Anatole France - L’Île Des Pingouins

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L’Île Des Pingouins: краткое содержание, описание и аннотация

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Adoptant un style faussement détaché d’historien anthropologue, Anatole France dépeint le développement de la civilisation de la Pingouinie. Ses habitants, les Pingouins, sont des créatures humanisées par la volonté de Dieu afin de pouvoir lui rendre les honneurs canoniques. L’auteur retrace caricaturalement l’histoire de France en s’attaquant malicieusement aux «temples» de la société. Religion, propriété, État, institutions sont observés par le biais de leurs aspects les plus caricaturaux telle l’affaire Dreyfus, à peine déguisée. L’humour — fruit du décalage entre le ton solennel et les absurditées relatées — colore le récit tout le long. (AFANE)

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Dès lors, on vit des choses inouïes. Les ouvriers des usines, qui avaient refusé de faire grève, se ruaient en foule sur la ville et mettaient le feu aux maisons. Des régiments entiers, conduits par leurs officiers, se joignirent aux ouvriers incendiaires, parcoururent avec eux la ville en chantant des hymnes révolutionnaires et s’en furent prendre aux docks des tonnes de pétrole pour en arroser le feu. Les explosions ne discontinuaient pas. Un matin, tout à coup, un arbre monstrueux, un fantôme de palmier haut de trois kilomètres s’éleva sur l’emplacement du palais géant des télégraphes, tout à coup anéanti.

Tandis que la moitié de la ville flambait, en l’autre moitié se poursuivait la vie régulière. On entendait, le matin, tinter dans les voitures des laitiers les boîtes de fer blanc. Sur une avenue déserte, un vieux cantonnier, assis contre un mur, sa bouteille entre les jambes, mâchait lentement des bouchées de pain avec un peu de fricot, Les présidents des trusts restaient presque tous à leur poste. Quelques-uns accomplirent leur devoir avec une simplicité héroïque. Raphaël Box, le fils du milliardaire martyr, sauta en présidant l’assemblée générale du trust des sucres. On lui fit des funérailles magnifiques; le cortège dut six fois gravir des décombres ou passer sur des planches les chaussées effondrées.

Les auxiliaires ordinaires des riches, commis, employés, courtiers, agents, leur gardèrent une fidélité inébranlable. À l’échéance, les garçons survivants de la banque sinistrée allèrent présenter leurs effets par les voies bouleversées, dans les immeubles fumants, et plusieurs, pour effectuer leurs encaissements, s’abîmèrent dans les flammes.

Néanmoins, on ne pouvait conserver d’illusions: l’ennemi invisible était maître de la ville. Maintenant le bruit des détonations régnait continu comme le silence, à peine perceptible et d’une insurmontable horreur. Les appareils d’éclairage étant détruits, la ville demeurait plongée toute la nuit dans l’obscurité, et il s’y commettait des violences d’une monstruosité inouïe. Seuls les quartiers populeux, moins éprouvés, se défendaient encore. Des volontaires de l’ordre y faisaient des patrouilles; ils fusillaient les voleurs et l’on se heurtait à tous les coins de rue contre un corps couché dans une flaque de sang, les genoux pliés, les mains liées derrière le dos, avec un mouchoir sur la face et un écriteau sur le ventre.

Il devenait impossible de déblayer les décombres et d’ensevelir les morts. Bientôt la puanteur que répandaient les cadavres fut intolérable. Des épidémies sévirent, qui causèrent d’innombrables décès et laissèrent les survivants débiles et hébétés. La famine emporta presque tout ce qui restait. Cent quarante et un jours après le premier attentat, alors qu’arrivaient six corps d’armée avec de l’artillerie de campagne et de l’artillerie de siège, la nuit, dans le quartier le plus pauvre de la ville, le seul encore debout, mais entouré maintenant d’une ceinture de flamme et de fumée, Caroline et Clair, sur le toit d’une haute maison, se tenaient par la main et regardaient. Des chants joyeux montaient de la rue, où la foule, devenue folle, dansait.

— Demain, ce sera fini, dit l’homme, et ce sera mieux ainsi.

La jeune femme, les cheveux défaits, le visage brillant des reflets de l’incendie, contemplait avec une joie pieuse le cercle de feu qui se resserrait autour d’eux:

— Ce sera mieux ainsi, dit-elle à son tour.

Et, se jetant dans les bras du destructeur, elle lui donna un baiser éperdu.

§ 4

Les autres villes de la fédération souffrirent aussi de troubles et de violences, puis l’ordre se rétablit. Des réformes furent introduites dans les institutions; de grands changements survinrent dans les mœurs; mais le pays ne se remit jamais entièrement de la perte de sa capitale et ne retrouva pas son ancienne prospérité. Le commerce, l’industrie dépérirent; la civilisation abandonna ces contrées qu’elle avait longtemps préférées à toutes les autres. Elles devinrent stériles et malsaines; le territoire qui avait nourri tant de millions d’hommes ne fut plus qu’un désert. Sur la colline du Fort Saint-Michel, les chevaux sauvages paissaient l’herbe grasse.

Les jours coulèrent comme l’onde des fontaines et les siècles s’égouttèrent comme l’eau à la pointe des stalactites. Des chasseurs vinrent poursuivre les ours sur les collines qui recouvraient la ville oubliée; des pâtres y conduisirent leurs troupeaux; des laboureurs y poussèrent la charrue; des jardiniers y cultivèrent des laitues dans des clos et greffèrent des poiriers. Ils n’étaient pas riches; ils n’avaient pas d’arts; un pied de vigne antique et des buissons de roses revêtaient le mur de leur cabane; une peau de chèvre couvrait leurs membres hâlés; leurs femmes s’habillaient de la laine qu’elles avaient filée. Les chevriers pétrissaient dans l’argile de petites figures d’hommes et d’animaux ou disaient des chansons sur la jeune fille qui suit son amant dans les bois et sur les chèvres qui paissent tandis que les pins bruissent et que l’eau murmure. Le maître s’irritait contre les scarabées qui mangeaient ses figues; il méditait des pièges pour défendre ses poules du renard à la queue velue, et il versait du vin à ses voisins en disant:

— Buvez! Les cigales n’ont pas gâté ma vendange; quand elles sont venues les vignes étaient sèches.

Puis, au cours des âges, les villages remplis de biens, les champs lourds de blé furent pillés, ravagés par des envahisseurs barbares. Le pays changea plusieurs fois de maîtres. Les conquérants élevèrent des châteaux sur les collines; les cultures se multiplièrent; des moulins, des forges, des tanneries, des tissages s’établirent; des routes s’ouvrirent à travers les bois et les marais; le fleuve se couvrit de bateaux. Les villages devinrent de gros bourgs et, réunis les uns aux autres, formèrent une ville qui se protégea par des fossés profonds et de hautes murailles. Plus tard, capitale d’un grand État, elle se trouva à l’étroit dans ses remparts désormais inutiles et dont elle fit de vertes promenades.

Elle s’enrichit et s’accrut démesurément. On ne trouvait jamais les maisons assez hautes; on les surélevait sans cesse et l’on en construisait de trente à quarante étages, où se superposaient bureaux, magasins, comptoirs de banques, sièges de sociétés, et l’on creusait dans le sol toujours plus profondément des caves et des tunnels. Quinze millions d’hommes travaillaient dans la ville géante.

Notes

1

G. Lecointe, Au pays des manchots . Bruxelles, 1904, in-8°.

2

J.-B. Charcot, Journal de l’expédition antarctique française , 1903, 1905. Paris, in-8°.

3

«Orbe, poétique , globe en parlant des corps célestes. Par extension toute espèce de corps globuleux.» (Littré.)

4

Nous avons cherché vainement cette phrase dans l’ Histoire naturelle de Pline. (Édit.)

5

Le chroniqueur pingouin qui rapporte le fait emploie cette expression: Species inductilis . J’ai traduit littéralement.

6

Le texte porte

… qualem primo qui surgere mense
Aut videt aut vidisse putat per nubila lunam.

Frère Marbode, par une étrange inadvertance, substitue à l’image créée par le poète une image toute différente.

7

Trois siècles avant l’époque où vivait notre Marbode on chantait dans les églises, le jour de Noël:

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