Max Gallo - Caïn et Abel
Здесь есть возможность читать онлайн «Max Gallo - Caïn et Abel» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Caïn et Abel
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Caïn et Abel: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Caïn et Abel»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Caïn et Abel — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Caïn et Abel», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Mais agir, c’est prendre aussi le risque de se tromper.
Quand les croisés marchent vers Jérusalem, il y a parmi eux des sacrilèges, des impies qui violent, volent, brûlent vifs les juifs, égorgent et dévorent les enfants. Il faut les dénoncer, extirper des rangs des fidèles ces esclaves et ces suppôts du Diable.
En revanche, si, du fait de leur présence, je n’agis pas, demeure inerte spectateur, alors le sanctuaire le plus sacré de la religion chrétienne va tomber ou rester aux mains des infidèles.
Vivre et agir en homme parmi les hommes, c’est être écartelé – crucifié !
22
Je regagne la bergerie lorsque le crépuscule se laisse recouvrir par la vague noire de la nuit.
J’ai le pas incertain de l’aveugle. Je trébuche souvent, tombe parfois. La tentation me prend alors de rester face contre terre, mes lèvres sur la pierraille qui m’a déchiré les genoux, les paumes, le menton.
« Lorsqu’il s’agit de toi, dit saint Bernard, évite l’excès de complaisance et d’indulgence. Connais ta propre mesure. Tu ne dois ni t’abaisser, ni te grandir, ni t’échapper, ni te répandre. Avance donc avec précaution dans cette considération de toi-même. Sois envers toi intransigeant ! »
Je me relève. Bernard poursuit :
« Qu’il n’y ait surtout dans ton esprit aucune fraude ! Il faut que le partage soit loyal. À toi, tout ce qui est tien. À Dieu et sans mauvaise foi, ce qui est à Lui.
« Je crois inutile de te persuader que le mal provient de toi et que le bien est l’effet du Seigneur. »
La pente, enfin, se fait moins escarpée. Le parfum entêtant des lauriers se mêle à celui des figuiers. Je m’arrête sous l’un de ces arbres et, à tâtons, cherche un fruit et mords dans sa fraîcheur sucrée.
« La connaissance n’est pas dans le fruit, mais dans l’art de le saisir », dit encore Bernard.
Il m’accompagne, me guide ainsi jusqu’à la porte de ma bergerie.
Une silhouette s’est dressée si vivement devant moi que je l’ai heurtée. Aussitôt, alors que je n’avais jamais effleuré son corps, qu’il me semblait même ne l’avoir jamais regardé, j’ai reconnu Claudia Romano.
Nous sommes d’abord restés immobiles l’un contre l’autre, bras ballants, puis, d’un même mouvement, comme si nous avions rêvé ce moment dans les profondeurs inconscientes de nos âmes et de nos désirs, nous nous sommes enlacés. Et nos corps se sont unis.
Ils se retrouvaient après une longue attente.
Dans cette nuit qu’était ma vie depuis la mort de Marie, ce fut pour moi une lueur, tout le contraire de ce que j’avais vécu quand, dans le hall de l’hôtel Xénia, un gouffre s’était ouvert devant moi à la seconde où j’apprenais cette mort. Et, depuis lors, j’avais erré dans les ténèbres.
La lueur a eu tôt fait de se dissiper. J’ai reculé d’un pas. Claudia a fait de même.
J’ai ouvert la porte de la bergerie et éclairé la grande salle. Nous nous sommes retrouvés pris dans la lumière, aveuglés, corps à présent séparés de plusieurs pas comme s’ils ne s’étaient jamais serrés l’un contre l’autre.
Nous n’avons pas prononcé un mot. J’ai incliné la tête, mon bras n’osant pas même se lever pour inviter Claudia à entrer. Elle a refusé d’un geste de la main. J’ai éteint, refermé la porte, lui proposant de la raccompagner.
Elle habitait avec Rosa Berelowicz l’une des maisons d’un hameau situé non loin du monastère Haghios Ioannis Théologos.
Nous nous sommes arrêtés avant d’arriver à la première maison.
Nous étions face à face. Elle s’est mise à parler si vite que j’ai eu de la peine à retenir ses mots, le plus souvent italiens. Les étudiants, disait-elle, s’inquiétaient de ma disparition, mais n’osaient monter jusqu’à la bergerie. Veraghen était parti pour Samos. Elle avait voulu savoir si j’allais bien.
Nos corps restaient séparés sans pouvoir s’éloigner l’un de l’autre.
Puis, tout à coup, nous nous sommes à nouveau enlacés – une très brève étreinte pour nous persuader que nous n’avions pas rêvé la première.
Puis nos corps se sont quittés.
23
Je n’ai pas voulu perdre l’empreinte du corps de Claudia. Toute la nuit je suis resté allongé, immobile, craignant que la chaleur qu’elle avait laissée en moi et sur moi ne se dissipe et que ne s’efface ainsi sa trace.
J’avais croisé les bras pour la retenir contre moi prisonnière, n’éprouvant nul autre désir.
Je tenais à conserver le souvenir de l’élan qui, d’instinct, nous avait poussés l’un vers l’autre.
C’était comme si l’affirmation de saint Bernard que j’avais tant de fois citée et méditée s’était incarnée, était devenue ce mouvement, cette étreinte, cette émotion.
« La connaissance n’est pas dans le fruit, mais dans l’art de le saisir », avait-il écrit.
N’était-ce pas ce que je venais de vivre ?
Car il n’y avait eu entre nous aucune ambiguïté. Je n’avais jamais désiré Claudia Romano. J’avais même le sentiment de ne l’avoir jamais vue. Peut-être avais-je délibérément évité de la regarder parce qu’elle était la jeune femme que Marie aurait pu devenir.
Mais Marie était morte.
Pourtant, dans la nuit, devant la porte de la bergerie, nous nous étions reconnus, et j’en venais à penser que, depuis que Claudia avait débarqué à Patmos, qu’elle participait à nos débats sous les oliviers, je n’avais cessé de la voir, sans que ma conscience en fût avertie.
Alors que mon corps, mon âme avaient espéré le moment où je pourrais enfin l’étreindre.
Ce qui avait eu lieu.
J’ai fouillé dans ma mémoire et je l’ai vue resurgir.
Elle était assise au premier rang, dans l’amphithéâtre du Collège de France. Ses cheveux noirs tombaient comme un voile le long de son visage penché vers la gauche.
Je me souvenais tout à coup d’avoir cherché à capter son regard, mais ses yeux étaient rivés sur le carnet posé sur ses genoux.
Je ne l’avais plus vue jusqu’à ce jour où, à Patmos, je l’avais aperçue qui s’éloignait au bras de Veraghen. J’avais éprouvé de la commisération pour ce vieil homme qui multipliait les liaisons incestueuses avec elle aussi bien qu’avec Rosa Berelowicz.
Je me suis persuadé que jamais je n’avais ressenti le désir de l’imiter. Et j’ai voulu croire que ce qui venait de se produire, ce soir-là, relevait de la grâce.
C’était un acte d’amour, non pas celui que suscite le désir foudroyant chez un homme et une femme, mais l’élan de deux humains qui se reconnaissent, qui ont besoin de se rassurer l’un contre l’autre parce qu’ils appartiennent à la même espèce, qu’entre les humains il n’est pas que le désir charnel ou la haine carnivore, mais aussi l’amour, parcelle et reflet de l’Amour divin.
Cet amour-là, j’avais donc eu la grâce de le connaître. Alors que depuis la mort de Marie je survivais dans le remords et le mépris de moi-même, la fusion d’un bref instant avec Claudia m’a rassuré. Les écailles – pour emprunter l’image aux textes sacrés – étaient tombées de mes yeux et je me suis souvenu de tous les versets qui l’évoquaient dans les Évangiles, et jusque dans l’Apocalypse de Jean ou les écrits de saint Bernard.
J’ai retrouvé cette lettre de saint Paul aux Galates dans laquelle il énumère les signes du passage de l’Esprit saint : « Amour, joie, paix, patience, tendresse, bienveillance, confiance, douceur, maîtrise des émotions… »
Il m’a semblé que j’étais peut-être libéré de ce sentiment de culpabilité morbide qui m’étouffait.
Mon destin n’était pas achevé. Le corps de Marie ne devait pas être ma pierre tombale. Celui de Claudia Romano m’appelait à la vie.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Caïn et Abel»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Caïn et Abel» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Caïn et Abel» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.