Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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À mesure qu’il avançait vers ce quartier, Pitou ralentissait le pas ; car il était évident qu’on le conduisait chez sa tante An-gélique, et, malgré le peu de fois que le pauvre orphelin avait vu sa marraine – car c’était la tante Angélique qui avait doué Pitou de son poétique nom de baptême, – il avait conservé de cette respectable parente un formidable souvenir.

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En effet, la tante Angélique n’avait rien de bien attrayant pour un enfant habitué comme Pitou à tous les soins de la sollicitude maternelle : la tante Angélique était à cette époque une vieille fille de cinquante-cinq à cinquante-huit ans, abrutie par l’abus des plus minutieuses pratiques de la religion, et chez laquelle une piété malentendue avait resserré à contresens tous les sentiments doux, miséricordieux et humains, pour cultiver en leur place une dose naturelle d’intelligence avide, qui ne faisait que s’augmenter chaque jour dans le commerce assidu des béguines de la ville. Elle ne vivait pas précisément d’aumônes, mais outre la vente du lin qu’elle filait au rouet, et la location des chaises de l’église qui lui avait été accordée par le chapitre, elle recevait de temps en temps, des âmes pieuses qui se laissaient prendre à ses simagrées de religion, de petites sommes que, de monnaie de billon, elle convertissait d’abord en monnaie blanche, et de monnaie blanche en louis, lesquels disparaissaient non seulement sans que personne les vît disparaître, mais encore sans que nul soupçonnât leur existence, et allaient s’enfouir un à un dans le coussin du fauteuil sur lequel elle travaillait, et une fois dans cette cachette, ils retrouvaient à tâtons une certaine quantité de leurs confrères, recueillis un à un comme eux, et comme eux destinés à être désormais séquestrés de la circulation jusqu’au jour inconnu où la mort de la vieille fille les mettrait aux mains de son héritier.

C’était donc vers la demeure de cette vénérable parente que s’acheminait le docteur Gilbert, traînant par la main le grand Pitou.

Nous disons le grand Pitou, parce qu’a partir du premier trimestre après sa naissance, Pitou avait toujours été trop grand pour son âge.

Mademoiselle Rose-Angélique Pitou, au moment où sa porte s’ouvrait pour donner passage à son neveu et au docteur, était dans un accès d’humeur joyeuse. Tandis que l’on chantait

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la messe des morts sur le corps de sa belle-sœur dans l’église d’Haramont, il y avait eu noces et baptêmes dans l’église de Villers-Cotterêts, de sorte que la recette des chaises avait, dans une seule journée, monté à six livres. Mademoiselle Angélique avait donc converti ses sous en un gros écu, lequel, à son tour, joint à trois autres mis en réserve à des époques différentes, avait donné un louis d’or. Ce louis venait justement d’aller rejoindre les autres louis, et le jour où avait lieu une pareille réunion était tout naturellement un jour de fête pour mademoiselle Angélique.

Ce fut juste au moment où, après avoir rouvert sa porte fermée pendant l’opération, la tante Angélique venait de faire une dernière fois le tour de son fauteuil pour s’assurer que rien au dehors ne décelait le trésor caché au dedans, que le docteur et Pitou entrèrent.

La scène aurait pu être attendrissante, mais aux yeux d’un homme aussi juste observateur que l’était le docteur Gilbert, elle ne fut que grotesque. En apercevant son neveu, la vieille bé-

guine dit quelques mots de sa pauvre chère sœur qu’elle aimait tant, et eut l’air d’essuyer une larme. De son côté, le docteur, qui voulait voir au plus profond du cœur de la vieille fille avant de prendre un parti à son égard, le docteur eut l’air de faire à mademoiselle Angélique un sermon sur le devoir des tantes envers les neveux. Mais à mesure que le discours se développait et que les paroles onctueuses tombaient des lèvres du docteur, l’œil aride de la vieille fille buvait l’imperceptible larme qui l’avait mouillé, tous ses traits reprenaient la sécheresse du parchemin dont ils semblaient recouverts, elle leva la main gauche à la hauteur de son menton pointu, et de la main droite elle se mit à calculer sur ses doigts secs le nombre approximatif de sous que la location des chaises lui rapportait par année ; de sorte que le hasard ayant fait que le calcul se trouvât terminé en même temps que le discours, elle put répondre à l’instant même que, quel que fût l’amour qu’elle portait à sa pauvre sœur, et le degré

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d’intérêt qu’elle ressentît pour son cher neveu, la médiocrité de ses recettes ne lui permettait, malgré son double titre de tante et de marraine, aucun surcroît de dépense.

Au reste, le docteur s’était attendu à ce refus ; ce refus ne le surprit donc pas ; c’était un grand partisan des idées nouvelles, et, comme le premier volume de l’ouvrage de Lavater venait de paraître, il avait déjà fait l’application de la doctrine physio-gnomonique du philosophe de Zurich au mince et jaune faciès de mademoiselle Angélique.

Cet examen lui avait donné pour résultat que les petits yeux ardents de la vieille fille, son nez long et ses lèvres minces, présentaient la réunion en une seule personne de la cupidité, de l’égoïsme et de l’hypocrisie.

La réponse, comme nous l’avons dit, ne lui causa aucune espèce d’étonnement. Cependant il voulut voir, en sa qualité d’observateur, jusqu’à quel point la dévote pousserait le développement de ces trois vilains défauts.

– Mais, dit-il, mademoiselle, Ange Pitou est un pauvre enfant orphelin, le fils de votre frère.

– Dame ! écoutez donc, monsieur Gilbert, dit la vieille fille, c’est une augmentation de six sous par jour au moins, et encore au bas prix : car ce drôle-là doit manger au moins une livre de pain par jour.

Pitou fit la grimace : il en mangeait d’habitude une livre et demie rien qu’à son déjeuner.

– Sans compter le savon pour son blanchissage, reprit mademoiselle Angélique, et je me souviens qu’il salit horriblement.

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En effet, Pitou salissait beaucoup, et c’est concevable si l’on veut bien se rappeler la vie qu’il menait ; mais, il faut lui rendre cette justice, il déchirait encore plus qu’il ne salissait.

– Ah ! dit le docteur, fi ! mademoiselle Angélique, vous qui pratiquez si bien la charité chrétienne, faire de pareils calculs à l’endroit d’un neveu et d’un filleul !

– Sans compter l’entretien des habits, s’écria avec explosion la vieille dévote, qui se rappelait avoir vu sa sœur Madeleine coudre bon nombre de parements aux vestes et de genouillères aux culottes de son neveu.

– Ainsi, fit le docteur, vous refusez de prendre votre neveu chez vous… L’orphelin, repoussé du seuil de sa tante, sera forcé d’aller demander l’aumône au seuil des maisons étrangères.

Mademoiselle Angélique, toute cupide qu’elle était, sentit l’odieux qui rejaillirait tout naturellement sur elle, si, par son refus de le recevoir, son neveu était forcé de recourir à une pareille extrémité.

– Non, dit-elle, je m’en charge.

– Ah ! fit le docteur, heureux de trouver un bon sentiment dans ce cœur qu’il croyait desséché.

– Oui, continua la vieille fille, je le recommanderai aux Augustins de Bourg-Fontaine, et il entrera chez eux comme frère servant.

Le docteur, nous l’avons déjà dit, était philosophe. On sait la valeur du mot philosophe à cette époque.

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Il résolut donc, à l’instant même, d’arracher un néophyte aux Augustins, et cela avec tout le zèle que les Augustins, de leur côté, eussent pu mettre à enlever un adepte aux philosophes.

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