Amélie Nothomb - Hygiène de l’assassin

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Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se révèle alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.

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– Que vous êtes trivial! Et puis, qu'est-ce que ça prouve? Des emplois vulgaires ne viennent pas contredire des emplois nobles.

– La masturbation est-elle un emploi noble de lai main?

– Et comment! Qu'une simple et modeste main puisse à elle seule reconstituer une chose aussi complexe, coûteuse, difficile à mettre en scène et encombrée d'états d'âme que le sexe, n'est-ce pas formidable? Que cette gentille main sans histoires procure autant (sinon plus) de plaisir qu'une femme embêtante et chère à l'entretien, n'est-ce pas admirable?

– Evidemment, si vous voyez les choses comme ça…

– Mais c'est comme ça qu'elles sont, jeune homme! Vous n'êtes pas d'accord?

– Ecoutez, monsieur Tach, c'est vous qu'on interviewe, pas moi.

– Autrement dit, vous vous donnez le beau rôle, hein?

– Si cela peut vous faire plaisir, mon rôle ne m'a pas paru si beau jusqu'à présent. Vous m'en avez fait baver plusieurs fois.

– Ça me fait plaisir, en effet.

– Bien. Revenons à nos organes. Je récapitule: plume, couilles, bitte, lèvres, oreille et main. C'est tout?

– Ça ne vous suffit pas?

– Je ne sais pas. J'aurais imaginé autre chose.

– Ah oui? Qu'est-ce qu'il vous faut encore? Une vulve? Une prostate?

– Cette fois, c'est vous qui êtes trivial. Non. Vous allez certainement vous foutre de moi, mais je pensais qu'il fallait aussi un cœur.

– Un cœur? Grand Dieu, pour quoi faire?

– Pour les sentiments, l'amour.

– Ces choses-là n'ont rien à voir avec le cœur. Elles concernent les couilles, la bitte, les lèvres et la main. C'est bien suffisant.

– Vous êtes trop cynique. Je ne serai jamais d'accord avec cela.

– Aussi votre opinion n'intéresse-t-elle personne, comme vous le disiez vous-même il y a une minute. Mais je ne vois pas où est le cynisme dans ce que je vous ai dit. Les sentiments et l'amour sont affaires d'organes, nous sommes bien d'accord: notre désaccord porte seulement sur la nature de cet organe. Vous, vous y voyez un phénomène cardiaque. Je ne m'insurge pas, moi, je ne vous envoie pas des adjectifs à la figure. Je me borne à penser que vous avez des théories anatomiques bizarres et, à ce titre, intéressantes.

– Monsieur Tach, pourquoi faites-vous semblant de ne pas comprendre?

– Qu'est-ce que vous me chantez là? Je ne fais semblant de rien du tout, espèce de mal élevé!

– Mais enfin, quand je parlais du cceur, vous saviez bien que je n'en parlais pas à titre d'organe!

– Ah non! A quel titre en parliez-vous, alors?

– A titre de sensibilité, d'affectivité, d'émotivité, voyons!

– Tout ça dans un bête cœur plein de cholestérol!

– Allons, monsieur Tach, vous n'êtes pas drôle.

– Non, en effet, c'est vous qui êtes drôle. Pourquoi venez-vous me dire ces choses qui n'ont rien à voir avec notre propos?

– Oseriez-vous dire que la littérature n'a rien à voir avec les sentiments?

– Voyez-vous, jeune homme, je crois que nous n'avons pas la même conception du mot «sentiment», Pour moi, vouloir casser la gueule à quelqu'un, c'est un sentiment. Pour vous, pleurer dans la rubrique «Courrier du cœur» d'un magazine féminin, c'est un sentiment.

– Et pour vous, qu'est-ce que c'est?

– Pour moi, c'est un état d'âme, c'est-à-dire une jolie histoire bourrée de mauvaise foi qu'on se raconte pour avoir l'impression d'accéder à la dignité d'être humain, pour se persuader que, même au moment où on fait caca, on est empli de spiritualité. Ce sont surtout les femmes qui inventent les états d'âme, parce que le genre de travail qu'elles font laisse la tête libre. Or, une des caractéristiques de notre espèce est que notre cerveau se croit toujours obligé de fonctionner, même quand il |ne sert à rien: ce déplorable inconvénient technique est à l'origine de toutes nos misères humaines. Plutôt que de se laisser aller à une noble inaction, à un repos élégant, tel le serpent endormi au soleil, le cerveau de la ménagère, furieux de ne pas lui être utile, se met à sécréter des scénarios débiles et prétentieux – d'autant plus prétentieux que la tâche de la ménagère lui paraîtra basse. C'est d'autant plus bête qu'il n'y a rien de bas à passer l'aspirateur ou à récurer des chiottes: ce sont des choses qu'il faut faire, voilà tout. Mais les femmes s'imaginent toujours qu'elles sont sur terre pour quelque mission aristocratique. La plupart des hommes aussi, d'ailleurs, avec moins d'obstination cependant, parce qu'on leur occupe le cerveau à l'aide de comptabilité, d'avancement, de délation et de déclaration d'impôts, ce qui laisse moins la place aux élucubrations.

– Je crois que vous retardez un peu. Les femmes aussi travaillent, à présent, et ont des soucis identiques aux hommes.

– Que vous êtes naïf! Elles font semblant. Les tiroirs de leurs bureaux regorgent de vernis à ongles et de magazines féminins. Les femmes actuelles sont encore pires que les ménagères d'antan qui, elles au moins, servaient à quelque chose. Aujourd'hui, elles passent leur temps à discuter avec leurs collègues de sujets aussi substantiels que leurs problèmes de cœur et de calories, ce qui revient exactement au même. Quand elles s'ennuient trop, elles se font sauter par leurs supérieurs, ce qui leur procure l'ivresse délicieuse de foutre la merde dans la vie des autres. Ça, pour une femme, c'est la plus belle promotion. Quand une femme détruit la vie d'un autre, elle considère cet exploit comme la preuve suprême de sa spiritualité. «Je fous la merde, donc j'ai une âme», ainsi raisonne-t-elle.

– A vous entendre, on jurerait que vous avez un compte à régler avec les femmes.

– Et comment! C'est l’une d'entre elles qui m'a donné la vie, alors que je ne lui avais rien demandé.

– Vous venez de parler comme si vous étiez en plein âge ingrat.

– Faux: je suis plus que jamais en plein âge gras.

– Très drôle. Mais un homme a été aussi pour quelque chose dans votre naissance.

– Je n'aime pas les hommes non plus, vous savez.

– Mais vous détestez les femmes encore davantage. Pourquoi?

– Pour toutes les raisons que je vous ai déjà énumérées.

– Oui. Voyez-vous, j'ai du mal à croire qu'il n'y ait pas un autre motif. Votre misogynie pue le désir de vengeance.

– Vengeance? Mais de quoi? J'ai toujours été célibataire.

– Il n'y a pas que le mariage. Du reste, vous ne connaissez peut-être pas vous-même l'origine de ce désir de vengeance.

– Je vous vois venir. Non, je refuse d'être psychanalysé.

– Sans aller jusque-là, vous pourriez peut-être y réfléchir.

– Mais réfléchir à quoi, grand Dieu?

– Aux relations que vous avez eues avec les femmes.

– Quelles relations? Quelles femmes?

– Ne me dites pas que… Non!

– Quoi, non?

– Vous seriez…?

– Quoi, à la fin?

– … vierge?

– Bien sûr.

– C'est impossible.

– C'est absolument possible.

– Ni avec une femme, ni avec un homme?

– Vous trouvez que j'ai une gueule de tapette?

– Ne le prenez pas mal, il y a eu des homosexuels très brillants.

– Vous me faites rire. Vous dites ça comme vous diriez: «Il y a même eu des souteneurs honnêtes» – comme s'il y avait une contradiction entre les termes «homosexuel» et «brillant». Non, je m'insurge contre votre refus d'admettre que je puisse être vierge.

– Mettez-vous à ma place!

– Comment voulez-vous qu'un être tel que moi se mette à votre place?

– C'est… c'est impensable! Dans vos romans, vous parlez du sexe comme un spécialiste, comme un entomologiste!

– Je suis docteur es masturbation.

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