Max Gallo - Le pacte des assassins

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Ils avaient détourné les espérances afin qu’elles deviennent les ressorts les plus pervers et les plus efficaces de la barbarie.

Ils avaient prêché les croyances les plus folles, propres à faire de chaque homme un fanatique, donc un tueur.

Les hommes avaient revêtu des chemises noires, brunes ou rouges. Et des enfants par centaines de milliers avaient été poussés dans les chambres à gaz, brûlés dans des fours crématoires, ensevelis par les ruines des villes écrasées sous les bombes au phosphore, et leurs cendres avaient été dispersées d’un bout à l’autre de l’Europe, ou leurs restes calcinés enfouis dans les fosses communes.

Voilà ce que j’avais écrit, ai-je dit à Julia Garelli-Knepper, toujours immobile, ses mains couvertes de tavelures posées à plat sur mon manuscrit.

— Venez, a-t-elle murmuré en se levant difficilement, et mon manuscrit a glissé, ses feuillets se dispersant sur les tommettes rouges.

Elle ne s’est pas excusée, m’a pris le bras, a murmuré que la nuit allait tomber et qu’elle voulait faire quelques pas – « encore quelques pas », a-t-elle répété – avant que l’obscurité n’efface la beauté du monde.

C’était un crépuscule de décembre au bord de la Méditerranée. L’horizon, au sud, était rouge, les îles de Lérins, les massifs de l’Estérel et des Maures, embrasés. Le village de Cabris, situé sur un promontoire face au mas de Julia Garelli-Knepper, était encore éclairé par une lumière vive que l’ombre sanguine commençait à dévorer.

Julia Garelli-Knepper tenait mon bras mais ne s’y appuyait pas. Elle me guidait à travers l’oliveraie, s’arrêtant parfois devant un arbre au tronc gris torturé par le temps.

Nous avons marché ainsi en direction du village, puis elle s’est immobilisée, se tournant vers le mas dont nous nous étions éloignés d’une centaine de pas.

C’était un bâtiment trapu, l’une de ces fermes fortifiées qui servaient jadis d’avant-postes et de redoutes aux villages perchés, toujours menacés, même loin à l’intérieur des terres, par une incursion des Barbaresques. Une tour carrée en pierres de taille, comme une vigie ou un donjon, s’élevait à l’un des angles du mas.

— C’est mon sanctuaire, a expliqué Julia. Là sont mes archives. J’ai longtemps craint un coup de main, une agression. Ils y ont pensé, à Moscou, je l’ai su plus tard. Les Russes avaient chargé les services secrets roumains, allemands et même bulgares, de détruire ces archives et d’en finir avec moi. Ç’aurait bien sûr été maquillé en sordide fait-divers, en crime de rôdeur. On m’a protégée, et maintenant le danger est passé. Les historiens imaginent qu’ils n’ont plus grand-chose à apprendre. Plus personne ne discute désormais l’existence du goulag. On ne s’intéresse donc plus à moi. Je survis. Mais à quoi me sert la paix ?

Elle s’est interrompue puis a repris :

— Votre fable, vos prêtres de Moloch, c’est une manière de déguiser, d’étouffer la vérité. Moloch puise sa force dans le mensonge et la dissimulation, les rêveries et les mirages, les contes et l’oubli, et votre fatras mythologique n’est qu’un paravent de plus. Les agents des « Organes », les retraités du crime riront à gorge déployée en vous lisant !

Elle s’est remise à marcher, ne paraissant pas mesurer qu’elle venait d’anéantir mon travail en quelques mots. Elle m’expliqua que la Fondation Garelli-Knepper qu’elle avait créée dans les années 1960 n’avait plus d’activité, et à la manière dont elle me regardait, j’avais l’impression qu’elle m’en rendait responsable.

— Ils croient tous que tout a été dit, ressassé. Qu’on en a fini avec le passé, qu’il est aussi lointain que le dieu Moloch. Mais – elle a eu un brusque mouvement de la tête – c’est une illusion !

Elle a prononcé ces derniers mots avec une force inattendue :

— Il faut atteindre l’os, quand on soigne une plaie gangrenée. Il faut tout redire à chaque génération nouvelle. Tout redire, tout expliquer. Assez de fables, la vérité !

Tout à coup, elle a paru s’affaisser, s’accrochant à mon bras. Elle a murmuré que la mort, qui avait été patiente et généreuse avec elle, était maintenant à l’affût, toute proche, prête à bondir. La mort l’avait laissée témoigner, mais à présent le sursis s’achevait.

— J’ai pourtant tant de choses encore à dire, a-t-elle ajouté en se redressant et en posant ses mains sur mes épaules.

Elle m’a longuement dévisagé et son regard était si intense que j’ai baissé les yeux.

— Qui vous envoie, David Berger ?, a-t-elle demandé.

L’interrogation m’a paru si étrange, puisque je lui avais expliqué dans de nombreuses lettres le sens de ma démarche, que j’en ai frissonné.

Nous sommes retournés à pas lents vers le mas.

Elle s’arrêtait presque à chaque pas, décrivant les documents qu’elle possédait, qu’elle avait recueillis dans toute l’Europe et ceux que des témoins souvent anonymes avaient envoyés à la Fondation. Elle avait aussi classé plusieurs dizaines de carnets manuscrits qui devraient permettre de compléter ses deux volumes de mémoires.

Dans la grande pièce du mas, j’ai entrepris de ramasser les feuillets de mon texte cependant que Julia avait repris sa place dans le grand fauteuil en bois.

— Je ne sais qui vous envoie, David Berger, a-t-elle dit en répétant mon nom d’une voix de plus en plus faible : David Berger, David Berger…, comme si elle avait voulu se l’approprier, y découvrir quelque secret.

J’ai de nouveau frissonné, l’assurant derechef que personne ne m’avait incité à la rencontrer, mais, quand j’avais vu les Berlinois détruire la tumeur purulente qu’avait été ce Mur partageant leur ville et leur pays en deux moignons, j’avais eu le désir de connaître les sentiments de celle dont la vie incarnait le siècle. Et j’avais voulu lui soumettre les Prêtres de Moloch avant de lui dédier ce livre.

Mais, ai-je dit en baissant la tête, elle ne le souhaitait sans doute pas, et elle avait d’ailleurs, d’un revers de phrase, chassé mon désir de voir ce livre publié.

En lui avouant ma déception, j’avais espéré qu’elle me démentirait, mais elle a paru ne pas m’entendre.

— Je ne sais qui vous envoie, David Berger, a-t-elle repris, mais vous êtes là. Vous êtes né en 1949 !

Elle a souri.

— Cette année-là, deux gardes du corps m’accompagnaient. Staline avait donné l’ordre de me faire taire. Staline en personne ! Et vous êtes né en 1949 ! Quand on a vécu longtemps, que la mort n’a pas cessé de vous frôler, quand on a côtoyé des milliers d’humains, appris pour préserver sa vie à les juger d’un seul regard, et qu’on a échappé à leurs griffes, qu’on a ainsi pu survivre, qu’on a lassé la mort elle-même, on agit d’instinct. Votre regard n’est pas trouble, David Berger, mais il n’a pas le vide bleuté de certains de nos gardiens aux beaux visages.

Elle s’est légèrement penchée.

— Je vous fais confiance, David.

L’obscurité avait peu à peu envahi la pièce et maintenant je distinguais à peine la silhouette de Julia Garelli-Knepper, silencieuse et immobile. J’étais accroupi à ses pieds, n’osant plus bouger, les feuillets des Prêtres de Moloch répandus autour de moi.

— Il faudrait…, a-t-elle commencé.

Elle s’est aussitôt interrompue comme si elle s’était trouvée au bord d’un gouffre, n’osant le franchir d’un bond.

Enfin elle s’est élancée.

Elle me proposait de m’installer au mas pour quelques jours, d’examiner avec elle les archives de son sanctuaire, d’en devenir, si cela m’intéressait, le conservateur. J’étais né en 1949, et cela lui convenait. Il lui fallait un homme qui n’aurait pas été compromis, souillé ou martyrisé dans le premier versant du siècle.

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