Erik L'Homme - A Comme Association T1 - La pâle lumière des ténèbres

Здесь есть возможность читать онлайн «Erik L'Homme - A Comme Association T1 - La pâle lumière des ténèbres» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2010, ISBN: 2010, Издательство: Gallimard Jeunesse, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

A Comme Association T1 - La pâle lumière des ténèbres: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «A Comme Association T1 - La pâle lumière des ténèbres»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

A Comme Association T1 - La pâle lumière des ténèbres — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «A Comme Association T1 - La pâle lumière des ténèbres», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Mais le regard de Vic contraste désagréablement avec la réaction désinvolte du reste de la troupe. J’y lis de l’inquiétude. De la colère aussi. À cet instant précis, je sais qu’il a cessé de me prendre pour un crétin.

C’est bon et pas bon du tout.

Mon instinct me pousse à reculer, à me mettre hors de portée. Je m’oblige à ne pas bouger, par un énorme effort de volonté.

Finalement et à mon lâche soulagement, Vic hausse les épaules.

– Marre d’entendre autant de conneries. On se casse, les gars.

Mélange de regards moqueurs et menaçants. La bande se dirige vers une voiture flambant neuve (bien qu’on ne soit ni en banlieue ni en période d’émeute) et grimpe à l’intérieur.

Bravo, Jasper. On peut dire que t’as assuré comme un dieu !

Quel fiasco, bon sang. Je crois que, de mémoire d’homme, personne n’a été aussi ridicule.

D’un point de vue professionnel, à part entrer en contact avec les dealers présumés, j’ai foiré de A (comme abruti) à Z (comme zozo).

Qu’est-ce que je vais mettre dans mon rapport ? Ils étaient cinq, quatre d’entre eux faisaient usage d’un humour carrément lourd, le cinquième avait l’air d’en savoir beaucoup et de manipuler les autres. Ah, j’oubliais : les comiques ont refusé de répondre à mes questions.

J’imagine déjà la tête de Rose.

Je préfère ne pas imaginer celle de Walter…

D’un point de vue personnel maintenant : je n’ai jamais été aussi humilié ! Sauf peut-être la fois où des petits farceurs, sous prétexte qu’ils étaient plus nombreux et plus costauds que moi, m’ont piqué mon maillot de bain dans la piscine municipale, m’obligeant à courir tout nu jusqu’aux vestiaires, poursuivi par les rires de mes camarades de CM2.

Que faire ? Rentrer chez moi la queue entre les jambes (c’est une image, rapport au chien) pour panser les blessures faites à mon amour-propre et rédiger un rapport bidon afin de sauver les meubles ?

Ou bien contrevenir à la règle sept (qui précise de façon limpide que l’agent doit se conformer strictement à sa mission) et suivre les dealers tout en guettant furieusement l’occasion de me racheter ?

Vic, le chef du gang des joyeux turlurons, est assurément la clé du mystère sur lequel Walter m’a demandé de travailler. Je ne peux quand même pas le laisser partir sans rien faire !

Le bruit du moteur arrachant au trottoir la voiture des malfrats boutonneux m’oblige à prendre une décision. Il existe des sorts de filature mais je ne dispose pas du temps nécessaire pour les tisser. Je dois me la jouer, disons, plus classique.

Un bruit désagréable écorche mes oreilles sensibles de joueur de cornemuse.

Derrière moi, un garçon juché sur un scooter avec autant de panache qu’Henri IV sur son cheval blanc joue avec la poignée des gaz pour attirer l’attention d’une fille assise sur un muret.

Je commence par vérifier qu’il est moins costaud que moi puis je me précipite. Je brandis ma carte de l’Association et, de ma voix la plus impérieuse, lance un :

– Police ! Je réquisitionne votre véhicule !

Un coup d’épaule maladroit m’arrache une grimace mais parvient à éjecter le Roméo éberlué du deux-roues. Je bondis sur la selle. Dérapant du pneu arrière sur les gravillons, je me lance aussitôt à la poursuite de la voiture qui vient de tourner à l’angle de la rue.

Taïaut ! Taïaut !

C’est le cri du chasseur appelant ses chiens pour les lancer après la bête.

Sauf que je n’ai pas de chiens.

Juste un vague morceau, collé sous la semelle.

7

Heureusement pour moi, la voiture ne roule pas vite. De feu rouge en feu rouge, je parviens à maintenir la distance.

Je suis au taquet, pleins gaz. Je rentre la tête dans les épaules, pour éviter les regards désapprobateurs (je n’ai pas de casque) et offrir moins de prise au vent.

Si ma route croise celle d’un flic, je suis bon pour vingt points en moins sur le permis que j’aurai peut-être un jour. Sans compter l’immobilisation du véhicule qui n’est pas à moi. Je murmurerais bien une prière en fermant les yeux, mais ce type de comportement n’est pas très adapté à la conduite d’un deux-roues à la stabilité incertaine.

Rue d’Omale, avenue Genefort.

Les dealers prennent la direction de la banlieue. Je prie (en gardant les yeux ouverts, pas de panique) pour que le blaireau à qui j’ai cavalièrement emprunté le scooter n’ait pas été radin en passant à la pompe. Tomber en panne sèche n’arrangerait pas mes affaires (ni les siennes, d’ailleurs, s’il compte revoir un jour sa bête de course).

En même temps que je pilote le bolide avec la maestria d’un champion du Dakar, je ne peux m’empêcher de repenser à ma pitoyable prestation de tout à l’heure.

Si seulement on pouvait remonter le temps, anticiper les réactions, caser des répliques préparées à l’avance ! Mais faut pas rêver. On vit avec ce qu’on a dit et ce qu’on a fait, et tout l’inéluctable qui va avec.

« N’oublie pas de tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler », a dit un jour un philosophe chinois ou un dragueur impénitent, je ne sais plus. Exactement le contraire de ce que je fais en permanence…

Oublier la liste des questions, quand même. Quel naze.

La voiture, loin devant moi, ralentit et s’engage dans une allée bordée de bâtiments industriels. L’éclairage se fait plus rare, les trous dans le goudron plus nombreux. Je mets un coup d’arrêt à mes pensées en même temps qu’un coup de frein au scooter et j’éteins mes feux.

Les dealers pénètrent dans la cour d’une usine dont l’état défraîchi et les vitres aux carreaux brisés laissent imaginer un abandon qui ne date pas d’hier. Je coupe le contact, range mon fidèle coursier pile poil le long du trottoir et tente une approche discrète.

Le moteur de la voiture s’est tu, il n’y a plus un bruit.

J’arrive au niveau de la cour pour voir la bande disparaître dans le bâtiment principal. J’attends quelques minutes, le cœur battant. Et maintenant ? Si foncer tête baissée peut tenir lieu de courage, alors je suis courageux.

J’avance donc, plié en deux, jusqu’à la voiture.

Un coup d’œil rapide à l’intérieur : vide. Je m’accroupis, le temps d’élaborer un plan. Pas question de rester là. Ils peuvent revenir à tout moment et je dois savoir ce qu’ils mijotent. Histoire de ne pas avoir fait tout ce chemin pour rien.

Reste à trouver un moyen d’entrer.

Mettant à profit mes innombrables heures d’expériences dans le domaine de l’action (passées devant des films, la précision est utile), je repère vite une porte arrachée, à moins de cinquante mètres.

Aidée par une providentielle carence en matière d’éclairage, je me glisse d’ombre en ombre jusqu’à l’issue, tel un ninja qui aurait juste oublié de ne pas être essoufflé.

Je vole une gorgée d’eau à ma bouteille.

Un regard à l’intérieur, dos collé au mur comme je l’ai si souvent vu faire par des acteurs déguisés en policiers, m’apprend ce que je voulais savoir : il ne fait pas plus clair dedans que dehors.

Et si c’était un piège ? S’ils m’avaient repéré depuis le départ et entraîné jusque-là pour me liquider à l’abri des regards ?

– Du calme, Jasper, du calme.

Tous les personnages de film se parlent à eux-mêmes dans les situations délicates. Ensuite, la réponse à une question cruciale leur parvient miraculeusement. D’accord, je n’ai pas posé de question. Mais je n’ai pas non plus de réponse.

J’y vais ? J’y vais pas ? Aucune pièce dans mes poches pour la jouer à pile ou face. Ridicule. Je sais que je vais entrer, de toute façon. J’essaie juste de gagner du temps avec le moi qui redoute tout ce qui est trop réel.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «A Comme Association T1 - La pâle lumière des ténèbres»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «A Comme Association T1 - La pâle lumière des ténèbres» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «A Comme Association T1 - La pâle lumière des ténèbres»

Обсуждение, отзывы о книге «A Comme Association T1 - La pâle lumière des ténèbres» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x