Max Gallo - Le pacte des assassins

Здесь есть возможность читать онлайн «Max Gallo - Le pacte des assassins» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le pacte des assassins: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le pacte des assassins»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le pacte des assassins — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le pacte des assassins», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Joie. Angoisse. Fierté de savoir que mon fils serait, ce 11 novembre 1940, à l’origine d’un des premiers actes de résistance, et qu’il agissait en patriote et en communiste !

Enfin je retrouvais ce “Front des Français” qu’à un moment donné, en 1937, Maurice Thorez avait souhaité, avant que la capitulation à Munich de Daladier et de Chamberlain devant Hitler et Mussolini, puis le Pacte germano-soviétique ne fassent basculer les communistes dans le pacifisme, puis le défaitisme, et la France dans l’abîme de la débâcle et de la collaboration.

Mais, en écoutant mon fils, j’ai compris qu’il se situait avec ses camarades en marge du Parti, qu’il n’en avait pas sollicité l’autorisation, qu’il souhaitait que je n’en parle à aucun des dirigeants avec lesquels j’étais en contact.

J’ai murmuré “cloisonnement”, et nous avons ri à nouveau.

« Je ne l’ai plus entendu rire, depuis, et quand nous nous sommes fugitivement croisés, nous étions si émus et le temps dont nous disposions était si court que nous ne pouvions qu’échanger quelques mots, et je ne me sentais même pas capable de murmurer “Prudence !”, tant ce mot paraissait incongru.

Car tout le Parti, à compter du jour de l’attaque allemande contre l’URSS, le 22 juin 1941, était entré en résistance. Et j’ai vite compris que dans le but d’en prendre la tête, d’attirer à lui les plus déterminés des patriotes, d’effacer aussi les mois incertains et de gommer jusqu’au souvenir de la rencontre entre Alfred Berger et le professeur Grimm, cette tentative de négociation avec les nazis, le Parti avait décidé d’organiser l’action armée.

La France et Paris devaient être un front périlleux pour les troupes d’occupation.

J’ai transmis les consignes et même les armes qui devaient servir à abattre soldats et officiers allemands sur un quai du métro, à la sortie d’un cinéma, à la terrasse d’un café. Et tant pis – ou tant mieux ! – si l’ennemi exécutait des dizaines d’otages. La lutte devait être sans merci. Il fallait secouer la passivité du peuple.

J’ai appris qu’avec l’appui de la direction du Parti qui lui fournissait les armes, les hommes, les objectifs, les planques, Henri avait constitué un groupe armé dont j’ai su plus tard qu’il l’avait dénommé Spartacus.

« J’ai vécu dans l’angoisse. Je connaissais suffisamment la police française pour savoir qu’elle avait les moyens d’éradiquer ces quelques militants, ces “terroristes”, et qu’associée à la Gestapo elle ne pouvait que réussir, tant était grand le déséquilibre entre les Brigades spéciales de la préfecture de police, les Allemands, d’une part et, d’autre part, ces quelques jeunes gens que seule leur foi patriotique et révolutionnaire animait.

« Chaque jour, je me précipitais sur les journaux, craignant d’y découvrir l’arrestation de “terroristes” parmi lesquels aurait figuré mon fils.

J’étais même persuadé qu’il ne pouvait échapper à la mâchoire des services policiers français et allemands.

Je savais qu’il existait un autre groupe armé, celui dépendant d’une organisation issue du Parti, la Main-d’œuvre immigrée (MOI), composé d’Arméniens, d’Italiens, d’Espagnols, de Polonais. Lui aussi était menacé.

Lorsque je rencontrais Alfred Berger, je me doutais bien qu’il n’ignorait rien de ces groupes armés. Mais je respectais le principe du cloisonnement.

C’est lui qui, un jour, au moment où nous nous séparions, place de l’Estrapade, m’a dit :

— Tu peux être fier de ton fils.

Je l’étais, mais j’étais aussi dévoré d’inquiétude.

Mon angoisse était si grande que j’aurais voulu à certains moments que la poigne d’un policier s’abatte sur moi, qu’on me torture, que j’en meure, comme si ma souffrance et ma mort avaient pu satisfaire les dieux qui, repus, auraient oublié Henri, le laissant vivre jusqu’à la victoire où on l’aurait célébré comme un héros.

« Puis, un jour, au début du mois d’octobre 1943, le camarade que je rencontrais ne m’a remis aucun document, mais a murmuré :

— On coupe. On attend. Ils ont pris le Loup.

C’était le nom de code d’Alfred Berger.

Nous savions que la plupart des camarades qui étaient pris parlaient, tant la torture était cruelle. On ne leur demandait que de “tenir” un jour, le temps, pour leurs camarades, de changer de cache.

Alfred Berger parlerait, je le savais. Et je n’ai plus pensé qu’à Henri.

« Les jours d’octobre se sont succédé, puis, le 20, j’ai appris qu’Alfred Berger avait été relâché par les Allemands et qu’il avait repris sa place au sein de l’organisation clandestine.

On m’a expliqué qu’il n’avait pas été identifié par la Gestapo, qu’il avait bénéficié d’un “extraordinaire concours de circonstances” !

J’ai hurlé. Je ne croyais pas à cette fable ! La vérité m’a explosé au visage, me déchirant le corps.

Il avait négocié, comme en 1920 avec les officiers du tribunal maritime de Toulon, comme en juin 1940 avec les Allemands. Il avait livré une partie de ce qu’il savait en échange de sa peau.

C’est le lendemain que les journaux ont annoncé que plusieurs jeunes Français appartenant au groupe terroriste Spartacus avaient été arrêtés après de longues filatures de la police française. On ajoutait qu’ils avaient été remis aux autorités d’occupation pour répondre de leurs attentats et de leurs crimes. »

On ne sait rien du calvaire qu’a gravi Henri Ripert.

A-t-il été déporté ? Est-il mort sous la torture ? L’a-t-on enfoui dans une fosse commune, ou bien ses cendres ont-elles été dispersées, mêlées à celles de milliers d’autres victimes dont la sépulture fut le ciel de Pologne ou d’Allemagne ?

Aucun document, procès-verbal d’interrogatoire, compte-rendu de procès ne permettent de connaître quel fut son sort.

Et François Ripert écrit :

« Je ne peux pas m’agenouiller devant le tombeau de mon fils. Je ne peux même pas l’imaginer. Je sais seulement qu’il a connu l’enfer. Mais ce n’est qu’un mot avec lequel je me déchire. Et il ne me reste qu’à conclure ainsi ce témoignage, ce réquisitoire contre moi-même et contre Alfred Berger. »

La plupart des historiens confirment la trahison et la culpabilité d’Alfred Berger.

Mais, dans le même temps, ils affirment que la police française n’avait nul besoin de ses aveux. Elle surveillait depuis longtemps Henri Ripert et ses camarades. Elle les laissait même commettre des attentats afin de pouvoir connaître toutes les ramifications du groupe Spartacus.

Quelques chercheurs prétendent même qu’Alfred Berger a peut-être en effet été libéré par erreur. Il n’a en tout cas pas livré la direction du Parti et Jacques Duclos, qui en était la clé de voûte, n’a jamais été arrêté.

Ce sont les partisans de la MOI qui sont tombés entre les mains de la police française sans qu’il y ait eu – ainsi, qu’on l’avait prétendu – dénonciation ou volonté du Parti communiste d’abandonner ces « étrangers », Manouchian, Fontanot, Alfonso, Rayman…

Ceux-là sont célébrés, immortalisés par ce poème d’Aragon que j’ai tant de fois récité, chanté sur la musique de Léo Ferré :

« Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes

Noirs de barbe et de nuit, hirsutes, menaçants

L’affiche qui semblait une tache de sang

Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles

Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence

Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le pacte des assassins»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le pacte des assassins» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le pacte des assassins»

Обсуждение, отзывы о книге «Le pacte des assassins» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x