Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

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– Et, demanda le plus jeune des deux voyageurs qui venaient de prendre place à table, et que son compagnon désignait sous le nom de Roland, et combien étiez-vous d'hommes dans la diligence ?

– Attendez ; je crois que nous étions… oui, c'est cela, nous étions sept hommes et trois femmes.

– Sept hommes, non compris le conducteur ? répéta Roland.

– Bien entendu.

– 41 –

– Et, à sept hommes, vous vous êtes laissés dévaliser par quatre bandits ? Je vous en fais mon compliment, messieurs.

– Nous savions à qui nous avions affaire, répondit le marchand de vin, et nous n'avions garde de nous défendre.

– Comment ! répliqua le jeune homme, à qui vous aviez affaire ? mais vous aviez affaire, ce me semble, à des voleurs, à des bandits !

– Point du tout : ils s'étaient nommés.

– Ils s'étaient nommés ?

– Ils avaient dit : « Messieurs, il est inutile de vous défendre ; mesdames, n'ayez pas peur ; nous ne sommes pas des brigands, nous sommes des compagnons de Jéhu . »

– Oui, dit le jeune homme de la table d'hôte, ils préviennent pour qu'il n'y ait pas de méprise, c'est leur habitude.

– Ah çà ! dit Roland, qu'est-ce que c'est donc que ce Jéhu qui a des compagnons si polis ? Est-ce leur capitaine ?

– Monsieur, dit un homme dont le costume avait quelque chose d'un prêtre sécularisé et qui paraissait, lui aussi, non seulement un habitué de la table d'hôte, mais encore un initié aux mystères de l'honorable corporation dont on était en train de discuter les mérites, si vous étiez plus versé que vous ne paraissez l’être dans la lecture des Écritures saintes, vous sauriez qu'il y a quelque chose comme deux mille six cents ans que ce Jéhu est mort, et que, par conséquent, il ne peut arrêter, à l'heure qu'il est, les diligences sur les grandes routes.

– 42 –

– Monsieur l'abbé, répondit Roland qui avait reconnu l'homme d'Église, comme, malgré le ton aigrelet avec lequel vous parlez, vous paraissez fort instruit, permettez à un pauvre ignorant de vous demander quelques détails sur ce Jéhu mort il y a eu deux mille six cents ans, et qui, cependant, a l'honneur d'avoir des compagnons qui portent son nom.

– Jéhu ! répondit l'homme d'Église du même ton vinaigré, était un roi d'Israël, sacré par Élisée, sous la condition de punir les crimes de la maison d'Achab et de Jézabel, et de mettre à mort tous les prêtres de Baal.

– Monsieur l’abbé, répliqua en riant le jeune homme, je vous remercie de l'explication : je ne doute point qu'elle ne soit exacte et surtout très savante ; seulement, je vous avoue qu'elle ne m'apprend pas grand-chose.

– Comment, citoyen, dit l'habitué de la table d'hôte, vous ne comprenez pas que Jéhu, c'est Sa Majesté Louis XVIII, sacré sous la condition de punir les crimes de la Révolution et de mettre à mort les prêtres de Baal, c'est-à-dire tous ceux qui ont pris une part quelconque à cet abominable état de choses que, depuis sept ans, on appelle la République ?

– Oui-da ! fit le jeune homme ; si fait, je comprends. Mais, parmi ceux que les compagnons de Jéhu sont chargés de combattre, comptez-vous les braves soldats qui ont repoussé l'étranger des frontières de France, et les illustres généraux qui ont commandé les armées du Tyrol, de Sambre-et-Meuse et d'Italie ?

– Mais sans doute, ceux-là les premiers et avant tout.

– 43 –

Les yeux du jeune homme lancèrent un éclair ; sa narine se dilata, ses lèvres se serrèrent : il se souleva sur sa chaise ; mais son compagnon le tira par son habit et le fit rasseoir, tandis que, d'un seul regard, il lui imposait silence.

Puis celui qui venait de donner cette preuve de sa puissance, prenant la parole pour la première fois :

– Citoyen, dit-il, s'adressant au jeune homme de la table d'hôte, excusez deux voyageurs qui arrivent du bout du monde, comme qui dirait de l'Amérique ou de l'Inde, qui ont quitté la France depuis deux ans, qui ignorent complètement ce qui s'y passe, et qui sont désireux de s'instruire.

– Mais, comment donc, répondit celui auquel ces paroles étaient adressées, c'est trop juste, citoyen ; interrogez et l'on vous répondra.

– Eh bien, continua le jeune homme brun à l'œil d'aigle, aux cheveux noirs et plats, au teint granitique, maintenant que je sais ce que c’est Jéhu et dans quel but sa compagnie est instituée, je voudrais savoir ce que ses compagnons font de l’argent qu’ils prennent.

– Oh ! mon Dieu, c’est bien simple, citoyen ; vous savez qu’il est fort question de la restauration de la monarchie bourbo-nienne ?

– Non, je ne le savais pas, répondit le jeune homme brun d'un ton qu'il essayait inutilement de rendre naïf ; j'arrive, comme je vous l'ai dit, du bout du monde.

– 44 –

– Comment ! vous ne saviez pas cela ? eh bien, dans six mois ce sera un fait accompli.

– Vraiment !

– C'est comme j'ai l'honneur de vous le dire, citoyen.

Les deux jeunes gens à la tournure militaire échangèrent entre eux un regard et un sourire, quoique le jeune blond parût sous le poids d'une vive impatience.

Leur interlocuteur continua :

– Lyon est le quartier général de la conspiration, si toutefois on peut appeler conspiration un complot qui s'organise au grand jour ; le nom de gouvernement provisoire conviendrait mieux.

– Eh bien, citoyen, dit le jeune homme brun avec une politesse qui n'était point exempte de raillerie, disons gouvernement provisoire.

– Ce gouvernement provisoire a son état-major et ses ar-mées.

– Bah ! son état-major, peut-être… mais ses armées…

– Ses armées, je le répète.

– Où sont-elles ?

– 45 –

– Il y en a une qui s'organise dans les montagnes d'Auver-gne, sous les ordres de M. de Chardon ; une autre dans les montagnes du Jura, sous les ordres de M. Teyssonnet ; enfin, une troisième qui fonctionne, et même assez agréablement à cette heure, dans la Vendée, sous les ordres d'Escarboville, d'Achille Leblond et de Cadoudal.

– En vérité, citoyen, vous me rendez un véritable service en m'apprenant toutes ces nouvelles. Je croyais les Bourbons complètements résignés à l’exil ; je croyais la police faite de manière qu’il n’existât ni comité provisoire royaliste dans les grandes villes, ni bandits sur les grandes routes. Enfin, je croyais la Vendée complètement pacifiée par le général Hoche.

Le jeune homme auquel s’adressait cette réponse éclata de rire.

– Mais d’où venez-vous ? s’écria-t-il, d’où venez-vous ?

– Je vous l’ai dit, citoyen, du bout du monde.

– On le voit.

Puis continuant :

– Eh bien, vous comprenez dit-il, les Bourbons ne sont pas riches ; les émigrés dont on a vendu les biens, sont ruinés ; il est impossible d’organiser deux armées et d’en entretenir une troisième sans argent. On était embarrassé ; il n’y avait que la Ré-

publique qui pût solder ses ennemis : or, il n’était pas probable qu’elle s’y décidât de gré à gré ; alors, sans essayer avec elle cette négociation scabreuse, on jugea qu’il était plus court de lui prendre son argent que de le lui demander.

– 46 –

– Ah ! je comprends enfin.

– C'est bien heureux.

– Les compagnons de Jéhu sont les intermédiaires entre la République et la contre-révolution, les percepteurs des géné-

raux royalistes.

– Oui ; ce n'est plus un vol, c'est une opération militaire, un fait d'armes comme un autre.

– Justement, citoyen, vous y êtes, et vous voilà sur ce point, maintenant, aussi savant que nous.

– Mais, glissa timidement le marchand de vin de Bordeaux, si MM. les compagnons de Jéhu – remarquez que je n'en dis aucun mal – si MM. Les compagnons de Jéhu n’en veulent qu’à l’argent du gouvernement…

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