Théophile Gautier - Romans et contes
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«Pardonnez, cher docteur, cette description de journal de mode à un amant pour qui ces menus souvenirs prennent une importance énorme. D’épais bandeaux blonds crespelés, dont les annelures formaient comme des vagues de lumière, descendaient en nappes opulentes des deux côtés de son front plus blanc et plus pur que la neige vierge tombée dans la nuit sur le plus haut sommet d’une Alpe; des cils longs et déliés comme ces fils d’or que les miniaturistes du moyen âge font rayonner autour des têtes de leurs anges, voilaient à demi ses prunelles d’un bleu vert pareil à ces lueurs qui traversent les glaciers par certains effets de soleil; sa bouche, divinement dessinée, présentait ces teintes pourprées qui lavent les valves des conques de Vénus, et ses joues ressemblaient à de timides roses blanches que ferait rougir l’aveu du rossignol ou le baiser du papillon; aucun pinceau humain ne saurait rendre ce teint d’une suavité, d’une fraîcheur et d’une transparence immatérielles, dont les couleurs ne paraissaient pas dues au sang grossier qui enlumine nos fibres; les premières rougeurs de l’aurore sur la cime des sierras-nevadas, le ton carné de quelques camellias blancs, à l’onglet de leurs pétales, le marbre de Paros, entrevu à travers un voile de gaze rose, peuvent seuls en donner une idée lointaine. Ce qu’on apercevait du col entre les brides du chapeau et le haut du châle étincelait d’une blancheur irisée, au bord des contours, de vagues reflets d’opale. Cette tête éclatante ne saisissait pas d’abord par le dessin, mais bien par le coloris, comme les belles productions de l’école vénitienne, quoique ses traits fussent aussi purs et aussi délicats que ceux des profils antiques découpés dans l’agate des camées.
«Comme Roméo oublie Rosalinde à l’aspect de Juliette, à l’apparition de cette beauté suprême j’oubliai mes amours d’autrefois. Les pages de mon cœur redevinrent blanches: tout nom, tout souvenir en disparurent. Je ne comprenais pas comment j’avais pu trouver quelque attrait dans ces liaisons vulgaires que peu de jeunes gens évitent, et je me les reprochai comme de coupables infidélités. Une vie nouvelle data pour moi de cette fatale rencontre.
«La calèche quitta les Cascines et reprit le chemin de la ville, emportant l’éblouissante vision; je mis mon cheval auprès de celui d’un jeune Russe très-aimable, grand coureur d’eaux, répandu dans tous les salons cosmopolites d’Europe, et qui connaissait à fond le personnel voyageur de la haute vie; j’amenai la conversation sur l’étrangère, et j’appris que c’était la comtesse Prascovie Labinska, une Lithuanienne de naissance illustre et de grande fortune, dont le mari faisait depuis deux ans la guerre du Caucase.
«Il est inutile de vous dire quelles diplomaties je mis en œuvre pour être reçu chez la comtesse que l’absence du comte rendait très-réservée à l’endroit des présentations; enfin, je fus admis; – deux princesses douairières et quatre baronnes hors d’âge répondaient de moi sur leur antique vertu.
«La comtesse Labinska avait loué une villa magnifique, ayant appartenu jadis aux Salviati, à une demi-lieue de Florence, et en quelques jours elle avait su installer tout le confortable moderne dans l’antique manoir, sans en troubler en rien la beauté sévère et l’élégance sérieuse. De grandes portières armoriées s’agrafaient heureusement aux arcades ogivales; des fauteuils et des meubles de forme ancienne s’harmonisaient avec les murailles couvertes de boiseries brunes ou de fresques d’un ton amorti et passé comme celui des vieilles tapisseries; aucune couleur trop neuve, aucun or trop brillant n’agaçait l’œil, et le présent ne dissonait pas au milieu du passé. – La comtesse avait l’air si naturellement châtelaine, que le vieux palais semblait bâti exprès pour elle.
«Si j’avais été séduit par la radieuse beauté de la comtesse, je le fus bien davantage encore au bout de quelques visites par son esprit si rare, si fin, si étendu; quand elle parlait sur quelque sujet intéressant, l’âme lui venait à la peau, pour ainsi dire, et se faisait visible. Sa blancheur s’illuminait comme l’albâtre d’une lampe d’un rayon intérieur: il y avait dans son teint de ces scintillations phosphorescentes, de ces tremblements lumineux dont parle Dante lorsqu’il peint les splendeurs du paradis; on eût dit un ange se détachant en clair sur un soleil. Je restais ébloui, extatique et stupide. Abîmé dans la contemplation de sa beauté, ravi aux sons de sa voix céleste qui faisait de chaque idiome une musique ineffable, lorsqu’il me fallait absolument répondre, je balbutiais quelques mots incohérents qui devaient lui donner la plus pauvre idée de mon intelligence, quelquefois même un imperceptible sourire d’une ironie amicale passait comme une lueur rose sur ses lèvres charmantes à certaines phrases, qui dénotaient, de ma part, un trouble profond ou une incurable sottise.
«Je ne lui avais encore rien dit de mon amour; devant elle j’étais sans pensée, sans force, sans courage; mon cœur battait comme s’il voulait sortir de ma poitrine et s’élancer sur les genoux de sa souveraine. Vingt fois j’avais résolu de m’expliquer, mais une insurmontable timidité me retenait; le moindre air froid ou réservé de la comtesse me causait des transes mortelles, et comparables à celles du condamné qui, la tête sur le billot, attend que l’éclair de la hache lui traverse le cou. Des contractions nerveuses m’étranglaient, des sueurs glacées baignaient mon corps. Je rougissais, je pâlissais et je sortais sans avoir rien dit, ayant peine à trouver la porte et chancelant comme un homme ivre sur les marches du perron.
«Lorsque j’étais dehors, mes facultés me revenaient et je lançais au vent les dithyrambes les plus enflammés. J’adressais à l’idole absente mille déclarations d’une éloquence irrésistible. J’égalais dans ces apostrophes muettes les grands poëtes de l’amour. – Le Cantique des cantiques de Salomon avec son vertigineux parfum oriental et son lyrisme halluciné de haschich, les sonnets de Pétrarque avec leurs subtilités platoniques et leurs délicatesses éthérées, l’Intermezzo de Henri Heine avec sa sensibilité nerveuse et délirante n’approchent pas de ces effusions d’âme intarissables où s’épuisait ma vie. Au bout de chacun de ces monologues, il me semblait que la comtesse vaincue devait descendre du ciel sur mon cœur, et plus d’une fois je me croisai les bras sur ma poitrine, pensant les renfermer sur elle.
«J’étais si complétement possédé que je passais des heures à murmurer en façon de litanies d’amour ces deux mots: – Prascovie Labinska, – trouvant un charme indéfinissable dans ces syllabes tantôt égrenées lentement comme des perles, tantôt dites avec la volubilité fiévreuse du dévot que sa prière même exalte. D’autres fois, je traçais le nom adoré sur les plus belles feuilles de vélin, en y apportant des recherches calligraphiques des manuscrits du moyen âge, rehauts d’or, fleurons d’azur, ramages de sinople. J’usais à ce labeur d’une minutie passionnée et d’une perfection puérile les longues heures qui séparaient mes visites à la comtesse. Je ne pouvais lire ni m’occuper de quoi que ce fût. Rien ne m’intéressait hors de Prascovie, et je ne décachetais même pas les lettres qui me venaient de France. A plusieurs reprises je fis des efforts pour sortir de cet état; j’essayai de me rappeler les axiomes de séduction acceptés par les jeunes gens, les stratagèmes qu’emploient les Valmont du café de Paris et les don Juan du Jockey-Club; mais à l’exécution le cœur me manquait, et je regrettais de ne pas avoir, comme le Julien Sorel de Stendhal, un paquet d’épîtres progressives à copier pour les envoyer à la comtesse. Je me contentais d’aimer, me donnant tout entier sans rien demander en retour, sans espérance même lointaine, car mes rêves les plus audacieux osaient à peine effleurer de leurs lèvres le bout des doigts rosés de Prascovie. Au quinzième siècle, le jeune novice le front sur les marches de l’autel, le chevalier agenouillé dans sa roide armure, ne devaient pas avoir pour la madone une adoration plus prosternée.»
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