Boulle, Pierre - Le Pont de la rivière Kwaï

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C’était l’occasion qu’il avait guettée toute sa vie. Il avait toujours rêvé d’entreprendre une grande œuvre sans être à chaque instant harcelé par des bureaux administratifs, exaspéré par l’ingérence dans son travail de fonctionnaires qui lui demandaient d’insipides justifications, s’ingéniaient à lui mettre des bâtons dans les roues sous prétexte d’économie et réduisaient à néant ses efforts vers une création originale. Ici, il n’aurait de comptes à rendre qu’à son colonel. Celui-ci lui témoignait de la sympathie ; s’il respectait l’organisation et un certain formalisme indispensable, il était du moins compréhensif et ne se laissait pas hypnotiser par des questions de crédits ou de politique en matière de ponts. De plus, avec une entière bonne foi, il avait avoué son ignorance technique et affirmé son intention de laisser à son adjoint la bride sur le cou. Certes, le travail était difficile, et les moyens manquaient, mais lui, Reeves, suppléerait à toutes les insuffisances par son ardeur. En lui grondait déjà le souffle qui attise le foyer créateur de l’âme en faisant jaillir ces grandes flammes dévorantes qui consument tous les obstacles.

À partir de cet instant, les journées ne comptèrent plus pour lui aucune minute de repos. Il ébaucha d’abord rapidement un croquis du pont, tel qu’il le voyait devant ses yeux lorsqu’il contemplait la rivière, avec ses quatre rangées de piliers majestueux rigoureusement alignés ; avec son harmonieuse et audacieuse superstructure, s’élevant à plus de cent pieds au-dessus de l’eau, aux entretoises assemblées par un procédé dont il était l’inventeur et qu’il avait vainement essayé autrefois de faire adopter au gouvernement routinier des Indes ; avec son large tablier encadré de solides balustrades à claire-voie, comprenant non seulement le passage des rails, mais, à côté, une route pour les piétons et les véhicules.

Après cela, il aborda les calculs et les diagrammes, puis un plan définitif. Il avait réussi à obtenir un rouleau de papier à peu près convenable de son collègue japonais, qui se glissait parfois silencieusement derrière lui, contemplant l’œuvre naissante, sans pouvoir dissimuler son admiration effarée.

Il prit ainsi l’habitude de travailler de l’aube au crépuscule, sans un instant de repos ; jusqu’à ce qu’il comprît que le temps s’écoulait trop vite ; jusqu’au moment où il s’aperçut avec angoisse que les journées étaient trop courtes et que son projet ne serait pas terminé dans les délais qu’il s’était imposés. Alors, par l’intermédiaire du colonel Nicholson, il obtint de Saïto l’autorisation de conserver une lumière après l’extinction des feux. Ce fut à partir de cette date que, assis sur un tabouret branlant, son misérable lit en bambou lui servant de pupitre, sa feuille à dessin étalée sur une planche amoureusement rabotée par lui, éclairé par une minuscule lampe à huile qui empestait la cabane de son odeur fétide, déplaçant d’une main experte un té et une équerre taillés avec des précautions infinies, il passa ses soirées, parfois ses nuits, à établir le plan du pont.

Il ne déposait ces instruments que pour saisir une autre feuille de papier et effectuer fiévreusement des pieds carrés de calculs, sacrifiant son sommeil, après des journées harassantes, pour incarner sa science dans l’œuvre qui devait démontrer la supériorité occidentale – ce pont qui devait supporter les trains japonais, dans leur course triomphale vers le golfe du Bengale.

Clipton avait pensé que les servitudes du modus operandi occidental (d’abord l’élaboration de l’organisation, puis les patientes recherches et les spéculations de la technique) retarderaient la réalisation de l’ouvrage, un peu plus que ne l’eût fait l’empirisme désordonné des Nippons. Il ne fut pas long à reconnaître la vanité de cet espoir, et l’erreur qu’il avait commise en raillant ces préparatifs, au cours des insomnies provoquées par la lampe de Reeves. Il commença à convenir qu’il s’était laissé entraîner à une critique beaucoup trop facile des pratiques civilisées le jour où Reeves passa son plan complètement terminé au commandant Hughes et où l’exécution fut abordée avec une rapidité dépassant les rêves les plus optimistes de Saïto.

Reeves n’était pas un de ces êtres qui, complètement hypnotisés par la préparation symbolique, retardent indéfiniment l’ère de la réalisation, parce que toute leur énergie est dévouée à l’esprit au détriment de la matière. Il conservait un pied sur le sol. D’ailleurs, quand il avait tendance à rechercher un peu trop la perfection théorique et à envelopper le pont dans un brouillard de chiffres abstraits, le colonel Nicholson était là pour le remettre dans le droit chemin. Celui-ci possédait ce bon sens réaliste du chef, qui ne perd jamais de vue le but à atteindre, ni les moyens dont il dispose, et qui maintient chez ses subordonnés une proportion harmonieuse entre l’idéal et la pratique.

Le colonel avait approuvé les expériences préliminaires, à condition qu’elles fussent rapidement terminées. Il avait également considéré d’un bon œil le tracé du plan, et s’était fait expliquer en détail les innovations dues au génie inventif de Reeves. Il avait seulement insisté pour que celui-ci ne se surmenât pas.

« Nous serons bien avancés quand vous serez tombé malade, Reeves. Toute l’œuvre repose sur vous, songez-y. »

Il commença toutefois à dresser l’oreille et à faire entendre la voix du sens commun, le jour où Reeves vint le trouver d’un air préoccupé pour lui exposer certains scrupules…

« Il y a un point qui me tracasse, sir. Je ne pense pas que nous devions en tenir compte, mais je tiens à avoir votre approbation.

— Qu’y a-t-il, Reeves ? demanda le colonel.

— Le séchage des bois, sir. Aucun ouvrage sérieux ne devrait être exécuté avec des arbres fraîchement abattus. Il faudrait les laisser exposés à l’air auparavant.

— Pendant combien de temps faudrait-il faire sécher vos bois, Reeves ?

— Cela varie avec la qualité, sir. Pour certaines espèces, il est prudent d’aller jusqu’à dix-huit mois, ou même deux ans.

— Cela est impossible, Reeves, dit le colonel avec véhémence. Nous ne disposons en tout que de cinq mois. »

Le capitaine baissa la tête d’un air contrit.

« Hélas ! je le sais, sir, et c’est bien ce qui me désole.

— Et quel inconvénient y a-t-il à employer du bois frais ?

— Certaines essences se contractent, sir, et il peut en résulter des fentes et des jeux, une fois l’ouvrage monté… Pas pour tous les bois, d’ailleurs ; l’orme, par exemple, ne bouge presque pas. J’ai choisi évidemment des arbres qui présentent des caractères comparables à celui-là… Les piles en orme du London Bridge, sir, ont résisté pendant six cents ans.

— Six cents ans ! » s’exclama le colonel Nicholson.

Une flamme brilla dans ses yeux, tandis qu’il se tournait instinctivement vers la rivière Kwaï.

« Six cents ans, ce ne serait pas si mal, Reeves !

— Oh ! c’est un cas exceptionnel, sir. On ne peut guère compter ici que sur cinquante ou soixante ans. Peut-être un peu moins, si le bois sèche mal.

— Il faut prendre cette chance, Reeves, affirma le colonel avec autorité. Utilisez des bois frais. Nous ne pouvons faire l’impossible. Si l’on nous reproche quelque défaut, il suffit que nous puissions répondre : c’était inévitable.

— Je comprends, sir… Encore un point : la créosote, qui protège les poutres contre l’attaque des insectes, je crois que nous devrons nous en passer, sir. Les Japonais n’en ont pas. Nous pourrions évidemment fabriquer un succédané… J’ai songé à monter un appareil de distillation du bois. Cela serait possible, mais demanderait un peu de temps… À la réflexion, je ne le recommande pas.

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