Théophile Gautier - Romans et contes

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M. Balthazar Cherbonneau avait écouté Octave avec une attention profonde, car pour lui le récit du jeune homme n’était pas seulement une histoire romanesque, et il se dit comme à lui-même pendant une pause du narrateur: «Oui, voilà bien le diagnostic de l’amour-passion, une maladie curieuse et que je n’ai rencontrée qu’une fois, – à Chandernagor, – chez une jeune paria éprise d’un brahme; elle en mourut, la pauvre fille, mais c’était une sauvage; vous, monsieur Octave, vous êtes un civilisé, et nous vous guérirons.» Sa parenthèse fermée, il fit signe de la main à M. de Saville de continuer; et, reployant sa jambe sur la cuisse comme la patte articulée d’une sauterelle, de manière à faire soutenir son menton par son genou, il s’établit dans cette position impossible pour tout autre, mais qui semblait spécialement commode pour lui.

«Je ne veux pas vous ennuyer du détail de mon martyre secret, continua Octave; j’arrive à une scène décisive. Un jour, ne pouvant plus modérer mon impérieux désir de voir la comtesse, je devançai l’heure de ma visite accoutumée; il faisait un temps orageux et lourd. Je ne trouvai pas madame Labinska au salon. Elle s’était établie sous un portique soutenu de sveltes colonnes, ouvrant sur une terrasse par laquelle on descendait au jardin; elle avait fait apporter là son piano, un canapé et des chaises de jonc; des jardinières, comblées de fleurs splendides – nulle part elles ne sont si fraîches ni si odorantes qu’à Florence – remplissaient les entre-colonnements, et imprégnaient de leur parfum les rares bouffées de brise qui venaient de l’Apennin. Devant soi, par l’ouverture des arcades, l’on apercevait les ifs et les buis taillés du jardin, d’où s’élançaient quelques cyprès centenaires, et que peuplaient des marbres mythologiques dans le goût tourmenté de Baccio Bandinelli ou de l’Ammanato. Au fond, au-dessus de la silhouette de Florence, s’arrondissait le dôme de Santa Maria del Fiore et jaillissait le beffroi carré du Palazzo Vecchio.

«La comtesse était seule, à demi couchée sur le canapé de jonc; jamais elle ne m’avait paru si belle; son corps nonchalant, alangui par la chaleur, baignait comme celui d’une nymphe marine dans l’écume blanche d’un ample peignoir de mousseline des Indes que bordait du haut en bas une garniture bouillonnée comme la frange d’argent d’une vague; une broche en acier niellé du Khorassan fermait à la poitrine cette robe aussi légère que la draperie qui voltige autour de la Victoire rattachant sa sandale. Des manches ouvertes à partir de la saignée, comme les pistils du calice d’une fleur, sortaient ses bras d’un ton plus pur que celui de l’albâtre où les statuaires florentins taillent des copies de statues antiques; un large ruban noir noué à la ceinture, et dont les bouts retombaient, tranchait vigoureusement sur toute cette blancheur. Ce que ce contraste de nuances attribuées au deuil aurait pu avoir de triste, était égayé par le bec d’une petite pantoufle circassienne sans quartier en maroquin bleu, gaufrée d’arabesques jaunes, qui pointait sous le dernier pli de la mousseline.

«Les cheveux blonds de la comtesse, dont les bandeaux bouffants, comme s’ils eussent été soulevés par un souffle, découvraient son front pur, et ses tempes transparentes formaient comme un nimbe, où la lumière pétillait en étincelles d’or.

«Près d’elle, sur une chaise, palpitait au vent un grand chapeau de paille de riz, orné de longs rubans noirs pareils à celui de la robe, et gisait une paire de gants de Suède qui n’avaient pas été mis. A mon aspect, Prascovie ferma le livre qu’elle lisait – les poésies de Mickiewicz – et me fit un petit signe de tête bienveillant; elle était seule, – circonstance favorable et rare. – Je m’assis en face d’elle sur le siége qu’elle me désigna. Un de ces silences, pénibles quand ils se prolongent, régna quelques minutes entre nous. Je ne trouvais à mon service aucune de ces banalités de la conversation; ma tête s’embarrassait, des vagues de flammes me montaient du cœur aux yeux, et mon amour me criait: «Ne perds pas cette occasion suprême.»

«J’ignore ce que j’eusse fait, si la comtesse, devinant la cause de mon trouble, ne se fût redressée à demi en tendant vers moi sa belle main, comme pour me fermer la bouche.

« – Ne dites pas un mot, Octave; vous m’aimez, je le sais, je le sens, je le crois; je ne vous en veux point, car l’amour est involontaire. D’autres femmes plus sévères se montreraient offensées; moi, je vous plains, car je ne puis vous aimer, et c’est une tristesse pour moi d’être votre malheur. – Je regrette que vous m’ayez rencontrée, et maudis le caprice qui m’a fait quitter Venise pour Florence. J’espérais d’abord que ma froideur persistante vous lasserait et vous éloignerait; mais le vrai amour, dont je vois tous les signes dans vos yeux, ne se rebute de rien. Que ma douceur ne fasse naître en vous aucune illusion, aucun rêve, et ne prenez pas ma pitié pour un encouragement. Un ange au bouclier de diamant, à l’épée flamboyante, me garde contre toute séduction, mieux que la religion, mieux que le devoir, mieux que la vertu; – et cet ange, c’est mon amour: – j’adore le comte Labinski. J’ai le bonheur d’avoir trouvé la passion dans le mariage.»

«Un flot de larmes jaillit de mes paupières à cet aveu si franc, si loyal et si noblement pudique, et je sentis en moi se briser le ressort de ma vie.

«Prascovie, émue, se leva, et, par un mouvement de gracieuse pitié féminine, passa son mouchoir de batiste sur mes yeux:

« – Allons, ne pleurez pas, me dit-elle, je vous le défends. Tâchez de penser à autre chose, imaginez que je suis partie à tout jamais, que je suis morte; oubliez-moi. Voyagez, travaillez, faites du bien, mêlez-vous activement à la vie humaine; consolez-vous dans un art ou un amour…»

«Je fis un geste de dénégation.

« – Croyez-vous souffrir moins en continuant à me voir? reprit la comtesse; venez, je vous recevrai toujours. Dieu dit qu’il faut pardonner à ses ennemis; pourquoi traiterait-on plus mal ceux qui nous aiment? Cependant l’absence me paraît un remède plus sûr. – Dans deux ans nous pourrons nous serrer la main sans péril, – pour vous,» ajouta-t-elle en essayant de sourire.

«Le lendemain je quittai Florence; mais ni l’étude, ni les voyages, ni le temps, n’ont diminué ma souffrance, et je me sens mourir: ne m’en empêchez pas, docteur!

– Avez-vous revu la comtesse Prascovie Labinska?» dit le docteur, dont les yeux bleus scintillaient bizarrement.

«Non, répondit Octave, mais elle est à Paris.» Et il tendit à M. Balthazar Cherbonneau une carte gravée sur laquelle on lisait:

«La comtesse Prascovie Labinska est chez elle le jeudi.»

III

Parmi les promeneurs assez rares alors qui suivaient aux Champs-Élysées l’avenue Gabriel, à partir de l’ambassade ottomane jusqu’à l’Élysée Bourbon, préférant au tourbillon poussiéreux et à l’élégant fracas de la grande chaussée l’isolement, le silence et la calme fraîcheur de cette route bordée d’arbres d’un côté et de l’autre de jardins, il en est peu qui ne se fussent arrêtés, tout rêveurs et avec un sentiment d’admiration mêlé d’envie, devant une poétique et mystérieuse retraite, où, chose rare, la richesse semblait loger le bonheur.

A qui n’est-il pas arrivé de suspendre sa marche à la grille d’un parc, de regarder longtemps la blanche villa à travers les massifs de verdure, et de s’éloigner le cœur gros, comme si le rêve de sa vie était caché derrière ces murailles? Au contraire, d’autres habitations, vues ainsi du dehors, vous inspirent une tristesse indéfinissable; l’ennui, l’abandon, la désespérance glacent la façade de leurs teintes grises et jaunissent les cimes à demi chauves des arbres; les statues ont des lèpres de mousse, les fleurs s’étiolent, l’eau des bassins verdit, les mauvaises herbes envahissent les sentiers malgré le racloir; les oiseaux, s’il y en a, se taisent.

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