Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

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Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

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Parmi nous, ses amis plutôt que ses patrons, j'étais, je le crois, son plus intime. Par exemple elle me trompait régulièrement, on peut bien le dire, avec l'infirmier du pavillon des agités, un ancien pompier, pour mon bien qu'elle m'expliquait, pour ne pas me surmener, à cause des travaux d'esprit que j'avais en route et qui s'accordaient assez mal avec les accès de son tempérament à elle. Tout à fait pour mon bien. Elle me faisait cocu à l'hygiène. Rien à dire.

Tout cela ne m'aurait donné en définitive que du plaisir, mais l'histoire de Madelon me restait sur la conscience. J'ai fini un beau jour par tout lui raconter à Sophie pour voir ce qu'elle en dirait. Ça m'a délivré un peu de lui raconter mes ennuis. J'en avais assez, c'était vrai, des disputes à n'en plus finir et des rancunes survenues à cause de leurs amours malheureuses, et Sophie fut tout à fait de mon avis à cet égard.

Amis comme on avait été ensemble, Robinson et moi, elle trouvait elle, qu'on devrait tous se réconcilier, tout simplement, tout gentiment et le plus tôt possible. C'était un conseil qui partait d'un bon cœur. Ils en ont beaucoup des bons cœurs comme ça en Europe centrale. Seulement, elle était pas très au courant des caractères et des réactions des gens de par ici. Avec les meilleures intentions du monde elle me conseillait tout à fait de travers. Je m'en suis aperçu qu'elle s'était trompée, mais trop tard.

« Tu devrais la revoir Madelon, qu'elle m'a conseillé, ça doit être une gentille fille au fond, d'après ce que tu me racontes… Seulement toi, tu l'as provoquée et tu as été tout à fait brutal et dégoûtant avec elle !… Tu lui dois des excuses et même un joli cadeau pour lui faire oublier… » Cela se faisait ainsi les choses dans son pays. En somme des démarches très courtoises qu'elle me conseillait, mais pas pratiques.

Je les ai suivis ses conseils, surtout parce que j'entrevoyais au bout de tous ces chichis, de ces approches diplomatiques et de ces flaflas, une petite partie carrée possible qui serait alors tout ce qu'il y aurait de distrayante, rénovante même. Mon amitié devenait, je le note avec peine, sous la pression des événements et de l'âge, sournoisement érotique. Trahison. Sophie m'aidait sans le vouloir à trahir dans ce moment-là. Elle était un peu trop curieuse pour ne pas aimer les dangers Sophie. Une nature excellente, pas protestante pour un sou et qui ne cherchait à diminuer en rien les occasions de la vie, qui ne s'en méfiait pas par principe. Tout à fait mon genre. Elle allait encore plus loin. Elle comprenait la nécessité des changements dans les distractions du derrière. Disposition aventureuse, foutrement rare, il faut en convenir, parmi les femmes. Décidément, nous avions bien choisi.

Elle aurait désiré, et je trouvais cela bien naturel, que je puisse lui donner quelques détails sur son physique à Madelon. Elle redoutait de paraître maladroite auprès d'une Française, dans l'intimité, à cause surtout du grand renom d'artiste dans ce genre, qu'on leur a constitué aux Françaises à l'étranger. Quant à subir en même temps Robinson par-dessus le marché, c'était bien pour me faire plaisir qu'elle y consentirait. Il ne l'excitait pas du tout Robinson, qu'elle me disait, mais somme toute, nous étions bien d'accord. C'était le principal. Bien.

J'ai attendu un peu, qu'une bonne occasion se présente pour en toucher deux mots de mon projet de réconciliation générale à Robinson. Un matin, qu'à l'Économat il était en train de recopier les observations médicales sur le grand-livre, l'instant m'a paru opportun pour ma tentative et je l'ai interrompu pour lui demander bien simplement ce qu'il penserait d'une démarche de ma part auprès de Madelon afin qu'on oublie le récent violent passé… Et si je ne pourrais pas par la même occasion lui présenter Sophie ma nouvelle amie ? Et puis enfin, s'il ne pensait pas que le moment était venu pour tous de nous expliquer une bonne fois gentiment.

D'abord, il a hésité un peu, j'ai bien vu, et puis il m'a répondu, mais sans entrain alors, qu'il n'y voyait pas d'inconvénients… Au fond, je crois que Madelon lui avait annoncé que j'essayerais de la revoir bientôt sous un prétexte ou sous un autre. À propos de la gifle du jour où elle était venue à Vigny, je n'ai pas soufflé mot.

Je ne pouvais pas risquer de me faire m'engueuler là et qu'il me traite de mufle en public, parce qu'après tout bien qu'amis ensemble depuis longtemps, dans cette maison il était tout de même sous mes ordres. Autorité d'abord.

Ça tombait bien d'effectuer cette espèce de démarche au mois de janvier. Nous décidâmes, parce que c'était plus commode, qu'on se rencontrerait tous à Paris un dimanche, qu'on irait ensuite au cinéma ensemble et peut-être qu'on passerait un moment d'abord à la fête des Batignolles pour commencer si toutefois il ne faisait pas trop froid dehors. Il avait promis de l'emmener à la fête des Batignolles. Elle raffolait des fêtes foraines, m'apprit-il, Madelon. Ça tombait bien ! Pour la première fois qu'on se revoyait, ça serait mieux, si ça se passait à l'occasion d'une fête.

On peut dire qu'on en a eu alors de la fête plein les yeux ! Et plein la tête aussi ! Bim et Boum ! Et Boum encore ! Et que je te tourne ! Et que je t'emporte ! Et que je te chahute ! Et nous voilà tous dans la mêlée, avec des lumières, du boucan, et de tout ! Et en avant pour l'adresse et l'audace et la rigolade ! Zim ! Chacun essayait dans son pardessus de paraître à son avantage, d'avoir l'air déluré, un peu distant quand même pour montrer aux gens qu'on s'amusait ailleurs d'habitude, dans des endroits bien plus coûteux, « expensifs » comme on dit en anglais.

D'astucieux, d'allègres rigolos qu'on se donnait l'air, malgré la bise, humiliante aussi elle et cette peur déprimante d'être trop généreux avec les distractions et d'avoir à le regretter le lendemain, peut-être même pendant toute une semaine.

Un grand renvoi de musique monte du manège. Il n'arrive pas à la vomir sa valse de Faust le manège, mais il fait tout ce qu'il peut. Elle lui descend sa valse et elle lui remonte encore autour du plafond rond qui tourbillonne avec ses mille tartes de lumières en ampoules. C'est pas commode. Il souffre de musique dans le tuyau de son ventre l'orgue. Voulez-vous un nougat ? Ou préférez-vous un carton ? À votre choix !…

Parmi nous autres, au tir, c'est Madelon, chapeau relevé sur le front, la plus adroite. « Regarde ! qu'elle fait à Robinson. Je tremble pas moi ! Et pourtant on a bien bu ! » C'est pour vous donner le ton exact de la conversation. Nous sortions donc du restaurant. « Encore un ! » Madelon l'a gagnée la bouteille de champagne ! « Ping et pong ! Et mouche ! » Je lui fais moi alors un grand pari, qu'elle me rattrapera pas dans l'autodrome. « Chiche ! » qu'elle répond bien en train. « Chacun la sienne ! » Et hop ! J'étais content qu'elle ait accepté. C'était un moyen pour me rapprocher d'elle. Sophie n'était pas jalouse. Elle avait des raisons.

Robinson monte donc derrière avec Madelon dans un baquet et moi dans un autre devant avec Sophie, et on s'en colle une série de fameuses collisions ! Et je te cabosse ! Et je te cramponne ! Mais je vois tout de suite qu'elle n'aime pas ça qu'on la bouscule Madelon. Lui non plus d'ailleurs Léon, il n'aime plus ça. On peut dire qu'il est pas à son aise avec nous. Au passage pendant qu'on se raccroche aux rambardes, des petits marins se mettent à nous peloter de force, hommes et femmes, et nous font des offres. On grelotte. On se défend. On rigole. Il en arrive de partout des peloteurs et encore avec de la musique et de l'élan et de la cadence ! On en prend dans ces espèces de futailles à roulettes de telles secousses qu'à chaque fois qu'on se bigorne les yeux vous en sortent des orbites. La joie quoi ! La violence avec de la rigolade ! Tout l'accordéon des plaisirs ! Je voudrais me remettre bien avec elle Madelon avant qu'on quitte la fête. J'y tiens, mais elle répond plus du tout à mes avances. Non, positivement. Elle me boude même. Elle me tient à distance. J'en demeure perplexe. Ça la reprend ses humeurs. Je m'attendais à mieux. Au physique d'ailleurs aussi elle a changé, et en tout.

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