Clavel Bernard - Le tonnerre de Dieu (Qui m'emporte)

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Le tonnerre de Dieu (Qui m'emporte): краткое содержание, описание и аннотация

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Léandre ne parlait plus. Il allait de son grand pas qui balançait contre son dos la petite marmite de fonte.

Moi, je le suivais sans cesser de penser à cette petite vallée. Au temps du jeu de boules et des gens qui riaient.

Je ne sais pas si cela venait de ce que la nuit tombante transformait tout autour de moi, mais il me semblait que ces personnages étaient à moi. C’était étrange comme impression : ils étaient là, et j’avais le pouvoir de leur faire faire ce que je voulais.

J’étais à peu près dans le même état que lorsqu’on vient de se réveiller et qu’on voudrait continuer un rêve.

Il y avait aussi, qui bourdonnaient sans cesse à mes oreilles, ces mots de Brassac : « Une autre vie. » Et, à ce moment-là, j’ai eu cette vision curieuse de la vallée fermée qui contenait une vie. Tout autour, c’était « une autre vie ».

C’est alors que nous sommes sortis de la dernière châtaigneraie. J’ai aperçu, tout au bout du sentier, la lumière de l’écurie où Marie devait traire. J’ai pensé à elle. C’était en parlant d’elle que Léandre avait dit : « Une autre vie. »

Bien sûr, Marie n’avait certainement jamais pensé à vivre ailleurs. Alors je me suis dit que si les circonstances l’avaient voulu, Marie, faible de caractère comme elle est, aurait très bien pu être putain.

Tout de suite, je m’en suis voulu parce que j’aime bien Marie, mais, pourtant, je crois que j’ai raison.

Nous avons marché jusque dans la cour. Là, Léandre a paru hésiter. Peut-être avait-il envie d’aller à l’écurie où Marie se trouvait, peut-être voulait-il aller à la cuisine pour retarder l’instant de la voir ? Je ne sais pas. Et je ne sais pas non plus ce qui s’est passé en moi d’un seul coup. J’ai pris le bras de Léandre, je me suis plantée devant lui et je lui ai dit :

— Léandre, faut me promettre de ne plus vous saouler.

Il s’est penché pour mieux me voir dans la nuit qui s’épaississait. Une minute le vent a soufflé très fort en tournant dans la cour.

— Oui, faudrait.

Léandre a dit ces deux mots à voix presque basse. Puis, se retournant, il a marché très vite vers l’écurie.

14

Je pensais que Léandre voulait parler à Marie et je ne l’ai pas suivi.

Quand ils sont venus me rejoindre à la cuisine, j’avais mis le couvert et nous avons tout de suite commencé de manger. Ils ne parlaient pas. Je n’ai rien osé dire.

Le vent avait redoublé de violence et la lumière s’est éteinte à plusieurs reprises. Chaque fois Léandre éclairait son briquet, mais, avant qu’il ait achevé d’allumer la bougie que Marie avait posée devant lui, la lumière revenait. C’est ce qui a fini par nous faire rire. Pourtant, vers la fin du repas, la lumière s’est éteinte pour de bon. Marie avait justement fait griller des châtaignes, et c’est à la lumière de la bougie que nous les avons mangées.

Des ombres énormes dansaient au plafond et contre les murs. Chaque fois que Marie découvrait le foyer pour y mettre une bûche, la pièce s’éclairait de rouge, les ombres changeaient de place, se multipliaient, dansaient de plus belle tandis que des étincelles giclaient en pétillant. Le feu ronflait très fort et la flamme faisait le gros dos.

J’étais heureuse. Je regardais sans cesse dans les coins d’ombre. Je savais pourtant bien que je n’y trouverais rien d’autre qu’un bout de museau à peine éclairé ou l’angle d’un meuble que je connaissais bien, mais je regardais quand même.

Je n’osais pas dire que j’étais heureuse. D’abord, j’aurais eu peur de ne pas savoir expliquer pourquoi. Et puis, il me semblait qu’il y avait encore quelque chose entre Léandre et Marie. Quelque chose qui paraissait s’être aggravé depuis que la lumière avait disparu.

Pendant longtemps je n’ai rien dit. Pourtant, Léandre semblait tellement soucieux que j’ai fini par lui demander ce qu’il avait. Il m’a expliqué que le vent avait très bien pu démolir la ligne électrique à l’intérieur de sa propriété. Cela s’était déjà produit à plusieurs reprises, et chaque fois la réparation avait coûté très cher. En outre, lors du dernier accident de ce genre, les hommes de la Compagnie avaient dit que la ligne était trop vieille et ne supporterait certainement plus beaucoup de réparations. Alors Marie a soupiré en disant :

— Si on est obligé de la refaire, avec l’année qu’on a eue, je me demande où on prendra les sous.

Elle a marqué un temps avant de dire encore à voix très basse :

— C’est qu’il faut vivre… Ça coûte.

J’ai bien vu que Léandre me regardait, puis qu’il regardait Marie, mais elle n’a pas levé les yeux.

Tout ce qu’il y avait de joie en moi s’était arrêté de remuer. Les ombres sur le mur dansaient moins que tout à l’heure.

J’allais dire que j’étais fatiguée et monter dans ma chambre quand les chiens ont couru vers la porte. Seule la petite noire a jappé deux fois. Léandre les a regardés, puis aussitôt il s’est levé en disant :

— Ça ne peut être que Roger.

En effet, nous avons bientôt entendu la moto qui est venue s’arrêter devant la porte. Léandre est sorti en ouvrant à peine pour éviter que les chiens le suivent. Moi je pensais toujours à la phrase de Marie : « C’est qu’il faut vivre… Ça coûte. » J’avais envie de lui dire bonsoir et de monter avant le retour de Léandre. Mais j’ai hésité trop longtemps et les deux hommes sont entrés.

Aussitôt, tous les chiens se sont précipités sur Roger et lui ont fait une fête incroyable. Il portait un grand sac à pommes de terre qu’il a posé sur une chaise. Léandre a crié un coup, tous les chiens ont fait le cercle en attendant leur os. Une fois la distribution terminée, Léandre a emporté le sac au fruitier.

Marie a fait asseoir Roger après me l’avoir présenté. Je le voyais mal à cause de la bougie qui était entre nous deux. Quand Léandre est revenu, il a tout de suite demandé à Roger s’il y avait du courant à Loire. Roger a répondu que oui et Marie s’est mise à se lamenter en disant qu’il n’y avait plus de doute, que la ligne était certainement cassée dans la partie leur appartenant. Léandre l’a laissé dire un moment puis il l’a interrompue :

— Tais-toi, ça ne sert à rien de pleurer.

— Tu peux bien dire, mais où est-ce qu’on prendra les sous ?

Roger est intervenu.

— Je comprends pas que vous vous fassiez tant de soucis maintenant. Ça peut bien être le long de la route. Rien ne prouve que ce soit dans la partie qui est à vous.

Sa voix était douce et il parlait posément.

Ils ont discuté encore un moment de la ligne électrique, puis Léandre a demandé à Roger quelle idée il avait eue de venir à une heure pareille et avec ce temps-là. Roger a expliqué que le lendemain il avait l’intention de démonter entièrement sa moto pour la nettoyer et qu’il lui fallait bien sa journée.

Il restait des châtaignes grillées, Marie a remis une bûche dans le feu et apporté sur la table un litre de vin. Nous avons mangé et bu, mais personne ne parlait. Dehors, le vent menait toujours la sarabande, mais dans la pièce, il y avait un autre bruit qui meublait. C’était le bruit que faisaient les chiens en rongeant leur os. De temps à autre l’un d’eux grognait, mais ça n’allait jamais jusqu’à la bagarre. Bob s’était mis sous la table, contre mes jambes. À un certain moment j’ai dû le repousser parce qu’il me bavait sur les pieds. Il s’est retourné et j’ai vu que Roger, en face de moi, se penchait pour regarder. Il a dit en riant :

— T’en tiens de la place toi, le gros.

Et il a déplacé sa chaise vers la gauche. Ainsi, je le voyais mieux et j’ai remarqué tout de suite qu’il avait des yeux très noirs et les cheveux noirs très courts mais frisés.

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