Anatole France - L’Île Des Pingouins

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L’Île Des Pingouins: краткое содержание, описание и аннотация

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Adoptant un style faussement détaché d’historien anthropologue, Anatole France dépeint le développement de la civilisation de la Pingouinie. Ses habitants, les Pingouins, sont des créatures humanisées par la volonté de Dieu afin de pouvoir lui rendre les honneurs canoniques. L’auteur retrace caricaturalement l’histoire de France en s’attaquant malicieusement aux «temples» de la société. Religion, propriété, État, institutions sont observés par le biais de leurs aspects les plus caricaturaux telle l’affaire Dreyfus, à peine déguisée. L’humour — fruit du décalage entre le ton solennel et les absurditées relatées — colore le récit tout le long. (AFANE)

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Quand Paul Visire, enfin arraché des bras d’Éveline, parut à la Chambre, le ministère était sauvé; mais le président du conseil se vit obligé d’accorder à l’opinion des classes dirigeantes d’importantes satisfactions; il proposa au parlement la mise en chantier de six cuirassés et reconquit ainsi les sympathies de l’acier; il assura de nouveau que la rente ne serait pas imposée et fit arrêter dix-huit socialistes.

Il devait bientôt se trouver aux prises avec des difficultés plus redoutables. Le chancelier de l’empire voisin, dans un discours sur les relations extérieures de son souverain, glissa, au milieu d’aperçus ingénieux et de vues profondes, une allusion maligne aux passions amoureuses dont s’inspirait la politique d’un grand pays. Cette pointe, accueillie par les sourires du parlement impérial, ne pouvait qu’irriter une république ombrageuse. Elle y éveilla la susceptibilité nationale qui s’en prit au ministre amoureux; les députés saisirent un prétexte frivole pour témoigner leur mécontentement. Sur un incident ridicule: une sous-préfète venue danser au Moulin-Rouge, la Chambre obligea le ministère à engager sa responsabilité et il s’en fallut de quelques voix seulement qu’il ne tombàt. De l’aveu général, Paul Visire n’avait jamais été si faible, si mou, si terne, que dans cette déplorable séance.

Il comprit qu’il ne pouvait se maintenir que par un coup de grande politique et décida l’expédition de Nigritie, réclamée par la haute finance, la haute industrie et qui assurait des concessions de forêts immenses à des sociétés de capitalistes, un emprunt de huit milliards aux établissements de crédit, des grades et des décorations aux officiers de terre et de mer. Un prétexte s’offrit: une injure à venger, une créance à recouvrer. Six cuirassés, quatorze croiseurs et dix-huit transports pénétrèrent dans l’embouchure du fleuve des Hippopotames; six cents pirogues s’opposèrent en vain au débarquement des troupes. Les canons de l’amiral Vivier des Murènes produisirent un effet foudroyant sur les noirs qui répondirent par des volées de flèches et, malgré leur courage fanatique, furent complètement défaits. Échauffé par les journaux aux gages des financiers, l’enthousiasme populaire éclata. Quelques socialistes seuls protesterent contre une entreprise barbare, équivoque et dangereuse; ils furent immédiatement arrêtés.

À cette heure où le ministère, soutenu par la richesse et cher maintenant aux simples, semblait inébranlable, Hippolyte Cérès, éclairé par la haine, voyait seul le danger, et, contemplant son rival avec une joie sombre, murmurait entre ses dents: «Il est foutu, le forban!»

Tandis que le pays s’enivrait de gloire et d’affaires, l’empire voisin protestait contre l’occupation de la Nigritie par une puissance européenne et ces protestations, se succédant à des intervalles de plus en plus courts, devenaient de plus en plus vives. Les journaux de la république affairée dissimulaient toutes les causes d’inquiétude; mais Hippolyte Cérès écoutait grossir la menace et, résolu enfin à tout risquer pour perdre son ennemi, même le sort du ministère, travaillait dans l’ombre. Il fit écrire par des hommes à sa dévotion et insérer dans plusieurs journaux officieux des articles qui, semblant exprimer la pensée même de Paul Visire, prêtaient au chef du gouvernement des intentions belliqueuses.

En même temps qu’ils éveillaient un écho terrible à l’étranger, ces articles alarmaient l’opinion chez un peuple qui aimait les soldats mais n’aimait pas la guerre. Interpellé sur la politique extérieure du gouvernement, Paul Visire fit une déclaration rassurante, promit de maintenir une paix compatible avec la dignité d’une grande nation; le ministre des affaires étrangères, Crombile, lut une déclararation tout à fait inintelligible puisqu’elle était rédigée en langage diplomatique; le ministère obtint une forte majorité.

Mais les bruits de guerre ne cessèrent pas et, pour éviter une nouvelle et dangereuse interpellation, le président du conseil distribua entre les députés quatre-vingt mille hectares de forêts en Nigritie et fit arrêter quatorze socialistes. Hippolyte Cérès allait dans les couloirs, très sombre, et confiait aux députés de son groupe qu il s’efforçait de faire prévaloir au conseil une politique pacifique et qu’il espérait encore y réussir.

De jour en jour, les rumeurs sinistres grossissaient, pénétraient dans le public, y semaient le malaise et l’inquiétude. Paul Visire lui-même commençait à prendre peur. Ce qui le troublait, c’était le silence et l’absence du ministre des affaires étrangères. Crombile maintenant ne venait plus au conseil; levé à cinq heures du matin, il travaillait dix-huit heures à son bureau et tombait épuisé dans sa corbeille où les huissiers le ramassaient avec les papiers qu’ils allaient vendre aux attachés militaires de l’empire voisin.

Le général Débonnaire croyait qu’une entrée en campagne était imminente; il s’y préparait. Loin de craindre la guerre, il l’appelait de ses vœux et confiait ses généreuses espérances à la baronne de Bildermann, qui en avertissait la nation voisine qui, sur son avis, procédait à une mobilisation rapide.

Le ministre des finances, sans le vouloir, précipita les événements. En ce moment il jouait à la baisse: pour déterminer une panique, il fit courir à la Bourse le bruit que la guerre était désormais inévitable. L’empereur voisin, trompé par cette manœuvre et s’attendant à voir son territoire envahi, mobilisa ses troupes en toute hâte. La Chambre épouvantée renversa le ministère Visire à une énorme majorité (814 voix contre 7 et 28 abstentions). Il était trop tard; le jour même de cette chute, la nation voisine et ennemie rappelait son ambassadeur et jetait huit millions d’hommes dans la patrie de madame Cérès; la guerre devint universelle et le monde entier fut noyé dans des flots de sang.

Apogée de la civilisation pingouine

Un demi-siècle après les événements que nous venons de raconter, madame Cérès mourut entourée de respect et de vénération, en la soixante-dix-neuvième année de son âge et depuis longtemps veuve de l’homme d’État dont elle portait dignement le nom. Ses obsèques modestes et recueillies furent suivies par les orphelins de la paroisse et les sœurs de la Sacrée Mansuétude.

La défunte laissait tous ses biens à l’œuvre de Sainte-Orberose.

— Hélas! soupira M. Monnoyer, chanoine de Saint-Maël, en recevant ce legs pieux, il était grand temps qu’une généreuse fondatrice subvînt à nos nécessités. Les riches et les pauvres, les savants et les ignorants se détournent de nous. Et, lorsque nous nous efforçons de ramener les âmes égarées, menaces, promesses, douceur, violence, rien ne nous réussit plus. Le clergé de Pingouinie gémit dans la désolation; nos curés de campagne, réduits pour vivre à exercer les plus vils métiers, traînent la savate et mangent des rogatons. Dans nos églises en ruines la pluie du ciel tombe sur les fidèles et l’on entend durant les saints offices les pierres des voûtes choir. Le clocher de la cathédrale penche et va s’écrouler. Sainte Orberose est oubliée des Pingouins, son culte aboli, son sanctuaire déserté. Sur sa châsse, dépouillée de son or et de ses pierreries, l’araignée tisse silencieusement sa toile.

Oyant ces lamentations, Pierre Mille qui, à l’âge de quatre-vingt-dix-huit ans, n’avait rien perdu de sa puissance intellectuelle et morale, demanda au chanoine s’il ne pensait pas que sainte Orberose sortît un jour de cet injurieux oubli.

— Je n’ose l’espérer, soupira M. Monnoyer.

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