Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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Avec le poitrail des chevaux et les hampes des lances on les pousse hors du promontoire, futures esclaves, enfants promis à la chiourme.

Nous quittons la côte.

Sur les crêtes des sierras des feux brûlent, annonçant notre marche. Et quand nous arrivons dans les villages chrétiens nous découvrons les corps mutilés des femmes et des enfants, les hommes empalés, leurs visages figés dans un hurlement de douleur, la peau griffée par la mort.

Tuer, tuer.

Je tue.

J’égorge.

Je fends les têtes d’un grand coup de glaive comme, il y a peu, sur les remparts du fort Saint-Elme.

Un cavalier nous rejoint, son pourpoint déchiré, tête nue, joues lacérées.

Il dit en comprimant sa poitrine à deux mains que les Maures sont entrés dans la ville d’Orgiba, qu’à leur tête se tient leur roi, l’ancien converti : Juan Mora.

Ils ont tué tous les chrétiens qui n’avaient pu fuir, déployé leurs bannières, brûlé églises et couvents, et les voix des muezzins ont retenti.

De toute la campagne et des sierras les Maures rebelles ont déferlé et rejoint la ville.

Tout le pays de la sierra Nevada, entre la côte et Grenade, est en révolte.

C’est la guerre sainte, contre nous qui sommes leurs infidèles.

Et c’est notre croisade !

Quel Dieu l’emportera, le Juste et le Vrai, ou celui du Prophète ? Le Christ ou Allah et Mahomet ? Point de pitié. Point d’hésitation.

Massacre à Orgiba, à Galera.

Il faut tuer tous les Maures en âge de prendre les armes. Il faut tuer les femmes et les enfants, témoins de ce massacre, pour que le désir de vengeance un jour ne les conduise pas à se rebeller de nouveau. Il faut piller les greniers et les coffres. Et que les soldats se parent des bijoux et des colliers volés, brandissent les poignards et les sabres courbes.

Dans les rues de Galera le sang ruisselle, les têtes décapitées roulent, boulets de chair, comme au fort Saint-Elme !

Qu’on rase les murs, qu’on brûle tout ce qui peut être brisé, qu’on répande du sel sur cette terre où s’élevait la ville de Galera dont même le souvenir doit être effacé !

Et qu’on agisse de même dans le quartier de l’Albaicín, à Grenade. Qu’on incendie ces palais maures, ces maisons opulentes où vivaient les riches convertis.

Plus de conversions. Des exécutions ! Des déportations !

Qu’on expulse les survivants, qu’ils aillent comme esclaves en Castille ou bien qu’ils quittent l’Espagne et rejoignent les terres barbaresques.

Ils sont des milliers à avoir été chassés du quartier d’Albaicín, à mourir sur les routes de Castille et d’Estrémadure ; des milliers d’autres, séparés de leurs femmes et de leurs enfants, à tenter de s’embarquer pour fuir, à mourir égorgés sur les plages.

Je suis las de tuer, de m’emparer de ces nids d’aigle où s’accrochent des combattants.

Exténué, le dégoût m’emplit la bouche quand, la bataille finie à Serón, puis dans la sierra de l’Alpujarras et dans la vallée de l’Almenzova, je vois tous ces corps massacrés.

Plus au nord, vers Guadix, nous mettons le feu aux récoltes, nous abattons les arbres fruitiers, nous tuons tous les hommes, y compris ceux qui ont cousu sur leur épaule une croix rouge en signe de soumission.

C’est le sang maure qu’il faut faire couler, même si celui qu’il irrigue se dit chrétien.

Quand je marche parmi les morts, je cherche Aïcha la Mauresque au sabre courbe, celle par qui j’ai appris ce qu’était la chair brûlante d’une femme, celle qui m’a permis de fuir la prison chrétienne où le capitaine général de Grenade m’avait enfermé.

Mais personne ne sait ce qu’est devenue cette femme aux cheveux dénoués, Aïcha la combattante.

En revanche, j’ai vu Juan Mora.

Pour racheter leur vie, quelques Maures lui ont tendu un piège, puis l’ont assassiné.

Ils sont rentrés dans Grenade avec son cadavre attaché sur un mulet.

Ils l’ont déposé devant le Palacio del Audiencia. La foule s’est rassemblée. Je me suis approché et j’ai reconnu Juan Mora dont la tête ne tenait plus au tronc que par quelques lambeaux de chair.

La foule crie, exulte.

Don Juan lève le bras et l’on commence à dépecer la dépouille. On exhibe la tête. Elle sera exposée sous la voûte de la Puerta Real. Celui qui osera enlever la tête du traître sera puni de mort.

Les tambours battent.

Don Juan se penche vers moi.

— Guerre noire ! murmure-t-il.

39.

Seigneur, est-ce pour oublier le noir de cette guerre, couleur de deuil et de sang séché, que des jours et des nuits durant je me suis vautré dans la débauche ?

Après qu’on eut célébré notre victoire et accroché la tête de Juan Mora à la voûte de la Puerta Real, j’ai parcouru les rues du quartier de l’Albaicín, grisé par le silence qu’accompagnait seulement la rumeur des fontaines.

J’ai erré, rencontré parfois des groupes de soldats écrasés sous des sacs remplis du fruit de leur pillage.

Chassés de leurs demeures, séparés de leurs femmes et de leurs enfants, les riches Maures de l’Albaicín devaient, sur les chemins déjà enneigés des sierras, marcher vers le nord.

Je les avais vus se rassembler, s’étreindre avant de s’éloigner, parfois sous les coups, et longer cette muraille arabe qui, jadis, quand Grenade était la capitale de leur royaume, protégeait la ville et la splendeur souveraine de l’Alhambra.

Ils n’étaient plus que des esclaves que l’on poussait vers l’Estrémadure et la Castille. Et don Juan – j’entends encore sa voix un peu tremblante – avait dit, en suivant des yeux ces cortèges de la défaite, donc de l’humiliation et du dénuement :

— Je ne sais si l’on peut imaginer pire misère humaine que le départ de tant de gens dans une aussi grande confusion, parmi les pleurs de femmes et d’enfants, tous croulant sous le poids de leurs ballots et de leurs bagages… En vérité, Bernard de Thorenc, s’ils ont péché, ils le paient cher.

Je voulais chasser ces images et cette compassion de ma tête.

Des femmes sont arrivées de Tolède et de Valladolid, de Madrid et de Ségovie, parce que là où il y a des soldats sous les armes, la guerre, le sang noir répandu, la mort, l’homme a besoin de serrer contre lui la chair d’une femme pour se rappeler que la vie existe, qu’elle l’emporte encore, que tous les cris ne sont pas ceux de la douleur.

Par une nuit de février, alors que la neige tombait sur Grenade, j’ai vu descendre d’une voiture chargée de coffres une femme emmitouflée, un capuchon de fourrure dissimulant son visage, entrer dans le Palacio del Audiencia, et les rires, les éclats de voix envahir la nuit.

C’était Maria de Mendoza, une cousine d’Anna Mendoza de la Cerda, princesse d’Eboli, aussi belle que cette dernière, mais sans qu’un bandeau noir sur un œil éteint ajoute énigme et perversité à ses traits.

Dès lors, don Juan n’a plus quitté le Palacio.

On murmurait que cette Maria Mendoza était déjà grosse d’un bâtard du même don Juan et qu’elle s’apprêtait à se retirer dans un couvent après avoir donné naissance à l’enfant.

Mais, pour l’heure, le vent glacé qui descendait des sierras emportait les chansons du plaisir.

Je me suis donc rendu dans le quartier de l’Albaicín. J’ai croisé des soldats qui entouraient et lutinaient une femme échevelée, au regard perdu, sans doute dénichée dans l’une des demeures abandonnées.

Et j’ai envié ces hommes, Seigneur !

J’ai oublié les propos du père Verdini qui avait lui aussi rejoint Grenade en compagnie de don Juan dont il était devenu l’un des chapelains.

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