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Max Gallo: Caïn et Abel

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Max Gallo Caïn et Abel

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Comment aurais-je pu l’oublier, moi dont la famille était originaire de cette terre sauvage, péninsule d’insoumission qui avait connu tant de rêveurs et de fous de justice mêlant mystique, religion et révolution ?

Je n’en avais rien dit à Vassilikos, me contentant de lui indiquer – mais peut-être le savait-il ? – que Louis Veraghen, professeur émérite de philosophie, s’était rendu plusieurs fois, au cours des dernières années, à Patmos, et qu’à Paris il rencontrait souvent Paul Déméter.

Vassilikos a haussé les épaules, s’est levé, m’a montré la route montant vers la grotte de l’Apocalypse. Il m’a fixé, la tête penchée, son regard passant au-dessus de la monture métallique de ses lunettes rondes.

« L’Apocalypse, on doit d’abord l’affronter seul », a-t-il dit.

Puis il m’a tourné le dos.

Deux heures plus tard, il m’attendait sous le porche du petit monastère dont les bâtiments encerclent la grotte. Il s’est approché d’une niche creusée dans les pierres du mur et encadrée par deux colonnes en marbre. Elle avait la taille d’un homme de haute stature, et un socle, à sa base, suggérait qu’elle avait abrité une statue.

« Il était là, votre agneau », a lancé Vassilikos.

J’ai remarqué la trace brune qu’avait laissée sur le marbre le sang de Paul Déméter.

« Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre ! » a récité Vassilikos.

Je connaissais ce verset du chapitre VIII de l’Apocalypse. À première lecture, il avait résonné en moi comme s’il avait décrit la guerre dont mes proches avaient été les témoins, les corps brûlés, fondus, ces villes devenues des amoncellements de pierres, ces espaces contaminés pour des siècles, ce sol vitrifié. Prononcés par Vassilikos, les mots de l’Apocalypse m’ensevelissaient et me dévoraient à nouveau :

« Ç’a été de la grêle et du feu mêlés de sang et jetés sur la terre… et une sorte de grande montagne ardente s’est jetée dans la mer… et une grande étoile ardente comme une torche est tombée du ciel… Le nom de cette étoile est Absinthe… et beaucoup d’hommes sont morts à cause des eaux devenues amères… et le tiers du soleil et le tiers de la lune et le tiers des étoiles ont été frappés. Ils ont été obscurcis d’un tiers… Et j’ai vu et entendu un aigle voler au zénith et dire à grande voix : “Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre !” »

Je me suis tu. L’émotion m’avait saisi. Je voyais le corps de Déméter poussé, enfoncé, égorgé dans cette niche, son cercueil de pierre.

« Un agneau debout comme égorgé », ai-je seulement ajouté, citant le début du verset 6 du chapitre V de l’Apocalypse de Jean.

« Il avait sept cornes et sept yeux qui sont les sept esprits de Dieu envoyés à toute la terre », a complété Vassilikos.

Tout à coup, une colère, une révolte nourries par l’émotion m’ont submergé.

« Déméter était un homme, seulement un homme, et c’est seulement un homme qui l’a égorgé ! » me suis-je exclamé en m’éloignant.

J’ai marché sous les oliviers, butant contre les mottes de terre sèche.

Puis je me suis assis sur un muret, et Vassilikos m’a rejoint. Il m’a offert l’un de ces cigares italiens qu’on nomme toscans, durs comme du bois, dont la saveur corrosive déchire les lèvres et la gorge.

« Personne n’échappe à l’Apocalypse, a-t-il murmuré après un long silence. Pourtant, vous ne croyez pas en Dieu, si je ne me trompe ? »

2

Je n’ai pas répondu à Vassilikos, qui hochait la tête comme si mon silence l’accablait.

« À Patmos, a-t-il dit d’un ton apitoyé, si on ne croit pas en Dieu, on quitte l’île ou bien on meurt. »

Il a passé son bras autour de mes épaules et murmuré que Paul Déméter avait peut-être été victime de cette loi.

« Chacun sait ici que Dieu chasse l’impie : mort ou vif, il doit partir ! »

Je me suis dégagé et écarté comme si Vassilikos avait été un être maléfique ranimant les peurs et les colères de mon adolescence quand, en vacances en Calabre, je vivais entouré de femmes en noir. Elles se signaient d’un geste vif, répété à chaque instant. Elles égrenaient leur chapelet, s’agenouillaient sur les dalles disjointes de l’église, attendant de recevoir la communion. Elles avalaient l’hostie avec avidité, me poussaient vers l’autel, et je me répétais le mot que m’avait appris mon père : « Anthropophages ! maugréait-il. Ce sont toutes des anthropophages ! »

Je les fuyais, ces tantes, ces cousines, ces nièces, ces veuves. Je rejoignais les hommes. J’écoutais le récit de leurs exploits, de leurs débauches. Parfois, l’un d’eux, « Professore », me parlait des fous, de ce rebelle, il Re dei boschi , le Roi des bois, de ces moines hérétiques qui avaient poussé en Calabre comme des champignons vénéneux. J’aimais leurs noms : Joachim de Flore, Campanella, bien d’autres qui prétendaient avoir vu le Seigneur Jésus Christ et rêvé d’instaurer sur terre le règne de la Justice et de l’Amour, et plus encore celui de l’égalité entre les hommes.

Fous, oui, ces moines-là que le Diable, la Bête aveuglaient. Et les hommes aussi se signaient comme les femmes, s’agglutinaient dans l’église que j’appelais « la Monstrueuse », qui écrasait le village de sa hautaine silhouette de matrone toute-puissante.

Comment aurais-je pu croire en Dieu ?

Je m’étais jeté dans la raison comme on se précipite par-dessus le bastingage pour échapper au naufrage.

Je m’étais englouti dans le Droit. J’avais revêtu l’uniforme aux broderies d’argent des commissaires de police et j’avais commencé à déambuler par les sentines de la société, reniflant les traces d’hommes corrompus que je devais saisir à la gorge et empêcher de nuire.

J’étais un chien et ne valais guère mieux que ceux que je traquais. L’Apocalypse de Jean nous condamnait les uns et les autres :

« Dehors, les chiens ! s’écriait Dieu. Dehors, les drogueurs, les prostitueurs, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime ou fait le mensonge ! Dehors, les craintifs, les mécréants, les horribles ! Leur part est dans l’argent, étang de feu et de soufre qui est la seconde mort. »

Avec ces hommes-là que je pourchassais, que je menottais, Jean me jetait dans l’« étang de feu et de soufre ».

Où était le Seigneur de Miséricorde ?

« Dieu ! Le Diable ! Assez de divinités barbares, Vassilikos ! ai-je lancé. Il n’y a que des hommes, et les hommes ça pue, ça égorge, ça saigne ! Et, à la fin, quoi qu’on ait cru, pensé ou dit, on s’en va. On part de Patmos ou d’ailleurs. »

Vassilikos m’a dévisagé avec compassion. Une moue de mépris, voire de dégoût, a déformé sa bouche et j’ai eu la tentation d’écraser du poing ses grosses lèvres humides.

Il a commencé à fouiller dans ses poches, sans me quitter des yeux, en marmonnant d’une voix grave :

« Dieu juge chacun selon ses œuvres : Jean le dit dans son Apocalypse. Et si quelqu’un n’est pas inscrit dans le Livre de vie, on le jette dans l’étang de feu. Hâtez-vous donc d’être inscrit dans ce Livre ! »

Puis il m’a tendu les clés de la maison de Paul Déméter.

3

C’était la maison de la Mort.

Dès mes premiers pas dans la grande salle du rez-de-chaussée, j’ai vu le lit défait, les draps froissés, la tache brune qui maculait l’oreiller.

C’était le sang séché de Paul Déméter. On avait dû l’égorger ici pendant son sommeil, puis on avait porté son corps jusqu’au monastère et on l’avait encastré dans la niche, d’où son sang avait coulé sur le marbre.

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