Мишель Монтень - Les Essais - Livre II
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56. Cela fait, ayant exhorté les siens en leur prêchant l'union et la paix, leur ayant partagé ses biens, et recommandé sa fille aînée aux dieux de la maison, elle prit d'une main sûre la coupe où se trouvait le poison, et ayant fait ses dévotions à Mercure, l'ayant prié de la conduire en un séjour heureux dans l'autre monde, elle avala brusquement le breuvage mortel. Puis elle informa l'assistance des progrès du poison, comment les diverses parties de son corps se sentaient saisies par le froid l'une après l'autre, jusqu'à ce que, ayant dit qu'il lui envahissait le cœur et les entrailles, elle appelât ses filles pour remplir leur dernier devoir et lui fermer les yeux.
57. Pline raconte que chez certain peuple hyperboréen, du fait de la douce température de l'air, les vies ne se terminent ordinairement que par la volonté des habitants eux-mêmes. Mais étant las et saouls de vivre, ils ont coutume, à un âge avancé, après avoir fait bonne chère, de se précipiter dans la mer du haut d'un certain rocher réservé à cet usage.
58. Une souffrance insupportable 61, et une mort encore pire, me semblent les plus excusables incitations au suicide.
Chapitre 4
On verra ça demain !
1. C'est avec raison, me semble-t-il que je décerne la palme à Jacques Amyot, sur tous nos écrivains français. C'est d'abord à cause du naturel et de la pureté de sa langue, en quoi il surpasse tous les autres, pour la constance mise à un travail aussi long, et pour la profondeur de son savoir, qui lui a permis de révéler avec tant de bonheur un auteur si épineux et si ardu. Car on peut me dire ce que l'on veut : certes je n'entends rien au Grec, mais le sens est si bien ajusté et cohérent dans toute sa traduction, qu'il est évident qu'il a vraiment percé la pensée même de l'auteur, ou bien qu'une longue fréquentation lui a permis d'intégrer à son propre esprit l'essentiel de celui de Plutarque, au point qu'il ne puisse rien lui prêter qui vienne le démentir, ou qui puisse le contredire. Mais par-dessus tout, je lui sais gré d'avoir su faire le choix d'un livre aussi noble pour en faire présent à son pays si à propos 62.
2. Nous autres, les ignorants, aurions été perdus si ce livre ne nous avait pas tirés du bourbier : grâce à lui nous osons à l'heure qu'il est parler et écrire ; les dames en donnent des leçons aux maîtres d'école ; bref : c'est notre bréviaire. Si cet excellent homme vit encore 63, je lui suggère de faire de même avec le livre de Xénophon. C'est une tâche plus aisée, qui convient donc mieux au grand âge. Et puis, je ne sais trop pourquoi, il me semble que même s'il se sort très habilement des passages obscurs, son style est tout de même plus naturel quand il n'est pas contraint par la difficulté et qu'il suit son cours naturel.
3. J'en étais justement à ce passage où Plutarque dit 64en parlant de lui-même que Rusticus, assistant à l'une de ses conférences à Rome, y reçut un courrier 65de la part de l'Empereur, et attendit pour l'ouvrir que tout soit fini ; selon lui, l'assistance loua particulièrement de ce fait le sérieux du personnage. Et en effet Plutarque, en traitant la question de la curiosité et de cette passion avide et gourmande pour les « nouvelles » qui nous fait abandonner toute autre chose avec tant de précipitation et d'impatience pour parler à un nouveau venu, et perdre tout respect, toute attitude conforme aux convenances pour décacheter soudain, où que nous nous trouvions, les lettres que l'on nous apporte, a eu raison de louer le sérieux de Rusticus ; il aurait d'ailleurs pu y ajouter encore un éloge de sa civilité et de sa courtoisie pour n'avoir pas voulu interrompre le cours de sa propre allocution. Mais je ne suis pas sûr, à l'inverse, qu'on puisse lui faire des louanges pour sa sagesse ; car il pouvait bien se faire que recevoir à l'improviste une lettre 66, et notamment d'un Empereur, sans la lire immédiatement, puisse avoir des conséquences préjudiciables.
4. Le défaut contraire à la curiosité, c'est la nonchalance, vers laquelle je penche bien sûr par tempérament ; j'ai vu des gens qui s'y abandonnaient au point que trois ou quatre jours après, on retrouvait dans leur poche les lettres qu'on leur avait envoyées, sans avoir été décachetées.
5. Je n'en ai jamais ouvertes ; non seulement celles que l'on m'avait confiées, mais même celles que le hasard m'avait fait tomber entre les mains. Et c'est pour moi un cas de conscience si mes yeux surprennent par mégarde, quand je suis auprès d'un haut personnage, quelque chose de la lettre 67importante qu'il lit. Personne ne fut jamais moins curieux que moi, et ne fureta moins dans les affaires d'autrui.
6. Du temps de nos pères, Monsieur de Boutières, parce qu'il soupait en bonne compagnie, faillit perdre Turin pour avoir remis à plus tard la lecture d'un avertissement concernant les trahisons qui s'échafaudaient contre cette ville, qu'il commandait. Et Plutarque lui-même m'a appris que Jules César eût été sauvé si, allant au Sénat le jour où il fut assassiné par les conjurés, il avait lu un document qu'on lui présenta. Il raconte aussi à propos d'Archias le Tyran de Thèbes, que le soir même où Pélopidas avait résolu de le tuer pour que son pays retrouve la liberté, il avait reçu de la part d'un autre Archias, Athénien celui-là, une lettre l'informant point par point de ce qui l'attendait ; mais ce courrier lui ayant été remis durant son déjeuner, il ne l'ouvrit pas de suite, disant ce mot qui depuis devint proverbial en Grèce : « On verra ça demain ! ».
7. Un homme sage peut, à mon avis, dans l'intérêt des autres, comme le fit Rusticus pour ne pas troubler maladroitement une assemblée, ou pour ne pas interrompre une affaire importante, remettre à plus tard la lecture des nouvelles qu'on lui apporte. Mais c'est une chose inexcusable, notamment s'il occupe des fonctions publiques, que de le faire dans son propre intérêt ou pour son plaisir, pour ne pas interrompre son déjeuner ou son sommeil, par exemple. A Rome, la place « consulaire » comme on l'appelait, était la plus honorable à table, car c'était celle qui était la plus dégagée et la plus commode d'accès pour ceux qui pouvaient survenir pour s'entretenir avec celui qui y était assis. Ce qui témoigne du fait que, pour être à table, ils n'en demeuraient pas moins attentifs à leurs affaires et à ce qui pouvait se produire.
8. Ceci étant dit, il est tout de même bien difficile, en ce qui concerne les actions humaines, de formuler raisonnablement une règle assez précise pour que le hasard n'y conserve pas ses droits.
Chapitre 5
Sur la conscience
1. Voyageant un jour avec mon frère le sieur 68de la Brousse, pendant nos guerres civiles, nous rencontrâmes un gentilhomme de belle mine, qui était du parti opposé au nôtre, ce que j'ignorais, car il se donnait une autre contenance. Et le pire, dans ces guerres, c'est que les cartes sont tellement mélangées que votre ennemi ne se distingue de vous d'aucune façon visible, ni dans son langage, ni dans son comportement, qu'il est formé sous les mêmes lois et qu'il a le même air et les mêmes mœurs que vous, et qu'il est donc fort malaisé d'éviter la confusion et le désordre. Et cela me faisait craindre de rencontrer nos propres troupes, en un lieu où je ne sois pas connu, et de me voir obligé de déclarer mon nom, et même de faire bien pire à l'occasion...
2. Comme cela m'était arrivé autrefois. Car par une méprise de cette sorte, j'avais perdu hommes et chevaux, et on m'y avait tué, entre autres, un page italien de bonne famille, que j'élevais avec soin. Et c'est ainsi que s'éteignit avec lui une si belle enfance, pleine de promesses. Mais pour en revenir à notre gentilhomme de rencontre, il manifestait une telle frayeur, et je le voyais tellement défaillir à chaque fois que nous rencontrions des hommes à cheval, ou que nous traversions des villes qui étaient du parti du roi, que je finis par deviner que c'était sa conscience qui le mettait dans cet état. Il semblait à ce pauvre homme qu'à travers son masque et malgré les croix de sa casaque, on pouvait lire jusque dans son cœur et percer ses secrètes intentions. Tant est merveilleux le travail de la conscience : elle nous amène à nous trahir, nous accuser et nous combattre ; et quand il n'est point à cela de témoin, elle en produit pourtant un contre nous : nous-mêmes.
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