Anatole France - L’Île Des Pingouins

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L’Île Des Pingouins: краткое содержание, описание и аннотация

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Adoptant un style faussement détaché d’historien anthropologue, Anatole France dépeint le développement de la civilisation de la Pingouinie. Ses habitants, les Pingouins, sont des créatures humanisées par la volonté de Dieu afin de pouvoir lui rendre les honneurs canoniques. L’auteur retrace caricaturalement l’histoire de France en s’attaquant malicieusement aux «temples» de la société. Religion, propriété, État, institutions sont observés par le biais de leurs aspects les plus caricaturaux telle l’affaire Dreyfus, à peine déguisée. L’humour — fruit du décalage entre le ton solennel et les absurditées relatées — colore le récit tout le long. (AFANE)

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La stupeur était grande; car, bien que les catastrophes fussent fréquentes, on n’avait jamais vu une explosion d’une telle violence et chacun s’apercevait d’une terrible nouveauté.

On essayait de définir le lieu du sinistre; on nommait des quartiers, des rues, divers édifices, clubs, théâtres, magasins. Les renseignements topographiques se précisèrent, se fixèrent.

— C’est le trust de l’acier qui vient de sauter. Clair remit sa montre dans sa poche. Caroline le regardait avec une attention tendue et ses yeux s’emplissaient d’étonnement. Enfin, elle lui muramra à l’oreille.

— Vous le saviez? Vous attendiez?… C’est vous qui….

Il répondit, très calme:

— Cette ville doit périr.

Elle reprit avec une douceur rêveuse:

— Je le pense aussi.

Et ils retournèrent tous deux tranquillement à leur travail.

§ 3

À compter de ce jour les attentats anarchistes se succédèrent durant une semaine sans interruption. Les victimes furent nombreuses, elles appartenaient presque toutes aux classes pauvres. Ces crimes soulevaient la réprobation publique. Ce fut parmi les gens de maison, les hôteliers, les petits employés et dans ce que les trusts laissaient subsister du petit commerce que l’indignation éclata le plus vivement. On entendait, dans les quartiers populeux, les femmes réclamer des supplices inusités pour les dynamiteurs. (On les appelait ainsi d’un vieux nom qui leur convenait mal, car, pour ces chimistes inconnus, la dynamite était une matière innocente, bonne seulement pour détruire des fourmilières et ils considéraient comme un jeu puéril de faire détoner la nitroglycérine au moyen d’une amorce de fulminate de mercure.) Les affaires cessèrent brusquement et les moins riches se sentirent atteints les premiers. Ils parlaient de faire justice eux-mêmes des anarchistes. Cependant les ouvriers des usines restaient hostiles ou indifférents à l’action violente. Menacés, par suite du ralentissement des affaires, d’un prochain chômage ou même d’un lock-out étendu à tous les ateliers, ils eurent à répondre à la fédération des syndicats qui proposait la grève générale comme le plus puissant moyen d’agir sur les patrons et l’aide la plus efficace aux révolutionnaires; tous les corps de métiers, à l’exception des doreurs, se refusèrent à cesser le travail.

La police fit de nombreuses arrestations. Des troupes, appelées de tous les points de la confédération nationale, gardèrent les immeubles des trusts, les hôtels des milliardaires, les établissements publics, les banques et les grands magasins. Une quinzaine se passa sans une seule explosion. On en conclut que les dynamiteurs, une poignée selon toute vraisemblance, peut-être moins encore, étaient tous tués, pris, cachés ou en fuite. La confiance revint; elle revint d’abord chez les plus pauvres. Deux ou trois cent mille soldats, logés dans les quartiers populeux, y firent aller le commerce; on cria «Vive l’armée!»

Les riches, qui s’étaient alarmés moins vite, se rassuraient plus lentement. Mais à la Bourse le groupe à la hausse sema les nouvelles optimistes, et par un puissant effort enraya la baisse; les affaires reprirent. Les journaux à grand tirage secondèrent le mouvement; ils montrèrent, avec une patriotique éloquence, l’intangible capital se riant des assauts de quelques lâches criminels et la richesse publique poursuivant, en dépit des vaines menaces, sa sereine ascension; ils étaient sincères et ils y trouvaient leur compte. On oublia, on nia les attentats. Le dimanche, aux courses, les tribunes se garnirent de femmes chargées, apesanties de perles, de diamants. On s’aperçut avec joie que les capitalistes n’avaient pas souffert. Les milliardaires, au pesage, furent acclamés.

Le lendemain la gare du sud, le trust du pétrole et la prodigieuse église bâtie aux frais de Thomas Morcellet sautèrent; trente maisons brûlèrent; un commencement d’incendie se déclara dans les docks. Les pompiers furent admirables de dévouement et d’intrépidité. Ils manœuvraient avec une précision automatique leurs longues échelles de fer et montaient jusqu’au trentième étage des maisons pour arracher des malheureux aux flammes. Les soldats firent avec entrain le service d’ordre et reçurent une double ration de café. Mais ces nouveaux sinistres déchaînèrent la panique. Des millions de personnes, qui voulaient partir tout de suite en emportant leur argent, se pressaient dans les grands établissements de crédit qui, après avoir payé pendant trois jours, fermèrent leurs guichets sous les grondements de l’émeute. Une foule de fuyards, chargée de bagages, assiégeait les gares et prenait les trains d’assaut. Beaucoup, qui avaient hâte de se réfugier dans les caves avec des provisions de vivres, se ruaient sur les boutiques d’épicerie et de comestibles que gardaient les soldats, la baïonnette au fusil. Les pouvoirs publics montrèrent de l’énergie. On fit de nouvelles arrestations; des milliers de mandats furent lancés contre les suspects.

Pendant les trois semaines qui suivirent il ne se produisit aucun sinistre. Le bruit courut qu’on avait trouvé des bombes dans la salle de l’Opéra, dans les caves de l’Hôtel de Ville et contre une colonne de la Bourse. Mais on apprit bientôt que c’était des boîtes de conserves déposées par de mauvais plaisants ou des fous. Un des inculpés, interrogé par le juge d’instruction, se déclara le principal auteur des explosions qui avaient coûté la vie, disait-il, à tous ses complices. Ces aveux, publiés par les journaux, contribuèrent à rassurer l’opinion publique. Ce fut seulement vers la fin de l’instruction que les magistrats s’aperçurent qu’ils se trouvaient en présence d’un simulateur absolument étranger à tout attentat.

Les experts désignés par les tribunaux ne découvraient aucun fragment qui leur permît de reconstituer l’engin employé à l’œuvre de destruction. Selon leurs conjectures, l’explosif nouveau émanait du gaz que dégage le radium; et l’on supposait que des ondes électriques, engendrées par un oscillateur d’un type spécial, se propageant à travers l’espace, causaient la détonation; mais les plus habiles chimistes ne pouvaient rien dire de précis ni de certain. Un jour enfin, deux agents de police, en passant devant l’hôtel Meyer, trouvèrent sur le trottoir, près d’un soupirail, un œuf de métal blanc, muni d’une capsule à l’un des bouts; ils le ramassèrent avec précaution, et, sur l’ordre de leur chef, le portèrent au laboratoire municipal. À peine les experts s’étaient-ils réunis pour l’examiner, que l’œuf éclata, renversant l’amphithéâtre et la coupole. Tous les experts périrent et avec eux le général d’artillerie Collin et l’illustre professeur Tigre.

La société capitaliste ne se laissa point abattre par ce nouveau désastre. Les grands établissements de crédit rouvrirent leurs guichets, annonçant qu’ils opéreraient leurs versements partie en or, partie en papiers d’État. La bourse des valeurs et celle des marchandises, malgré l’arrêt total des transactions, décidèrent de ne pas suspendre leurs séances.

Cependant l’instruction concernant les premiers prévenus était close. Peut-être les charges réunies contre eux eussent, en d’autres circonstances, paru insuffisantes; mais le zèle des magistrats et l’indignation publique y suppléaient. La veille du jour fixé pour les débats, le Palais de Justice sauta; huit cents personnes y périrent, dont un grand nombre de juges et d’avocats. La foule furieuse envahit les prisons et lyncha les prisonniers. La troupe envoyée pour rétablir l’ordre fut accueillie à coups de pierres et de revolvers; plusieurs officiers furent jetés à bas de leur cheval et foulés aux pieds. Les soldats firent feu; il y eut de nombreuses victimes. La force publique parvint à rétablir la tranquillité. Le lendemain la Banque sauta.

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