Emile Gaboriau - Le capitaine Coutanceau

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Et les tambours battaient toujours, les cuivres mugissaient, les canons tiraient à coups si précipités que leur fumée fermait l’horizon… Et au-dessus de tout, s’élevait de plus en plus formidable le même cri:

– Vive Pétion!..

C’était comme le mot d’ordre de la journée…

On le voyait sur tous les drapeaux. Des milliers d’hommes avaient écrit à la craie sur leur bonnet ou sur leur chapeau: Pétion ou la mort!..

D’où j’étais, en me penchant, je pouvais apercevoir le roi.

Il était immobile comme une statue, regardant d’un œil morne cette marée humaine qui montait toujours…

C’étaient les sections qui défilaient… Le 104 erégiment passa, précédant des fédérés qui portaient les tables de la loi et un modèle en plâtre de la Bastille… Puis vint la section Saint-Marceau, dont la musique jouait: Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille…

Enfin, le triomphateur de la journée, Pétion lui-même, parut à la tête de la municipalité.

Ses habits étaient en désordre, sa coiffure dérangée, il était pâle comme la mort et semblait près de défaillir, écrasé sous le poids de son triomphe…

Il s’appuyait au bras d’un ami, et par moments faisait un geste de la main, comme pour dire: «Grâce!.. assez!..» Mais ce geste, loin de calmer les acclamations, redoublait leur violence.

Quand il passa devant notre tas de briques, Fougeroux se dressa, et agitant son chapeau, clama d’une voix de tonnerre! «Pétion ou la mort!..» Puis, se retournant vers moi:

– Ah! on se ferait tuer pour cet homme-là, me dit-il.

J’étais bouleversé; cependant je ne pus m’empêcher de sourire et je lui demandai:

– Pourquoi?..

Il parut embarrassé, puis haussant les épaules:

– Je ne sais pas, me répondit-il, mais n’importe: Vive Pétion!..

Le tour était venu de l’Assemblée nationale. Elle s’avançait, formant un bataillon compacte de huit cents hommes, ayant à sa tête son président, qui était, ce jour-là, Aubert-Dubayer.

L’Assemblée s’arrêta, devant le portique de l’Ecole-Militaire, et le roi descendit, pour se rendre, au milieu d’elle, jusqu’à l’autel de la patrie…

Lorsque les députés se remirent en marche, la reine quitta le balcon, et quand elle reparut l’instant d’après, elle tenait une longue vue, dont elle se servit pour suivre le roi…

De notre tas de briques, nous le distinguions à son habit brodé… Il avançait péniblement, ballotté par la foule comme une coquille de noix par les vagues… Deux fois je le perdis de vue… puis enfin il apparut au sommet de l’autel de la patrie.

Je le vis lever la main pour prêter serment…

Tous les canons éclatèrent à la fois, les tambours roulèrent et une acclamation s’éleva, formidable, à faire crouler le ciel.

L’instant d’après, le roi avait disparu, et je crus apercevoir comme une mêlée au bas des gradins…

Je sus, le soir, ce que c’était: Le président de l’Assemblée avait proposé au roi de mettre le feu à l’arbre de la Féodalité, et le roi avait refusé en disant:

– C’est inutile… Il n’y a plus de féodalité en France.

N’importe! le programme était rempli… ou à peu près.

Un escadron de cavalerie se mit en mouvement au pas, et cette manœuvre permit au roi de regagner sans encombre l’Ecole-Militaire.

Il se montra au balcon, et quelques timides: Vive le roi! le saluèrent, aussitôt étouffés sous des: Vive Pétion! plus furieux que jamais.

L’instant d’après, nous le vîmes remonter en carrosse et s’éloigner…

Il s’agissait de nous retirer nous-mêmes, et en vérité ce n’était pas chose aisée, que de traverser diagonalement le Champ de Mars, pour gagner une des grilles.

Le départ du roi n’avait en rien diminué la cohue, et l’exaltation, s’il est possible, augmentait.

A défaut du roi, quatre députés, Jean Debry, Gensonné, Antonelle et Garreau, étaient allés mettre le feu aux matières inflammables dont on avait entouré l’arbre de la Féodalité, et le peuple s’étouffait pour le voir brûler, battant des mains chaque fois que la flamme atteignait un des emblèmes dont il était chargé.

De notre place, nous ne distinguions qu’un tourbillon de fumée noire et d’étincelles; mais cela suffisait pour transporter Fougeroux.

– Très-bien! criait-il. Ça ira, ça ira..

Mais notre compagnon, le petit bonhomme au nez pointu, était plus difficile à contenter.

– Imbéciles! grommelait-il, qui croient, en brûlant le simulacre, anéantir la réalité!..

Moi qui savait combien le salpêtre était rare, et qu’on organisait des explorations dans les caves de Paris pour s’en procurer, je pensais:

– Toute cette poudre qu’on brûle, on ferait bien mieux de la réserver pour les Prussiens!..

C’est que Dieu sait ce que l’on en perdait… Aux sourdes détonations des canons du bord de l’eau, se joignaient de tous côtés les pétillements de la mousqueterie. Tous les hommes armés de fusils, volontaires nationaux ou fédérés des départements, déchargeaient leurs armes en l’air. On ne s’entendait plus; on se serait cru au fort d’une bataille. L’odeur de la poudre vous saisissait à la gorge, et au-dessus du Champ de la Fédération, planait un nuage immense de poussière et de fumée, dans lequel tourbillonnaient comme des papillons blancs les enveloppes des cartouches.

A vingt-cinq toises de nous était arrêtée une charrette, sur laquelle on avait établi une presse, et des ouvriers en manche de chemise, coiffés du bonnet rouge, imprimaient et distribuaient à profusion des chansons patriotiques.

En face de l’Ecole Militaire, des volontaires avaient, je ne sais comment, déblayé un assez large espace, et on y dansait des rondes, au son de musiques véritablement enragées…

Jamais je n’avais vu, jamais je n’ai vu depuis chose pareille… Paris entier était là, Paris saisi de vertige, délirant, fou.

Alors je compris la contagion des grandes passions qui bouleversent les masses… Je sentais la fièvre me gagner, mes idées se brouillaient; j’éprouvais comme un vague besoin d’imiter tous ces gens que je voyais là, de crier, de me démener…

Malheureusement, je me sentais aussi défaillir… Il était quatre heures, et je n’avais rien pris de la journée qu’une croûte de pain et un doigt de vin blanc.

Fougeroux me vit si blême qu’il s’en inquiéta.

– Il faut rentrer coûte que coûte, me déclara-t-il résolument, la bourgeoise doit être inquiète.

C’était bien mon avis, mais mesurant de l’œil la distance à parcourir et l’effroyable épaisseur de la foule, je me sentais découragé.

– Si nous nous engageons dans cette cohue, répondis-je, nous serons peut-être des heures pour nous en tirer.

– Essayons toujours, gronda Fougeroux, en retournant ses manches et en faisant mine de descendre de notre tas de briques.

Mais notre compagnon à mine chafouine l’arrêta en nous disant:

– Permettez, citoyens… un service en vaut un autre. Grâce à vous, j’ai très-bien vu, je vais, en échange, vous tirer d’ici… Le peuple, voyez-vous, ça me connaît… Laissez-moi seulement passer devant.

Il se laissa glisser à terre, et nous l’imitâmes, mais sans avoir grande confiance en ses promesses…

Même Fougeroux me dit:

– C’est un farceur, ce citoyen, vous verrez qu’il compte tout simplement sur mes coudes.

Il se trompait.

A peine nous étions-nous jetés dans la foule, qui se referma sur nous, que se manifesta le singulier pouvoir de ce petit homme, que j’avais pris pour un clerc de procureur.

Il glissait dans la mêlée, comme une anguille dans la vase, sans effort, pour ainsi dire, échangeant à tout moment des signes de reconnaissance avec des gens qu’il trouvait sur son passage.

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