Маргерит Юрсенар - Les mémoires d'Hadrien
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Il m’eût été doux, pour une fois, de passer le printemps à Rome, d’y retrouver la Villa commencée, les caresses capricieuses de Lucius, l’amitié de Plotine. Mais ce séjour en ville fut interrompu presque aussitôt par d’alarmantes rumeurs de guerre. La paix avec les Parthes avait été conclue depuis trois ans à peine, et déjà des incidents graves éclataient sur l’Euphrate. Je partis immédiatement pour l’Orient.
Chapitre 15
J’étais décidé à régler ces incidents de frontière par un moyen moins banal que des légions en marche. Une entrevue personnelle fut arrangée avec Osroès. Je ramenais avec moi en Orient la fille de l’empereur, faite prisonnière presque au berceau à l’époque où Trajan occupa Babylone, et gardée ensuite comme otage à Rome. C’était une fillette malingre aux grands yeux. Sa présence et celle de ses femmes m’encombra quelque peu au cours d’un voyage qu’il importait surtout d’effectuer sans retard. Ce groupe de créatures voilées fut ballotté à dos de dromadaires à travers le désert syrien, sous un tendelet aux rideaux sévèrement baissés. Le soir, aux étapes, j’envoyais demander si la princesse ne manquait de rien.
Je m’arrêtai une heure en Lycie pour décider le marchand Opramoas, qui avait déjà prouvé ses qualités de négociateur, à m’accompagner en territoire parthe. Le manque de temps l’empêcha de déployer son luxe habituel. Cet homme amolli par l’opulence n’en était pas moins un admirable compagnon de route, accoutumé à tous les hasards du désert.
Le lieu de la rencontre se trouvait sur la rive gauche de l’Euphrate, non loin de Doura. Nous traversâmes le fleuve sur un radeau. Les soldats de la garde impériale parthe, cuirassés d’or et montés sur des chevaux non moins éblouissants qu’eux-mêmes, formaient le long des berges une ligne aveuglante. L’inséparable Phlégon était fort pâle. Les officiers qui m’accompagnaient ressentaient eux-mêmes quelque crainte : cette rencontre pouvait être un piège. Opramoas, habitué à flairer l’air de l’Asie, était à l’aise, faisait confiance à ce mélange de silence et de tumulte, d’immobilité et de soudains galops, à ce luxe jeté sur le désert comme un tapis sur du sable. Quant à moi, j’étais merveilleusement dépourvu d’inquiétude : comme César à sa barque, je me fiais à ces planches qui portaient ma fortune. Je donnai une preuve de cette confiance en restituant d’emblée la princesse parthe à son père, au lieu de la faire garder dans nos lignes jusqu’à mon retour. Je promis aussi de rendre le trône d’or de la dynastie arsacide, enlevé autrefois par Trajan, dont nous n’avions que faire, et auquel la superstition orientale attachait un grand prix.
Le faste de ces entrevues avec Osroès ne fut qu’extérieur. Rien ne les différenciait de pourparlers entre deux voisins qui s’efforcent d’arranger à l’amiable une affaire de mur mitoyen. J’étais aux prises avec un barbare raffiné, parlant grec, point stupide, point nécessairement plus perfide que moi-même, assez vacillant toutefois pour sembler peu sûr. Mes curieuses disciplines mentales m’aidaient à capter cette pensée fuyante : assis en face de l’empereur parthe, j’apprenais à prévoir, et bientôt à orienter ses réponses ; j’entrais dans son jeu ; je m’imaginais devenu Osroès marchandant avec Hadrien. J’ai horreur de débats inutiles où chacun sait d’avance qu’il cédera, ou qu’il ne cédera pas : la vérité en affaires me plaît surtout comme un moyen de simplifier et d’aller vite. Les Parthes nous craignaient ; nous redoutions les Parthes ; la guerre allait sortir de cet accouplement de nos deux peurs. Les Satrapes poussaient à cette guerre par intérêt personnel : je m’aperçus vite qu’Osroès avait ses Quiétus, ses Palma. Pharasmanès, le plus remuant de ces princes semi-indépendants postés aux frontières, était plus dangereux encore pour l’empire parthe que pour nous. On m’a accusé d’avoir neutralisé par l’octroi de subsides cet entourage malfaisant et veule : c’était là de l’argent bien placé. J’étais trop sûr de la supériorité de nos forces pour m’encombrer d’un amour-propre imbécile : j’étais prêt à toutes les concessions creuses qui ne sont que de prestige, et à aucune autre. Le plus difficile fut de persuader Osroès que, si je faisais peu de promesses, c’est que j’entendais les tenir. Il me crut pourtant, ou fit comme s’il me croyait. L’accord conclu entre nous au cours de cette visite dure encore ; depuis quinze ans, de part et d’autre rien n’a troublé la paix aux frontières. Je compte sur toi pour que cet état de choses continue après ma mort.
Un soir, sous la tente impériale, durant une fête donnée en mon honneur par Osroès, j’aperçus au milieu des femmes et des pages aux longs cils un homme nu, décharné, complètement immobile, dont les yeux grands ouverts paraissaient ignorer cette confusion de plats chargés de viandes, d’acrobates et de danseuses. Je lui adressai la parole par l’intermédiaire de mon interprète : il ne daigna pas répondre. C’était un sage. Mais ses disciples étaient plus loquaces ; ces pieux vagabonds venaient de l’Inde, et leur maître appartenait à la puissante caste des Brahmanes. Je compris que ses méditations l’induisaient à croire que l’univers tout entier n’est qu’un tissu d’illusions et d’erreurs : l’austérité, le renoncement, la mort, étaient pour lui le seul moyen d’échapper à ce flot changeant des choses, par lequel au contraire notre Héraclite s’est laissé porter, de rejoindre par-delà le monde des sens cette sphère du divin pur, ce firmament fixe et vide dont a aussi rêvé Platon. À travers les maladresses de mes interprètes, je pressentais des idées qui ne furent donc pas complètement étrangères à certains de nos sages, mais que l’Indien exprimait de façon plus définitive et plus nue. Ce Brahmane était arrivé à l’état où rien, sauf son corps, ne le séparait plus du dieu intangible, sans substance et sans forme, auquel il voulait s’unir : il avait décidé de se brûler vif le lendemain. Osroès m’invita à cette solennité. Un bûcher de bois odoriférant fut dressé ; l’homme s’y jeta et disparut sans un cri. Ses disciples ne donnèrent aucun signe de regret : ce n’était pas pour eux une cérémonie funèbre.
J’y repensai longuement pendant la nuit qui suivit. J’étais couché sur un tapis de laine précieuse, sous une tente drapée d’étoffes chatoyantes et lourdes. Un page me massait les pieds. Du dehors, m’arrivaient les rares bruits de cette nuit d’Asie : une conversation d’esclaves chuchotant à ma porte ; le froissement léger d’une palme ; Opramoas ronflant derrière une tenture ; le frappement de sabot d’un cheval à l’entrave ; plus loin, venant du quartier des femmes, le roucoulement mélancolique d’un chant. Le Brahmane avait dédaigné tout cela. Cet homme ivre de refus s’était livré aux flammes comme un amant roule au creux d’un lit. Il avait écarté les choses, les êtres, puis soi-même, comme autant de vêtements qui lui cachaient cette présence unique, ce centre invisible et vide qu’il préférait à tout.
Je me sentais différent, prêt à d’autres choix. L’austérité, le renoncement, la négation ne m’étaient pas complètement étrangers : j’y avais mordu, comme on le fait presque toujours, à vingt ans. J’avais moins de cet âge lorsqu’à Rome, conduit par un ami, j’étais allé voir le vieil Épictète dans son taudis de Suburre, peu de jours avant que Domitien l’exilât. L’ancien esclave auquel un maître brutal avait jadis brisé la jambe sans parvenir à lui arracher une plainte, le vieillard chétif supportant avec patience les longs tourments de la gravelle, m’avait semblé en possession d’une liberté quasi divine. J’avais contemplé avec admiration ces béquilles, cette paillasse, cette lampe de terre cuite, cette cuillère de bois dans un vase d’argile, simples outils d’une vie pure. Mais Épictète renonçait à trop de choses, et je m’étais vite rendu compte que rien, pour moi, n’était plus dangereusement facile que de renoncer. L’Indien, plus logique, rejetait la vie elle-même. J’avais beaucoup à apprendre de ces purs fanatiques, mais à condition de détourner de son sens la leçon qu’ils m’offraient. Ces sages s’efforçaient de retrouver leur dieu par-delà l’océan des formes, de le réduire à cette qualité d’unique, d’intangible, d’incorporel, à laquelle il a renoncé le jour où il s’est voulu univers. J’entrevoyais autrement mes rapports avec le divin. Je m’imaginais secondant celui-ci dans son effort d’informer et d’ordonner un monde, d’en développer et d’en multiplier les circonvolutions, les ramifications, les détours. J’étais l’un des segments de la roue, l’un des aspects de cette force unique engagée dans la multiplicité des choses, aigle et taureau, homme et cygne, phallus et cerveau tout ensemble, Protée qui est en même temps Jupiter.
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