Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

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Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

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— Allons, allons ! Assez palabré jeune homme ! me coupa-t-il le Surgeon général. Il en est venu avant vous ici bien d'autres de ces gaillards d'Europe qui nous ont raconté des bobards de ce genre, mais c'étaient en définitive des anarchistes comme les autres, pires que les autres… Ils ne croyaient même plus à l'Anarchie ! Trêve de vantardises !… Demain on vous essayera sur les émigrants d'en face à Ellis Island au service des douches ! Mon aide-major Mr. Mischief, mon assistant me dira si vous avez menti. Depuis deux mois, Mr. Mischief me réclame un agent “compte-puces”. Vous irez chez lui à l'essai ! Rompez ! Et si vous nous avez trompés on vous foutra à l'eau ! Rompez ! Et gare à vous ! »

Je sus rompre devant cette autorité américaine comme j'avais rompu devant tant d'autres autorités, en lui présentant donc ma verge d'abord, et puis mon derrière, par suite d'un demi-tour preste, le tout accompagné du salut militaire.

Je réfléchis que ce moyen des statistiques devait être aussi bon qu'un autre pour me rapprocher de New York. Dès le lendemain, Mischief, le major en question, me mit brièvement au courant de mon service, gras et jaune il était cet homme et myope tant qu'il pouvait, avec ça porteur d'énormes lunettes fumées. Il devait me reconnaître à la façon qu'ont les bêtes sauvages de reconnaître leur gibier, à l'allure générale, parce que pour les détails, c'était impossible avec des lunettes comme il en portait.

Nous nous entendîmes sans mal pour le boulot et je crois même que vers la fin de mon stage, il avait beaucoup de sympathie pour moi Mischief. Ne pas se voir c'est d'abord déjà une bonne raison pour sympathiser et puis surtout ma remarquable façon d'attraper les puces le séduisait. Pas deux comme moi dans toute la station, pour les mettre en boîte, les plus rétives, les plus kératinisées, les plus impatientes, j'étais en mesure de les sélectionner par sexe à même l'émigrant. C'était du travail formidable, je peux bien le dire… Mischief avait fini par se fier entièrement à ma dextérité.

Vers le soir, j'avais à force d'en écraser des puces les ongles du pouce et de l'index meurtris et je n'avais cependant pas terminé ma tâche puisqu'il me restait encore le plus important, à dresser les colonnes de l'état signalétique quotidien : Puces de Pologne d'une part, de Yougoslavie… d'Espagne… Morpions de Crimée… Gales du Pérou… Tout ce qui voyage de furtif et de piqueur sur l'humanité en déroute me passait par les ongles. C'était une œuvre, on le voit, à la fois monumentale et méticuleuse. Nos additions s'effectuaient à New York, dans un service spécial doté de machines électriques compte-puces. Chaque jour, le petit remorqueur de la « Quarantaine » traversait la rade dans toute sa largeur pour porter là-bas nos additions à effectuer ou à vérifier.

Ainsi passèrent des jours et des jours, je reprenais un peu de santé, mais au fur et à mesure que je perdais mon délire et ma fièvre dans ce confort, le goût de l'aventure et des nouvelles imprudences me revint impérieux. À 37 °tout devient banal.

J'aurais cependant pu en rester là, indéfiniment tranquille, bien nourri à la popote de la station, et d'autant mieux que la fille du major Mischief, je le note encore, glorieuse dans sa quinzième année, venait après cinq heures jouer du tennis, vêtue de jupes extrêmement courtes devant la fenêtre de notre bureau. En fait de jambes j'ai rarement vu mieux, encore un peu masculines et cependant déjà plus délicates, une beauté de chair en éclosion. Une véritable provocation au bonheur, à crier de joie en promesses. De jeunes enseignes du Détachement ne la quittaient guère.

Ils n'avaient point à se justifier comme moi par des travaux du genre utile les coquins ! Je ne perdais pas un détail de leur manège autour de ma petite idole. J'en blêmissais plusieurs fois par jour. Je finis par me dire que la nuit moi aussi je pourrais peut-être passer pour un marin. Je caressais ces espérances quand un samedi de la vingt-troisième semaine les événements se précipitèrent. Le camarade chargé de la navette des statistiques, un Arménien, fut promu de façon soudaine agent compte-puces en Alaska pour les chiens des prospecteurs.

Pour un bel avancement, c'était un bel avancement et il s'en montrait d'ailleurs ravi. Les chiens d'Alaska, en effet, sont précieux. On en a toujours besoin. On les soigne bien. Tandis que des émigrants on s'en fout. Il y en a toujours de trop.

Comme désormais nous n'avions plus personne sous la main pour porter les additions à New York, ils ne firent pas trop de manières au bureau pour me désigner. Mischief, mon patron, me serra la main au départ en me recommandant d'être tout à fait sage et convenable en ville. Ce fut le dernier conseil qu'il me donna cet honnête homme et pour autant qu'il m'ait jamais vu il ne me revit jamais. Dès que nous touchâmes au quai, la pluie en trombe se mit à nous gicler dessus et puis à travers mon mince veston et sur mes statistiques aussi qui me fondirent progressivement dans la main. J'en gardai cependant quelques-unes en tampon bien épais dépassant de ma poche, pour avoir tant bien que mal l'air d'un homme d'affaires dans la Cité et je me précipitai rempli de crainte et d'émotion vers d'autres aventures.

En levant le nez vers toute cette muraille, j'éprouvai une espèce de vertige à l'envers, à cause des fenêtres trop nombreuses vraiment et si pareilles partout que c'en était écœurant.

Précairement vêtu je me hâtai, transi, vers la fente la plus sombre qu'on puisse repérer dans cette façade géante, espérant que les passants ne me verraient qu'à peine au milieu d'eux. Honte superflue. Je n'avais rien à craindre. Dans la rue que j'avais choisie, vraiment la plus mince de toutes, pas plus épaisse qu'un gros ruisseau de chez nous, et bien crasseuse au fond, bien humide, remplie de ténèbres, il en cheminait déjà tellement d'autres de gens, des petits et des gros, qu'ils m'emmenèrent avec eux comme une ombre. Ils remontaient comme moi dans la ville, au boulot sans doute, le nez en bas. C'était les pauvres de partout.

Comme si j'avais su où j'allais, j'ai eu l'air de choisir encore et j'ai changé de route, j'ai pris sur ma droite une autre rue, mieux éclairée, « Broadway » qu'elle s'appelait. Le nom je l'ai lu sur une plaque. Bien au-dessus des derniers étages, en haut, restait du jour avec des mouettes et des morceaux du ciel. Nous on avançait dans la lueur d'en bas, malade comme celle de la forêt et si grise que la rue en était pleine comme un gros mélange de coton sale.

C'était comme une plaie triste la rue qui n'en finissait plus, avec nous au fond, nous autres, d'un bord à l'autre, d'une peine à l'autre, vers le bout qu'on ne voit jamais, le bout de toutes les rues du monde.

Les voitures ne passaient pas, rien que des gens et des gens encore.

C'était le quartier précieux, qu'on m'a expliqué plus tard, le quartier pour l'or : Manhattan. On n'y entre qu'à pied, comme à l'église. C'est le beau cœur en Banque du monde d'aujourd'hui. Il y en a pourtant qui crachent par terre en passant. Faut être osé.

C'est un quartier qu'en est rempli d'or, un vrai miracle, et même qu'on peut l'entendre le miracle à travers les portes avec son bruit de dollars qu'on froisse, lui toujours trop léger le Dollar, un vrai Saint-Esprit, plus précieux que du sang.

J'ai eu tout de même le temps d'aller les voir et même je suis entré pour leur parler à ces employés qui gardaient les espèces. Ils sont tristes et mal payés.

Quand les fidèles entrent dans leur Banque, faut pas croire qu'ils peuvent se servir comme ça selon leur caprice. Pas du tout. Ils parlent à Dollar en lui murmurant des choses à travers un petit grillage, ils se confessent quoi. Pas beaucoup de bruit, des lampes bien douces, un tout minuscule guichet entre de hautes arches, c'est tout. Ils ne l'avalent pas l'Hostie. Ils se la mettent sur le cœur. Je ne pouvais pas rester longtemps à les admirer. Il fallait bien suivre les gens de la rue entre les parois d'ombre lisse.

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