Charles Gleichen - Souvenirs de Charles-Henri Baron de Gleichen

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Souvenirs de Charles-Henri Baron de Gleichen: краткое содержание, описание и аннотация

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«N'allez pas, je vous prie, vous imaginer, monsieur le baron, que ces réflexions soient des préceptes que je vous donne; je ne fais que vous rappeler au besoin ce que vous avez sans doute pensé autrefois. Dieu nous garde de ces censeurs sévères qui veulent nous rendre insensibles à tout événement. Je vous dis au contraire: dépitez-vous, s'il le faut, contre les contrariétés de la fortune; soyez ce que vous êtes, mais laissez ensuite la raison reprendre ses droits; et ce conseil n'est que pour vous marquer l'intérêt que je prends à ce que vous souffrez actuellement, et celui que je prendrai toujours à tout ce qui vous regarde.»

Et encore le 27 octobre:

«J'allais répondre à votre lamentable lettre du 1er de ce mois, quand j'ai reçu celle du 8. Le pinceau en est un peu moins tragique, mais permettez-moi de vous le dire, il l'est trop encore. Vous devez assez de justice à l'intérêt que je prends à ce qui vous regarde, pour que mes conseils ne puissent vous être suspects, et la pitié que je dois à l'ennui, s'il en était besoin, me justifierait de reste. Croyez donc que je plains le vôtre autant qu'on doit le plaindre, mais je veux que cette pitié même me serve à le combattre. Quoique jeune encore, vous avez vu assez de pays, vous avez connu assez d'hommes, pour savoir que cette maladie règne dans tout l'univers, et le soin que l'on prend pour l'éviter ne vous a-t-il pas montré son empire? Peu de gens s'y soustraient; je n'en connais que deux classes, ceux qui sont tout entiers à leurs passions, ou tout entiers à eux-mêmes. Le trouble qui accompagne les premiers; et les remords qui souvent les suivent, les rendent encore plus malheureux; pour les seconds, ils sont inutiles dans la société; et ce sont deux écueils également à éviter. Le ciel nous a donné les passions comme les ressorts de notre âme, et non comme ses tyrans: notre courage doit servir à les contenir, et notre esprit à les employer: vous avez l'un et l'autre, et vous êtes dans le cas d'en faire usage.

«Une noble, juste et honnête ambition vous a fait, par des moyens pareils, quitter votre cour, pour faire briller vos talents dans une autre, et servir sur un plus grand théâtre; M. de Choiseul a été assez heureux pour vous être utile dans ce projet, et l'amitié de M. de Bernstorff vous en promet déjà le succès. Mais à peine arrivé à Copenhague, l'ennui qui vous poursuit vous le fait presque abandonner, ou vous expose à en perdre les fruits en en précipitant l'effet. La meilleure recette que j'aie à vous donner contre l'ennui est de vous le cacher à vous-même; quand on s'y livre, il nous peint tout de ses couleurs. Je vous permettrais de vous ennuyer, si, arrivé à la fin de votre carrière, vous n'aviez plus rien à désirer ni à entreprendre, mais vous ne faites que la commencer. Avec de l'esprit, des livres, trois ou quatre personnes à qui parler, qui aient seulement le sens commun, et un projet à suivre, on ne doit pas s'ennuyer. Quelque triste que soit le Danemark, il vous offre au moins ces ressources. Votre liaison avec M. de Bernstorff, dont l'esprit et les connaissances ont fait les délices de ce pays-ci et causent encore nos regrets, en est une grande; cultivez-la et profitez-en. M. de Choiseul vous y servira de tout son pouvoir par les recommandations les plus vives; mais n'attendez pas de lui qu'il vous demande lui-même pour être employé dans cette cour; ce serait aller contre votre objet, et vous nuire au lieu de vous servir. C'est ce qu'il m'a chargé de vous dire, monsieur, quand je lui ai montré votre dernière lettre; M. de Bernstorff est encore plus le ministre de son maître qu'il n'est l'ami de M. de Choiseul, et il le doit regarder de même à son égard. Ainsi, en vous demandant, il vous rendrait suspect à ce ministre, et ce serait pour vous une raison d'exclusion. C'est pourquoi il faut que vous attendiez patiemment que les circonstances vous amènent ce que vous désirez. En suivant un plan, on le remplit tôt ou tard, et il ne nous échappe que lorsque nous l'abandonnons.»

Il est évident que si pour complaire au duc de Choiseul, la cour de Danemark avait pris Gleichen à son service, le crédit de ce ministre à Copenhague n'était pourtant pas assez fort pour faire nommer Gleichen au poste de Paris, et contrebalancer l'influence des envoyés de Prusse et d'Angleterre à cette cour, qui auraient vu avec regret le Danemark avoir pour représentant à la cour de France un homme que l'on devait croire tout à la dévotion du duc de Choiseul: Il ne faut pas oublier qu'en 1759 la guerre de Sept ans durait encore, et que les deux parties belligérantes mettaient tout en œuvre pour faire sortir le Danemark de sa neutralité. D'ailleurs, pour envoyer Gleichen en France, il aurait fallu déplacer le ministre en titre, le comte de Wedel Fries, qui ne voulait pas quitter ce poste volontairement, et sans doute il avait plus de crédit à Copenhague qu'un étranger et un nouveau venu, tel que Gleichen. Les instances réitérées du duc de Choiseul réussirent pourtant à faire entrer Gleichen dans le service diplomatique: il fut nommé ministre en Espagne. On peut juger du désespoir du pauvre Gleichen en se voyant relégué dans ce poste lointain, alors peu envié, et où il craignait de se voir à tout jamais oublié. Voici en quels termes il se plaignait au duc de Choiseul:

«M. l'ambassadeur 2 2 Le président Ogier, alors envoyé de France à Copenhague. m'a annoncé qu'on me destine à m'envoyer en Espagne. J'en ai pressenti mon père, qui s'y oppose avec une douleur qui me rendrait malheureux, si je ne la respectais pas. Sa santé et son âge me font prévoir que je touche au moment de le perdre. Dois-je me préparer le repentir ineffaçable d'avoir hâté sa mort, et m'éloigner si fort, tandis qu'il s'agit de recueillir ma fortune la plus solide? Il s'agit de ma tranquillité et de mon intérêt le plus fort, et j'ai recours à Votre Excellence pour que je lui sois redevable de préférence, et qu'elle veuille m'aider à tourner ce moment si favorable à mon avantage. L'importance du poste qu'on me destine me prouve les effets de la protection de Votre Excellence et des bonnes intentions qu'on a pour moi. Mais si l'on veut véritablement me rendre heureux, il sera bien facile de faire une translocation en ma faveur, et de m'envoyer en Allemagne. J'accepterai avec plaisir une moindre place, ce qui accommodera même celui qui me cédera la sienne, et je répugnerai d'autant moins à aller à la cour de Pologne, quoique ce soit le début diplomatique dans ce pays-ci, que j'y serais plus à portée de mes espérances qu'en Espagne, d'où l'on n'est tiré que bien difficilement. Je supplie Votre Excellence de m'obtenir cette grâce de M. de Bernstorff, qui peut-être ne me mettra à portée de la lui demander, que quand le temps sera trop court pour cet arrangement. Le sacrifice que je fais de cette place, qui me tente infiniment, au devoir que la nature a rendu le premier de tous, me rend plus digne de votre protection que jamais. C'est une des plus importantes marques de la bonté de Votre Excellence que je lui demande, et elle comblera ma reconnaissance, l'attachement inviolable et le profond respect, avec lequel je suis toute ma vie, etc.»

En revanche, un des nombreux amis que Gleichen avait laissés en France, le félicitait presque de sa nomination au poste de Madrid; ce n'était rien moins que le marquis de Mirabeau.

Du Bignon, le 30 octobre 1760.

«C'est une chose fort honorable de recevoir dans nos champs une petite lettre toute puante et toute musquée, datée de Copenhague. Elle m'est venue fort à propos, car on était en peine le jour même de nommer une bouteille de vin doux qui s'est trouvée dans mon cellier, et je l'ai appelée Muscat de Copenhague ; c'est cela, et je vous en suis bien obligé. Je vous plains, mon pauvre baron, de ce que l'ennui monte en croupe et galope avec vous, qu'il traverse même des bras de mer, pour vous tenir compagnie. Oh! Cosmopolite longin, vous seriez ultra sauromata , que vous trouveriez toujours le tu autem de Rabelais. Croyez-moi, mangez moins, dormez moins, digérez mieux, et faites de fortes promenades le matin au lieu du soir, mais de très-bonne heure, et petit à petit vous verrez que tous les pays se ressemblent, et qu'on peut être gaillard partout, à moins que le cœur ne soit fort attaché quelque part, sorte d'encombre dont la providence a garé votre contenue ( sic ) morale et physique. En outre, vos pénibles attributs peuvent aussi se trouver compris dans les décrets d'en haut, pour vous rendre plus habile à remplir supérieurement les devoirs de l'état auquel votre étoile et votre volonté vous ont appelé; car, si nous faisions un être imaginaire et fantastique de la politique, il me semble, qu'elle serait longue et maigre, l'arrière-train traînant, la révérence profonde, la voix douce et basse, le teint parfois luisant et parfois allumé, l'œil élastique et la vue rapprochée, parlant peu et toujours dans des coins, écoutant beaucoup et soupirant parfois. Vous voyez, mon très-cher, que cette ressemblance-là ne vous coûtera pas tant à attraper que pourrait faire celle d'un homme gaillard, qui va la tête en l'air, parle haut, gesticule, et donne dans tous les pots au noir qui se trouvent en son chemin; or, on ne saurait avoir tout. Vous croyez donc, mon cher baron, que votre bouffonne destinée vous fera envoyer calciner en Espagne. Vous y aurez le pied sec comme les cèdres du Liban; vous y trouverez des pierres gravées, si les Maures en avaient; vous y serez déféré à l'inquisition pour plus d'un fait, et en partirez pour l'Angleterre tout préparé à aller finir votre cours des singularités humaines, avec la secte des ennuyés de la vie . Oh! mon cher baron, vous savez que j'ai un faible pour vous, quoique vous ne valiez rien, mais je suis tout plein de ces faibles-là, et vous êtes un des plus forts. Voulez-vous que je vous parle sérieusement, il en est temps encore. Remplissez votre destinée, puisque vous vous l'êtes choisie, et profitez de vos courses, pour vous bien persuader de la vérité du mot de Salomon qui avait tout vu et joui de tout, c'est, que tout est vanité, si ce n'est de bien faire et se réjouir . A cela, vous avez deux empêchements que vous pouvez vaincre; l'un est votre santé que vous pouvez rendre très-bonne par la sobriété; l'autre, votre volonté, qu'il serait temps de songer à vaincre, sans quoi elle vous martyrisera toute la vie, sans vous rendre un instant heureux. En outre, diminuez beaucoup, si vous m'en croyez, de ce souci du lendemain qui vous a pris bien jeune, et qui devient un tic, et désespère en vieillissant. Vous n'en ferez rien, mon très-gracieux, et je compte sur la vanité de mon sermon; vous n'en serez que plus réjouissant, mon très-cher, pour votre très-affectionné et plus que dévoué.

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