Max Gallo - Le pacte des assassins

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J’ai l’impression qu’il se pourlèche les babines tout en se lissant la moustache, en ne cessant de me dévisager.

— Tu es aussi allemande, épouse Knepper.

Sa voix siffle quand il prononce le nom de Heinz.

— Ton frère, le comte Marco Garelli, est au cabinet de Mussolini.

Il écarte les bras, le gauche à peine levé.

Il hoche la tête ; peut-être sourit-il.

— Tu mesures la confiance que j’ai en toi : tu pourrais être suspecte, mais, au contraire, camarade Garelli, le fait que tu aies rompu avec tes origines, ta classe, ta caste, pour suivre un Juif allemand, plaide pour toi.

Il se lève. J’avais oublié qu’il était aussi petit, que son corps fut à ce point inélégant, sa démarche pesante, sans grâce, celle d’un lourd plantigrade.

Il tourne autour de moi, les mains derrière le dos. Il parle vite. Je dois partir pour Venise où Hitler se rend les 14 et 15 juin afin d’y rencontrer Mussolini.

— Ton frère fera sûrement partie de l’entourage du Duce. Je veux, camarade, que tu participes aux réceptions, que tu fasses savoir à Hitler que je considère son pouvoir comme légitime, et que Staline est prêt à ouvrir avec lui des négociations.

Il s’interrompt puis résume :

— Pas de guerre entre nous.

Il frôle mon épaule de sa main, sa voix se fait plus grave, mielleuse.

Il sait les sacrifices consentis par les communistes allemands, dit-il, les persécutions dont ils sont l’objet. Mais, en cette année 1934, il faut voir la situation de plus haut. La guerre vient. La Russie soviétique ne doit pas y être impliquée.

Staline s’est penché vers moi, les paupières mi-closes, et à cet instant je me suis souvenue que Heinz m’avait confié, après l’avoir rencontré : “Il a les yeux jaunes comme ceux d’une hyène ou d’un loup. On exécute ses ordres ou on meurt, et même si on lui obéit, il peut décider de vous tuer parce qu’il pense qu’il faut être l’allié de la Mort et qu’à la fin c’est toujours elle qui gagne.”

Heinz avait ajouté : “Lénine ne l’a pas compris ; face à Staline, ce n’était en fait qu’un naïf.”

Heinz avait souri. Nous avions appris par cœur, à la mort de Lénine, le texte de la lettre au Comité central du Parti, ce testament dans lequel il avait jugé sévèrement, pensait-on, Staline :

“Staline est trop grossier, avait écrit Vladimir Ilitch, et ce défaut, supportable entre communistes, devient intolérable dans la fonction de Secrétaire général, c’est pourquoi je propose aux camarades de réfléchir aux moyens de déplacer Staline de ce poste ; et de nommer à sa place un homme qui, en tous points, lui soit supérieur, qui soit plus patient, plus loyal, plus poli, et qui ait plus de considération envers ses camarades, moins capricieux…”

Trop tard : on ne pouvait que s’incliner devant l’homme aux yeux jaunes.

Il s’était encore approché de moi et j’avais respiré son haleine alourdie d’âcres relents.

— Tu comprends ma position, Julia Garelli ; tu l’approuves, bien sûr ?

J’avais baissé la tête.

Refuser, c’était mourir et entraîner Heinz Knepper avec moi dans la fosse.

— Bien, bien, bien. Tu pars demain pour Venise.

Tout à coup, il avait ri, dévoilant des dents irrégulières et noircies.

— Là-bas, tu seras à nouveau et seulement la comtesse Julia Garelli. Peut-être vas-tu être tentée de ne pas revenir ?

Il avait eu un mouvement des épaules.

— Mais tu ne peux pas abandonner Heinz Knepper, n’est-ce pas ? »

Après cette dernière phrase, Julia a tiré un trait dans son carnet, puis elle a écrit au milieu de la ligne suivante :

« Venise, 12 juin – 5 juillet 1934 »

Elle a donc passé plus de trois semaines dans le palais de marbre gris de sa naissance.

Elle a marché Riva degli Schiavoni, sous le soleil printanier, dans cette ville qui lui est apparue si fantastique qu’elle en a pleuré. Le contraste entre l’hôtel Lux, la peur, la terreur, la grisaille d’une ville à genoux, avec ces longues queues de femmes en fichu attendant devant les prisons de Moscou pour obtenir des nouvelles des « disparus », et Venise immuable où les oriflammes noirs du fascisme paraissaient dérisoires, ce contraste-là était trop grand, insoutenable.

Je sens – je sais – qu’elle a été tentée de demeurer là, dans cette chambre du premier étage, à regarder les vaporetti glisser sur la lagune. Elle écrit :

« Je renoue avec ma vie.

Je reste assise dans la cave où, en 1917, j’avais caché Heinz, où je l’avais soigné, où nous avions préparé notre fuite.

Émue aux larmes.

Je demande à Marco, discret et élégant comme à son habitude, soucieux de m’aider, de me permettre de l’accompagner à l’aérodrome de San Nicolo où l’avion de Hitler doit se poser.

Vu, à quelques pas, Mussolini, outre gonflée d’orgueil, de suffisance, et autour de lui les hommes-insectes qu’il écarte d’un geste, qu’il rassemble, qui se courbent, qui singent leur Duce.

Marco, à l’écart avec ce diplomate allemand, Karl von Kleist, qu’il m’a présenté et qui a préparé la visite du Führer.

Voici Hitler. Il apparaît dans l’encadrement de la porte de l’appareil qui vient de se poser. Il descend maladroitement l’échelle de métal, son chapeau à la main, les cheveux soulevés par le vent, le corps serré dans une gabardine gris brun, froissée.

Je pense à Staline, ce loup aux yeux jaunes.

Hitler ressemble à un représentant de commerce, mais, quand il passe devant moi, ses yeux immenses illuminés dans son visage bouffi m’effraient. Je vois sa main aux chairs molles, ses doigts potelés. Cet homme-là, à l’étrange démarche hésitante, comme s’il craignait que ses jambes ne se dérobent, décide du sort de tout un peuple, et si demain il s’associe à Staline, l’Europe, le monde seront serrés entre les mâchoires de ces deux dictateurs.

Et nous qui avons rêvé, qui rêvons encore de révolution, quel sera alors notre destin ? J’ose penser que nos espérances sont mortes. Ou qu’elles n’étaient que des illusions. »

Quelques lignes vides, puis Julia a repris la plume :

« Insomnies.

Un homme à la villa Royale, où Mussolini recevait Hitler, s’est glissé près de moi et, sans me regarder, sans même remuer les lèvres, a murmuré :

“Heinz Knepper va bien. Il faut penser à lui.”

Chantage.

L’homme s’éloigne.

Staline me rappelle qu’il tient sa proie. Il l’égorgera si je ne transmets pas à Hitler le message dont il m’a chargée.

Encore quelques heures pour approcher le Führer qui parcourt les salles des musées, joue au touriste timide, cependant que Mussolini, en uniforme, botté, coiffé d’un fez noir, parade, incarne la puissance sûre d’elle, le maître qui fait la leçon à l’élève débutant.

J’essaie en vain de me faufiler jusque dans les premiers rangs.

— Voulez-vous que je vous présente au Führer ?

C’est Karl von Kleist qui me prend le bras, m’entraîne.

Je m’incline devant Hitler qui saisit ma main, la baise, cependant que Mussolini, impatient, me foudroie du regard.

Je recule. Je vais confier à Kleist le message de Staline. »

Julia n’évoquera plus von Kleist.

Ses notes s’espacent comme si elle n’avait plus le temps d’écrire.

Un mot ici, un autre là. Quelques courtes phrases étranges :

« Soleil dans la nuit »… « Une bouffée de vie »… « Le désir est espoir et salut. »

Karl von Kleist, bien sûr, celui dont elle ne peut écrire le nom, parce que ce serait l’aveu de leur brève liaison, de ce plaisir dérobé cependant qu’à Moscou Heinz Knepper guette chaque nuit les pas des agents des « Organes » qui viennent tirer de leur lit ces communistes étrangers, ces camarades du Komintern qui, en quelques minutes, ne sont plus que des ennemis qu’on pousse dans une voiture, qui ne retourneront plus jamais à l’hôtel Lux, qu’on entraînera de prison en prison avant de les envoyer pourrir dans un camp en Asie centrale, au-delà du cercle polaire ou en Sibérie.

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