Ян Потоцкий - Manuscrit Trouvé à Saragosse
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- Название:Manuscrit Trouvé à Saragosse
- Автор:
- Издательство:Le Livre De Poche
- Жанр:
- Год:1993
- ISBN:10: 2253063533
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
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Je lui répondis que ce choix pouvait convenir à des voyageurs ordinaires, mais que, le roi Don Philippe Quinto ayant eu la grâce de m’honorer d’une commission de capitaine aux Gardes wallonnes, les lois sacrées de l’honneur me prescrivaient de me rendre à Madrid par le chemin le plus court, sans demander s’il était le plus dangereux.
— Mon jeune seigneur, reprit l’hôte, votre merced me permettra de lui [faire] observer que, si le roi l’a honoré d’une compagnie aux gardes avant que l’âge eût honoré du plus léger duvet le menton de votre merced, il serait expédient de faire des preuves de prudence ; or je dis que lorsque les démons s’emparent d’un pays…
Il en eût dit davantage, mais je piquai des deux et ne m’arrêtai que lorsque je me crus hors de la portée de ses remontrances : alors je me retournai et je le vis qui gesticulait encore et me montrait de loin la route de l’Estramadoure. Mon valet Lopez et Moschito mon zagal me regardaient d’un air piteux qui voulait dire à peu près la même chose. Je fis semblant de ne les point comprendre et m’enfonçai dans les bruyères, où depuis l’on a bâti la colonie appelée la Carlota.
À la place même où est aujourd’hui la maison de poste, il y avait alors un abri, fort connu des muletiers, qui l’appelaient « Los Alcornoques » – ou les chênes verts, parce que deux beaux arbres de cette espèce y ombrageaient une source abondante que recevait un abreuvoir de marbre. C’était la seule eau et le seul ombrage que l’on trouvât depuis Anduhhar jusqu’à l’auberge dite Venta Quemada. Cette auberge était bâtie au milieu d’un désert, mais grande et spacieuse. C’était proprement un ancien château des Mores que le marquis de Penna-Quemada avait fait réparer, et de là lui venait le nom de Venta Quemada. Le marquis l’avait affermée à un bourgeois de Murcie, qui y avait établi une hôtellerie, la plus considérable qu’il y eût sur cette route.
Les voyageurs partaient donc le matin d’Anduhhar, dînaient à Los Alcornoques des provisions qu’ils avaient apportées, et puis ils couchaient à la Venta Quemada ; souvent même ils y passaient la journée du lendemain, pour s’y préparer au passage des montagnes et faire de nouvelles provisions ; tel était aussi le plan de mon voyage.
Mais comme nous approchions déjà des chênes verts, et que je parlais à Lopez du petit repas que nous comptions y faire, je m’aperçus que Moschito n’était point avec nous, non plus que la mule chargée de nos provisions. Lopez me dit que ce garçon était resté quelque cent pas en arrière, pour refaire quelque chose au bât de sa monture. Nous l’attendîmes, puis nous fîmes quelques pas en avant, puis nous nous arrêtâmes pour l’attendre encore, nous l’appelâmes, nous retournâmes sur nos pas pour le chercher ; le tout en vain. Moschito avait disparu et emportait avec lui nos plus chères espérances, c’est-à-dire tout notre dîner. J’étais le seul à jeun, car Lopez n’avait cessé de ronger un fromage du Toboso, dont il s’était muni, mais il n’en était pas plus gai et marmottait entre ses dents « que l’aubergiste d’Anduhhar l’avait bien dit, et que les démons avaient sûrement emporté l’infortuné Moschito ».
Lorsque nous fûmes arrivés à Los Alcornoques, je trouvai sur l’abreuvoir un panier rempli de feuilles de vignes ; il paraissait avoir été plein de fruits et oublié par quelque voyageur. J’y fouillai avec curiosité et j’eus le plaisir d’y découvrir quatre belles figues et une orange. J’offris deux figues à Lopez, mais il les refusa, disant qu’il pouvait attendre jusqu’au soir ; je mangeai donc la totalité des fruits, après quoi je voulus me désaltérer à la source voisine. Lopez m’en empêcha, alléguant que l’eau me ferait du mal après les fruits, et qu’il avait à m’offrir un reste de vin d’Alicante. J’acceptai son offre, mais à peine le vin fut-il dans mon estomac que je me sentis le cœur fort oppressé. Je vis la terre et le ciel tourner sur ma tête, et je me serais sûrement évanoui si Lopez ne se fût empressé à me secourir ; il me fit revenir de ma défaillance et me dit qu’elle ne devait point m’effrayer, n’étant qu’un effet de la fatigue et de l’inanition. Effectivement, non seulement je me trouvais rétabli, mais même dans un état de force et d’agitation qui avait quelque chose d’extraordinaire.
La campagne me semblait émaillée des couleurs les plus vives ; les objets scintillaient à mes yeux comme les astres dans les nuits d’été, et je sentais battre mes artères, surtout aux tempes et à la gorge.
Lopez, voyant que mon incommodité n’avait point eu de suites, ne put s’empêcher de recommencer ses doléances :
— Hélas ! dit-il, pourquoi ne m’en suis-je pas rapporté à Fra Heronimo della Trinidad, moine, prédicateur, confesseur et l’oracle de notre famille. Il est beau-frère du beau-fils de la belle-sœur du beau-père de ma belle-mère, et, se trouvant ainsi le plus proche parent que nous ayons, rien ne se fait dans notre maison que par ses avis. Je n’ai pas voulu les suivre et j’en suis justement puni. Il m’avait bien dit que les officiers aux Gardes wallonnes étaient un peuple hérétique, ce que l’on reconnaît aisément à leurs cheveux blonds, à leurs yeux bleus et à leurs joues rouges, au lieu que les vieux chrétiens sont de la couleur de Notre-Dame d’Atocha, peinte par saint Luc.
J’arrêtai ce torrent d’impertinences, en ordonnant à Lopez de me donner mon fusil à deux coups et de rester auprès des chevaux, tandis que j’irais sur quelque rocher des environs pour tâcher de découvrir Moschito, ou du moins sa trace. À cette proposition, Lopez fondit en larmes et, se jetant à mes genoux, il me conjura, au nom de tous les saints, de ne pas le laisser seul en un lieu si plein de danger. Je m’offris à garder les chevaux, tandis qu’il irait à la découverte, mais ce parti lui parut encore bien plus effrayant. Cependant, je lui dis tant de bonnes raisons pour aller chercher Moschito qu’il me laissa partir. Puis il tira un rosaire de sa poche et se mit en prière auprès de l’abreuvoir.
Les sommets que je voulais gravir étaient plus éloignés qu’ils ne me l’avaient paru ; je fus près d’une heure à les atteindre et, lorsque j’y fus, je ne vis rien que la plaine déserte et sauvage : nulle trace d’hommes, d’animaux ou d’habitations, nulle route que le grand chemin que j’avais suivi, et personne n’y passait – partout le plus grand silence. Je l’interrompis par mes cris, que les échos répétèrent au loin. Enfin je repris le chemin de l’abreuvoir, j’y trouvai mon cheval attaché à un arbre, mais Lopez avait disparu.
J’avais deux partis à prendre : celui de retourner à Anduhhar et celui de continuer mon voyage. Le premier parti ne me vint seulement pas à l’esprit. Je m’élançai sur mon cheval et, le mettant tout de suite au plus grand trot, j’arrivai au bout de deux heures sur les bords du Guadalquivir, qui n’est point là ce fleuve tranquille et superbe dont le cours majestueux embrasse les murs de Séville. Le Guadalquivir, au sortir des montagnes, est un torrent sans rives ni fond, et toujours mugissant contre les rochers qui contiennent ses efforts.
La vallée de Los Hermanos commence à l’endroit où le Guadalquivir se répand dans la plaine ; elle était ainsi appelée parce que trois frères, moins unis encore par les liens du sang que par leur goût pour le brigandage, en avaient fait longtemps le théâtre de leurs exploits.
Des trois frères, deux avaient été pris, et leurs corps se voyaient attachés à une potence à l’entrée de la vallée, mais l’aîné, appelé Zoto, s’était échappé des prisons de Cordoue, et l’on disait qu’il s’était retiré dans la chaîne des Alpuharras.
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