Léon Gozlan - Les Tourelles - Histoire des châteaux de France, volume I

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Les Tourelles: Histoire des châteaux de France, volume I: краткое содержание, описание и аннотация

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Chinon est en ruines! La première mention historique qu’on en trouve date du siége que soutint ce château en 462, contre Agidius Afranius, général romain. Chinon résista: jusqu’à la défaite d’Alaric, il demeura en la possession des Visigoths; Clovis le recueillit comme un butin de la victoire. Charles-le-Simple mort, il passa à Thibault-le-Vieux, comte de Blois et de Tours, regardé comme le véritable fondateur du château de Chinon par les additions considérables qu’il y fit. Les ruines actuelles sont celles du Chinon rebâti par le comte de Blois; l’archéologie et l’histoire étant d’accord sur l’authenticité de cette date de reconstruction du château, plus certaine de beaucoup que toutes les dates antérieures, nous avons dû nous en servir comme d’un point de départ incontestable, et placer Chinon sous la race capétienne. En 1096, le pape Urbain II y rendit la liberté à Godefroy-le-Barbu, que son frère Foulques-le-Rechin y retenait prisonnier depuis vingt ans; car il n’était de si beau château qui n’eût sa prison, ses chaînes de fer, ses souterrains pavés de pointes et ses oubliettes. Ceci désenchante l’imagination; pourtant on admettra la funeste opportunité de ces destinations, si on n’a pas oublié, comme je l’ai dit plus haut, que le château renfermait tout le système social rémunérateur et pénitentiaire. Quand il n’y avait ni maisons de détention, ni bagnes, il fallait bien que la justice eût ses lieux de punition: les prisons étaient dans les souterrains des châteaux.

Chinon fut le tombeau d’Henri II, roi d’Angleterre, qui en avait hérité des comtes d’Anjou, ses ancêtres. Il y mourut de tristesse. Mourir de tristesse dans un château sur la Loire! il faut être roi.

Mais la plus grave illustration du château de Chinon est sans contredit celle qu’il a reçue du séjour du grand maître du Temple, Jacques Molay, et des chevaliers de cet ordre. Ils y furent interrogés sur les prétendus crimes dont on les accusait par les cardinaux Béranger, Étienne et Landulphe, d’après le commandement de Philippe-le-Bel et le consentement un peu forcé du pape Clément V. – On voit encore les salles voûtées où s’entama ce procès mystérieux, qui eut pour accusateur un roi, pour témoin un roi, pour juge un roi. Et toujours le même roi: Philippe-le-Bel!

A Chinon reviendrait la solennelle élégie des Templiers, de ces hommes dans l’âme desquels l’esprit d’association s’était divinisé; dont le génie, tout de zèle, d’activité, de piété tolérante, de courage et d’ambition, tempéré par le sage emploi des richesses, aurait conçu, à diverses époques de la société, et selon ses besoins, la Ligue Anséatique ou la compagnie des Indes. Neuf gentilshommes fondent cet ordre au milieu de la poussière d’un grand chemin; nobles, braves, pieux, ils défendent les avenues de la cité sainte; ils en écartent les pierres au pied des pèlerins, et les Arabes aux convois des croisés. Soldats le jour, garde-malades la nuit, ils se servent de la même main pour brandir la lance et pour porter le breuvage au blessé. Un pape remarque leur piété, et aussitôt il leur jette un manteau blanc sur les épaules et leur peint une croix rouge à l’endroit du cœur. Désormais les Turcomans les verront de plus loin; leur dévouement sera plus en péril. Que leur importe? la jeune et meilleure noblesse d’Europe se rallie à leur discipline; un premier baron d’Aragon leur donne la cité de Borgia, avec ses tours crénelées et ses fossés pleins d’eau; et saint Bernard dit d’eux: A l’approche du combat, ils s’arment de foi au dedans et de fer au dehors . Quand Saladin chasse de Jérusalem les premiers croisés, dont la ville sainte était la conquête, les Templiers retournent en Europe sur des chameaux chargés d’or, fruit de quatre-vingt-huit ans de legs pieux, de donations et de bénéfices de leurs commanderies. Ces richesses, immenses à la vérité pour l’époque, paraissent si légitimement acquises au grand maître, qu’il court les déposer à Paris, dans leur maison du Temple. L’œil louche de Philippe-le-Bel suit le convoi à travers les rues. Qui tuerait les possesseurs, pense le roi, aurait le trésor: pour les tuer, il faut leur trouver des crimes. D’abord on les dépopularisera en publiant partout que la gloire du siége de Rhodes appartient aux chevaliers de Saint-Jean, où, du reste, les chevaliers du Temple n’ont pas été appelés à combattre. Ensuite on dira qu’ils boivent beaucoup ! Comme si l’ivrognerie pouvait être un des statuts d’un ordre quelconque. Enfin on les torturera; le crime se trouvera de lui-même dans les souffrances.

«Le pape ordonna qu’on lui amenât le grand maître, les grands prieurs, et les principaux commandeurs de France, d’outre-mer, de Normandie, d’Aquitaine et de Poitou. Nous avons ordonné, dit-il dans une autre de ses bulles, qu’on les traduisît à Poitiers; mais quelques-uns d’eux étant demeurés à Chinon en Touraine, en sorte qu’ils ne pouvaient aller à cheval, ni être amenés en quelque manière que ce fût, nous avons commis pour cette information les cardinaux, etc.»

Ce bon pape ignorait que lorsqu’on broie les genoux aux hommes, ils ne marchent plus d’ordinaire. Torturés à Chinon, le grand maître et les commandeurs n’avaient guère la force d’aller à Poitiers pour y être condamnés, et de Poitiers à Paris pour y être brûlés.

Ce bon Clément V était presque aussi simple que Philippe-le-Bel, qui se laissa mourir quarante jours après le supplice de Jacques Molay. A quoi pensait-il donc?

Chinon est la vaste toile du XIV esiècle, que j’engage à conserver pour le Musée nouveau.

Il existe en France une province qu’on n’admirera jamais assez: parfumée comme l’Italie, fleurie comme les rives du Guadalquivir, et belle en outre de sa physionomie particulière; toute française, ayant toujours été française, contrairement à nos provinces du nord, abâtardies par le contact allemand, et à nos provinces du midi, qui ont vécu en concubinage avec les Maures, les Espagnols et tous les peuples qui en ont voulu. Cette province, pure, chaste, brave et loyale, c’est la Touraine. La France historique est là. L’Auvergne est l’Auvergne; le Languedoc n’est que le Languedoc, mais la Touraine est la France; et le fleuve le plus national pour nous, c’est la Loire, qui arrose la Touraine.

Dès lors on doit moins s’étonner de la quantité de monumens enfermés dans les départemens qui ont pris le nom et les dérivations du nom de la Loire. A chaque pas que l’on fait dans ce pays d’enchantement on découvre un tableau dont une rivière est la bordure, ou un ovale tranquille qui réfléchit dans ses profondeurs liquides un château, ses tourelles, ses bois ou ses eaux jaillissantes. Il était naturel que là où vivait de préférence la royauté, où elle établit si long-temps sa cour, vinssent se grouper les hautes fortunes, les distinctions de race et de mérite, et qu’elles y élevassent des palais grands comme elles.

Penché sur un coteau qui descend vers la Loire, le château d’Ussé prolonge l’ombre de ses gigantesques murailles sur les claires eaux de l’Indre. Il regarde Tours et Saumur à travers le rideau sombre de forêts dont il est entouré. Mais le murmure des fontaines qui écument à ses pieds, les mille voix harmonieuses des oiseaux et du vent, concert éternel suspendu sur deux rives jalouses de le balancer, n’ont retenu aucun souvenir de ses premiers jours de splendeur. Si l’architecture d’Ussé remonte au X esiècle, aucun fait ne colore cette date sans relief et n’autorise à placer ce château sur une ligne historique aussi haute. Grâce au nom que porte la plus grosse tour, la tour Gauville, il est permis à la tradition de croire que ce nom était celui d’un ancien seigneur, maître de cette superbe résidence. Ussé d’ailleurs embarrasserait beaucoup le collecteur de monumens, obligé de le classer dans le musée archéologique où il méritait d’obtenir une place, et une des premières par ses dimensions, encore plus que par les événemens dont il fut témoin. Tous les Gelduin de Saumur, premier et deuxième du nom, seigneurs d’Ussé, tous les Jacques d’Espinay, possesseurs du château, depuis la fin du XV esiècle jusqu’à la fin du XVI e, fondateurs de chapelle et de collégiale, tous les sires de Rieux seigneurs de Rochefort et d’Ancenis, tous les Bernin de Valentinay, sauf celui qui s’anoblit une seconde fois en épousant Jeanne-Françoise, fille aînée du maréchal de Vauban, n’excitent, ni ensemble ni isolément, le moindre intérêt historique. Sans Vauban, qui dans ses rudes loisirs le nuança d’une teinte militaire assez peu en rapport du reste avec les travaux primitifs, le château d’Ussé désespérerait par sa nullité. C’est le roi fainéant des châteaux, et un roi fainéant sans maire du palais. Heureux les peuples, s’écrie Montesquieu, dont l’histoire se réduit à quelques pages! Heureux les peuples, sans doute; mais les historiens?

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