Pérez-Reverte, Arturo - Les bûchers de Bocanegra

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Angélica comprit mon geste. Car son sourire, cette moue diabolique que j’adorais, éclaira sa bouche. Puis elle frôla ses lèvres du bout de ses doigts, comme pour m’envoyer un baiser. Et la rue de Tolède, et Madrid, et la terre entière se transformèrent en une délicieuse harmonie qui me donna l’ivresse d’être vivant.

Je restai immobile longtemps après que la voiture eut disparu au fond de la rue. Puis, prenant une plume neuve, je la lissai sur mon pourpoint et terminai de copier le sonnet de Don Francisco :

Ame à qui tout un dieu a été la prison, veines qui ont nourri l’intense flamboiement, humeurs qui ont brûlé aussi glorieusement, vous laisserez son corps, mais non son attention ; car cendres vous serez quoique avec sentiment et si poussière donc, poussière d’un amant.

La nuit tombait, mais il y avait encore assez de jour pour qu’il ne soit pas nécessaire de faire de la lumière. L’Auberge du Lansquenet se trouvait dans une rue sale et puante, bien mal nommée la rue du Printemps, près de la fontaine du Lave-pieds où se trouvaient les plus misérables tavernes, gargotes et bordels de Madrid. Des cordes à linge traversaient la rue et l’on entendait par les fenêtres les discussions entre voisins et les pleurs des enfants. Dans l’entrée s’amoncelait du crottin et Diego Alatriste dut faire attention à ne pas salir ses brodequins quand il entra dans la cour où une charrette démantibulée, privée de roues, reposait sur ses essieux posés sur des pierres. Il jeta un bref coup d’œil autour de lui, puis il prit l’escalier. Après avoir monté une trentaine de marches et croisé quatre ou cinq chats qui filèrent entre ses jambes, il arriva au dernier étage sans être inquiété. Une fois rendu sur le palier, il se mit à examiner les portes de la galerie. Si les informations de Martin Saldana étaient justes, il s’agissait de la dernière sur la droite, juste dans l’angle du corridor. Il s’avança vers elle aussi silencieusement que possible, en même temps qu’il ramenait sur lui la cape qui dissimulait son gilet de buffle et son pistolet. Des pigeons roucoulaient sous le toit, seul bruit qu’on entendait dans cette partie de la maison. De l’étage d’en bas montait un fumet de ragoût. Une servante chantonnait quelque part. Alatriste s’arrêta, chercha des yeux par où il pourrait battre en retraite si c’était nécessaire, s’assura que son épée et sa dague étaient bien là où il fallait, puis il sortit son pistolet de sous son ceinturon et, après avoir vérifié l’amorce, souleva le chien avec son pouce. L’heure était venue de régler les comptes. Il lissa sa moustache avec deux doigts, dégrafa sa cape, puis ouvrit la porte.

C’était une chambre misérable. Elle sentait le renfermé et la solitude. Quelques cafards déjà levés couraient sur la table parmi les restes de nourriture, comme des pillards après une bataille. Il y avait deux bouteilles vides, une cruche d’eau et des verres ébréchés, des vêtements sales sur une chaise, un pot de chambre à moitié plein par terre, un pourpoint, une cape et un chapeau noirs accrochés au mur. Et aussi un lit, avec une épée sur l’oreiller. Dans ce lit se trouvait Gualterio Malatesta.

Si l’Italien avait fait le moindre geste de surprise ou de menace, Alatriste l’aurait sûrement expédié dans l’autre monde sans autre préambule avec son pistolet, à bout portant. Mais Malatesta regarda fixement la porte comme s’il avait du mal à reconnaître l’homme qui venait d’entrer. Sa main droite ne bougea pas d’un pouce dans la direction du pistolet armé qu’il avait posé sur ses draps. Appuyé sur un oreiller, il avait assez triste mine, ce qui rendait encore plus patibulaire que de coutume son visage émacié par la souffrance et une barbe de trois jours : les sourcils enflés par une plaie mal refermée, un pansement sale sous la joue gauche, les mains et le visage gris comme cendre. Son torse nu était couvert de bandages imprégnés de sang séché et dans les taches brunes qui s’étalaient sur eux, Alatriste compta au moins trois blessures. Le sicaire n’avait pas eu le beau rôle dans l’escarmouche de la ruelle.

Son pistolet braqué sur lui, le capitaine ferma la porte et s’approcha du lit. Malatesta semblait l’avoir enfin reconnu, car son regard brillant et fiévreux s’était durci. Sa main s’efforçait faiblement d’empoigner le pistolet. Alatriste lui mit le canon du sien à deux pouces de la tête, mais l’ennemi était trop épuisé pour lutter. Il avait certainement perdu beaucoup de sang. Comprenant l’inutilité de ses efforts, il se contenta donc de redresser sa tête qui était enfoncée dans l’oreiller et, sous la moustache à l’italienne, bien mal soignée à présent, apparut le trait blanc du dangereux sourire que le capitaine avait appris à connaître à ses dépens. Fatigué, il est vrai. Crispé dans un rictus de douleur. Mais c’était bien la grimace avec laquelle Gualterio Malatesta paraissait toujours prêt à vivre ou à descendre aux enfers.

— Tiens donc, mais si ce n’est pas le capitaine Alatriste… murmura-t-il.

Il avait parlé d’une voix faible et voilée, mais en articulant bien les mots. Ses yeux noirs et fébriles étaient rivés sur le capitaine, indifférents au canon du pistolet qui le tenait en joue.

— A ce que je vois, continua l’Italien, vous avez la charité de visiter les malades.

Il rit doucement. Le capitaine soutint un moment son regard, puis écarta son pistolet, sans lâcher le chien.

— Je suis bon catholique, répondit-il, moqueur.

En entendant cette réponse, Malatesta partit d’un petit rire grinçant qui s’éteignit dans une quinte de toux.

— C’est ce qu’on dit, fit-il quand il eut retrouvé son souffle. C’est ce qu’on dit… Quoique, ces derniers jours, vous ayez eu des hauts et des bas.

Il continua quelque temps à soutenir le regard du capitaine, puis, de la main qui n’avait pas été capable d’empoigner le pistolet, il montra le pichet posé sur la table.

— Auriez-vous l’obligeance de me donner un peu d’eau ?… Ainsi vous pourrez vous vanter d’avoir aussi donné à boire à ceux qui ont soif.

Après un instant de réflexion, Alatriste s’avança lentement vers la cruche et s’en saisit, sans quitter des yeux son ennemi. Malatesta but deux longs traits en l’observant par-dessus le pichet.

— Ainsi vous venez donc me tuer, reprit-il. Ou peut-être espérez-vous que je vous conte les détails de vos dernières aventures ?

Il avait posé la cruche à côté de lui et s’essuyait faiblement la bouche du revers de la main. Son sourire était celui d’un serpent pris au piège : dangereux jusqu’au dernier souffle.

— Je n’ai pas besoin que vous me racontiez quoi que ce soit.

Alatriste avait haussé les épaules. Tout est parfaitement clair : le piège du couvent, Luis d’Alquézar, l’Inquisition… Tout.

— Diable. Alors vous venez simplement me tuer, sans autre forme de procès.

— Oui.

Malatesta semblait réfléchir. La situation ne lui paraissait guère prometteuse.

— De ne rien avoir de neuf à vous dire, conclut-il, va donc abréger ma vie.

— Plus ou moins – c’était maintenant au tour du capitaine d’afficher un sourire dur et menaçant. Mais je vous ferai l’honneur de considérer que vous n’êtes pas porté aux bavardages inutiles.

Malatesta soupira et changea péniblement de position en tâtant ses pansements.

— Trop aimable de votre part – dit-il, résigné, en montrant l’épée qui pendait au-dessus de son oreiller. Dommage que je ne puisse vous rendre la pareille en vous épargnant d’avoir à me tuer dans mon lit, comme un chien… Vous avez bien ferraillé l’autre jour, dans cette maudite ruelle.

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