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Патрик Модиано: Rue des boutiques obscures

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Патрик Модиано Rue des boutiques obscures

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— On ne peut quand même pas la laisser par terre, ai-je dit.

Je l’ai portée dans mes bras jusqu’à l’auberge. Sa tête avait basculé sur mon épaule et ses cheveux blonds me caressaient le cou. Elle avait un parfum poivré qui me rappelait quelque chose. Mais quoi ?

III

Il était six heures moins le quart. J’ai proposé au chauffeur de taxi de m’attendre dans la petite rue Charles-Marie-Widor et j’ai suivi celle-ci à pied jusqu’à la rue Claude-Lorrain où se trouvait l’église russe.

Un pavillon d’un étage dont les fenêtres avaient des rideaux de gaze. Du côté droit, une allée très large. J’étais posté sur le trottoir d’en face.

D’abord je vis deux femmes qui s’arrêtèrent devant la porte du pavillon, du côté de la rue. L’une était brune avec des cheveux courts et un châle de laine noire ; l’autre, une blonde, très maquillée, arborait un chapeau gris dont la forme était celle des chapeaux de mousquetaires. Je les entendais parler en français.

D’un taxi s’extrayait un vieil homme corpulent, le crâne complètement chauve, de grosses poches sous des yeux bridés de Mongol. Il s’engageait dans l’allée.

À gauche, venant de la rue Boileau, un groupe de cinq personnes s’avançait vers moi. En tête, deux femmes d’âge mûr soutenaient un vieillard par les bras, un vieillard si blanc et si fragile qu’il donnait l’impression d’être en plâtre séché. Suivaient deux hommes qui se ressemblaient, le père et le fils, certainement, chacun habillé d’un costume gris à rayures de coupe élégante, le père, l’apparence d’un bellâtre, le fils les cheveux blonds et ondulés. Au même moment, une voiture freinait à hauteur du groupe et en descendait un autre vieillard raide et preste, enveloppé d’une cape de loden et dont les cheveux gris étaient coiffés en brosse. Il avait une allure militaire. Était-ce Stioppa ?

Ils entraient tous dans l’église par une porte latérale, au fond de l’allée. J’aurais voulu les suivre mais ma présence parmi eux attirerait leur attention. J’éprouvais une angoisse de plus en plus grande à l’idée que je risquais de ne pas identifier Stioppa.

Une automobile venait de se garer un peu plus loin, sur la droite. Deux hommes en sortaient, puis une femme. L’un des hommes était très grand et portait un pardessus bleu marine. Je traversai la rue et les attendis.

Ils se rapprochent, se rapprochent. Il me semble que l’homme de haute taille me dévisage avant de s’engager dans l’allée avec les deux autres. Derrière les fenêtres à vitraux qui donnent sur l’allée, des cierges brûlent. Il s’incline pour franchir la porte, beaucoup trop basse pour lui, et j’ai la certitude que c’est Stioppa.

Le moteur du taxi marchait mais il n’y avait plus personne au volant. L’une des portières était entrouverte comme si le chauffeur allait revenir d’un instant à l’autre. Où pouvait-il être ? J’ai regardé autour de moi et j’ai décidé de faire le tour du pâté de maisons, à sa recherche.

Je l’ai trouvé dans un café tout proche, rue Chardon-Lagache. Il était assis à une table devant un bock.

— Vous en avez encore pour longtemps ? m’a-t-il dit.

— Oh… pour vingt minutes.

Un blond à la peau blanche, avec de grosses joues et des yeux bleus saillants. Je crois n’avoir jamais vu un homme dont les lobes d’oreilles fussent aussi charnus.

— Ça ne fait rien si je fais tourner le compteur ?

— Ça ne fait rien, ai-je dit.

Il a souri gentiment.

— Vous n’avez pas peur qu’on vole votre taxi ?

Il a haussé les épaules.

— Vous savez…

Il a commandé un sandwich aux rillettes et il le mangeait consciencieusement en me fixant d’un œil morne.

— Vous attendez quoi, au juste ?

— Quelqu’un qui doit sortir de l’église russe, un peu plus loin.

— Vous êtes russe ?

— Non.

— C’est idiot… vous auriez dû lui demander à quelle heure il sortait… Ça vous aurait coûté moins cher…

— Tant pis.

Il a commandé un autre bock.

— Vous pouvez m’acheter un journal ? m’a-t-il dit.

Il a esquissé le geste de chercher dans sa poche des pièces de monnaie mais je l’ai retenu.

— Je vous en prie…

— Merci. Vous me rapportez Le Hérisson. Encore merci, hein…

J’ai erré longtemps avant de découvrir un marchand de journaux avenue de Versailles. Le Hérisson était une publication dont le papier avait une teinte d’un vert crémeux.

Il le lisait en fronçant les sourcils et en tournant les pages après s’être mouillé l’index d’un coup de langue. Et moi je regardais ce gros blond aux yeux bleus et à la peau blanche lire son journal vert.

Je n’osais pas interrompre sa lecture. Enfin, il a consulté son minuscule bracelet-montre.

— Il faut y aller.

Rue Charles-Marie-Widor, il s’est mis au volant de son taxi et je l’ai prié de m’attendre. De nouveau, je me suis posté devant l’église russe mais sur le trottoir opposé.

Personne. Peut-être étaient-ils déjà tous partis ? Alors je n’avais aucune chance de retrouver la trace de Stioppa de Djagoriew, car ce nom ne figurait pas dans le Bottin de Paris. Les cierges brûlaient toujours derrière les fenêtres à vitraux, du côté de l’allée. Avais-je connu cette très vieille dame pour laquelle on célébrait l’office ? Si je fréquentais Stioppa, il était probable qu’il m’eût présenté ses amis et sans doute cette Marie de Resen. Elle devait être beaucoup plus âgée que nous à l’époque.

La porte par laquelle ils étaient entrés et qui donnait accès à la chapelle où avait lieu la cérémonie, cette porte que je ne cessais de surveiller, s’ouvrit brusquement, et s’y encadra la femme blonde au chapeau de mousquetaire. La brune au châle noir suivait. Puis le père et le fils, avec leurs costumes gris à rayures, soutenant le vieillard en plâtre qui parlait au gros homme chauve, à tête de Mongol. Et celui-ci se penchait et collait presque son oreille à la bouche de son interlocuteur : la voix du vieillard en plâtre n’était certainement plus qu’un souffle. D’autres suivaient. Je guettais Stioppa, le cœur battant.

Il sortit enfin, parmi les derniers. Sa très haute taille et son manteau bleu marine me permettaient de ne pas le perdre de vue, car ils étaient très nombreux, au moins une quarantaine. La plupart avaient un certain âge, mais je remarquais quelques jeunes femmes et même deux enfants. Tous restaient dans l’allée et parlaient entre eux.

On aurait dit la cour de récréation d’une école de province. On avait assis le vieillard au teint de plâtre sur un banc, et ils venaient chacun leur tour le saluer. Qui était-il ? « Georges Sacher » mentionné dans le faire-part du journal ? Ou quelque ancien élève de l’École des Pages ? Peut-être lui et cette dame Marie de Resen avaient-ils vécu une brève idylle à Pétersbourg ou sur les bords de la mer Noire avant que tout s’écroulât ? Le gros chauve aux yeux mongols était très entouré lui aussi. Le père et le fils, dans leurs costumes gris à rayures, allaient de groupe en groupe, comme deux danseurs mondains de table en table. Ils paraissaient infatués d’eux-mêmes et le père de temps en temps riait en rejetant la tête en arrière, ce que je trouvais incongru.

Stioppa, lui, s’entretenait gravement avec la femme au chapeau gris de mousquetaire. Il la prenait par le bras et par l’épaule, d’un geste de respectueuse affection. Il avait dû être un très bel homme. Je lui donnais soixante-dix ans. Son visage était un peu empâté, son front dégarni, mais le nez assez fort et le port de tête me semblaient d’une grande noblesse. Telle était du moins mon impression, à distance.

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