Патрик Модиано - Dimanches d'août
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- Название:Dimanches d'août
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Il haussait les épaules en me désignant les broussailles et les allées envahies par la mauvaise herbe.
— À partir de maintenant, Barbara et moi, nous allons séjourner plus longtemps à Nice… Surtout si nous montons cet institut de beauté… Et je remettrai tout en état…
— Mais vous habitez où, la plupart du temps ? a demandé Sylvia.
— À Londres et à New York, a répondu Neal. Ma femme a une très jolie petite maison à Londres dans le quartier de Kensington.
Elle fumait, et semblait ne pas prêter attention à ce que disait son mari.
Nous étions assis, tous les quatre, sur les fauteuils de bois blanc qui formaient un demi-cercle au bord de la piscine, nos tasses de café, à chacun, sur le bras gauche de nos fauteuils. Cette symétrie me causa un vague malaise lorsque je remarquai qu’elle n’était pas seulement due à nos tasses de café. Le blue-jean délavé de Barbara Neal était identique de forme et de couleur à celui de Sylvia. Et comme elles se tenaient l’une et l’autre dans la même attitude indolente, je constatai qu’elles avaient la même taille fine qui faisait ressortir la courbe des hanches, si bien que j’aurais été incapable, à la vue de leurs hanches et de leurs tailles, de les différencier l’une dé l’autre. Je bus une gorgée de café. Neal avait porté la tasse à ses lèvres, au même instant que moi, et nous avions eu un geste synchronisé pour reposer les tasses sur le bras de nos fauteuils.
Il a été encore une fois question de la Croix du Sud cet après-midi-là. Neal a demandé à Sylvia :
— Alors vous désirez vraiment vendre votre diamant ?
Il s’est penché vers elle et il a saisi la pierre entre pouce et index pour l’examiner. Puis il l’a reposée avec délicatesse sur le jersey noir de Sylvia. J’ai mis cela au compte de la manière d’être désinvolte de certains Américains. Sylvia n’avait pas bougé d’un millimètre et regardait ailleurs, comme si elle voulait ignorer le geste de Neal.
— Oui, nous aimerions le vendre, ai-je dit.
— Si c’est une pierre authentique, il n’y a pas de problème.
Il prenait visiblement la chose au sérieux.
— Vous n’avez aucun souci à vous faire, lui ai-je dit d’un ton condescendant. C’est un diamant authentique. C’est bien ce qui nous préoccupe d’ailleurs… Nous ne voulons pas garder une pierre de cette importance…
— Ma mère me l’a donnée pour mon mariage en me conseillant de la vendre, a dit Sylvia. Elle pensait que les diamants portent malheur… Elle avait elle-même essayé de le vendre mais elle ne trouvait pas de clients convenables…
— Vous en voulez combien ? a demandé Neal.
Il a paru regretter cette question brutale. Il s’est efforcé de sourire :
— Excusez-moi… Je suis indiscret… À cause de mon père… Très jeune, il a été associé avec un grand diamantaire américain. Il m’a communiqué son goût pour les pierres précieuses…
— Nous en voulons à peu près un million cinq cent mille francs, ai-je dit d’une voix sèche. C’est un prix tout à fait raisonnable pour ce diamant. Il vaut le double.
— Nous comptions le mettre en dépôt chez Van Cleef à Monte-Carlo pour qu’il nous trouve un client, a dit Sylvia.
— Chez Van Cleef ? a répété Neal.
Ce nom à l’éclat massif et tranchant le laissait songeur.
— Je ne peux pas toujours le porter au cou comme une laisse, a dit Sylvia.
Barbara Neal a eu un petit rire acide.
— Mais oui… vous avez raison, a-t-elle dit. On risque de vous l’arracher dans la rue.
Et je me demandais si elle était sérieuse ou si elle se moquait de nous.
— Je pourrais vous trouver des clients, a dit Neal. Barbara et moi, nous connaissons des Américains qui seraient susceptibles de vous acheter ce diamant. N’est-ce pas, chérie ?
Il a cité quelques noms. Elle a approuvé d’un hochement de tâte.
— Et vous croyez qu’ils paieront le prix que je vous ai indiqué ? ai-je dit d’une voix très douce.
— Certainement.
— Vous voulez boire quelque chose ? a demandé Barbara Neal.
J’ai jeté un regard à Sylvia. J’avais envie de partir. Mais elle semblait à l’aise dans ce jardin ensoleillé, la nuque contre le dos du fauteuil, les yeux clos.
Barbara Neal se dirigeait vers la maison. Neal m’a désigné Sylvia et m’a dit à voix basse :
— Vous croyez qu’elle dort ?
— Oui.
Il s’est penché vers moi. Et d’une voix encore plus basse :
— Pour le diamant… Je crois que je vais vous l’acheter moi-même si vous me prouvez qu’il est bien authentique…
— Il l’est.
— Je voudrais l’offrir à Barbara pour nos dix ans de mariage.
Il lisait quelque méfiance dans mon regard.
— Rassurez-vous… Je suis parfaitement solvable…
Il m’a serré le bras très fort pour me faire comprendre qu’il fallait que je l’écoute, de toutes mes oreilles :
— Je n’ai aucun mérite à cela : je ne me suis donné que la peine de naître et d’hériter beaucoup, beaucoup d’argent de mon père… C’est injuste, mais c’est comme ça… Vous avez confiance, maintenant ? Vous me prenez pour un client sérieux ?
Il a éclaté de rire. Peut-être voulait-il que j’oublie le ton agressif avec lequel il m’avait tenu ces propos.
— Il ne doit y avoir aucune gêne entre nous… Je peux vous verser un acompte…
Neal a proposé de nous raccompagner en voiture mais je lui ai dit que nous préférions rentrer à pied. Sur le trottoir du boulevard de Cimiez, j’ai levé la tête : là-haut, ils étaient tous les deux appuyés à la balustrade du jardin et nous regardaient. Neal m’a fait un signe du bras. Nous étions convenus de nous téléphoner le lendemain et de nous fixer un rendez-vous. Au bout de quelques pas, je me suis retourné encore une fois. Ils se tenaient toujours immobiles, accoudés à la balustrade.
— Il veut acheter le diamant pour en faire cadeau à sa femme, ai-je dit à Sylvia.
Elle ne paraissait pas surprise de cela.
— Pour quel prix ?
— Celui que j’ai indiqué. À ton avis, ils ont vraiment de l’argent ?
Nous descendions lentement le boulevard de Cimiez sous un soleil radieux. J’avais ôté mon manteau. Je savais que nous étions en hiver et que la nuit allait bientôt tomber mais à cet instant-là, je me serais cru en juillet. Cette confusion des saisons, les rares voitures qui passaient, ce soleil, les ombres si nettes sur le trottoir et sur les murs…
J’ai serré le poignet de Sylvia :
— Tu n’as pas l’impression que nous sommes dans un rêve ?
Elle me souriait mais son regard était inquiet.
— Et tu crois qu’on finira par se réveiller ? m’a-t-elle demandé.
Nous avons marché en silence jusqu’au tournant que surplombe la façade courbe de l’ancien hôtel Majestic, et par le boulevard Dubouchage nous avons rejoint le centre de la ville. J’étais soulagé de me retrouver sous les arcades de la place Masséna, dans le vacarme de la circulation et la foule des badauds et de ceux qui revenaient de leur travail et attendaient les bus. Toute cette agitation me donnait le sentiment illusoire de sortir du rêve où nous étions prisonniers.
Un rêve ? Plutôt la sensation que les journées s’écoulaient à notre insu, sans la moindre aspérité qui nous aurait permis d’avoir une prise sur elles. Nous avancions, portés par un tapis roulant et les rues défilaient et nous ne savions plus si le tapis roulant nous entraînait ou bien si nous étions immobiles tandis que le paysage, autour de nous, glissait par cet artifice de cinéma que l’on appelle : transparence.
Quelquefois, le voile se déchirait, jamais le jour, mais la nuit, à cause de l’air plus vif et des lumières scintillantes. Nous marchions le long de la Promenade des Anglais, nous retrouvions le contact de la terre ferme. L’hébétude qui nous avait saisis depuis notre arrivée dans cette ville se dissipait. Nous nous sentions encore maîtres de notre sort. Nous pouvions faire des projets. Nous tenterions de franchir la frontière italienne. Les Neal nous y aideraient. Ce serait à bord de leur voiture immatriculée CD que nous passerions de France en Italie, sans subir de contrôles et sans attirer l’attention. Et nous descendrions vers le sud jusqu’à Rome, notre but, la seule ville où j’imaginais que nous puissions nous fixer pour le reste de notre vie, Rome qui convenait si bien à des natures aussi indolentes que les nôtres.
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