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Патрик Модиано: Rue des boutiques obscures

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Патрик Модиано Rue des boutiques obscures

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— Un homme aussi grand que lui ? a répété Sonachitzé pour lui-même. Au Tanagra ?…

— Tu ne vois pas ?

Heurteur haussait les épaules.

Maintenant c’était au tour de Sonachitzé d’avoir un sourire de triomphe. Il hochait la tête.

— Je vois…

— Alors ?

— Stioppa.

— Mais oui. Stioppa…

Sonachitzé s’était tourné vers moi.

— Vous connaissiez Stioppa ?

— Peut-être, ai-je dit prudemment.

— Mais si…, a dit Heurteur. Vous étiez souvent avec Stioppa… J’en suis sûr…

— Stioppa…

À en juger par la manière dont Sonachitzé le prononçait, un nom russe, certainement.

— C’était lui qui demandait toujours à l’orchestre de jouer : Alaverdi…, a dit Heurteur. Une chanson du Caucase…

— Vous vous en souvenez ? m’a dit Sonachitzé en me serrant le poignet très fort : Alaverdi…

Il sifflait cet air, les yeux brillants. Moi aussi, brusquement, j’étais ému. Il me semblait le connaître, cet air.

À ce moment-là, le garçon qui nous avait servi le dîner s’est approché de Heurteur et lui a désigné quelque chose, au fond de la salle.

Une femme était assise, seule, à l’une des tables, dans la pénombre. Elle portait une robe bleu pâle et elle appuyait le menton sur les paumes de ses mains. À quoi rêvait-elle ?

— La mariée.

— Qu’est-ce qu’elle fait là ? a demandé Heurteur.

— Je ne sais pas, a dit le garçon.

— Vous lui avez demandé si elle voulait quelque chose ?

— Non. Non. Elle ne veut rien.

— Et les autres ?

— Ils ont commandé encore une dizaine de bouteilles de Krug.

Heurteur a haussé les épaules.

— Ça ne me regarde pas.

Et Sonachitzé qui n’avait prêté aucune attention à la « mariée » ni à ce qu’il disait me répétait :

— Alors… Stioppa… Vous vous souvenez de Stioppa ?

Il était si agité que j’ai fini par lui répondre, avec un sourire que je voulais mystérieux :

— Oui, oui. Un peu…

Il s’est tourné vers Heurteur et lui a dit, d’un ton solennel :

— Il se souvient de Stioppa.

— C’est bien ce que je pensais.

Le garçon en veste blanche demeurait immobile devant Heurteur, l’air embarrassé.

— Monsieur, je crois qu’ils vont utiliser les chambres… Qu’est-ce qu’il faut faire ?

— Je m’en doutais, a dit Heurteur, que cette noce finirait mal… Eh bien, mon vieux, laissons faire. Ça ne nous regarde pas…

La mariée, là-bas, restait immobile à sa table. Et elle avait croisé les bras.

— Je me demande pourquoi elle reste là toute seule, a dit Heurteur. Enfin, ça ne nous regarde absolument pas.

Et il faisait un geste du revers de la main, comme pour chasser une mouche.

— Revenons à nos moutons, a-t-il dit. Vous admettez donc avoir connu Stioppa ?

— Oui, ai-je soupiré.

— Par conséquent vous apparteniez à la même bande… Une sacrée joyeuse bande, hein, Paul ?…

— Oh… ! Ils ont tous disparu, a dit Sonachitzé d’une voix lugubre. Sauf vous, monsieur… Je suis ravi d’avoir pu vous… vous « localiser »… Vous apparteniez à la bande de Stioppa… Je vous félicite… C’était une époque beaucoup plus belle que la nôtre, et surtout les gens étaient de meilleure qualité qu’aujourd’hui…

— Et surtout, nous étions plus jeunes, a dit Heurteur en riant.

— Ça remonte à quand ? leur ai-je demandé, le cœur battant.

— Nous sommes brouillés avec les dates, a dit Sonachitzé. De toute façon, cela remonte au déluge…

Il était accablé, brusquement.

— Il y a parfois des coïncidences, a dit Heurteur.

Et il se leva, se dirigea vers un petit bar, dans un coin de la pièce, et nous rapporta un journal dont il feuilleta les pages. Enfin, il me tendit le journal en me désignant l’annonce suivante :

« On nous prie d’annoncer le décès de Marie de Resen, survenu le 25 octobre dans sa quatre-vingt-douzième année.

« De la part de sa fille, de son fils, de ses petits-fils, neveux et petits-neveux.

« Et de la part de ses amis Georges Sacher et Stioppa de Djagoriew.

« La cérémonie religieuse, suivie de l’inhumation au cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois, aura lieu le 4 novembre à 16 heures en la chapelle du cimetière.

« L’office du 9e jour sera célébré le 5 novembre en l’église orthodoxe russe, 19, rue Claude-Lorrain, Paris XVIe.

« Le présent avis tient lieu de faire-part. »

— Alors, Stioppa est vivant ? a dit Sonachitzé. Vous le voyez encore ?

— Non, ai-je dit.

— Vous avez raison. Il faut vivre au présent. Jean, tu nous sers un alcool ?

— Tout de suite.

À partir de ce moment, ils ont paru se désintéresser tout à fait de Stioppa et de mon passé. Mais cela n’avait aucune importance, puisque je tenais enfin une piste.

— Vous pouvez me laisser ce journal ? ai-je demandé avec une feinte indifférence.

— Bien sûr, a dit Heurteur.

Nous avons trinqué. Ainsi, de ce que j’avais été jadis, il ne restait plus qu’une silhouette dans la mémoire de deux barmen, et encore était-elle à moitié cachée par celle d’un certain Stioppa de Djagoriew. Et de ce Stioppa, ils n’avaient pas eu de nouvelles « depuis le déluge », comme disait Sonachitzé.

— Donc, vous êtes détective privé ? m’a demandé Heurteur.

— Plus maintenant. Mon patron vient de prendre sa retraite.

— Et vous ? Vous continuez ?

J’ai haussé les épaules, sans répondre.

— En tout cas, je serais ravi de vous revoir. Revenez ici quand vous voudrez.

Il s’était levé et nous tendait la main.

— Excusez-moi… Je vous mets à la porte mais j’ai encore de la comptabilité à faire… Et les autres, avec leur partouze…

Il fit un geste en direction de l’étang.

— Au revoir, Jean.

— Au revoir, Paul.

Heurteur me regardait pensivement. D’une voix très lente :

— Maintenant que vous êtes debout, vous me rappelez autre chose…

— Il te rappelle quoi ? demanda Sonachitzé.

— Un client qui rentrait tous les soirs très tard quand nous travaillions à l’hôtel Castille…

Sonachitzé à son tour me considérait de la tête aux pieds.

— C’est possible après tout, me dit-il, que vous soyez un ancien client de l’hôtel Castille…

J’ai eu un sourire embarrassé.

Sonachitzé m’a pris le bras et nous avons traversé la salle du restaurant, encore plus obscure qu’à notre arrivée. La mariée en robe bleu pâle ne se trouvait plus à sa table. Dehors, nous avons entendu des bouffées de musique et des rires qui venaient de l’autre côté de l’étang.

— S’il vous plaît, ai-je demandé à Sonachitzé, pouvez-vous me rappeler quelle était la chanson que réclamait toujours ce… ce…

— Ce Stioppa ?

— Oui.

Il s’est mis à siffler les premières mesures. Puis il s’est arrêté.

— Vous allez revoir Stioppa ?

— Peut-être.

Il m’a serré le bras très fort.

— Dites-lui que Sonachitzé pense encore souvent à lui.

Son regard s’attardait sur moi :

— Au fond, Jean a peut-être raison. Vous étiez un client de l’hôtel Castille… Essayez de vous rappeler… l’hôtel Castille, rue Cambon…

J’ai détourné la tête et ouvert la portière de la voiture. Quelqu’un était blotti sur le siège avant, le front appuyé contre la vitre. Je me suis penché et j’ai reconnu la mariée. Elle dormait, sa robe bleu pâle relevée jusqu’à mi-cuisses.

— Il faut la sortir de là, m’a dit Sonachitzé.

Je l’ai secouée doucement mais elle dormait toujours. Alors, je l’ai prise par la taille et je suis parvenu à la tirer hors de la voiture.

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