moi? Toutes les fois que tu as imploré mon assistance pour toi-même ou pour d’autres, n’ai-je pas apporté tout le zèle possible à te donner satisfaction? Combien de fois, pendant ta maladie, ne t’ai-je pas visité en personne? A la mort de ta femme, n’ai-je pas été te prendre à la porte de ta maison? N’ai-je pas suivi, à pied, son convoi depuis le faubourg? Après la cérémonie, ne t’ai-je pas reconduit, à pied, jusqu’à ta demeure?.. Et voilà ma récompense!.. Tu as voulu souiller mon honneur, profaner ma majesté; tu as voulu verser mon sang!»…

A mesure que le monarque parlait, Tâlout s’était rassuré, et à présent qu’il se tenait convaincu que sa vie n’était pas en péril, il avait repris son assurance et son audace habituelles. Hacam avait cru l’émouvoir; mais Tâlout, nullement attendri et trop orgueilleux pour s’avouer ingrat et coupable, lui répondit avec une sécheresse hautaine: «Je ne puis mieux faire que de vous dire la vérité: en vous haïssant, j’ai obéi à Dieu; dès lors tous vos bienfaits ne vous servaient de rien.»

A ces paroles, qui ressemblaient à un défi, Hacam ne put réprimer un mouvement de colère; mais se maîtrisant aussitôt, il reprit avec calme: «En ordonnant de t’amener ici, je repassais dans ma mémoire tous les genres de supplices, pour choisir le plus cruel à ton usage; mais à présent je te dis: Celui qui, à ce que tu prétends, t’avait ordonné de me haïr, il m’ordonne, à moi, de te pardonner. Vis et sois libre, sous la garde de Dieu! Tant que durera mon existence, je te le jure par le Tout-Puissant, tu seras, comme autrefois, entouré de faveurs et d’hommages… Plût à Dieu, ajouta-t-il en soupirant, que ce qui s’est passé n’eût point eu lieu!»

Etait-il possible de faire sentir au théologien avec plus de délicatesse et de douceur, que Dieu ne commande jamais la haine? Pourtant Tâlout feignit de ne pas comprendre la leçon qu’il venait de recevoir; peut-être même l’orgueil était-il trop enraciné dans son âme de bronze pour qu’il pût la comprendre. Sans prononcer un mot de remercîment, il ne répondit qu’aux dernières paroles du prince. «Si ce qui s’est passé n’eût point eu lieu, dit-il, ce serait mieux pour vous»… C’était menacer le monarque d’un terrible châtiment dans l’autre vie; mais Hacam, quoique convaincu que le droit était de son côté et non de celui des faquis, avait l’intention bien arrêtée de garder son sang-froid jusqu’au bout, et, feignant de ne pas avoir entendu ce que Tâlout venait de dire: «Où donc, reprit-il, Abou-’l-Bassâm s’est-il emparé de ta personne? – Ce n’est pas lui qui m’a pris, répondit Tâlout; c’est moi qui me suis mis entre ses mains. J’étais venu le trouver, au nom de l’amitié qui nous avait unis. – En quel endroit as-tu vécu pendant cette année-là? – Chez un juif de la ville.» Alors, s’adressant à Abou-’l-Bassâm, témoin muet de cet entretien, Hacam lui dit avec une profonde indignation: «Eh quoi! un juif a su honorer, dans un homme qui professe une religion autre que la sienne, la piété et la science; il n’a pas craint, en lui donnant asile, d’exposer à mon ressentiment sa personne, sa femme, ses enfants, sa fortune; et toi, tu as voulu me replonger dans des excès que je regrette. Sors d’ici, et que jamais ta présence ne souille mes regards!»

Le perfide vizir fut disgracié. Tâlout, au contraire, ne cessa, jusqu’à sa mort, de jouir des bonnes grâces de Hacam, qui daigna honorer son convoi de sa présence 119 119 Ibn-al-Coutîa, fol. 22 r. -23 r. Dans une tradition rapportée par Maccarî (t. I, p. 900), le caractère de Tâlout se présente sous un jour plus favorable; mais j’ai cru devoir reproduire le récit beaucoup plus circonstancié d’Ibn-al-Coutîa. .

Ainsi Hacam, impitoyable pour les laboureurs du faubourg comme il l’avait été auparavant pour les citoyens de Tolède, ne l’était pas pour les faquis. C’est que les uns étaient Arabes ou Berbers, et que les autres ne l’étaient pas. Hacam, en véritable Arabe qu’il était, avait deux poids et deux mesures: envers les anciens habitants du pays, qu’il méprisait souverainement, il se croyait tout permis, s’ils avaient l’audace de méconnaître son autorité; mais quand il s’agissait de rebelles de sa propre caste, il leur pardonnait volontiers. Les historiens arabes, il est vrai, ont expliqué d’une autre manière la clémence avec laquelle Hacam traita les faquis: ils l’attribuent à des remords de conscience 120 120 Voyez Ibn-al-Coutîa, fol. 23 r., Ibn-Adhârî, t. II, p. 82. . Nous ne voulons pas nier que Hacam, qui était cruel et féroce par intervalles, mais qui revenait toujours à des sentiments plus humains, ne se soit reproché comme des crimes certains ordres qu’il avait donnés dans un moment de fureur, comme lorsqu’il fit couper la tête aux faquis enfermés dans la prison de la Rotonde; mais il nous semble pourtant que les clients omaiyades qui, en écrivant l’histoire de leurs patrons, faisaient des efforts inouïs pour réhabiliter la mémoire d’un prince relégué par le clergé au fond de l’enfer 121 121 Voyez Ibn-al-Abbâr, p. 41, Akhbâr madjmoua , fol. 104 v., Ibn-al-Coutîa, fol. 23 v., 24 r. , ont exagéré son repentir; car, à en juger par le témoignage de Hacam lui-même, c’est-à-dire par les vers qu’il adressa à son fils peu de temps avant de mourir, il était fermement convaincu qu’il avait le droit d’agir comme il l’avait fait. Voici ces vers, par lesquels nous conclurons ce récit:

De même qu’un tailleur se sert de son aiguille pour coudre ensemble des pièces d’étoffe, de même je me suis servi de mon épée pour réunir mes provinces disjointes; car depuis l’âge où j’ai commencé à raisonner, rien ne m’a répugné autant que le démembrement de l’empire. Demande maintenant à mes frontières si quelque endroit y est au pouvoir de l’ennemi; elles te répondront que non, mais si elles te répondaient que oui, j’y volerais revêtu de ma cuirasse et l’épée au poing. Interroge aussi les crânes de mes sujets rebelles, qui, semblables à des pommes de coloquinte fendues en deux, gisent sur la plaine et étincellent aux rayons du soleil: ils te diront que je les ai frappés sans leur laisser de relâche. Saisis de terreur, les insurgés fuyaient pour échapper à la mort; mais moi, toujours à mon poste, je méprisais le trépas. Si je n’ai épargné ni leurs femmes ni leurs enfants, ç’a été parce qu’ils avaient menacé ma famille, à moi; celui qui ne sait pas venger les outrages qu’on fait à sa famille, n’a aucun sentiment d’honneur et tout le monde le méprise. Quand nous eûmes fini d’échanger des coups d’épée, je les contraignis à boire un poison mortel; mais ai-je fait autre chose qu’acquitter la dette qu’ils m’avaient forcé à contracter avec eux? Certes, s’ils ont trouvé la mort, ç’a été parce que leur destinée le voulait ainsi.

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