Ян Потоцкий - Manuscrit Trouvé à Saragosse
Здесь есть возможность читать онлайн «Ян Потоцкий - Manuscrit Trouvé à Saragosse» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 1993, ISBN: 1993, Издательство: Le Livre De Poche, Жанр: Старинная литература, Исторические приключения, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Manuscrit Trouvé à Saragosse
- Автор:
- Издательство:Le Livre De Poche
- Жанр:
- Год:1993
- ISBN:10: 2253063533
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Manuscrit Trouvé à Saragosse: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Manuscrit Trouvé à Saragosse»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Manuscrit Trouvé à Saragosse — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Manuscrit Trouvé à Saragosse», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
On racontait des choses bien étranges des deux frères qui avaient été pendus ; on n’en parlait pas comme de revenants, mais on prétendait que leurs corps, animés par je ne sais quels démons, se détachaient la nuit et quittaient le gibet pour aller désoler les vivants. Ce fait passait pour si certain qu’un théologien de Salamanque avait fait une dissertation dans laquelle il prouvait que les deux pendus étaient des espèces de vampires et que l’un n’était pas plus incroyable que l’autre, ce que les plus incrédules lui accordaient sans peine. Il courait aussi un certain bruit, que ces deux hommes étaient innocents, et qu’ayant été injustement condamnés ils s’en vengeaient, avec la permission du ciel, sur les voyageurs et autres passants. Comme j’avais beaucoup entendu parler de tout cela à Cordoue, j’eus la curiosité de m’approcher de la potence. Le spectacle en était d’autant plus dégoûtant que les hideux cadavres, agités par le vent, faisaient des balancements extraordinaires, tandis que d’affreux vautours les tiraillaient pour arracher des lambeaux de leur chair ; j’en détournai la vue avec horreur et m’enfonçai dans le chemin des montagnes.
Il faut convenir que la vallée de Los Hermanos semblait très propre à favoriser les entreprises des bandits et leur servir de retraite. L’on y était arrêté tantôt par des roches détachées du haut des monts, tantôt par des arbres renversés par l’orage. En bien des endroits, le chemin traversait le lit du torrent ou passait devant des cavernes profondes, dont l’aspect malencontreux inspirait la défiance.
Au sortir de cette vallée, j’entrai dans une autre et je découvris la venta qui devait être mon gîte, mais, du plus loin que je l’aperçus, je n’en augurai rien de bon.
Car je distinguai qu’il ne s’y trouvait ni fenêtres, ni volets ; les cheminées ne fumaient point ; je ne voyais point de mouvement dans les environs et je n’entendais pas les chiens avertir de mon arrivée. J’en conclus que ce cabaret était un de ceux que l’on avait abandonnés, comme me l’avait dit l’aubergiste d’Anduhhar.
Plus j’approchais de la venta, et plus le silence me semblait profond. Enfin j’arrivai et je vis un tronc à mettre des aumônes, accompagné d’une inscription ainsi conçue : « Messeigneurs les voyageurs, ayez la charité de prier pour l’âme de Gonzalez de Murcie, ci-devant cabaretier de la Venta Quemada. Sur toute chose, passez votre chemin et ne restez pas ici la nuit, sous quelque prétexte que ce soit. »
Je me décidai aussitôt à braver les dangers dont l’inscription me menaçait. Ce n’était pas que je fusse convaincu qu’il n’y a point de revenants ; mais on verra plus loin que toute mon éducation avait été dirigée du côté de l’honneur, et je le faisais consister à ne donner jamais aucune marque de crainte.
Comme le soleil ne faisait que de se coucher, je voulus profiter d’un reste de clarté et parcourir tous les recoins de cette demeure, moins pour me rassurer contre les puissances infernales qui en avaient pris possession que pour chercher quelque nourriture, car le peu que j’avais mangé à Los Alcornoques avait pu suspendre, mais non pas satisfaire le besoin impérieux que j’en ressentais. Je traversai beaucoup de chambres et de salles. La plupart étaient revêtues en mosaïque jusqu’à la hauteur d’un homme, et les plafonds étaient en cette belle menuiserie où les Maures mettaient leur magnificence. Je visitai les cuisines, les greniers et les caves ; celle-ci étaient creusées dans le rocher, quelques-unes communiquaient avec des routes souterraines qui paraissaient pénétrer fort avant dans la montagne ; mais je ne trouvai à manger nulle part. Enfin, comme le jour finissait tout à fait, j’allai prendre mon cheval que j’avais attaché dans la cour, je le menai dans une écurie où j’avais vu un peu de foin, et j’allai m’établir dans une chambre où il y avait un grabat, le seul que l’on eût laissé dans toute l’auberge. J’aurais bien voulu avoir une lumière, mais la faim qui me tourmentait avait cela de bon, c’est qu’elle m’empêchait de dormir.
Cependant, plus la nuit devenait noire, et plus mes réflexions étaient sombres. Tantôt je songeais à la disparition de mes deux domestiques, et tantôt aux moyens de pourvoir à ma nourriture. Je pensais que des voleurs, sortant à l’improviste de quelque buisson ou de quelque trappe souterraine, avaient attaqué successivement Lopez et Moschito, lorsqu’ils se trouvaient seuls, et que je n’avais été épargné que parce que ma tenue militaire ne promettait pas une victoire aussi facile. Mon appétit m’occupait plus que tout le reste ; mais j’avais vu des chèvres sur la montagne ; elles devaient être gardées par un chevrier, et cet homme devait sans doute avoir une petite provision de pain pour le manger avec son lait. De plus, je comptais un peu sur mon fusil.
Mais de retourner sur mes pas, et de m’exposer aux railleries de l’hôte d’Anduhhar, c’est là ce que j’étais bien décidé à ne point faire. Je l’étais au contraire bien fermement à continuer ma route.
Toutes ces sortes de réflexions étant épuisées, je ne pouvais m’empêcher de repasser dans mon esprit la fameuse histoire des faux-monnayeurs et quelques autres du même genre dont on avait bercé mon enfance. Je songeais aussi à l’inscription mise sur le tronc des aumônes.
Je ne croyais pas que le diable eût tordu le cou à l’hôte, mais je ne comprenais rien à sa fin tragique.
Les heures se passaient ainsi dans un silence profond, lorsque le son inattendu d’une cloche me fit tressaillir de surprise. Elle sonna douze coups et, comme l’on sait, les revenants n’ont de pouvoir que depuis minuit jusqu’au premier chant du coq. Je dis que je fus surpris, et j’avais raison de l’être, car la cloche n’avait point sonné les autres heures ; enfin, son tintement me semblait avoir quelque chose de lugubre. Un instant après, la porte de la chambre s’ouvrit, et je vis entrer une figure toute noire, mais non pas effrayante, car c’était une belle négresse demi-nue, et tenant un flambeau dans chaque main.
La négresse vint à moi, me fit une profonde révérence, et me dit, en très bon espagnol :
— Seigneur cavalier, des dames étrangères qui passent la nuit dans cette hôtellerie vous prient de vouloir bien partager leur souper. Ayez la bonté de me suivre.
Je suivis la négresse de corridor en corridor, enfin dans une salle bien éclairée au milieu de laquelle était une table garnie de trois couverts et couverte de vases du Japon et de carafes de cristal de roche. Au fond de la salle était un lit magnifique. Beaucoup de négresses, semblaient empressées à servir, mais elles se rangèrent avec respect, et je vis entrer deux dames dont le teint de lis et de roses contrastait parfaitement avec l’ébène de leurs soubrettes. Les deux dames se tenaient par la main ; elles étaient mises dans un goût bizarre, ou du moins il me parut tel, mais la vérité est qu’il est en usage dans plusieurs villes sur la côte de Barbarie, ainsi que je l’ai vu depuis, lorsque j’y ai voyagé. Voici donc quel était ce costume : il ne consistait, proprement, qu’en une chemise et un corset. La chemise était de toile jusqu’au-dessous de la ceinture, mais plus bas c’était une gaze de Méquinez, sorte d’étoffe qui serait tout à fait transparente si de larges rubans de soie, mêlés à son tissu, ne le rendaient plus propre à voiler des charmes qui gagnent à être devinés. Le corset richement brodé en perles et garni d’agrafes de diamants, couvrait le sein assez exactement ; il n’avait point de manches, celles de la chemise, aussi de gaze, étaient retroussées et nouées derrière le col. Leurs bras nus étaient ornés de bracelets, tant aux poignets qu’au-dessus du coude. Les pieds de ces dames qui, si elles eussent été des diablesses, auraient été fourchus ou garnis de griffes, n’étaient rien de tout cela, mais ils étaient à cru dans une petite mule brodée, et le bas de la jambe était orné d’un anneau de gros brillants.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Manuscrit Trouvé à Saragosse»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Manuscrit Trouvé à Saragosse» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Manuscrit Trouvé à Saragosse» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.