Charles Gleichen - Souvenirs de Charles-Henri Baron de Gleichen

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Souvenirs de Charles-Henri Baron de Gleichen: краткое содержание, описание и аннотация

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«Je suis bien aise, monsieur le baron, que vous ayez eu des preuves de l'intérêt que M. de Choiseul et moi prenons à vous. J'ai bien senti cependant que ce que nous avons demandé, que vous fussiez employé par le margrave en France, n'était pas ce qui devait vous être le plus agréable, mais je ne crois pas que ce soit ce qui doive vous être le moins utile. C'est toujours un commencement, et commencer, dans toutes les affaires, est toujours l'opération la plus difficile: l'impulsion une fois donnée, c'est au talent à la conduire où il veut.»

Gleichen ne resta que neuf mois en France 1 1 Pendant ce séjour à Paris, Gleichen paraît avoir beaucoup vécu dans la société de Grimm, de Diderot et du baron d'Holbach, qu'il avait sans doute déjà connus lors de son premier voyage en France. Dans une des lettres de Diderot à Mlle Voland, à la date du 15 mai 1759, on lit le passage suivant où se trouve une allusion difficile à expliquer: «Nous partîmes hier à huit heures pour Marly; nous y arrivâmes à dix heures et demie; nous ordonnâmes un grand dîner, et nous nous répandîmes dans les jardins… Je portais tout à travers les objets des pas errants et une âme mélancolique. Les autres nous devançaient à grands pas, et nous les suivions lentement, le baron de Gleichen et moi. Je me trouvais bien à côté de cet homme; c'est que nous éprouvions au dedans de nous un sentiment commun et secret. C'est une chose incroyable comme les âmes sensibles s'entendent presque sans parler. Un mot échappé, une distraction, une réflexion vague et décousue, un regret éloigné, une expression détournée, le son de la voix, la démarche, le regard, l'attention, le silence, tout les décèle l'une à l'autre. Nous nous parlions peu; nous sentions beaucoup; nous souffrions tous deux; mais il était plus à plaindre que moi. Je tournais de temps en temps mes yeux vers la ville; les siens étaient souvent attachés à la terre; il y cherchait un objet qui n'est plus… Le baron de Gleichen a beaucoup voyagé; ce fut lui qui fit les frais du retour…» , car le margrave de Bayreuth était un trop petit prince pour avoir un envoyé accrédité près la cour de Versailles. Le duc et la duchesse de Choiseul désiraient pourtant que Gleichen fût fixé à Paris. Le roi de Danemark avait des intérêts à ménager à la cour de Versailles; il lui était dû aussi de grosses sommes pour des subsides que la France lui avaient promis, et qu'elle ne lui payait pas. Le duc de Choiseul fit savoir à Copenhague que les intérêts du Danemark ne pourraient être confiés en de meilleures mains qu'en celles de Gleichen, et que si on voulait à la fois lui être agréable et faire chose utile, il n'y avait pour le roi de Danemark qu'à prendre à son service le baron de Gleichen. La négociation ne fut pas longue. De son côté, le margrave de Bayreuth s'empressa de donner à Gleichen la permission d'entrer au service du Danemark, et aurait-il pu la refuser après avoir reçu la lettre qu'on va lire:

«Mon cousin, le baron de Gleichen, votre ministre, m'a rendu sa personne si agréable, pendant le séjour qu'il a fait à ma cour, que je n'ai pu me dispenser de m'intéresser à son avancement, et vous savoir gré de la permission que vous lui avez donnée d'entrer au service du roi de Danemark. Je suis très-sensible aux nouveaux témoignages que vous me donnez de votre attachement à cette occasion. Je connais trop l'élévation de vos sentiments, pour n'y pas prendre une entière confiance, et vous ne devez pas douter que je n'y réponde par ceux de la plus haute estime et de la plus sincère affection pour vous. Sur ce, je prie Dieu, qu'il vous ait, mon cousin, en sa sainte et digne garde.

«Écrit à Versailles, le 29 août 1759.

«Louis.»

Le margrave de Bayreuth ne se borna pas à autoriser Gleichen à quitter son service: il lui accorda une pension de mille thalers. Il est vrai que cette pension fut payée peu régulièrement, et, en 1767, il ne fallut pas moins que l'intervention du duc de Choiseul pour faire toucher à Gleichen l'arriéré de plusieurs années.

Voici en quels termes le comte de Moltke, grand maréchal de la cour de Danemark, et favori du roi, écrivait à Gleichen, le 21 août 1759:

«L'empressement avec lequel je me suis porté à apprécier l'ouverture que M. le duc de Choiseul a faite de votre part, il y a quelque temps, du dessein que vous avez d'entrer au service du roi, ne vous laissera aucun doute sur la satisfaction que je ressens, de ce que Sa Majesté a daigné déférer à vos souhaits. Elle a balancé d'autant moins à cet égard que les mérites que vous possédez, et dont elle est très-bien informée, lui ont donné pour vous, monsieur, beaucoup d'estime, et que d'ailleurs elle a été fort aise d'avoir pu faire voir, en cette occasion, de quel poids est auprès d'elle la recommandation de M. de Choiseul.»

Gleichen ne tarda pas à se rendre à Copenhague pour présenter ses devoirs à son nouveau maître. Mais ce n'était pas pour rester dans ce triste séjour qu'il avait renoncé à son pays. On peut juger de son désappointement par la lettre qu'il adressait bientôt après son arrivée en Danemark à la duchesse de Choiseul:

«Ah! madame, qu'il fait froid à Copenhague: je suis un homme gelé, si vous ne daignez pas vous souvenir que vous m'avez promis de dire à chaque courrier un mot pour moi à M. le duc, pour qu'il en dise un autre à M. de Bernstorff. Si vous saviez, madame, combien il fait froid à Copenhague, vous auriez pitié de moi, et de là il résulterait peut-être que dans peu j'aurais plus chaud. J'ai l'imagination glacée en pensant à l'hiver prochain, et il en arrivera pis à toute ma personne, si le peu de froid qu'on sent à Paris ne vous fait penser à celui dont on souffre ici. On a même raffiné sur le supplice d'hiver dans ce pays-ci. Parce qu'on n'est qu'à demi-chemin pour aller à la mer Glaciale, il n'est pas d'usage de porter des fourrures. J'en grelotte! Dussé-je être envoyé en Russie, au moins je pourrais m'y fourrer jusqu'aux dents. Pardon de ma lettre à la glace. Je finis, madame, en faisant des vœux pour que ma lettre ne vous gèle pas, et en vous assurant de mon éternelle reconnaissance et de mon profond respect. Je ne vous parle pas de mon ennui, c'est un chapitre à part, que je traite dans une lettre à l'abbé, et dont il doit vous rendre compte.»

Voici la lettre que Gleichen adressait dans le même temps à l'abbé Barthélemy:

«Je suis consolé, mon cher abbé, à peu près comme Job l'était par ses amis, et tous les miens me disent: «Tu l'as voulu, George Dandin!» J'ai tort, mais ce n'est pas de m'ennuyer horriblement ici, c'est d'avoir voulu venir dans un pays si ennuyeux. Toutefois, pouvais-je prévoir un mal qu'on ne connaît véritablement qu'ici? L'ennui y est aussi épais que l'eau qu'on y boit et l'air qu'on y respire. Hors d'ici, on ne s'ennuie que par raffinement, cela n'approche pas même de nos plaisirs. Il n'y a que les femmes que je trouve charmantes dans ce pays. On est dispensé de toute sorte de galanterie à leur égard; aussi sont-elles d'une sagesse extrême, prudes, bégueules, maussades et froides. Voici à peu près les discours les plus éloquents que m'a tenus la dame la plus coquette de Copenhague, celle qui donne le ton aux autres: Monsieur est ici depuis peu, j'espère; Monsieur a pris maison, j'espère; Monsieur joue gros jeu, j'espère; au quadrille, j'espère; Monsieur y perd son argent, j'espère; Monsieur aura la fièvre, j'espère. Et oui, morbleu! mes dames, monsieur crèvera, j'espère, s'il ne sort pas bientôt d'ici.»

La duchesse de Choiseul essayait de consoler le pauvre Gleichen, tombé de Charybde en Scylla, et cherchait à lui faire prendre patience. Elle lui écrivait:

«Votre imagination, monsieur le baron, vous forme des fantômes auxquels vous ne donnez l'être que pour vous déchirer le sein; je souffre des maux qu'ils vous causent et je voudrais bien y parer, mais il n'appartient qu'à Hercule seul de vaincre la chimère. Ce n'est pas comme ceux qui ne partageraient ni vos inquiétudes ni vos embarras, que je vous engage à la patience et au courage; c'est comme un moyen de diminuer vos malheurs; le désespoir aveugle et le courage éclaire. N'abandonnez pas votre âme, calmez votre imagination, servez-vous de la justesse de votre esprit pour apprécier les choses à leur juste valeur; n'appelez pas malheur ce qui n'est souvent qu'une suite des contrariétés ordinaires de la vie: c'est en luttant contre elles que le courage les surmonte; vous croirez peut-être que l'habitude du bonheur m'a ôté l'idée du malheur, ou la sensibilité pour les malheureux, non, monsieur; vous vous tromperiez, mais sachez qu'il n'est impossible à personne de n'être pas malheureux, et croyez en même temps, qu'il n'est pas plus impossible d'être heureux. Pour vous convaincre de cette vérité, examinez les hommes, et vous verrez qu'à l'exception d'un fort petit nombre, c'est à leur moral qu'ils doivent le bonheur dont ils jouissent, ou le malheur qui les opprime.

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