Патрик Модиано - Dimanches d'août

Здесь есть возможность читать онлайн «Патрик Модиано - Dimanches d'août» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 1986, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Dimanches d'août: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Dimanches d'août»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Dimanches d'août — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Dimanches d'août», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Le jour, tout se dérobait. Nice, son ciel bleu, ses immeubles clairs aux allures de gigantesques pâtisseries ou de paquebots, ses rues désertes et ensoleillées du dimanche, nos ombres sur le trottoir, les palmiers et la Promenade des Anglais, tout ce décor glissait, en transparence. Les après-midi interminables où la pluie tambourinait contre le toit de zinc, nous restions dans l’odeur d’humidité et de moisissure de la chambre avec l’impression d’être abandonnés. Plus tard, je me suis fait à cette idée et je me sens à l’aise aujourd’hui dans cette ville de fantômes où le temps s’est arrêté. J’accepte, comme ceux qui défilent en procession lente le long de la Promenade, qu’un ressort se soit cassé en moi. Je suis délivré des lois de la pesanteur. Oui, je flotte avec les autres habitants de Nice. Mais à l’époque de la pension Sainte-Anne, cet état était nouveau pour nous et contre la torpeur qui nous gagnait, nous nous révoltions encore, par soubresauts. La seule chose dure et consistante de notre vie, le seul point de repère inaltérable, c’était ce diamant. Nous a-t-il porté malheur ?

Nous avons revu les Neal. Je me souviens d’un rendez-vous avec eux au bar de l’hôtel Negresco, vers trois heures de l’après-midi. Nous les attendions, assis en face de la baie vitrée. Elle découpait un morceau de ciel dont le bleu était encore plus limpide et plus inaccessible dans cette demi-pénombre qui nous recouvrait.

— Et si Villecourt arrive ?

Je l’avais toujours appelé par son nom de famille.

— Nous ferons semblant de ne pas le connaître, a dit Sylvia. Ou alors, nous le laisserons avec les Neal et nous disparaîtrons définitivement.

Ce mot : disparaître, dans la bouche de Sylvia, me glace le cœur aujourd’hui. Mais j’avais ri, cet après-midi-là, à la pensée des Neal et de Villecourt, assis à la même table, sans savoir très bien quoi se dire et s’inquiétant peu à peu de notre absence prolongée.

Eh bien non, Villecourt n’était pas arrivé.

Et nous avions fait avec les Neal quelques pas le long de la Promenade des Anglais. C’était ce jour-là que le photographe, en faction devant le Palais de la Méditerranée, avait levé son appareil vers nous et m’avait glissé dans la main la carte du magasin où je pouvais venir chercher les photos d’ici trois jours.

La voiture du corps diplomatique était garée devant le manège du jardin Albert-Ier. Neal nous a dit qu’il allait « faire un saut » à Monaco avec sa femme, pour « régler des affaires ». Il portait un chandail à col roulé et sa vieille veste de daim du premier soir ; Barbara Neal, elle, un blue-jean et une veste de zibeline.

Neal m’a entraîné à l’écart. Nous étions devant le manège qui tournait lentement. Il n’y avait qu’un seul enfant assis dans l’un des traîneaux rouges que tiraient des chevaux de bois blancs pour l’éternité.

— Ça me rappelle un souvenir d’enfance, m’a dit Neal. Je devais avoir dix ans… oui… en 1950… 1951… Je me promenais avec mon père et un ami de mon père… Et j’ai voulu monter sur ce manège. L’ami de mon père est monté avec moi… Vous savez qui était cet ami de mon père ? Errol Flynn… Ça vous dit quelque chose, Flynn ?

Il m’a entouré l’épaule, d’un geste protecteur.

— Je voulais vous parler du diamant… C’est bientôt l’anniversaire de Barbara… Je vais vous verser un acompte le plus vite possible… Un chèque sur ma banque à Monaco… Une banque anglaise… Ça vous va ?

— Comme vous voulez.

— Je ferai monter ce diamant en bague… Barbara sera ravie.

Nous avons rejoint Sylvia et Barbara. Les Neal nous ont embrassés avant de monter en voiture. Ils formaient un très beau couple – m’a-t-il semblé, ce jour-là. Et puis l’air est quelquefois si doux sur la côte d’Azur en hiver, le ciel et la mer si bleus, si légère la vie par un après-midi de soleil le long de la route en corniche de Villefranche, que tout vous semble possible : les chèques des banques anglaises de Monaco qu’on vous fourre dans les poches et Errol Flynn tournant sur le manège du jardin Albert-Ier.

— Ce soir, nous vous emmenons dîner à Coco-Beach !

La voix de Neal était claironnante au téléphone. Il n’avait plus aucun accent américain, même quand il a prononcé Coco-Beach.

— Nous viendrons vous chercher à votre hôtel à partir de huit heures.

— Et si nous nous donnions rendez-vous quelque part à l’extérieur ? ai-je proposé.

— Non, non… C’est beaucoup plus simple de passer à votre hôtel… Nous risquons d’être un peu en retard… À partir de huit heures à votre hôtel… Nous klaxonnerons…

Il était inutile de le contredire. Tant pis. Je lui ai répondu que j’étais d’accord. J’ai raccroché et je suis sorti de la cabine téléphonique du boulevard Gambetta.

Nous avons laissé la fenêtre de notre chambre ouverte pour entendre le klaxon. Nous étions tous les deux allongés car le seul meuble où l’on pouvait se tenir dans cette chambre, c’était le lit.

Il avait commencé à pleuvoir quelques instants avant la tombée du jour, une pluie fine qui ne tambourinait pas contre le toit de zinc, une sorte de crachin qui nous donnait l’illusion d’être dans une chambre du Touquet ou de Cabourg.

— C’est où, Coco-Beach ? a demandé Sylvia.

Du côté d’Antibes ? Du cap Ferrât ? Ou même plus loin ? Coco-Beach… Cela avait des résonances et des parfums de Polynésie qui s’associaient plutôt dans mon esprit aux plages de Saint-Tropez : Tahiti, Morea…

— Tu crois que c’est loin de Nice ?

J’avais peur d’un long trajet en automobile. Je m’étais toujours méfié de ces virées tardives dans les restaurants et les boîtes de nuit au terme desquelles vous devez attendre le bon vouloir d’un des convives pour qu’il vous ramène en voiture chez vous. Il est ivre et l’on se trouve à sa merci pendant tout le trajet.

— Et si on leur posait un lapin ? ai-je dit à Sylvia.

Nous éteindrions la lumière de la chambre. Ils pousseraient la grille de la pension Sainte-Anne et traverseraient le jardin. La propriétaire ouvrirait la porte-fenêtre du salon. Leurs voix sur la véranda. Quelqu’un frapperait à notre porte des coups répétés. On nous appellerait. « Vous êtes là ? » Silence. Et puis ce serait le soulagement d’entendre les pas décroître et la grille du jardin se refermer. Enfin seuls. Rien n’égale cette volupté.

Trois coups de klaxon aussi sourds qu’une corne de brume. Je me suis penché à la fenêtre et j’ai vu la silhouette de Neal qui attendait derrière la grille.

Dans l’escalier, j’ai dit à Sylvia :

— Si Coco-Beach est trop loin, on leur demande de rester dans le quartier. On leur dit qu’on doit revenir tôt parce qu’on attend un coup de téléphone.

— Ou alors, on leur fausse compagnie, a dit Sylvia.

Il ne pleuvait plus. Neal nous a fait un grand signe du bras.

— J’avais peur que vous n’entendiez pas le klaxon.

Il portait un chandail à col roulé et sa vieille veste de daim.

La voiture était garée au coin de l’avenue Shakespeare. Une voiture noire, spacieuse, dont je n’aurais su dire la marque. Allemande peut-être. Pas de plaque du corps diplomatique mais un numéro d’immatriculation de Paris.

— J’ai dû changer de voiture, a dit Neal. L’autre ne marche plus.

Il nous ouvrit l’une des portières. Barbara Neal attendait à l’avant dans sa veste de zibeline. Neal s’assit au volant.

— Et en avant pour Coco-Beach ! a-t-il dit en effectuant un brutal demi-tour.

Il descendait la rue Caffarelli beaucoup trop vite à mon gré.

— C’est loin, Coco-Beach ? ai-je demandé.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Dimanches d'août»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Dimanches d'août» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Патрик Модиано - Ночная трава
Патрик Модиано
Патрик Модиано - Дора Брюдер
Патрик Модиано
Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures
Патрик Модиано
libcat.ru: книга без обложки
Патрик Модиано
libcat.ru: книга без обложки
Патрик Модиано
libcat.ru: книга без обложки
Патрик Модиано
libcat.ru: книга без обложки
Патрик Модиано
libcat.ru: книга без обложки
Патрик Модиано
Патрик Модиано - Смягчение приговора
Патрик Модиано
Патрик Модиано - Маленькое чудо
Патрик Модиано
Отзывы о книге «Dimanches d'août»

Обсуждение, отзывы о книге «Dimanches d'août» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x