Théophile Gautier - Romans et contes
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«Monsieur Cherbonneau, je ne sais si vous me guérirez, et, après tout, je n’en ai nulle envie, mais je dois avouer que vous avez pénétré du premier coup la cause de l’état mystérieux où je me trouve. Il me semble que mon corps est devenu perméable, et laisse échapper mon moi comme un crible l’eau par ses trous. Je me sens fondre dans le grand tout, et j’ai peine à me distinguer du milieu où je plonge. La vie dont j’accomplis, autant que possible, la pantomime habituelle, pour ne pas chagriner mes parents et mes amis, me paraît si loin de moi, qu’il y a des instants où je me crois déjà sorti de la sphère humaine: je vais et je viens par les motifs qui me déterminaient autrefois, et dont l’impulsion mécanique dure encore, mais sans participer à ce que je fais. Je me mets à table aux heures ordinaires, et je parais manger et boire, quoique je ne sente aucun goût aux plats les plus épicés et aux vins les plus forts: la lumière du soleil me semble pâle comme celle de la lune, et les bougies ont des flammes noires. J’ai froid aux plus chauds jours de l’été; parfois il se fait en moi un grand silence comme si mon cœur ne battait plus et que les rouages intérieurs fussent arrêtés par une cause inconnue. La mort ne doit pas être différente de cet état si elle est appréciable pour les défunts.
– Vous avez, reprit le docteur, une impossibilité de vivre chronique, maladie toute morale et plus fréquente qu’on ne pense. La pensée est une force qui peut tuer comme l’acide prussique, comme l’étincelle de la bouteille de Leyde, quoique la trace de ses ravages ne soit pas saisissable aux faibles moyens d’analyse dont la science vulgaire dispose. Quel chagrin a enfoncé son bec crochu dans votre foie? Du haut de quelle ambition secrète êtes-vous retombé brisé et moulu? Quel désespoir amer ruminez-vous dans l’immobilité? Est-ce la soif du pouvoir qui vous tourmente? Avez-vous renoncé volontairement à un but placé hors de la portée humaine? – Vous êtes bien jeune pour cela. – Une femme vous a-t-elle trompé?
– Non, docteur, répondit Octave, je n’ai pas même eu ce bonheur.
– Et cependant, reprit M. Balthazar Cherbonneau, je lis dans vos yeux ternes, dans l’habitude découragée de votre corps, dans le timbre sourd de votre voix, le titre d’une pièce de Shakspeare aussi nettement que s’il était estampé en lettres d’or sur le dos d’une reliure de maroquin.
– Et quelle est cette pièce que je traduis sans le savoir? dit Octave, dont la curiosité s’éveillait malgré lui.
– Love’s labour’s lost , continua le docteur avec une pureté d’accent qui trahissait un long séjour dans les possessions anglaises de l’Inde.
– Cela veut dire, si je ne me trompe, peines d’amour perdues .
– Précisément.»
Octave ne répondit pas; une légère rougeur colora ses joues, et, pour se donner une contenance, il se mit à jouer avec le gland de sa cordelière: le docteur avait reployé une de ses jambes sur l’autre, ce qui produisait l’effet des os en sautoir gravés sur les tombes, et se tenait le pied avec la main à la mode orientale. Ses yeux bleus se plongeaient dans les yeux d’Octave et les interrogeaient d’un regard impérieux et doux.
«Allons, dit M. Balthazar Cherbonneau, ouvrez-vous à moi, je suis le médecin des âmes, vous êtes mon malade, et, comme le prêtre catholique à son pénitent, je vous demande une confession complète, et vous pourrez la faire sans vous mettre à genou.
– A quoi bon? En supposant que vous ayez deviné juste, vous raconter mes douleurs ne les soulagerait pas. Je n’ai pas le chagrin bavard, – aucun pouvoir humain, même le vôtre, ne saurait me guérir.
– Peut-être,» fit le docteur en s’établissant plus carrément dans son fauteuil, comme quelqu’un qui se dispose à écouter une confidence d’une certaine longueur.
«Je ne veux pas, reprit Octave, que vous m’accusiez d’un entêtement puéril, et vous laisser, par mon mutisme, un moyen de vous laver les mains de mon trépas; mais, puisque vous y tenez, je vais vous raconter mon histoire; – vous en avez deviné le fond, je ne vous disputerai pas les détails. Ne vous attendez à rien de singulier ou de romanesque. C’est une aventure très-simple, très-commune, très-usée; mais, comme dit la chanson de Henri Heine, celui à qui elle arrive la trouve toujours nouvelle, et il en a le cœur brisé. En vérité, j’ai honte de dire quelque chose de si vulgaire à un homme qui a vécu dans les pays les plus fabuleux et les plus chimériques.
– N’ayez aucune crainte; il n’y a plus que le commun qui soit extraordinaire pour moi, dit le docteur en souriant.
– Eh bien, docteur, je me meurs d’amour.»
II
«Je me trouvais à Florence vers la fin de l’été, en 184… la plus belle saison pour voir Florence. J’avais du temps, de l’argent, de bonnes lettres de recommandation, et alors j’étais un jeune homme de belle humeur, ne demandant pas mieux que de s’amuser. Je m’installai sur le Long-Arno, je louai une calèche et je me laissai aller à cette douce vie florentine qui a tant de charme pour l’étranger. Le matin, j’allais visiter quelque église, quelque palais ou quelque galerie tout à mon aise, sans me presser, ne voulant pas me donner cette indigestion de chefs-d’œuvre qui, en Italie, fait venir aux touristes trop hâtifs la nausée de l’art; tantôt je regardais les portes de bronze du baptistère, tantôt le Persée de Benvenuto sous la loggia dei Lanzi, le portrait de la Fornarina aux Offices, ou bien encore la Vénus de Canova au palais Pitti, mais jamais plus d’un objet à la fois. Puis je déjeunais au café Doney, d’une tasse de café à la glace, je fumais quelques cigares, parcourais les journaux, et, la boutonnière fleurie de gré ou de force par ces jolies bouquetières coiffées de grands chapeaux de paille qui stationnent devant le café, je rentrais chez moi faire la sieste; à trois heures, la calèche venait me prendre et me transportait aux Cascines . Les Cascines sont à Florence ce que le bois de Boulogne est à Paris, avec cette différence que tout le monde s’y connaît, et que le rond-point forme un salon en plein air, où les fauteuils sont remplacés par des voitures, arrêtées et rangées en demi-cercle. Les femmes, en grande toilette, à demi couchées sur les coussins, reçoivent les visites des amants et des attentifs, des dandys et des attachés de légation, qui se tiennent debout et chapeau bas sur le marchepied. – Mais vous savez cela tout aussi bien que moi. – Là se forment les projets pour la soirée, s’assignent les rendez-vous, se donnent les réponses, s’acceptent les invitations; c’est comme une Bourse du plaisir qui se tient de trois heures à cinq heures, à l’ombre de beaux arbres, sous le ciel le plus doux du monde. Il est obligatoire, pour tout être un peu bien situé, de faire chaque jour une apparition aux Cascines. Je n’avais garde d’y manquer, et le soir, après dîner, j’allais dans quelques salons, ou à la Pergola, lorsque la cantatrice en valait la peine.
«Je passai ainsi un des plus heureux mois de ma vie; mais ce bonheur ne devait pas durer. Une magnifique calèche fit un jour son début aux Cascines. Ce superbe produit de la carrosserie de Vienne, chef-d’œuvre de Laurenzi, miroité d’un vernis étincelant, historié d’un blason presque royal, était attelé de la plus belle paire de chevaux qui ait jamais piaffé à Hyde-Park ou à Saint-James au Drawing-Room de la reine Victoria, et mené à la Daumont de la façon la plus correcte par un tout jeune jockey en culotte de peau blanche et en casaque verte; les cuivres des harnais, les boîtes des roues, les poignées des portières brillaient comme de l’or et lançaient des éclairs au soleil; tous les regards suivaient ce splendide équipage qui, après avoir décrit sur le sable une courbe aussi régulière que si elle eût été tracée au compas, alla se ranger auprès des voitures. La calèche n’était pas vide, comme vous le pensez bien; mais dans la rapidité du mouvement on n’avait pu distinguer qu’un bout de bottine allongé sur le coussin du devant, un large pli de châle et le disque d’une ombrelle frangée de soie blanche. L’ombrelle se referma et l’on vit resplendir une femme d’une beauté incomparable. J’étais à cheval et je pus m’approcher assez pour ne perdre aucun détail de ce chef-d’œuvre humain. L’étrangère portait une robe de ce vert d’eau glacé d’argent qui fait paraître noire comme une taupe toute femme dont le teint n’est pas irréprochable, – une insolence de blonde sûre d’elle-même. – Un grand crêpe de Chine blanc, tout bossué de broderies de la même couleur, l’enveloppait de sa draperie souple et fripée à petits plis, comme une tunique de Phidias. Le visage avait pour auréole un chapeau de la plus fine paille de Florence, fleuri de myosotis et de délicates plantes aquatiques aux étroites feuilles glauques; pour tout bijou, un lézard d’or constellé de turquoises cerclait le bras qui tenait le manche d’ivoire de l’ombrelle.
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