Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

Здесь есть возможность читать онлайн «Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, на английском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

ANGE PITOU - Tome I: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «ANGE PITOU - Tome I»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

ANGE PITOU - Tome I — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «ANGE PITOU - Tome I», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– 9 –

forte et pesamment accentuée retentir en haut d’un escalier, tandis qu’un écolier, que notre impartialité d’historien nous force à ranger dans la troisième classe, c’est-à-dire dans la classe des paresseux, descendait précipitamment les marches en faisant le mouvement d’épaules que les ânes emploient pour jeter bas leurs cavaliers, et les écoliers qui viennent de recevoir un coup de martinet pour secouer la douleur.

– Ah ! mécréant ! ah ! petit excommunié ! disait la voix ah !

serpenteau ! retire-toi, va-t’en ; Vade, vade ! Souviens-toi que j’ai été patient trois ans, mais qu’il y a des drôles qui lasseraient la patience du Père éternel lui-même. Aujourd’hui c’est fini, et bien fini. Prends tes écureuils, prends tes grenouilles, prends tes lézards, prends tes vers à soie, prends tes hannetons, et va-t’en chez ta tante, va-t’en chez ton oncle, si tu en as un, au diable, où tu voudras, enfin, pourvu que je ne te revoie pas ! Vade, vade !

– Oh ! mon bon monsieur Fortier, pardonnez-moi, répondait dans l’escalier toujours une autre voix suppliante ; est-ce donc la peine de vous mettre dans une pareille colère pour un pauvre petit barbarisme et quelques solécismes, comme vous appelez cela !

– Trois barbarismes et sept solécismes dans un thème de vingt-cinq lignes ! répondit en se renflant encore la voix courroucée.

– C’était comme cela aujourd’hui, monsieur l’abbé. J’en conviens, le jeudi est mon jour de malheur à moi ; mais si demain, par hasard, mon thème était bon, est-ce que vous ne me pardonneriez pas ma mauvaise chance d’aujourd’hui ? Dites, monsieur l’abbé.

– Voilà trois ans que, tous les jours de composition, tu me répètes la même chose, fainéant ! Et l’examen est fixé au 1er novembre, et moi qui, à la prière de ta tante Angélique, ai eu la

– 10 –

faiblesse de te porter comme candidat à la bourse vacante en ce moment au séminaire de Soissons, j’aurai la honte de voir refuser mon élève et d’entendre proclamer partout : « Ange Pitou est un âne, Angelus Pitovius asinus est . »

Hâtons-nous de dire, afin que tout d’abord le bienveillant lecteur lui porte tout l’intérêt qu’il mérite, qu’Ange Pitou, dont l’abbé Fortier venait de latiniser si pittoresquement le nom, est le héros de cette histoire.

– Ô mon bon monsieur Fortier ! Ô mon cher maître ! ré-

pondait l’écolier au désespoir.

– Moi, ton maître ! s’écria l’abbé profondément humilié de l’appellation. Dieu merci ! je ne suis pas plus ton maître que tu n’es mon élève ; je te renie, je ne te connais pas ; je voudrais ne t’avoir jamais vu ; je te défends de me nommer et même de me saluer. Retro ! malheureux, retro !

– Monsieur l’abbé, insista le malheureux Pitou, qui paraissait avoir un grave intérêt à ne pas se brouiller avec son maître ; monsieur l’abbé, ne me retirez pas votre intérêt, je vous en supplie, pour un pauvre thème estropié.

– Ah ! s’écria l’abbé poussé hors de lui par cette dernière prière, et descendant les quatre premières marches, tandis que, par un mouvement égal, Ange Pitou descendait les quatre dernières, et commençait à apparaître dans la cour ; ah ! tu fais de la logique, quand tu ne peux pas faire un thème ; tu calcules les forces de ma patience, quand tu ne sais pas distinguer le nomi-natif du régime !

– Monsieur l’abbé, vous avez été si bon envers moi, répliqua le faiseur de barbarismes, que vous n’aurez qu’un mot à dire à monseigneur l’évêque qui nous examine.

– 11 –

– Moi, malheureux, mentir à ma conscience !

– Si c’est pour faire une bonne action, monsieur l’abbé, le bon Dieu vous pardonnera.

– Jamais ! jamais !

– Et puis, qui sait ? les examinateurs ne seront peut-être pas plus sévères envers moi qu’ils ne l’ont été en faveur de Sé-

bastien Gilbert, mon frère de lait, quand, l’année passée, il a concouru pour la bourse de Paris. C’en était cependant un faiseur de barbarismes, celui-là, Dieu merci ! quoiqu’il n’avait que treize ans, et que moi j’en avais dix-sept.

– Ah ! par exemple, voilà qui est stupide, dit l’abbé en descendant le reste des marches de l’escalier et en apparaissant à son tour, son martinet à la main, tandis que Pitou maintenait prudemment entre lui et son professeur la distance première.

Oui, je dis stupide, ajouta-t-il en se croisant les bras et en regardant avec indignation son écolier. Voilà donc le prix de mes le-

çons de dialectique ! Triple animal ! Et c’est ainsi que tu te souviens de cet axiome : Noti minora, loqui majora volens 1. Mais c’est justement parce que Gilbert était plus jeune que toi qu’on a été plus indulgent envers un enfant de quatorze ans qu’on ne le sera envers un grand imbécile de dix-huit ans.

– Oui, et aussi parce qu’il est fils de M. Honoré Gilbert, qui a dix-huit mille livres de rentes en bonnes terres, rien que sur la plaine de Pilleleux, répondit piteusement le logicien.

L’abbé Fortier regarda Pitou en allongeant les lèvres et en fronçant le sourcil.

1« Ne dis pas des choses futiles en prétendant dire des choses importantes. »

– 12 –

– Ceci est moins bête…, grommela-t-il après un moment de silence et d’inspection… Cependant, ceci n’est que spécieux et non fondé. Species, non autem . 1F2

– Oh ! si j’étais le fils d’un homme ayant dix mille livres de rentes ! répéta Ange Pitou, qui avait cru s’apercevoir que sa ré-

ponse avait fait quelque impression sur son professeur.

– Oui, mais tu ne l’es pas. En revanche, tu es ignare, comme le drôle dont parle Juvénal ; citation profane – l’abbé se signa – mais non moins juste. Arcadius juvenis . Je parie que tu ne sais pas même ce que veut dire Arcadius ?

– Parbleu, Arcadien, répondit Ange Pitou en se redressant avec la majesté de l’orgueil.

– Et puis après.

– Après quoi ?

– L’Arcadie était le pays des roussins, et, chez les anciens comme chez nous, asinus était le synonyme de . 2F3

– Je n’ai pas voulu comprendre la chose ainsi, dit Pitou, attendu qu’il était loin de ma pensée que l’austère esprit de mon digne professeur pût s’abaisser jusqu’à la satire.

L’abbé Fortier le regarda une seconde fois avec une attention non moins profonde qu’à la première.

– Sur ma parole ! murmura-t-il un peu radouci par le coup d’encensoir de son disciple, il y a des moments où l’on jurerait que le drôle est moins sot qu’il n’en a l’air.

2« L’apparence, non la réalité. »

3Sot, qui n’a point de raison.

– 13 –

– Allons, monsieur l’abbé, dit Pitou qui avait, sinon entendu les paroles du professeur, mais surpris sur sa physionomie l’expression du retour à la miséricorde, pardonnez-moi, vous verrez quel beau thème je ferai demain.

– Eh bien ! j’y consens, dit l’abbé en passant en signe de trêve son martinet dans sa ceinture, et en s’approchant de Pitou, qui, moyennant cette démonstration pacifique, consentit à demeurer à sa place.

– Oh ! merci, merci ! s’écria l’écolier.

– Attends donc, et ne remercie pas si vite ; oui, je te pardonne, mais à une condition.

Pitou baissa la tête, et, comme il était à la discrétion du digne abbé, il attendit avec résignation.

– C’est que tu répondras sans faute à une question que je te ferai.

– En latin ? demanda Pitou avec inquiétude.

Latine , répondit le professeur.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «ANGE PITOU - Tome I»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «ANGE PITOU - Tome I» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «ANGE PITOU - Tome I»

Обсуждение, отзывы о книге «ANGE PITOU - Tome I» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x