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Max Gallo: Caïn et Abel

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Max Gallo Caïn et Abel

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Une dose quotidienne de lithium et c’en était fait de la peur, de Satan, de la Bête !

Mais comment se satisfaire de cette banale guérison alors qu’on pouvait s’agenouiller et trembler, implorer la Bête qui « fait descendre un feu du ciel sur la terre » ?

Mieux valait le royaume de Satan qu’un ciel vide.

J’ai repris ma marche vers le port de Skala, martelant le sol comme pour me convaincre à coups de talon que j’avais la force de refuser cette maladie de la raison qui faisait préférer le mythe à l’explication lucide, le fantastique au réel, la Bête au cancer, Satan à la dépression.

J’ai voulu arracher ces masques grimaçants qui dissimulent la cruauté quotidienne de la maladie, l’évidente banalité de la mort.

Peut-être Paul Déméter s’était-il réfugié dans l’idée que la disparition de sa fille était la décision maléfique de Satan, non la conséquence d’une pathologie ?

Ç’avait été sa manière à lui d’accepter l’inéluctable et de magnifier le souvenir de Marie la décharnée, victime de dieux obscurs.

Et tous deux, père et fille, faisaient ainsi figure d’agneaux égorgés, sacrifiés comme le Christ.

Je me suis souvenu d’un des versets de l’Apocalypse de Jean qui m’avait révolté lorsque je l’avais découvert en première lecture :

« Voici, je la jette au lit, la femme qui ne veut pas se convertir de sa prostitution, et ses complices d’adultère, je les jette à une grande affliction… Et ses enfants, je les tuerai à mort. »

Tout à coup, retrouvant fichée dans ma mémoire l’expression de cette violence meurtrière, mes résolutions, ma raison sont devenues cendres.

Je me suis senti vulnérable, coupable de profanation, de sacrilège, prêt à supplier ce Dieu « qui scrute les reins et les cœurs » de ne pas user contre moi de sa « trique de fer ».

C’étaient là les mots de Dieu selon l’Apocalypse de Jean, et j’ai eu hâte de rejoindre Skala, de me réfugier dans la chambre que j’avais louée à l’hôtel Xénia, dont les fenêtres donnaient sur les quais du port.

Je me suis mis à courir. Ce n’était pas pour m’adonner au plaisir de la course, comme je faisais souvent, mais pour m’éloigner au plus tôt de cette maison de l’Apocalypse et tenter d’oublier ce que Paul Déméter avait écrit en affirmant que l’Apocalypse dévoilait la vérité de sa vie.

Comme une évidence inattendue, fulgurante, j’ai pensé que les prophéties de Jean me concernaient, qu’elles révélaient la vérité de chaque existence humaine, donc de la mienne aussi. Que le sens de ma vie, je pouvais le découvrir également dans le miroir de l’Apocalypse.

Comme chaque homme, j’étais « malheureux, pitoyable, pauvre et nu », promis comme les autres à la mort.

J’ai couru aussi rapidement que je pouvais, dévalant les sentiers, sautant de planche en planche, heurtant des racines d’olivier qui affleuraient, perçant la terre caillouteuse. Puis j’ai senti mes jambes vaciller, le souffle m’a manqué et j’ai eu l’impression qu’on enfonçait dans ma gorge et collait sur mes lèvres des poignées d’étoupe. Mon cœur s’est affolé, ses battements envahissant ma bouche, et j’ai suffoqué.

Il a fallu que je m’accroupisse, la tête ballant sur ma poitrine, la nuque ployée sous le joug.

J’ai songé à mon père qui avait agonisé plusieurs mois, les poumons bloqués, survivant à l’aide d’une assistance respiratoire, ce masque et ces tubes qui déformaient son visage, ne laissant voir que ses yeux fixes qui suppliaient, demandaient grâce, lui aussi pauvre décharné que la mort avait déjà rongé.

Et j’ai murmuré, la peur me tordant le ventre :

« Ne crains pas ce que tu vas subir. »

C’était là un verset de l’Apocalypse de Jean qui s’adressait à chaque être, à Déméter comme à mon père, à moi comme à Marie !

J’ai répété cette pieuse médication, mensonge et espérance.

Et je me suis agenouillé, le front appuyé au tronc d’un olivier.

Peu à peu, j’ai recouvré ma respiration. Je me suis redressé et j’ai marché lentement, refoulant les battements de mon cœur au fond de ma poitrine, atteignant enfin le port de Skala, rassuré d’apercevoir l’enseigne bleue de l’hôtel Xénia.

J’ai poussé la porte de ma chambre, imaginant que j’allais m’ensevelir dans le sommeil. Et j’ai murmuré cet autre verset de l’Apocalypse qui transcrit la parole de Dieu :

« Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. »

Et cependant je n’ai pas fermé l’œil de toute cette nuit-là.

5

Nuit violente, oppressante.

Je me suis débattu comme un homme qui se noie, repoussant la couverture, froissant les draps, me levant, me recouchant, contemplant ce lit défait, cet oreiller roulé en boule, m’asseyant enfin à la petite table qui, entre les deux fenêtres, me servait de bureau.

Le livre de l’Apocalypse était resté ouvert. J’ai lu le verset 9 du chapitre V :

« Tu es digne de prendre le livre et d’en briser les sceaux, car tu as été égorgé, et avec ton sang tu as acheté pour Dieu parmi toute tribu, langue, peuple et nation. »

Je me suis persuadé que Déméter avait recherché ce sacrifice qui, par la mort, le sauvait de la mort.

J’ai relevé la tête. Il m’a semblé voir, sur les murs de la chambre, la trace brune de son sang, le portrait de la Pauvre Décharnée, Marie, dont les yeux fixes me rappelaient ceux de mon père.

J’ai ouvert les volets.

Je me suis penché. Tout était paisible : les quais du port déserts, la mer lisse, le ciel impavide. Mais, au lieu de m’apaiser, cette quiétude m’affolait. J’aurais voulu que le va-et-vient des vagues, les hurlements du vent, le fracas des coques des voiliers et des barques qui se heurtaient, m’envahissent, comblent ce vide que l’angoisse creusait dans ma poitrine.

Je suis retourné m’asseoir à la table et j’ai été emporté par la voix qui jaillissait des pages du livre. Je n’étais plus enfermé dans cette chambre, je n’avais plus devant moi un ciel vide :

« Un trône était dans le ciel, et quelqu’un assis sur le trône… Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres. Il y a devant le trône sept torches d’un feu ardent qui sont les sept esprits de Dieu. »

J’ai lu et relu jusqu’à l’aube.

J’ai vu ouvrir les sept sceaux qui scellaient le Livre.

Du premier est sorti un cheval blanc, et « celui qui était dessus avait un arc. On lui a donné une couronne et il est sorti vainqueur et pour vaincre ».

Du deuxième a bondi un cheval rouge. « Celui qui était dessus, on lui a donné d’ôter la paix de la terre, que les gens s’entr’égorgent, et on lui a donné un grand sabre. » C’est le cheval de la violence et de la guerre.

Le cheval noir qui sort du troisième porte la famine, et le quatrième a le pelage blême, « et celui qui était dessus s’appelait la peste ».

Du cinquième s’élèvent les plaintes des « âmes de ceux qui ont été égorgés à cause de la parole de Dieu ». Ils réclament vengeance, et « leurs frères vont être tués comme eux ».

Quand on a ouvert le sixième sceau, ç’a été « une grande secousse, le soleil a été noir comme un sac de crin, la lune entière a été comme du sang ».

Et quand on a brisé le septième, ç’a été le silence dans le ciel. « Et j’ai vu et entendu un aigle voler au zénith et dire à grande voix : “Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre !” »

Où est l’espérance ?

S’élancent vers moi les chevaux de l’Apocalypse, blanc, rouge, noir, blême.

Est-ce là ma vie, est-ce là la Vie ?

Le salut ne venant qu’après la mort ?

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