Louis-Ferdinand Céline - Nord
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- Название:Nord
- Автор:
- Издательство:Éditions Gallimard
- Жанр:
- Год:1976
- Город:Paris
- ISBN:978-2070368518
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Bien content qu'on le débarrasse !
« Ja !… ja !… ja !… »
Je lui plie un billet de cent marks en quatre… en huit… je lui file dans le creux… et lui serre très fort les deux mains… tout de suite il a le « Zenith » au bout… j'entends le bon dialogue… « ça va !… stimmt ! allez-y ! » qu'ils peuvent nous prendre ! que nous sommes sérieux au pourboire…
Je prépare un autre billet de cent marks, que j'aie tout ce qu'il faut en arrivant… pas tout d'être maudit de l'univers !…
« Maintenant La Vigue, en avant ! »
Fini l'amusette !… si on se fait encore virer du « Zenith Hotel », c'est plus qu'aller où ?… je leur répète, Lili et notre ami illustre artiste… qu'ils me demandent avant de parler !… qu'ils gaffent pas !…
Il s'agit d'abord de trouver cette Schinkelstrasse !… l'amiral-portier veut bien sortir… il nous montre… la quatrième ?… troisième ?… à gauche ?… on peut pas se tromper !… soit !… mais je connais le décor des façades, vous croyez qu'une rue existe, elle existe plus… tout son intérieur, poutres, briques, escaliers, lui pend par les fenêtres… ou se trouve en tas devant les portes… si vous voyez de loin, une certaine hauteur de briques, c'est tout le souvenir de l'immeuble… vous acquérez l'habitude… le trottoir est plus qu'un petit boyau juste à passer pour une personne… entre le haut mur des ordures et les soi-disant maisons… là du « Thüringer » à cette rue Schinkel, au bout de deux minutes c'était plus que des bouts de devantures qui voguaient, s'effilochaient… et des persiennes… vous auriez ri ! à chaque bourrasque, il vente beaucoup dans une ville qui n'a plus d'immeubles… ça doit être terrible à Hiroshima ! ptaf ! … il vous arrivait une fenêtre !… vous pouviez très bien être tué… avec cannes… sans cannes… ah, je vois cette Schinkelstrasse… le 15… le tas de décombres dépasse pas le premier balcon… « Hotel Zenith »… il reste plus qu'un bout de la plaque : nith … pas d'erreur !… la sonnette sonne plus ! tant pis !… en avant !… personne nous accueille ! ce qui reste du « Zenith Hotel », j'ai qu'à regarder… et d'abord trouver quelqu'un… je vois au fond d'une sorte de courette… là aussi des monceaux d'ordures, de briques et de tout… mais pas en ordre, en piles… non !… le genre la vieille zone… et des excréments en plus… bon !… c'est un style !… et presque noir, là tout le fond… noir et moisi… un côté c'est un rez-de-chaussée… pas de fenêtre ni de porte… des tentures en place… je me demande : cette cagna est-elle habitée ?… j'appelle : oh ! oh !… quelqu'un sort de cette moisissure… un moujik !… je dis : un vrai !… barbe, bottes, chemise bouffante… et le large sourire… enfin, un aimable !… il me parle en allemand… pas bien, mais assez… je lui réponds aussi « petit boche »… on se comprend… c'est lui le gérant du « Zenith », il m'explique, il vient de Sibérie… prisonnier ? déporté ?… Vlasoff ?… je demande pas… mais enthousiaste !… il m'entreprend !… deux mots… les louanges de sa Sibérie !… qu'est-ce qu'on attend ? comme la Sibérie est riche ! giboyeuse ! fleurie ! verdoyante ! accueillante ! j'ai pas idée !… de ces vallons ! quels pâturages !… de ces buissons !… quels gardénias ! je peux pas me douter !… il me fait une de ces propagandes, massive, que nous pourrions partir tout de suite !… vivre en Sibérie !… mais j'objecte ! entendu ! sûrement ! mais Berlin veut pas nous lâcher… est-il agent de l' Intourist ? je lui demanderai… ce doit être sa femme qui nous regarde, elle a soulevé un peu de tenture… une vraie baba , yeux bridés, mouchoir de tête… elle est pas causante… je veux aider… La Vigue y va… cent marks bien pliés… elle voit qu'on a des bonnes manières, elle fait signe à son moujik que nous sommes acceptables… qu'il peut y aller…
« La chambre ? »
Certainement la chambre ! tout de suite !… deux chambres ! mais bien sûr !… où vous voudrez ! second étage ?… voici déjà une chose acquise… nous ne coucherons pas dans la rue… et la clape ?… va-t-il nous demander des tickets ?… non, ça sera de la soupe, de leur propre soupe, trois gamelles, et du pain noir, et de la bière… cet hôtel qui ne paye pas de mine au moins une chose, veut bien de nous !… l'occupation russe a du bon ! maintenant à l'étage !… l'escalier !… ça manque de marches… on ne peut pas monter plus haut… le « troisième » existe plus… à ciel ouvert… bon pour le « second » ! quels numéros !… n'importe !… « tirez ! poussez ! » il en a de bonnes !… ses portes ouvrent pas !… coincées, gondolées… on s'y met tous !… les murs, les cloisons cèdent très vite !… oh très bien !… tout un mur qui se rabat sur nous !… l'autre cloison décolle… on voit dans cette pièce, on peut même entrer… nous entrons… avec plein de plâtre, papiers peints, briques… oh, deux lits-cages !… Lili, moi, Bébert… et La Vigue, où ? la chambre à côté ! pas par la porte, fichtre !… nous savons ! à insister, la défoncer, tout le couloir céderait !… peut-être tout le « Zenith » ? les murs ne demandent qu'à s'ouvrir… mais un peu de doigté ! La Vigue est adroit avec son canif, il décolle une brique, une autre… très subtilement… le tout de ne pas toucher aux portes !… là ça y est !… sa chambre, comme la nôtre, mais pas de table de nuit… ni broc, ni cuvette… un petit miroir… fendu, mais quand même !…
« Dis, Ferdinand, j'ai une sale gueule !…
— Oh non ! un peu fatigué, ça se comprend ! »
Il prend facilement l'air tout au bout de tous les malheurs.. Christ aux Oliviers… c'est depuis son film La Passion … et maintenant depuis la gare de l'Est, l'attaque de son train, ses chemises en charpie et l'état de la France, il peut être un peu accablé… le Christ, c'était déjà pas mal… une seule fois qu'ils ont joué le Christ, j'ai vu un peu, les acteurs, et même les metteurs en scène, c'est pour la vie… la moindre occasion ils sont Christ… demandez toujours à un artiste s'il a joué le Christ, si oui, vous pouvez vous attendre… une femme, si elle a fait la Vierge ? à cent ans, elle la fera encore… je voulais pas que ça le prenne là, La Vigue, qu'il se mette en croix sur le lit-cage… on était assez en plein drame, je trouvais… vite ! vite !… je lui parle de notre soupe, du moujik et de nos gamelles… qu'il serait bien aimable d'aller voir… qu'on ne nous oublie pas… il avait vu le fin fond de la cour… juste, on vient !… des pas… c'est le barbu !… je parle d'autre chose… je lui demande : la dernière alerte ?
« Oh, toutes les nuits ! mais plus de bombes ! fini les bombes ! »
Je veux, mais je crois ces avions lunatiques et simplement qu'ils recommenceront… en fait, bien sûr, ils sont revenus, mais des mois plus tard, et alors pour le grand cirque… nous, le moment, c'était l'accalmie… ils s'occupaient des frontières et des raids sur Londres, pas de Berlin… nous toujours, nous étions casés, pas très solides, mais enfin… tout était fragile !… nous aurions été à Paris, ç'aurait été nos jolies viandes… qu'auraient été secouées grand ouvertes !… donc pas à se plaindre ! mieux le « Zenith » que l'abattoir !…
On s'assoit sur nos lits-cages, on pense… y a penser… Bébert part à la découverte… la façon des chats, dès qu'ils sont quelque part, il faut, même en très grand danger, qu'ils reconnaissent les lieux et les environs… leur espace vital… pour ça qu'il est si délicat de les emmener à la campagne… leur instinct, ils fuguent, et vont finir à la marmite… là, l'« espace vital » au « Zenith », c'était la longueur du couloir… tout de suite Bébert est au bout… Lili l'appelle… il revient pas… elle va voir… une tenture… j'y vais aussi, on est à regarder tous les trois, Lili, moi, Bébert… rien ! le vide… oh, un vide de bien sept étages, un entonnoir de très forte bombe, vaste assez pour plusieurs immeubles… le « Zenith » peut dire qu'il l'a frisé poil !… comme la loterie les bombardements !… engloutissez ?… on parle plus de vous !… si c'est votre veine, ce sont les autres qui plongent ! vous pouvez jouer dès aujourd'hui, puisque vous partez en vacances, à qui plongera ? lui ? elle ? moi ?… au « Zenith », tout considéré nous l'avions belle… Le Vigan remonte avec les gamelles… très honnêtes ! chou rouge à la crème, le moujik le suit avec des cannettes et l'eau minérale… voilà le parfait ordinaire !… ah, aussi des boules… pain noir… ce moujik nous gâte ! il demande pas de tickets… nous nous allongeons, on a le droit, on a un petit peu bagotté… y a plus de fenêtres… je veux dire presque plus, juste les montants… et deux, trois demi-vitres… ce Russe est vraiment sympathique, il nous apporte deux grands tapis pour suspendre en guise de rideaux… on accroche… voilà qui est fait… maintenant vraiment on peut attendre… l'intimité, si on peut dire… chacun chez soi !… façon de parler… pour passer chez Le Vigan y a qu'à enlever deux carrés de plâtre… mais pour aller au couloir c'est seulement en étant chez lui et faisant pivoter quatre briques… pas par la porte !… surtout pas !… elle vous ferait crouler tout l'étage ! Bébert lui passe par où il veut… fissures… trous de rats, rideaux… certaines fissures un peu plus larges, Lili passe… elle va au couloir, à l'autre bout… elle m'appelle… je veux pas y aller…
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